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HISTOIRE LITTÉRAIRE 
DU 
SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE  DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS
   PAR HENRI BREMOND de l'Académie 
française.   
VI  -
LA CONQUÊTE MYSTIQUE 
 ****
 
 MARIE DE L'INCARNATION — TURBA MAGNA
  
PARIS LIBRAIRIE BLOUD ET GAY3, RUE GARANCIÈRE, 3
 1923
 Nihil obstat :    Parisiis, die X. Septembris 
1922.   P. MANDONNET, CENS. DÉP.   Imprimatur :  Parisiis, die XXa Septembris  
1922 E. ADAM,  v. g.   
PREMIÈRE PARTIEMARIE DE L'INCARNATION
 
CHAPITRE PREMIER : MADAME MARTIN  I. Où placer 
Marie de l'Incarnation? Deux grandes écoles (Bernières, Lallemant) ont des 
droits sur elle. « La Thérèse de la Nouvelle-France » doit étre étudiée à part. 
— Richesse et splendeur de nos documents. — Dom Claude Martin et sa vie par Dom 
Martène. — Curriculum vitæ de Mme Martin. II. La première 
de ses grâces : réalisation très vive des vérités de la foi. — Nullement 
visionnaire. — Les oraisons jaculatoires de Mme Guyard, sa mère. — Crise de « 
purification ». — La grande grâce de 160o : « porte ouverte » sur la vie 
mystique. — Dernières préparations. — Son directeur lui défend « de plus 
méditer ». — A la tête d'une grande maison de commerce. III. « La 
tendance » ; pressentiments, attente d'une grâce plus sublime. — « 
Exubérance » affective ; appel à un « état plus épuré ». — Possession et 
privation. — « L'Humanité de Notre-Seigneur » de moins en moins sensible. IV. Le premier 
ravissement (1626). — « Vue de la très sainte Trinité ». —        Critique de 
cette expérience : elle ne lui a rien « appris ». — De la science des 
théologiens à la connaissance-contact des mystiques. —  Ravissement, non 
révélation.— On voit que « ce que l'on expérimente est conforme à la foi de l'Eglise 
». — « L'âme se trouvait dans la vérité ». — « Ces grandes choses ne s'oublient 
jamais. » V. Le second 
ravissement (1628). — En quoi il ressemble au premier et en quoi il s'en 
distingue. — « La grâce présente était pour l'amour et par l'amour. » — Union 
des plus intimes avec le Verbe incarné. — Elle se croit arrivée au terme ; elle 
n'est pourtant qu'au premier pas de sa course. — De la quiétude aux transports 
et des transports à la quiétude. — Martyre du silence, et martyre des mots 
impuissants. — Epithalames. — Les cantiques de « la volonté seule ». — Vers un 
état nouveau « au-dessus de tout sentiment ». CHAPITRE II : LA 
MÈRE ET LE FILS  I. Mme de 
Chantal et Mme Martin ; une mère a-t-elle le droit d'abandonner son fils pour 
entrer au couvent ? — Abraham et l'ordre de Dieu. — La véritable difficulté de 
ce cas de conscience : comment savoir que Dieu exige un pareil abandon?— La 
vocation de Mme Martin. — Fugue du petit Claude. — Le départ pour le couvent. II. Claude 
bourreau de sa mère. — Le siège du couvent par une bande d'enfants. — « 
Rendez-moi ma mère ! — Marie devait-elle rebrousser chemin ? — Angoisse de la 
mère. — Vocation de Claude. III. Le cas de 
conscience discuté de nouveau, dix et vingt ans après. — La revanche de Dom 
Claude. — « Je me suis fait mourir toute vive ». — « J'ai eu des sentiments de 
contrition de vous avoir fait tant de mal. » — La vraie pensée de Mme Martin sur 
ce cas de conscience. — A la place de son directeur, qu'eussions-nous décidé ? CHAPITRE III : LES 
