5 - PACÔME ET BENOÎT
Pour vous éviter de chercher dans toute la Règle, les passages concernés sont mis au bas de la seconde page. Il se peut que deux passages de la règle de Benoît se retrouvent dans un passage de Pacôme
Celui qui est entré au monastère le premier, est aussi le premier pour s'asseoir, marcher, psalmodier, se servir à table, recevoir la communion à l'église. On ne s'occupera pas de l'âge des frères, mais ce qui compte c'est la date de leur profession.
63, 4 & 5. Benoît est plus précis (entrée - profession. Il tempère : ce que l'abbé aura décidé)33
Si, à table, on a besoin de quelque chose, personne n'aura la hardiesse de parler, mais on fera signe aux servants par un son.
38, 6 & 7 - Benoît développe un peu plus.49
Si quelqu'un se présente à la porte du monastère avec la volonté de renoncer au monde et d'être compté parmi les frères, il n'aura pas la liberté d'entrer, mais on commencera par avertir le père du monastère, et le candidat restera quelques jours devant la porte. On lui enseignera l'oraison dominicale et autant de psaumes qu'il pourra en apprendre. Lui, de son côté, fournira soigneusement les preuves de sa volonté. Cette épreuve permettra de se rendre compte s'il peut renoncer à ses parents et mépriser ses richesses.
S'il fait tout cela, on lui enseignera alors les autres observances du monastère, ce qu'il devra accomplir, ce à quoi il devra se plier, soit à la synaxe qui réunit tous les frères, soit dans la maison oû il sera envoyé, soit au réfectoire.
Ainsi instruit et parfait en toute oeuvre bonne, il pourra être joint aux frères.
Alors il sera dépouillé de ses vêtements du siècle et revêtu de l'habit des moines. Puis on le confiera au portier qui, au moment de la prière, l'amènera devant tous les frères et le fera asseoir à la place qui lui aura été donnée. Les vêtements qu'il avait apportés avec lui seront reçus par ceux qui sont chargés de cela ; ils seront rangés au vestiaire et seront à la disposition du père du monastère.
58, 1-8 . - Quelques différences : le portier devient un ancien (le Maître des novices). Il y a un noviciat.51
Quand des gens se présenteront à la porte du monastère, et qu'il s'agira de clercs et de moines, ils seront reçus avec les marques du plus grand honneur : on leur lavera les pieds, selon le précepte de l'Evangile, et on les conduira à l'hôtellerie oû on leur fournira tout ce qui convient à l'usage des moines. Si, au moment de la prière ou de la synaxe, ils désirent venir à la réunion des frères, s'ils sont de la même foi, le portier ou le servant de l'hôtellerie avertira le père du monastère. Ils pourront ensuite être conduits à la prière.
53 - Pacôme détaille les arrivants : clercs ou moines.Le Lavement des pieds est remplacé chez Benoît par un baiser de paix et une ablution.
Chez Pacôme la prière ne vient qu'après. Chez Benoît, elle est en premier et sous conditions. Nous sommes en période où il y a des ariens.
Quand ceux qui auront été envoyés à l'extérieur rentreront au monastère, s'ils voient devant la porte une personne qui demande à voir quelqu'un des frères qu'ils connaissent, ils ne se permettront pas d'aller à lui, de le lui annoncer, ou de l'appeler. Et de tout ce qu'ils auront fait ou entendu à l'extérieur, ils ne pourront rien raconter au monastère.
67.81
Personne n'aura dans sa maison ou dans sa cellule autre chose que ce que prescrit en général la règle du monastère : les frères n'auront donc ni tunique de laine ni manteau, ni une peau plus douce, peau d'agneau qui n'a pas encore été tondu, ni pièces de monnaie, ni oreiller en duvet pour leur tête, ni autres effets. Mais ils n'auront que ce que le père du monastère distribue aux chefs de maison, c'est-à-dire de quoi se vêtir : deux tuniques, plus une râpée pour l'usage, une écharpe assez longue pour entourer le cou et les épaules, une peau de chèvre qui s'attache sur le côté, des chaussures, deux cuculles et un bâton. Tout ce que tu trouveras en plus de ces objets, tu le retrancheras sans protester.
55 . - Benoît est plus précis et plus souple.54, 4 .
Personne ne recevra rien d'un autre frère sans l'ordre de son préposé.
54, 1 . Le préposé (= chef de maison) devient l'abbé.142
Et que l'on se trouve en bateau, au monastère, aux champs ou sur la route, pour quelque affaire que ce soit, on ne laissera pas passer les moments de la psalmodie.
50, 1-4 - Benoît insiste sur les dispositions intérieures.150
S'il se trouve qu'un des frères fait quelque chose en discutant, ou s'il s'oppose au commandement du supérieur, il sera repris selon la mesure de son péché.
23, 1-5 - Benoît précise beaucoup. Il va plus loin : c'est le coeur qui récrimine - insiste sur les dispositions positives de l'obéissant, le désir de la vie éternelle.158
Si tous les frères d'une même maison constatent que leur préposé est trop négligent, qu'il reprend les frères avec dureté, en dépassant les mesures observées dans le monastère, ils en référeront au père du monastère qui le reprendra.
D'ailleurs, le préposé lui-même ne fera que ce que le père du monastère lui a ordonné, surtout s'il s'agit de choses nouvelles. Car pour les affaires ordinaires, on s'en tiendra aux règles du monastère.
65, 16; 18,19 Benoît précise. Il est encore plus sévère envers le prieur. Ce qui est normal, car chez Pacôme, le "préposé", c'est le chef de maison, et non le second supérieur, comme le "prieur"de Benoît.165
Si quelqu'un est désobéissant, opiniâtre, contradicteur ou menteur, et s'il est adulte, il sera averti dix fois de se défaire de ses vices. S'il refuse d'écouter, il sera repris selon les règles du monastère. Mais s'il est tombé dans ces péchés par la faute d'autrui, et si cela est dûment prouvé, c'est celui qui a été cause du péché de son frère qui sera coupable.
23 . - Pacôme fait une distinction intéressante que Benoîtn'a pas relevée. Peut-être parce qu'il parle ailleurs des fautes (46) .176
Celui qui approuve ceux qui pèchent et qui défend celui qui est en faute, sera maudit de Dieu et des hommes, et corrigé par une réprimande très sévère.
69 . Pacôme est plus sévère :
"maudit de Dieu. Benoît précise : "fut-il son parent".