NAZAIRE ET CELSE
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SAINTS NAZAIRE ET CELSE

 

Nazaire vient de Nazaréen qui signifie consacré, pur; séparé, fleuri, ou gardant. Dans l’homme, on trouve cinq facultés : la pensée, l’affection, l’intention, l’action et la parole. (299) Or, la pensée doit être sainte, l’affection pure, l’intention droite, l’action juste, la parole modérée. Toutes ces qualités se sont rencontrées dans le bienheureux saint Nazaire ; sa pensée fut sainte, de là il est appelé consacré; son affection pure, et il est appelé pur ; son intention droite, de là le nom de séparé; car l’intention détermine les oeuvres. Avec un oeil simple et pur tout le corps est éclairé, et avec un oeil mauvais et obscurci tout le corps est ténébreux. Ses actions furent justes, c'est pour cela qu'il est nommé fleuri, car le juste fleurira comme le lys; sa parole fut modérée, de là le nom de gardant, parce qu'il garda ses voies afin de ne point pécher par la langue.

Celse, excelsus, élevé, parce qu'il s'éleva au-dessus de lui-même; par la force de son courage il s'éleva au-dessus de la faiblesse de son jeune âge. On dit que saint Ambroise trouva la vie et la relation du martyre de ces deux saints dans le livre des saints Gervais et Protais; maison lit dans quelques ouvrages qu'un philosophe plein de dévotion à saint Nazaire a écrit son martyre que Cératius plaça à leur chevet en ensevelissant les corps de ces saints *.

 

Nazaire était,fils d'uni personnage très illustre, mais juif nommé Africanus et de la bienheureuse Perpétue, femme très chrétienne et d'une famille des plus distinguées de Rome. Elle avait été baptisée par l’apôtre saint Pierre. A l’âge de neuf ans, Nazaire était fort étonné de voir son père et sa mère apporter tant de divergence dans leurs pratiques religieuses ; puisque sa mère suivait la loi du baptême et son père la loi du sabbat. Il balançait beaucoup sur le parti auquel il se rattacherait, car l’un et l’autre de ses parents s'efforçaient de l’attirer à sa croyance. Enfin Dieu permit qu'il marchât sur les traces de sa mère, et il reçut le saint baptême du bienheureux Lin, pape. Son père, en

 

* Bréviaire romain.

 

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ayant été instruit, tenta de le détourner de sa sainte résolution, en lui exposant, l’un après l’autre, les différents tourments qu'on infligeait aux chrétiens. Quant au fait de son baptême qu'on dit, lui avoir été conféré par le pape saint Lin, l’on veut dire sans doute que celui-ci devait être pape plus tard, car il ne l’était pas encore. Puisque, comme, il sera facile de s'en convaincre par la suite, saint Nazaire vécut nombre d'années après son baptême et fut martyrisé par Néron qui fit crucifier saint Pierre, la dernière année de son règne ; or, saint Lin fut pape après la mort de saint Pierre. Au lieu de céder aux instances de son père, Nazaire prêchait J.-C. avec la plus grande constance; alors ses parents, qui craignaient beaucoup qu'il ne fût tué, obtinrent par leurs prières qu'il sortirait de la ville de Rome; il prit donc sept sommiers chargés des richesses de ses parents, parcourut les villes d'Italie et donna tout aux pauvres. Dix ans après son départ, il vint à Plaisance et de là à Milan où il trouva détenus en prison saint Gervais et saint Protais. Or, quand on apprit que Nazaire encourageait ces martyrs, on le traîna aussitôt an préfet et comme il persistait à confesser J.-C., il fut battu de verges et chassé de la ville. Tandis qu'il allait d'un lieu à un autre, sa mère, qui était morte, lui apparut et après l’avoir encouragé, elle l’avertit de se diriger, vers les Gaules: Quand il arriva à une ville de la Gaule nommée Gemellus *, il y convertit beaucoup de monde; et une damé lui offrit son fils nommé. Celse qui, était un charmant enfant, avec

* Genève.

 