TENTATIONS DE DOM CLAUDE ET SON MARIAGE AVEC LA DIVINE SAGESSE   I. Claude 
Martin avant le départ de sa mère pour le Canada (1631-1639). — La famille de 
Mme Martin veut se servir de Claude pour empêcher ce départ. — Conversion de 
Claude. — Il veut entrer dans la Compagnie de Jésus. — Le P. Binet le refuse. — 
Sourd et faible d'esprit ? — Les traits malicieux de Dom Martène. — Essai 
d'apologie pour le P. Binet : s'il a refusé le fils de Marie de l'Incarnation, 
il a eu pour cela des raisons au moins plausibles. — Claude quelque peu 
singulier peut-être. — Claude ne pense plus à se faire religieux. — En quête 
d'une situation. — A la veille d'être pris comme secrétaire par Richelieu, il 
entre chez les bénédictins de Saint-Maur. II. Épreuves 
extraordinaires de Dom Claude pendant vingt ans. —Tentations; scrupules. — Il 
veut quitter l'étude, qui lui parait trop distrayante. — Tentations plus 
importunes : « jamais aucun saint (n')en a souffert de plus horribles ». — Dom 
Martène et l'étrange détail de ces tentations. — Martène et Rancé. — Sages 
conseils de Marie de l'Incarnation : « Ne désistez point de faire la charité à 
cette bonne dame ». — Violents remèdes; le buisson de groseilliers. — La corde 
soufrée. — Les orties. — Evolution de Dom Claude ; des Pères du désert aux 
mystiques du moyen âge; de ceux-ci aux mystiques de la Contre-Réforme. — Il 
finira par où sa mère avait commencé. III. — « 
Mariage avec la divine Sagesse ». — Qui est-elle ? — Amour humain et amour 
divin. — « Talis conformitas maritat animam Verbo ». — Les articles du contrat. 
— La solennité du mariage. — L'anneau d'or. — Notes intimes de Dom Claude : Suso 
et Nicole. — Guérison de Dom Claude. — Le prestige de sa sagesse dans la 
Congrégation de Saint-Maur. CHAPITRE IV : MARIE 
DE L’INCARNATION, D'APRÈS SES LETTRES ET LES TÉMOINS DE SA VIE I. Le voile levé. — Une vraie 
femme. — Marie et les scènes de son directeur. — Défaites successives de Dom 
Raymond. — Premiers projets de départ pour le Canada. — L'aigle et les petits 
oiseaux. — Marie s'adresse aux missionnaires jésuites. — Nouvelles scènes de Dom 
Raymond. II. Le style 
des lettres. — Désir de plaire. — Enjouement et mélancolie : « Rires dans la rue 
: pleurs à la maison ». — Tout l'intéresse, l'attendrit ou l'amuse. — Un 
aventurier français. — M. de Repantigny, « courtisan » et mystique. — M. 
d'Argenson. — Marie et Mgr de Laval. — « Mort à tout; s'il ne l'était pas tant, 
tout irait mieux. » — « Cependant on roule » ; défrichons notre jardin. — Dévots 
et dévotes sauvages. — « Colloques à haute voix » devant les Hurons. — Les dix 
robes de serge rouge. III. Son visage 
de tous les jours. — Contradictions et persécutions. — « En butte à tout le 
monde », et même au a monde saint ». — Les «  persécuteurs » ont des alliés dans 
le couvent. — Soupçons injustes ; humiliations ; froideurs. — Les vraies causes 
de l'antipathie que lui témoignent certaines de ses religieuses. — « L'huile et 
le vin. » — L'histoire du petit brasseur : le grand exorde de Dom Claude ; la 
lettre-pastiche; lecture publique de la lettre et « divertissement » des Soeurs. 
— L'inspirateur probable de la lettre et son témoignage. — Le portrait par Dom 
Claude. CHAPITRE V : LA VIE 
INTENSE DES MYSTIQUES D'APRÈS L'EXPÉRIENCE ET LA DOCTRINE DE  MARIE DE 
L’INCARNATION  I. 
