Bienheureux Eustache VAN LIESHOUT

Nom: VAN LIESHOUT

Prénom: Humbert

Nom de religion: Eustache (Eustaquio en portugais, Eustachius en néerlandais)

Pays: Pays-Bas - Brésil

Naissance: 03.11.1890  à Aarle-Rixtel (Nord Brabant – Pays-Bas)

Mort: 30.08.1943  à Belo Horizonte (Brésil)

Etat: Prêtre - Religieux

Note: Entre en 1914 dans la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie (Pères de Picpus). Prêtre le 10.08.1919. Missionnaire au Brésil (1925). Il attire les foules par ses miracles.

Béatification: 15.06.2006  par Benoît XVI
Cérémonie à Belo Horizonte (Brésil)
présidée par le Card. José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les causes des Saints et Mgr Walmor de Oliveira de Azevedo, Archevêque métropolitain de Belo Horizonte

Canonisation

Fête: 30 août

Réf. dans l’Osservatore Romano:

Réf. dans la Documentation Catholique:

Notice brève

Humbert van Lieshout naquit à Aarle-Rixtel (Pays-Bas) le 3 novembre 1890, dans une famille paysanne très catholique. Ayant lu la biographie d'un religieux belge, le bienheureux Damien de Veuster 2 , le célèbre apôtre des lépreux, il décida d'entrer dans sa congrégation des “Cœurs de Jésus et Marie”, les ‘Picpuciens’. Il prit le nom d'Eustachius (Eustache) durant son noviciat et reçut le sacerdoce en 1919. En 1925, il se rendit Brésil où il fit un ministère zélé et charitable. Partout le Père Eustache (Eustaquio en portugais) fut poursuivi par la ferveur populaire, attirée par ses miracles. Mort à Belo Horizonte en 1943, c’est là qu’il a été béatifié en 2003, dans l’église dont lui-même avait entrepris la construction avant de mourir.

Notice développée

Humbert van Lieshout naît en 1890 à Aarle-Rixtel dans le Brabant-Septentrional (sud des Pays-Bas). Il est le huitième de onze enfants, d’une famille de paysans profondément chrétiens où l’on fait la prière matin et soir, et souvent, on assiste à la messe en semaine. Humbert va à l’école chez les “Frères de la Charité de Schijndel”, puis chez un instituteur ; mais lorsque, très jeune, il parle de vocation, le professeur, pourtant catholique, dit qu’il est insuffisamment doué pour les études ; quant à son père, il désire le garder pour les travaux de la ferme. Cependant Humbert ne se décourage pas et s’applique à compenser son manque d’aptitudes par son ardeur au travail. Il continue donc et va à Gemert dans une école secondaire, où il passe deux années. Là, il lit la vie du Père Damien de Veuster 2 , l’apôtre des lépreux  et il désire l’imiter. Comme ce dernier faisait partie des “Missionnaires des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie” (ou ‘Picpuciens’ cf. note ci-dessous), Humbert désire entrer dans cette congrégation. Il achève donc ses études secondaires dans un collège tenu par des Picpuciens, avec toujours les mêmes difficultés intellectuelles et toujours le même courage, puis il entre au noviciat de Tremoloo en Belgique. Son nom de religion est Eustachius (Eustache). Après avoir fait profession, simple en 1915 et solennelle en 1918, il est ordonné prêtre le 10 août 1919. Comme on a toujours remarqué sa vie exemplaire, on le nomme adjoint du maître des novices, puis il s’occupe pendant deux ans d’ouvriers wallons souffleurs de verre (des Belges francophones, réfugiés de la Grande guerre). Pour ses grands services, le Roi des Belges le fait “chevalier de l’Ordre de Léopold”, la plus haute distinction belge. Ensuite, il est vicaire en paroisse où il manifeste son zèle, spécialement au confessionnal et auprès des malades.

