Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41 |
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La célébration d'ouverture des Fêtes du Vorbourg aura lieu dimanche 11 septembre, à 16 h selon la tradition. L'intention de prière ira aux futurs diacres permanents Jean-Claude Boillat et Jean-Charles Mouttet, qui seront ordonnés dimanche 18 septembre à 15 h à l'église de Vicques. En raison de cette ordination, c'est la messe à 10 h qui sera la clôture des Fêtes du Vorbourg 2011 : il n'y aura exceptionnellement pas de célébration à la chapelle l'après-midi. L'année pastorale 2010-2011 est une année de grâce pour les vocations dans le Jura pastoral, 13 personnes s'engagent dans un nouveau ministère, prêtres, diacres, assistante pastorale, animateurs en paroisse, animatrice en aumônerie, animatrice jeunesse, catéchiste. D'où le thème de cette Semaine du Vorbourg «Appelé-es...Par qui? Comment? Pour quoi?». Le Père Guy Musy, dominicain, sera le prédicateur, aux messes de 8 h 30, 10 h et 20 h. Le programme:
Le soir à 20 h, les célébrations seront animées par les paroisses. Histoire les premiers dominicains à la chapelle du Vorbourg
Horaire
Confessions individuelles au Vorbourg: chaque matin (sauf le dimanche) de 7 h 30 à 10h00 et le soir dès 19 h La première version des textes des homélies proposées sera retravaillée et publiée ultérieurement.
LES ERMITES DE LACHAPELLE DU VORBOURG
Pierre Salvadé, Histoire religieuse du Jura. Vorbourg, Ermites, 1674-1771, romée, jacobins, dominicains
http://histoire-religieuse-jura.blogspot.com/2010_03_01_archive.html BAUMER Iso, Pèlerinages jurassiens, Le Vorbourg, près de Delémont (Suisse) Histoire d’une chapelle et de son pèlerinage du Moyen-Âge au XXe siècle, Ed. jurassiennes, Porrentruy, 1976, p.48 (ancien régime), p.191 ( Depuis le XIXe siècle). DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE LA SUISSE, Berne sous HENNET, etc GRESSER Pierre - ROYER Claude – etc FRANCHE-COMTE, éditions Christine Bonneton QUIQUEREZ, Auguste, in Actes de la Société jurassienne d’Emulation, 1871, p.67 et ss. SERRASSET Nicolas, Manuel du Pèlerin de la Sainte Chapelle du VORBOURG, Benziger, Einsiedeln, 1888. Rien de précis ne peut être décrit avant l’arrivée de « deux jacobins », en réalité « deux dominicains du couvent de Saint Jacques, à Besançon ». Ruiné, le couvent de Saint-Jacques de Besançon, sollicite pour deux religieux un ministère d’ermites du Vorbourg. 9 août 1674 : « Le sieur Docteur HENNET, au nom des Révérends Pères Jacobins de Besançon, remontre la pauvreté et grande misère de leur monastère, causant les troubles de la guerre ; souhaiteraient descharger leur monastère, et prient Messieurs, leur permettre deux religieux de leur ordre pour être dans un ermitage à la chapelle du Vorbourg, qu’ils se soubmettent bâtir eux-mêmes à leurs frais et dépens, et d’en sortir quand il plaira au Magistrat, et sans conséquence. On s’adressera en premier à Son Altesse ». Tel est le texte que nous transmet Nicolas SERASSET. Il faut comprendre que deux religieux du couvent dominicain de Saint-Jacques de Besançon sollicitent, pour décharger leur couvent, absolument ruiné par les méfaits de guerre, de pouvoir servir comme ermites à la chapelle du Vorbourg. Ils se chargent des frais d’installation et y resteront au bon plaisir du Magistrat. J’ai essayé de trouver dans les archives de l’Evêché un avis de l’Evêque sur cette question. Une année après leur admission un des dominicains « prie (le Conseil) de savoir comme il doit se comporter pour son vivre » Qu’il fasse une quête, répond ce dernier ! Le Conseil décide « qu’il ira tous les mardis faire l’enquête par la ville comme un homme de sa profession ».(19.10.1675). On devine que « l’enquête » est une recherche d’aumônes en finances ou en nature. Frère Jean WILLIG (1679)31 juillet 1679 : Nous ne sommes pas très loin des horreurs de la Guerre : « On fera pendre la cloche au Frère Jean du Vorbourg sur sa logette, afin que quand il y aura du danger de nuit par larron ou aultrement, il puisse donner un signal, et sonne le hocquetin, et advertir les vacherons, qui aussitôt qu’ils entendront, doivent courir en aide, et l’on fera fermer les portes de la sainte chapelle, et quand ledit frère ira dehors, ordonnera aux vacherons de les fermer et leur laissera la clé ». Pas besoin de traduire : le texte est assez éloquent : le « tocsin » devient ici le « hocquetin » ( Presque plus joli !), les « vacherons » pour les vachers ! Notons le dévouement de la communauté tout aux ordres des très respectés gardiens. On peut imaginer que les conditions d’habitations sont dignes d’un ermitage .