L'agonie et la mort des puissances. — Activité intellectuelle des faux et 
des vrais mystiques : Antoinette Bourignon et le pseudo-Denis. —     Tendance 
naturelle de Marie aux jeux de l'esprit. — L'intelligence maîtrisée d'abord par 
l'amour : « L'âme ne pense point à voir, mais à aimer ». — L'intelligence 
mystiquement « suspendue » bien avant la volonté. — Anéantissement progressif, 
saillies intermittentes, et suspension de la volonté.  
II. La vie souterraine des puissances pendant la 
suspension.  
A. Vie 
intellectuelle. — Le rythme mystique : aspiration, respiration. — « Je ne 
laissais pas d'être instruite », sans avoir reçu aucune « leçon ». — « Je sens 
pulluler en mon esprit... une suite de passages de l'Écriture sainte ». — 
Acquisition mystérieuse de « nouvelles connaissances ». — « Le tout est dans la 
substance de l'esprit. » — Adhésion, non aux images du réel, trais au réel 
lui-même. — L'âme a vie dans le Verbe. — Les deux manières de se représenter le 
Verbe incarné. — Inertie et entretien continu de l'intelligence. — Activité 
surprenante qui suit la contemplation. 
B. Vie 
morale. — Apathie scandaleuse des mystiques. — Malgré la suspension de la 
volonté, la vie morale n'est aucunement suspendue, et tout au contraire. — « Une 
espèce de nécessité... de l'imitation de Jésus-Christ. a — « Pente continuelle » 
à toutes les vertus. — Adhésion, non à des idées de sainteté, mais à la sainteté 
même de Dieu. — Marie passe à l'offensive et critique l'ascèse commune. — 
Fragilité des résolutions ordinaires; celles que prennent les mystiques « 
demeurent imprimées dans l'âme ». — Comment l'expérience mystique supplée aux 
examens de conscience. — « Dieu me possédait par les maximes » de l'Évangile. — 
Efficacité morale des grâces mystiques. — Moralistes et mystiques.  
III. Jeu normal et simultané de toutes les 
activités, mystiques et non mystiques, de l'âme. — Que la suspension des 
puissances n'est pas un bien en soi. — Et qu'il vaudrait mieux que l'ordre 
naturel fût maintenu. — Catherine de Sienne pâmée ; la Sainte Vierge debout. — 
Possibilité et réalité d'une union mystique, plus haute, qui ne paralyserait 
point les facultés. — « Les sens étant occupés..., l'âme en est plus libre. » — 
« Dieu luit au fond de l'âme. » — Deux âmes, deux vies parallèles. — Tentations 
et faiblesses des mystiques : vide() deteriora; meliora sequor. — « Région de 
paix, qui semble séparée de l'âme même. » - Les activités les plus 
divertissantes n'empêchant plus la vie mystique. — Promenade ; broderie d'art; 
récréation; chant des psaumes. — Courte psychologie des moralistes, comparée à 
la psychologie des mystiques. — « Interaction » des deux vies. — Marie de 
l'Incarnation et l'apologie des mystiques. CHAPITRE VI : DOM 
MARTIN ET DOM MARTÈNE I. Dom Martène, 
le disciple-type. — Une réfutation vivante de M. de Rancé. — Première rencontre 
avec Dom Martin. — Il écrit au jour le jour la vie de son maître. — Les saints 
modernes de l'ordre bénédictin. — Le siège de Dom Claude et les premières 
interviews. — Les entretiens de Dom Claude et de Martène reproduits à l'heure 
même. — Martène s'exile pour suivre Dom Martin : adieux à 
Saint-Germain-des-Prés. — « On avait plus d'amitié pour moi que je ne me l'étais 
imaginé. » — La Vie publiée malgré les supérieurs de Saint-Maur. II. Les défauts 
de cet ouvrage. — En faut-il regretter les « puérilités » ? — La vie réelle à 
Saint-Maur : « la hotte sur le dos ». — Les récréations. — La cellule ouverte. — 
« Une loutre. » — La casuistique des saints. — Le cardinal de Retz et le feu à 
Marmoutier. — Le voleur récompensé. — Rôties au vin d'Espagne et verjus confit. 