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prière de le baptiser et de l’emmener avec lui. Quand le préfet des Gaules apprit cela, il le fit prendre avec Celse ; on lui lia les mains derrière le dos; on lui attacha une chaîne au cou et on le jeta en prison afin que le lendemain il fût tourmenté dans les supplices. Mais la femme du préfet envoya dire à son mari que c'était une injustice de condamner à mort des innocents ; et qu'il ne fallait pas se charger de la vengeance des dieux tout-puissants. Le président se rendit à ces paroles; il renvoya les saints absous, en leur recommandant expressément de ne pas prêcher dans la ville. Nazaire vint donc à Trèves où le premier il annonça J.-C. Après y avoir converti beaucoup de personnes à la foi, il s'y bâtit une église. Corneille, vicaire de Néron,.instruit de cela, le manda à cet empereur qui envoya cent hommes pour le prendre. Ils le trouvèrent à côté de l’oratoire qu'il s'était construit, lui lièrent les mains et lui dirent : « Le grand Néron t'appelle. » Nazaire leur répondit. « Un roi inconvenant a des soldats inconvenants ; car à votre arrivée pourquoi ne  m’avez-vous pas dit honnêtement : Néron t'appelle ? je serais venu. » Ils le conduisirent donc enchaîné à Néron. Quant au petit Celse qui pleurait, ils lui donnaient des soufflets pour le forcer de suivre. Néron, les ayant vus, les fit mettre en prison, jusqu'à ce qu'il eût réfléchi sur la manière de les faire périr. Dans cet intervalle, une fois que Néron avait envoyé des chasseurs pour prendre des bêtes sauvages, une troupe de ces animaux entra subitement dans le verger de ce prince, où elle blessa beaucoup de personnes et en tua nombre d'autres, au point que Néron effrayé prit (302) la fuite et rentra dans son palais, après, s'être fait une blessure au pied. La douleur, le retint de longues journées couché ; enfin il se souvint de Nazaire et de Celse ; il pensa que les dieux étaient irrités contre lui pour avoir laissé vivre si longtemps ces prisonniers. Par l’ordre donc de l’empereur, des; soldats firent sortir Nazaire de la prison, en le chassant à coups de pied, et Celse en le frappant; et ils les amenèrent devant l’empereur. Néron, voyant la figure de Nazaire brillante comme le soleil, su crut le jouet d'une illusion et lui- ordonna de cesser ses sortilèges, puis de sacrifier aux dieux. Nazaire ayant été conduit au temple, pria tout le inonde de se retirer, et pendant qu'il y faisait sa prière, toutes les idoles furent brisées. A cette nouvelle, Néron ordonna de le précipiter dans lamer, avec ordre de le reprendre, s'il parvenait à s'échapper, de le faire mourir ensuite dans les flammes et de jeter ses cendrés dans la mer. Nazaire donc et le jeune Celse sont embarqués sur un navire, et quand ils eurent atteint la haute mer, ils furent précipités dans les flots. Mais aussitôt il s'éleva autour du bâtiment une tempête extraordinaire, quand le plus grand calme régnait autour des saints. Les matelots craignaient de périr et se repentaient des méchancetés qu'ils avaient commises contre les martyrs, mais voici que Nazaire : avec le petit Celse leur apparaît marchant d'un air gai sur les eaux, et monte sur le navire (Les matelots croyaient déjà en Dieu.) Nazaire par une prière calma les flots, et vint de là avec eux débarquer auprès de la ville de Gênes éloignée de six cents pas. Après y avoir, prêché longtemps, il vint enfin à Milan où il avait laissé saint (303) Gervais et saint Prôtais. Lorsque le préfet Anolinus l’eut appris, il l’envoya en exil et Celse resta dans la maison d'une dame. Quant à Nazaire il revint à Rome où il trouva son père déjà parvenu à la vieillesse et chrétien. Il lui demanda comment il avait été converti. Son père lui dit que saint Pierre, apôtre,lui était apparu et lui avait donné le conseil de suivre sa femme et son fils qui l’avaient précédé dans la foi de J,-C. Ensuite Nazaire, après avoir éprouvé de mauvais traitements, à Milan, d'oie il avait été envoyé à Rome, est forcé par les prêtres des idoles de revenir et il y fut traduit devant le président avec l’enfant. On le conduisit hors de la porte de Rome dans un lieu appelé les Trois Murs, et il fut décapité avec le jeune Celse. Les chrétiens enlevèrent leurs corps et les placèrent dans leurs jardins; mais cette nuit-là, même, les martyrs apparurent à un saint homme nommé Cératius et lui recommandèrent d'ensevelir leurs corps dans un endroit retiré de sa maison, par rapport. à l’empereur. Cératius leur dit : « Je vous en prie, mes seigneurs, guérissez auparavant ma fille paralytique. » Et comme elle fut guérie à l’instant, il prit leurs corps et les ensevelit comme ils le lui avaient recommandé. Longemps après le Seigneur révéla à saint Ambroise ou se trouvaient. leurs restes. Celui-ci laissa Celse où il était. Le corps de Nazaire fut trouvé avec son sang frais comme s'il venait d'eue enseveli, et répandant, une merveilleuse odeur ; il était entier, sans corruption, avec ses cheveux et sa barbe. Il en fit la translation à l’église des apôtres et l’ensevelit avec honneur. Dans la suite il fit aussi l’élévation de saint Celse qu'il plaça dans la (304) même église. Ils souffrirent sous Néron, qui commença, à régner vers l’an du Seigneur 57.

Au sujet de ce martyr, voici ce que saint Ambroise dit dans la Préface : « Le saint martyr Nazaire, illustre par le sang généreux qu'il a répandu, a mérité de monter au royaume du ciel. En souffrant tout ce que les tourments ont de plus cruel, il surmontait la ragé des tyrans par sa constance et il ne céda jamais devant les menaces des persécuteurs, car il avait pour le soutenir au milieu de ses combats N.-S. J-C. qui combattait avec lui. Alors il est conduit au temple pour immoler aux idoles profanes; mais fort du secours divin, il est à peine entré, que ces simulacres sont réduits par lui en poussière. Pour ce fait, il est conduit au milieu de la mer, et, soutenu par les anges, il marche à pied sec sur les flots. O heureux et noble :combattant du Seigneur qui en attaquant le prince du monde a rendu une multitude innombrable de peuple participante de la vie éternelle ! O grand et ineffable mystère, qu'il y ait plus de joie dans l’Église de ce qu'ils ont mérité le salut, qu'il n'y a d'allégresse dans le monde pour les avoir punis! O bienheureuse mère qui tire de la gloire des tourments de ses enfants qu'elle conduit au tombeau sans pleurs et sans gémissements, et sans cesser de célébrer leurs louanges quand ils sont passés aux royaumes célestes! O témoin merveilleux, resplendissant d'un éclat céleste, dont les vertus répandent une odeur plus pénétrante et plus suave que les aromates de Saba ! » — Saint Ambroise, lors de l’invention de ce saint, le proposa comme patron, et médecin, comme le (305) défenseur de la foi, et le champion des combats sacrés.

Elle était cachée depuis longtemps dans la poussière cette dragme trouvée avec la lumière que te prête l’assistance merveilleuse du ciel : afin, ô Jésus que les récompenses que vous accordez à tous vos élus soient manifestées et que l’œil de l’homme puisse voir les visages des anges.

 

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