Un seul ex-voto pourrait se rapporter à la présence dominicaine au Vorbourg : il s’agit de L’ex-voto N° 5 du catalogue de Iso BAUMER, de l’année 1680, représentant la Vierge couronnée portant son enfant sur le côté droit, accompagné, sur la gauche de la Vierge, de Saint Joseph, porteur d’un lys et sur la droite Saint Dominique également porteur d’un lys. Au pied une jeune fille, vêtue en blanc, avec chapelet, à genoux, tournée vers la Vierge. Mais ce qu’il y a de plus impressionnant dans le vêtement de la jeune fille est le curieux survêtement parsemé de flocs ou de fleurs rouges. Ne s’agit-il pas d’une cérémonie d’imposition du scapulaire ? Si c’était le cas, la présence de lys, de roses, pourrait indiquer qu’il s’agit du scapulaire dit « du Cœur Immaculé de Marie ». Rien d’étonnant à cela, si l’on sait que les dominicains de Saint Jacques, abritaient dans leur couvent Notre-Dame des Jacobins. Aujourd’hui cette image est à la cathédrale de Besançon. C’est un tableau de Domenico CRESTI (1630), ramené par le chanoine Claude MENETRIER, en 1638 et confié aux dominicains. Une copie de cette Vierge des Jacobins a été donnée en 1654, par le chanoine Jacques Christophe BAJOL, prèvôt du Chapitre de Moutier-Grandval, à la chapelle du Cras à Delémont (Chapelle de Montcroix), où , encore aujourd’hui, on peut la vénérer. 19 février 1680 : « le Frère Jean, ermite du Vorbourg, par requête dressée à Monsieur le Grand-Vicaire, demandait par prière d’avoir sa cellule ou ermitage au vieux château du Vorbourg, et pension des biens de la ville ou hôpital par semaine, lequel Seigneur Grand-Vicaire l’a renvoyé à Messieurs Maître-bourgeois et Conseil pour en disposer à leur vouloir ». On ne passe certes pas de l’érémitisme à la vie de château, ni du repas frugal au menu hebdomadaire servi par l’Hôtel de Ville ou l’Hospice…Mais pour apprécier, il faudrait connaître l’état du château du Vorbourg en 1680 ! Les conclusions du Magistrat à la requête ne seront guère favorables : le conseil se borne à répondre que le Frère se contente de son logement, du reste propre pour lui, et s’il y faut quelque réparation, il se dit prêt à y pourvoir. On mentionne, en 1683, un Frère Paul, « ingénieur en bâtiments » et « bâtisseur d’élos ( ?) »( d’allées) Le 23 novembre 1684 : Frère Jean est à bout de souffle et entend renoncer à son ermitage : « Frère Johannes WILLIG, ermite du Vorbourg, remercie par une supplique Messieurs de la Ville, priant pour une attestation de bon comportement et pour un viatique pour transporter ses meubles ailleurs ». Trois jours auparavant le Grand-Vicaire » avait écrit pour recommander frère Pierre PAUL, pour demeurer au Vorbourg (20. 11 1684). Mais de santé fragile, il doit être remplacé par Messire Hugues GIGON, vicaire à Saint Ursanne et trois ans après, Frère PAUL meurt à Marbach. |