— La cuculle. — Parades d'humilité. — La mère et le fils. III. Que les 
bénédictins ne fout pas voeu d'érudition. — Dom Claude et les grandes éditions 
patristiques de Saint-Maur. — Le saint Augustin, les Pères grecs. — Dom Martin 
critique. — Étude et prière. IV. Dom Claude 
et le gouvernement de Saint-Maur. — Crise intérieure. — L'élection de 1687 et 
l'exclusion donnée par Louis XIV. — Loyalisme monarchique de Martène : tout est 
pour le mieux. — Ce que les mécontents pouvaient reprocher à Dom Claude. — 
Contre le luxe des bâtiments. — Les servants de messe. — Dilexi decorem domus 
tuae. — In pace locus ejus. V. Les derniers 
jours. Le Phédon de Martène. — Les entretiens des deux moines et les lectures de 
Martène. — La dissipation de Martène : « Cela est-il plus beau que Jésus-Christ? 
» — « Hé bien! Dom Edmond... » — Le Viatique. — « Sancte Claudi, ora pro nobis. 
» — « Je lui donnai encore un baiser. » — Sancti Claudi et Edmunde, o. p. n.   
SECONDE PARTIE : TURBA MAGNA  
CHAPITRE PREMIER : AUTOUR DE 
JEAN DE BERNIÈRES  I. L'ouvrage de M. Souriau sur 
Bernières nous permet d'abréger beaucoup ce chapitre. — Originalité du groupe : 
son chef est un laïque. — Succès prodigieux des livres de Bernières. — 
Médiocrité littéraire du groupe. — Rigorisme. — Orthodoxie foncière. II. Le vrai chef du groupe : le 
P. Jean-Chrysostome. — La « Société de la sainte abjection ». — Chrysostome, son 
biographe Boudon, et les louanges du Pur Amour. — « Mourir à tout propre 
intérêt..., pour spirituel qu'il puisse être » III. Henri-Marie Boudon, grand 
archidiacre d'Évreux. — Son zèle pour la réforme ecclésiastique. — Haines qui le 
poursuivent. — Huit ans victime d'une infâme calomnie. — Son évêque, Mgr de 
Maupas, l'abandonne. — Sérénité de Boudon. — Il continue quand même sa mission 
réformatrice. — L'acharnement de Maupas. IV. Les écrits de Boudon : 
coepit facere. — Ses méditations sur la calomnie, « la contradiction des bons », 
et « l'abandonnement... des amis ». — « Il y a de leur faute à se laisser 
tromper. » — Bienheureux les calomniés! — « Dieu seul »... — Graves défauts de 
ses livres. — Que, malgré tout, il se laisse lire. — Belles pages. — Offensive 
contre les lettrés : inefficacité de leurs livres pieux, qui, souvent, ne se 
vendent pas. — Éditions innombrables des petits livres de Boudon.  V. Le voyage d'Allemagne, 7683. 
— Pour les punir, Dieu leur a donné a les délices de la vie ». — Ferveur de la 
Bavière. — Des amis partout. — Autres missions; rêves de solitude. — M. Boudon à 
Saint-Cyr. — M. Boudon, Mme de La Maisonfort, Bossuet et Fénelon. CHAPITRE II : LE 
MYSTICISME FLAMBOYANT ET LES MYSTIQUES DU SILENCE   I. Jeanne de 
Matel et le mysticisme flamboyant. — Les vues et les « états ». — Oubli des 
consignes ordinaires de l'humilité. — Le silence de la Mère de Châtel. — La 
sainte chambrière de Billom. — Le P. Gibalin et l'indiscrétion apparente de 
Jeanne. — Pourquoi « un morne silence » ? — Les Apôtres ont-ils caché les 
faveurs de Dieu ? — Humilité vraie de Jeanne. II. Un 
intellectuel converti à la mystique. — Jeanne et « l'éclaircissement des 
mystères de la foi ». — Une théologienne précoce. — Elle sait miraculeusement le 
latin. — La « Parole substantielle du Père » lui donne l'intelligence des 
Écritures. — Dedi te in lumen gentium. —Une « extension » de « l'Incarnation ». 
