Bienheureux Charles de FOUCAULD
Nom: FOUCAULD
Prénom: Charles de
Pays: France - Algérie
Naissance: 15.09.1858 à
Strasbourg
Mort: 01.12.1916 à Tamanrasset (Hoggar
- Algérie)
Etat: Prêtre
Note: Retrouve la foi en 1886 grâce à l’abbé Huvelin. Moine trappiste de 1890 à 1897. Ermite en Terre
Sainte. Prêtre le 09.06.1901. Ermite en Algérie : Beni-Abbès, Tamanrasset. Assassiné le 1er décembre
1916.
Béatification: 13.11.2005
par Benoît XVI
Cérémonie à Rome présidée par le Card. José Saraiva
Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints
Canonisation
Fête: 1er décembre
Réf. dans l’Osservatore Romano: 2005
n.46 p.1-7
Réf. dans la Documentation Catholique: 2005 n.22 p.1160-1171
Notice brève
Après une enfance pieuse à
Strasbourg, mais traversée par des deuils, Charles de Foucauld, livré à
lui-même, perd la foi. Il suit d’abord la carrière militaire, mais bien mal,
menant une vie d’épicurien et provocant le scandale. Il commence à se ressaisir
à l’occasion d’une campagne militaire en Algérie et surtout au cours d’une
exploration périlleuse dans le territoire interdit du Maroc, mais il recherche
encore sa foi perdue. Il l’a retrouve au confessionnal de l’abbé Huvelin. Désormais, brûlant d’amour pour Jésus, il se met à
sa suite, d’abord dans la vie monastique à la Trappe, puis dans une vie pauvre
et cachée à Nazareth, et enfin il retourne en Afrique du Nord dans un souci
missionnaire. Il va aux plus délaissés, s’enfonçant de plus en plus dans le
désert saharien, jusqu’à Tamanrasset. Il témoigne silencieusement du Christ et
de l’Évangile par sa prière et sa charité. Le “marabout blanc” est vénéré par
les musulmans, mais, à la faveur des troubles causés par la grande guerre, il
est assassiné en 1916. Beaucoup aujourd’hui, religieux ou laïcs, se réclament
de sa spiritualité.
Notice développée
Charles Eugène de Foucauld naît en 1858 à
Strasbourg en France, le 15 septembre (fête de Notre-Dame des VII Douleurs),
d’une famille aisée, très chrétienne. Sa mère, une sainte femme, lui donne une
profonde formation religieuse. Mais de bonne heure, l’épreuve vient le frapper.
À six ans, il perd ses deux parents, et un peu plus tard, ses deux
grands-parents paternels. Le colonel de Morlet, son
grand-père maternel, le prend en charge. Autre déchirement : la guerre
franco-allemande qui arrache son Alsace natale à la France, et, pour rester
française, la famille se déplace à Nancy. Néanmoins, Charles y fait une très
belle première communion en 1872, ainsi que la confirmation. Il se livre alors
à la lecture de façon désordonnée en lisant beaucoup de philosophes païens,
grecs et latins. Ainsi perd-il la foi, sans jamais abandonner pourtant le
respect et l’estime de la religion catholique. Il n’y a pas que les
circonstances sociologiques qui ont joué dans le naufrage de sa foi. II a
manqué de soutien au moment crucial de l’adolescence, comme il l’explique
lui-même : « On jette les enfants dans le monde sans leur donner les
armes indispensables pour combattre les ennemis qu’ils trouvent en eux et hors
d’eux, et qui les attendent en foule. Les philosophes chrétiens ont
résolu depuis si longtemps, si clairement, tant de questions que chaque jeune
homme se pose fiévreusement, sans se douter que la réponse existe, lumineuse et
limpide, à deux pas de lui ! » Et il conclut en pensant aux
éducateurs: « Je n’ai eu aucun maître mauvais, mais la jeunesse a besoin
d’être instruite non par des neutres, mais par des âmes croyantes et saintes,
et en outre par des hommes sachant rendre raison de leurs croyances et inspirant
aux jeunes gens une ferme confiance dans la vérité de leur foi… »
Il prépare l’école militaire de Saint-Cyr où il
