30 martyrs du
Brésil (1645)
Béatification:
05.03.2000 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 16
juillet et 3 octobre
Note: André de SOVERAL 2 , curé de Cunhau, martyrisé avec ses fidèles (dont Dominique Carvalho), le 16 juillet 1645. Ambrosio Francisco FERRO 2 , curé de Natal, martyrisé avec ses fidèles le 3 octobre 1645. Dans l'Etat du Rio Grande do Norte.
Réf. dans
lOsservatore Romano: 2000 n.10 p.1-3
Réf. dans la
Documentation Catholique: 2000 n.7 p.348
Notice
L'An 2000
marque le 500e anniversaire de l'évangélisation du Brésil. En cette année
de grand Jubilé, le dimanche 5 mai, Jean Paul II a béatifié 2 groupes de martyrs,
appelés proto-martyrs du Brésil, qui ont rendus leur témoignage au milieu du 17e
siècle.
2 André de SOVERAL et les martyrs de Cunhau (16.07.1645)
André est né au Brésil vers 1572 à Sao Vicente (Saint Vincent)
dans l'île de Santos (État de Saint Paul). En 1593, à 21 ans, il entre chez les
Jésuites et fait son noviciat à Bahia où il apprend la langue indienne. Puis il va au
Collège d'Olinda, centre de rayonnement missionnaire pour la catéchèse des Indiens
(État de Pernambuco). En 1606, il fait un voyage missionnaire dans le territoire des
Indiens Potiguars. Là il bénit un mariage et fait plusieurs baptêmes. En 1614, devenu
entre-temps prêtre diocésain, on le retrouve comme curé de Cunhau, au Rio grande do
Norte. En 1630, la domination du pays passe au mains des Hollandais. Calvinistes, ils
oppriment les catholiques. Le Dimanche 16 juillet 1645, 69 fidèles environ se dirigent
vers la chapelle de Cunhau, afin de participer à la Messe. Intervient alors Jacob Rabe,
un Allemand à la solde des Hollandais. Il se dit porteur d'un message de la part du
Suprême Conseil hollandais de Recife. Les ordres seront transmis après la messe, dit-il,
prétexte cachant ses véritables intentions. Après la consécration, Jacob Rabe et sa
bande, composée de soldats hollandais avec des Indiens Tapuias et Potiguars, entrent
précipitamment dans le temple. Comprenant la gravité de la situation, le Père André de
Soveral interrompt la messe et exhorte les fidèles terrorisés à se préparer à la mort
en demandant pardon de leurs péchés. Aux soldats, il demande de ne pas profaner les
vases sacrés et de ne pas toucher le ministre, mais il est frappé lui aussi par un
Indien qui lui lance un sabre.
2 Ambrosio Francisco Ferro et les martyrs de Natal (03.10.1645)
En ce milieu
du 17e siècle, il n'y a que deux paroisses dans le Rio Grande do Norte:
Notre-Dame de la Purification à Cunhau, et Notre-Dame de la Présentation à Natal. Le
Curé de cette dernière est Ambrosio Francisco Ferro, d'origine portugaise. L'instigateur
de la persécution est toujours le cruel Jacob Rabe. Avec ses soldats hollandais, il y a
deux cents Indiens et leur chef Antoine Paraopaba qui s'est converti au protestantisme et
déteste les catholiques. Effrayés par les événements sanglants de la chapelle de
Cunhau, les catholiques de Natal tentent de se mettre à l'abri, mais en vain. Ils sont
conduits par leurs persécuteurs à vingt kilomètres de Natal sur les bords de la
rivière Uruaçu. Là, ils sont torturés et mis à mort de diverses manières, avec une
cruauté perverse. Ce sont des victimes sans défense. L'un d'eux, Mathias Moreira, au
moment même où on l'exécute, trouve la force surnaturelle de proclamer sa foi dans
l'Eucharistie en disant: "Loué soit le Très Saint Sacrement".
De ces
nombreux martyrs de Cunhau et Natal, le postulateur a réussi à identifier trente noms
qui ont été proposés pour la béatification, les autres sont restés anonymes: des
vieillards, des familles tout entières et beaucoup d'enfants en bas âge. Le sang des
martyrs est une semence de chrétiens. Répandu "comme prémices pour Dieu et
l'Agneau" (Ap 14,4), ce sang a rendu fertile la terre du Brésil pour donner une
génération de nouveaux chrétiens.