— « Je veux te parler par l'Ecriture ». — Saint Michel, saint Jérôme, saint 
Denis. — Qu'il s'agit bien et expressément d'une mission doctrinale; fausse 
honte et inconséquence des panégyristes de Jeanne. III. Jeanne 
défendant elle-même sa mission. — « Ni la lecture, ni l'étude » ne suffiraient à 
expliquer un tel prodige. — Les écrits de Jeanne « témoignent à eux seuls d'une 
inspiration ». — Jeanne se rencontre avec les théologiens qu'elle n'a pas lus. — 
« N'as-tu pas le sens littéral et l'Archive tout entière? » — Sans lectures ; 
sans réflexions personnelles. Est-ce bien vrai ? — Ce que Jeanne a pu apprendre 
« hors de l'oraison ». IV. L'or et le 
clinquant d'Ernest Delle. — Digression sur le style prophétique. — Définition 
insuffisante du génie de Jeanne. — Que Jeanne ressemble à tous les poètes 
chrétiens. — Qu'il ne faut pas la lire de trop près. — Cataractes de symboles : 
l'habit blanc, rouge et bleu des religieuses du Verbe incarné. — La Mère 
portière et le lion de Juda. — Marie et la colombe de l'Arche. — Du sublime au 
médiocre. — Mièvreries dévotes. — Les cheveux de Madeleine. V. Le vrai 
génie de Jeanne; spéculation et sensation théologiques. — Orchestration du 
Credo. — « Je dis. » — Le « sabbat parfait » et la circumincession. — Ses vues 
sur l'Incarnation. — Une scotiste inspirée : In initie viarum suarum. — « Bien 
qu'Adam n'eût pas péché, le Verbe se fût incarné. » — « Cette chair a servi à 
nous rendre palpable le Verbe. » — Vexilla regis. — Rien d'imprévu. — L'illusion 
de Jeanne. 
§ 2. — Marguerite Romanet et Catherine Ranquet. I. Nous ne savons rien de sa 
vie. — Son « style particulier ». — La journée d'une contemplative vers 165o. — 
« Il me semble de ressusciter. » — « Je le sens tout de myrrhe. » — Son oraison. 
— Les « dilatations » de l'amour. — Les communions. — Les actes donnés et les 
actes voulus. — Prières pendant la journée. — Ingénuité et profondeur. — Elle 
dit ce qu'elle « sent » comme elle le sent.  II. Ses notes spirituelles. — 
«Celle qui a écrit. » La nuit mystique. — La connaissance mystique « qui est des 
mêmes vérités qu'elle a appris des hommes ». — L'âme « qui roule autour de Dieu 
». — « Il lui ôte... sa propre pesanteur. » — S'unir « à la vérité qui se cache 
». — La plus noble de toutes les vies. I. Naissance 
d'Antoinette Journel. — Son mariage. — Le soldat pendu. — Le groupe mystique de 
Compiègne : Condren, le P. Marin et la soeur Barbe. — L'initiation d'Antoinette. 
— Son indépendance. — L'abbaye de Sainte-Perrine. — Anne de Bonneuil et les deux 
simplicités. — Prestige d'Antoinette. — Personne ne l'a fait souffrir. II. Le style 
d'Antoinette. — Une Sévigné cloîtrée. — A une religieuse qui avait pensé mourir. 
