Bienheureux Joseph Louis SANCHEZ DEL RIO
Nom: SANCHEZ DEL
RIO
Prénom: Joseph Louis (José Luis)
Pays: Mexique
Naissance: 28.03.1913 à Sahuayo (Michoacan)
Mort: 10.02.1928 à Sahuayo
Etat: Jeune laïc
- Martyr du groupe 9 martyrs du Mexique (1927-1928) 2
Note: Fervent apôtre au milieu des enfants de son village.
Malgré sa jeunesse, il est accepté en 1927 dans les rangs des cristeros où il
continue son apostolat et meurt martyr, n’ayant pas encore 15 ans.
Béatification: 20.11.2005
par Benoît XVI
Cérémonie à Guadalajara (Mexique) présidée par le Card José Saraiva Martins, préfet de la
Congrégation pour les causes des Saints
Canonisation
Fête: 20 novembre
Réf. dans l’Osservatore Romano: 2005 n.47 p.1 - n.48
p.2
Réf. dans la Documentation Catholique:
Notice
Le bienheureux
José Luis Sanchez del Rio mérite une mention
spéciale. C’est le plus jeune martyr des 13 qui ont
été béatifiés à Guadalajara lors de la cérémonie du 20 novembre 2005. Il
meurt à 14 ans, après avoir servi un an dans les cristeros. On est touché par
cette trajectoire limpide, souriante et héroïque dans sa simplicité.
José Luis naît
le 28 mars 1913 à Sahuayo dans l’État de Michoacan, (Mexique). Très tôt, il participe activement à la vie paroissiale. Il nourrit une
dévotion spéciale à la Sainte Vierge. Un témoin privilégié de cette
époque est le Père Marcial Maciel qui avait 6 ans de moins. Il se souvient que
José Luis était très bon, faisait jouer les enfants, leur parlait de Jésus.
Plusieurs fois, le jeune apôtre a emmené le petit Marcial faire des visites au
Saint-Sacrement.
Dès son plus jeune âge, José Luis avait exprimé le vœu d’être martyr.
Or comme ses deux frères aînés se sont engagés dans le mouvement cristeros, il
voudrait suivre leur exemple, mais sa mère refuse à plusieurs reprises parce
qu’il est trop jeune. José insiste en disant : « Ne me laissez pas
perdre l'occasion de gagner le Ciel si facilement et si tôt. » Sa mère se
rend à ses raisons. Il est finalement accepté dans le mouvement. Mais quelle
fonction donner à un engagé si jeune? Eh bien, il sera clairon de la troupe et
porte-drapeau, le drapeau du Christ Roi. Quels furent ses faits d’armes (…sans
armes) ? On aimerait le savoir. Nous avons un témoignage encore plus précieux,
parce que spirituel. C’est celui du Père Enrique Amezcua Medina qui n’a que 9
ans lorsqu’il a la grâce de rencontrer José Luis parmi les cristeros. Il le
voit en train de remonter le moral d’un jeune cristero découragé. Il lui parle
avec ferveur de la sainte Vierge. Enrique s’approche, et lui dit qu’il voulait
être comme lui soldat du Christ Roi. José lui sourit du haut de ses 14 ans et
répond qu’il est encore très jeune mais qu’il doit beaucoup prier pour lui et
pour tous les cristeros. Avec un regard intense il ajoute : « Dieu va peut-être
vouloir que tu sois prêtre. Et si tu le deviens un jour, tu pourras faire
beaucoup de choses que ni moi ni les autres ne pouvons réaliser. N’aie donc pas
peur… » Luis conclut l’entretien par une chaleureuse poignée de mains et
les deux font le pacte de toujours prier l’un pour l’autre. Puis José lui dit:
« Nous nous reverrons quand Dieu le voudra : bientôt, ou au Ciel… »
Le 6 février 1928, dans un accrochage des cristeros avec les forces
gouvernementales, José Luis est fait prisonnier. En guise de prison, on
l’enferme d’abord dans une dépendance de l’église Santiago (Saint Jacques) de
Sahuayo. José exprime son indignation en voyant que le chef a installé dans le
périmètre de l’église son cheval et un poulailler. Profanation. Le petit
Marcial Maciel n’habite pas loin de là et lorsqu’il passe sous la fenêtre du
prisonnier, il l’entend chanter: « Au ciel, au ciel, au ciel, je veux
aller. » On essaye de le terroriser en exécutant sous ses yeux un
cristero. Peine perdue. Avant que l'homme soit
pendu, José Luis l’encourage en disant :
"Vous serez dans Ciel avant moi. Préparez une place pour moi. Dites au
Christ Roi que je serai bientôt avec lui." Le chef se propose de le
libérer sous rançon, mais le père de José n’arrive pas à rassembler la somme
exigée. D’ailleurs, le chef donnait comme condition qu’il renie sa foi. C’était
mal connaître José Luis. On ne lui épargne pas la torture. Le 10 février, on
lui coupe la plante des pieds et on le contraint à marcher longuement pieds nus
autour du cimetière. Son ami Marcial l’entend gémir. On lui demande encore de
renier sa foi et de dire que le Christ Roi est mort ; mais à chaque fois,
il répond en criant et chantant : “Vive le Christ Roi !” Ses amis et
sa famille prient avec larmes et ferveur pour que Dieu lui épargne un excès de
souffrance et aussi pour qu’il tienne bon dans la foi. Pas de problème de ce
côté-là pour José Luis, car il trouve sa force dans la prière et il a pu
recevoir le viatique. On lui intente un procès factice et il est condamné à
mort. Le jour même, il est emmené vers le cimetière. Les soldats veulent le
tuer en silence pour que les gens n’entendent pas; mais tandis qu’on le frappe,
il continue à chanter en louant le Christ Roi et la Vierge Marie. Impossible de
le faire taire. Finalement le chef excédé lui tire une balle dans la tempe. Le
jeune Marcial entend de loin le coup de feu.
Lors d’un interview au moment de la béatification le Père Maciel, alors
âgé de 85 ans, commente en disant qu’apparemment, le mouvement des cristeros a
échoué, mais que leur sacrifice a porté des fruits. Il est convaincu qu’il doit
sa vocation à José Luis et c’est en pensant à lui qu’il a fondé la
“Congrégation des légionnaires du Christ” et le mouvement d’apostolat “Regnum Christi”. La Légion du Christ compte en
1988 environ 650 prêtres et 2’500 séminaristes. Le mouvement Regnum Christi
compte 65’000 membres laïcs (hommes et femmes), diacres et prêtres, répartis à
travers le monde. De même, le Père Enrique Amazcua a fondé la “Confrérie
sacerdotale des Ouvriers du Christ Roi” qui a des
maisons de formation aussi bien au Mexique qu’en Espagne et est présent dans
divers pays du monde. Et le Mexique est encore un pays où règne une
forte religiosité qui doit certainement beaucoup au sang des martyrs. On l’a vu
notamment lors de l’accueil extraordinaire que les fidèles de ce pays ont
réservé à Jean-Paul II, lors de son premier voyage pastoral qui eut lieu
justement au Mexique, en 1978.
Pour le contexte historique, voir la fiche du groupe 9 martyrs du
Mexique (1927-1928) 2.