On parle alors de fondation en Amérique latine, en Uruguay. Le Père Eustachius est l’un de ceux qui sont désignés, et, en 1924, on l’envoie d’abord en Espagne pour apprendre la langue. Mais finalement, à la demande d’un évêque local, c’est au Brésil qu’on l’envoie (…pays de langue portugaise). Le groupe de missionnaires picpuciens comprend trois prêtres et trois frères. Ils arrivent à destination en 1925. Leur premier poste est à Agua Suja (aujourd’hui Romaria) dans le diocèse de Uberaba (État de Minas Gerais, à l’intérieur du Brésil méridional). C’est “Le triangle minier” une région où on cherchait de l’or, ... mais on en trouvait bien peu. Le Père Eustaquio –c’est son nom en portugais– s’occupe donc des pauvres et cherche à améliorer leur condition de vie, humaine et chrétienne. Et il y réussit. Il fait même quelques premiers miracles, si bien que lorsqu’il est nommé ailleurs, la population essaye de le retenir, mais comme toujours il obéit. Le voilà donc à Poa, dans la paroisse Notre Dame de Lourdes, près de Sao Paulo, sur la côte. Là aussi, il y a beaucoup à faire, car la pauvreté des gens les pousse à se livrer au spiritisme. Il cherche à combattre ce mal en obtenant les mêmes résultats, mais avec de bons moyens, par la dévotion à saint Joseph. Et il obtient des miracles. De même, avec une simple bénédiction, il lui arrive souvent de convertir des gens, si bien qu’on accourt de plus en plus vers lui. Sa popularité devient telle qu’elle commence à poser des problèmes aux autorités civiles ou religieuses : embouteillages, problèmes de ‘logistique’ dirions-nous aujourd’hui, à cause de si grandes foules, insuffisance des moyens de transport pour les acheminer sur place, les nourrir, problèmes sanitaires, de logement ; de plus, les pèlerins sont parfois exploités par des commerçants malhonnêtes, voire attaqués par des malfaiteurs. Pour soustraire le Père Eustaquio à cette ferveur populaire envahissante, on le nomme à d’autres endroits, mais où qu’il soit, les gens accourent à nouveau. Alors, pour finir, on le fait partir de nuit, trompant la surveillance des fidèles qui montent la garde, vers une destination inconnue où il prend un nom d’emprunt, ‘Père José’ (naturellement !). Pendant quelques mois, il peut prier en paix en s’occupant d’un groupe de fermiers de la ‘Fazenda’ de san José de Rio Claro.

Les dernières années de sa vie sont marquées par des changements fréquents de localités. Finalement, en avril 1942, il est nommé à Belo Horizonte, capitale de l’État du Minas Gerais, dans une pauvre paroisse de la périphérie où il y a tout à faire. Il reçoit de l’aide d’un adjoint pour canaliser l’afflux des pèlerins. Ainsi, il confesse quotidiennement une quarantaine de personnes qui ont obtenu un billet et il peut consacrer le reste du temps à son ministère paroissial. Il entreprend la construction d’une chapelle dédiée aux Cœurs de Jésus et Marie; on l’entend dire : «J’ai commencé l’église, mais je ne la finirai pas ». À la suite d’une piqûre d’insecte, il tombe malade de la fièvre typhoïde et, après quelques semaines de grandes souffrances supportées sereinement, il meurt en 1943, âgé de cinquante-deux ans. On a dit de lui : Ses bénédictions ont guéri beaucoup de malades ; sa sainteté a guéri beaucoup d’âmes.

Note : La double congrégation (hommes et femmes) des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie a été fondée en 1800 par le Père Pierre Coudrin et Henriette de la Chevalerie. Rapidement, elle s’installe à Paris, rue de Picpus, près du cimetière où reposent 1300 victimes guillotinées sous la Terreur. Les ‘Pères de Picpus’, ou ‘Picpuciens’, voués d’abord à l’adoration du Saint-Sacrement, auront également des activités apostoliques, et seront connus spécialement comme missionnaires.