— Le don de n'y toucher pas. — L'éloquence. — Sa direction spirituelle. — 
Énergie, souplesse, tendresse. —a Moelle de lion. » — L'impuissance des mots : « 
Le silence est notre langage ». — Qu'on ne peut écrire la vie des mystiques. III. Le 
développement d'Antoinette. — Première phase : Avant la retraite de 1649. — 
L'école française. — Extrême liberté d'esprit. — Les tentations. — La retraite 
de 1649. — Rien de nouveau que l'intelligence de ses voies. — « Je l'avais 
ignoré, mais beaucoup ressenti. » — Antoinette et le panthéisme. — Angoisse 
intellectuelle. — Le a rideau » tiré. — Les « états » et « l'essentiel » du 
Verbe incarné. — Les trente dernières années (1649-1678). — Que la vocation 
particulière d'Antoinette s'adaptait merveilleusement à sa nature et ne doit pas 
nous surprendre. — En tout, « l'essentiel ». — « Mort totale » à tout ce qui 
n'est pas Dieu. — Devoirs communs de la piété catholique. — Les sacrements et la 
vie mystique d'Antoinette. — Son credo. — Mystici in tuto. — Obéissance aux 
directeurs. — Le P. Le Sergent. — Étapes mystiques. — Le retour au « néant » sur 
l'ordre du P. Marin. — L'amour pur et l'inexprimable. § 4. — Les 
trente dernières années : juin 1649-octobre 1678. CHAPITRE III : LA 
FRANCE MYSTIQUE  I. 
FLANDRE, PICARDIE, CHAMPAGNE, LORRAINE. — Jeanne Deleloé et Martin Gouffart. — Marguerite 
Rondelet. — François Mathon. — Marie Dorizy. — Elisabeth de Ransain. — Agnès 
Dauvaine. — Catherine de Bar. — Marie-Thérèse Erard. 
II. PARIS. — Madeleine de Neuvillette; — Elisabeth de Baillon. 
III. FRANCHE-COMTÉ, BOURGOGNE. —Anne-Marguerite Clément. —Marguerite de 
Saint-Xavier. — Pierre Chaumonot. — Marguerite-Marie Alacoque et Claude de la 
Colombière. — Claude, précepteur des fils de Colbert. — Liaison avec Patru. — 
Discours académiques. — La Colombière et Bouhours. — Le parfait jésuite. — Que 
le P. Claude n'est pas à proprement parler mystique. — Vers la fin de sa vie, 
orienté vers la contemplation. — Les visions de Paray-le-Monial. — Claude en 
Angleterre. 
IV. LYONNAIS, AUVERGNE. — Jacques Crétenet. — Un autre Bernières. — « Frater 
» chirurgien. — Mariage. — Madeleine de Saint-François et sa propagande 
mystique. — Un chirurgien directeur spirituel. — La persécution. — La sainteté 
et la doctrine de Crétenet. — Marie Paret. V. 
SAVOIE, DAUPHINÉ. — Françoise Monet. — Louise de Ballon. — Jeanne-Bénigne 
Gojoazet la Mère Elisabeth de Provane. — Marie Bon. — Benoîte Rencurel. — 
Lourdes au XVIIe siècle; N.-D.-du-Laus. — « Quoi! Monsieur, vous ne la voyez 
pas! » 
VI. COMTAT, PROVENCE. —Julienne Morell. — Esprite Joussaud. — Antoine Yvan 
et Madeleine Martin. — Agnès d'Aguillenqui. — Catherine du Revest. — Christophe 
d'Authier de Sisgaud, êvêque de Bethléem. — Renée Fédon. — Jeanne Gautier. 
VII. LANGUEDOC, GUYENNE, PÉRIGORD. — Germaine d'Armaing. — Marie de 
Sainte-Thérèse. — Alain de Solminiac. 