est reçu …avant-dernier. Officier, il mène une vie peu édifiante, gaspillant sa
fortune en fêtes successives, sans pouvoir jamais y trouver la gaîté qu’il
procure aux autres. Plaisirs de la table aussi. Vie de patachon. A Evian, il
s’affiche avec une femme de réputation douteuse et se fait renvoyer de l’armée
pour immoralité. Mais, apprenant que ses camarades risquent leur vie en Algérie,
il reprend du service et les rejoint. Là, il se distingue par sa bravoure et sa
résistance physique. Premier degré dans une ascension continue, digne de la
devise familiale : “Jamais arrière”. Le danger passé, il commence à
s’ennuyer en garnison et démissionne, cette fois-ci pour de bon. Il rentre dans
ses foyers ; il n’a que vingt-quatre ans (1882). Par contre, il n’a pas
perdu le goût de l’Afrique du Nord où il a eu un premier contact avec le monde
arabo-musulman. Il décide de faire un voyage d’exploration dans le Royaume
interdit du Maroc. Longue préparation de plusieurs mois pour apprendre l’arabe
et l’hébreu, car il compte se faire passer pour un rabbin juif. C’est alors le
célèbre périple où il risque sa vie tous les jours, prenant sans cesse des notes
sur un carnet de 5 cm2 caché au creux de sa main avec un crayon de 2
cm. Il tient aussi cachés une boussole et un baromètre. Habile dessinateur, il
dresse de nombreux croquis. Dans ce désert, il est contraint par la force des
choses à la chasteté et il apprend à apprécier cette vertu. Il est impressionné
aussi en voyant les musulmans prier. Il déclare: "L’Islam a produit
en moi un profond bouleversement…la vue de cette foi, de ces âmes vivant dans
la continuelle présence de Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand
et de plus vrai que les occupations mondaines: 'ad majora nati
sumus' (nous sommes nés pour des choses plus
hautes)…" De retour en France, il est reçu avec honneur par la Société de
géographie, décoré, et il s’attire la notoriété en publiant la relation de son
voyage. Il est fêté aussi dans sa famille. Physiquement il a changé. La photo
de cette époque laisse transparaître un regard de feu et une énergie qui
contraste avec la photo du sous-lieutenant au 4e hussards de
Pont-à-Mousson. Mais Charles n’est pas encore heureux. Il cherche la vérité.
Dans sa famille, il rencontre des gens intelligents et sympathiques,
spécialement “une belle âme” qui restera une âme sœur jusqu’à la fin, sa
cousine, madame de Bondy. (Quand le château de cette dernière brûlera en 1933,
la seule chose qu’elle sauvera, ce sont les 700 lettres de Charles.) Lui,
Foucauld, est encore athée et pourtant ces gens qu’il aime vivent de leur foi
et ils en témoignent avec délicatesse. Alors, qui a raison ? Il se met à
répéter sans cesse cette prière : « Mon Dieu, si Vous existez, faites
que je Vous connaisse ! » Sa cousine lui parle d’un prêtre
remarquable, l’abbé Huvelin, vicaire à la paroisse
parisienne de Saint Augustin (patron de l’Afrique du Nord, notons-le). Foucauld
décide d’aller l’interviewer sur la foi. Vers la fin du mois d’octobre 1886, il
entre à l’église, se dirige vers le confessionnal où se trouve le prêtre.
Célèbre scène.
– Monsieur l’abbé, je ne viens pas me confesser. Je n’ai pas la foi. Je
désire seulement quelques renseignements sur la religion catholique.
– Vous n’avez donc jamais cru ?
– Autrefois...Mais je ne peux plus croire. Je me heurte à toutes ces
difficultés des mystères, les dogmes, les miracles…
– Vous vous trompez, mon enfant. Ce qui vous manque pour croire, c’est un
cœur pur. Mettez-vous à genoux, confessez-vous à Dieu et vous croirez.
– Mais je ne suis pas venu pour cela.
L’abbé insiste. Foucauld s’exécute.
Après l’absolution, l’abbé reprend :
– Êtes-vous à jeun ?
– Oui.
– Allez communier !