VIII. LES RECUEILS. —Deux vocations: M. de 
Pontis et Fleurette de Casassus. — Anne de Beauvais et son professeur de piano. CHAPITRE IV : LA 
PROPAGANDE MYSTIQUE : JEAN DESMARETS ET LES DÉLICES DE L'ESPRIT (1)  § 
1. — La conversion de Philédon. I. Le R. P. Poulain et Desmarets 
: « une vraie connaissance des états d'oraison ». — Affabulation des Délices. — 
Desmarets tour à tour Eusèbe et Philédon. — Les étapes d'une conversion. — La 
cabane des plaisirs charnels ; les Arts ; les Sciences. — Le Palais de la 
Fortune : Desmarets chez le cardinal. II. La mort de Richelieu et la 
conversion de Desmarets. — Avait-il perdu la foi ? — L'apologétique pascalienne 
et newmanienne avant Pascal et Newman : certitudes qui se forment « dans les 
plus hautes parties de l'âme ». — « Je veux te prouver par ton goût même qu'il y 
a un Dieu ». — « Je te le ferai connaître au-dessus de tout raisonnement ». — « 
Tu es seulement fugitif de sa lumière ». — Les « appartements de la Logique » et 
l'anti-intellectualisme de Philédon. — Croire ; goûter ; connaître. — 
Dialectique du goût : Gustate et videte quam suavis est. — Les Délices et le 
Génie du christianisme. III. L'échelle des plaisirs. — 
Délices de la musique et rançon amère de ces délices. « Nous ne pouvons plus 
souffrir les médiocres ». — De la Poésie. — Raisons mystiques et scrupules 
religieux qui ont présidé à la croisade menée par Desmarets coutre les poètes 
païens. — La Philosophie morale. — Duel entre l'Amour et la Chasteté. — 
Infirmités de la morale séparée : ascétisme et mystique. — Suprêmes résistances 
de Philédon. — Découragement d'Eusèbe. — La conversion de Philédon : « Soudain 
je me suis senti frappé ». — « Voilà devant vous ce cheval échappé... » § 2. — 
Lendemains de conversion.  I. Les années mystiques 
(1645-166o). — Sérieux profond des Délices — A peine converti, devint-il « un 
dévot effréné » et fanatique ? — Longues années de recueillement. — « Les 
promenades de Richelieu. » — Desmarets admis dans le petit monde des saints. — 
Directeur laïque. — Aucun indice d'exaltation morbide. II. La crise (166o-1666). — 
Première croisade : l'Anis du Saint-Esprit au Roi. — L'armée qu'il veut lever 
est purement mystique ; elle ne compte pas sur « la force des armes temporelles 
». — Une confrérie de « victimes ». — L'Avis et la Société pour les intérêts de 
Dieu. — La Compagnie du Saint Sacrement et la Société. — Desmarets sera chargé 
de la police secrète. — Son coup d'essai : le bûcher de Simon Morin. — 
L'offensive coutre le diable. — Desmarets se tourne contre Port-Royal. — Réponse 
à l'insolente apologie. — Arnauld mis en filature. — Heureux succès de cette 
chasse M. de Saci à la Bastille. — Les délices de l'espionnage. III. Les dernières années 
(1666-1675). — Difficulté de mener de front l'oraison de quiétude et des 
opérations de police. — Non in commotione Dominus. § 3. — Initiation de 
Philédon à la vie mystique. I. L'architecture et les arts décoratifs dans leurs 
rapports avec la vie intérieure. — « Ce ne sont que testons... » — G. de 
Scudéry. — Desmarets, architecte et poète de l'architecture. — Les Amours du 
Compas et de la Règle. — L'architecture dans les Délices. II. Philédon accueilli dans la Cité de l'Intérieur. — Les 
appartements de la Foi. — La loge de l'Humilité et le Cachot du Néant. — Les 
balcons de l'Espérance.— Les trente-trois cavernes de l'Obéissance. — Chambre de 
la Pureté ; Desmarets directeur. — Grotte de la Patience. — Temple de l'Amour 
divin. — Les missions étrangères et le musée de la marine. III. Les trois salles de la sainte Oraison. — Chambre de 
la Contemplation, de l'Union. — Suspension des puissances. — La conquête 
mystique et Jean Desmarets.                                         |