Choc initial. Conversion
totale, qui déterminera toute sa vie. Il écrit : « Aussitôt que je
crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de
ne vivre que pour Lui : ma vocation religieuse date de la même heure que
ma foi… » Toutefois il y eut un cheminement. Charles écrit en 1901 :
« Dans les commencements, la foi eut bien des obstacles à vaincre ;
moi qui avait tant douté je ne crus pas tout en un jour. (…) Tantôt, les
miracles de l’Évangile me paraissaient incroyables ; tantôt, je voulais
entremêler des passages du Coran dans mes prières ». N’empêche que cette
conversion constitue un pivot de sa vie. 1886, année de grâces qui enregistre
la passion des martyrs de l’Ouganda (martyrs africains, notons-le encore), et
trois conversions célèbres : celle de Foucauld, celle de Paul Claudel, la
nuit de Noël, derrière un pilier de Notre-Dame de Paris, et celle de la petite
Thérèse de Lisieux, au retour de la messe de minuit ; elle triomphe de son
excessive sensibilité devant son père médusé, et, à partir de cette première
victoire, elle entreprend “une course de géant” qui la conduira en dix ans au
sommet de la sainteté. Foucauld mettra un peu plus de temps, trente ans, pour
atteindre le même sommet, sur les hauteurs dépouillées du Hoggar. Charles se
met donc à l’école de l’abbé Huvelin. Une phrase de
l’un de ses sermons le frappe : « Notre Seigneur a tellement pris la
dernière place que personne ne peut la lui ravir ». Il entreprend un
pèlerinage en Terre sainte sur les pas de Jésus, puis devient moine trappiste
dans l’Ardèche, à l’abbaye Notre-Dame des Neiges, sous le nom de frère Albéric.
Vie austère, mais cela ne suffit pas à sa soif de pénitence ; alors, il se
rend dans une fondation du monastère, à la trappe austère d’Akbès
en Syrie, mais là encore la pauvreté lui apparaît insuffisante. (Rome permet
d’introduire un peu de gras dans la nourriture pour la santé des moines. C’en
est trop pour Foucauld !) Il est relevé par l’Abbé général de ses vœux
pour suivre sa propre voie. Il vit en ermite quelques années à Nazareth, humble
jardinier logé dans une cabane, chez les sœurs clarisses. Il médite
inlassablement l’Évangile, souvent la plume à la main avec sa belle écriture
fine. C’est là, note le cardinal Ratzinger, qu’il redécouvre la pauvreté, pour
lui et pour l’Église à venir, en se penchant sur la figure de “Jésus ouvrier,
Fils de Marie”. Cette méditation sur Nazareth et les trente années de vie
cachée de Jésus l’occupera jusqu’à sa mort. La Mère supérieure lui conseille la
prêtrise ; il s’y refuse d’abord. « Être prêtre, c’est se montrer et
je suis fait pour la vie cachée. » Mais elle finit par le convaincre en
lui représentant la valeur d’une messe de plus dans le monde. Après des études
théologiques à Rome, il fait une retraite préparatoire dans son ancienne abbaye
de Notre-Dame des Neiges et il est ordonné prêtre à Viviers le 9 juin 1901. (Il
sera béatifié comme prêtre séculier.)
A 43 ans, il voudrait
retourner au Maroc, mais c’est en Algérie qu’il peut s’établir, dans l’oasis de
Béni Abbès, aux confins du Maroc. Désormais, il
s’appelle frère Charles de Jésus. Ne vivant de rien ou presque, il puise par
contre une abondante nourriture aux deux tables de l’Eucharistie et de
l’Écriture. Un désir le consume : « Je voudrais crier l’Évangile par
toute ma vie ». Seul, il aurait besoin d’aide pour l’apostolat. Il a des
velléités de fonder une fraternité, avec quelques disciples qui accepteraient
ses exigences : obéir absolument et être prêts à mourir assassinés (sic).
Il soumet plusieurs projets de règlements, tous plus austères les uns que les
autres, à son cher directeur de conscience l’abbé Huvelin ;
mais celui-ci, effrayé, lui répond : Votre Règle est impraticable ;
surtout, ne fondez pas. En fait, c’est par devoir et souci missionnaire qu’il cherche
à fonder, car il se trouve très bien dans sa vie de solitaire, …une solitude
d’ailleurs bien remplie, par la prière, notamment de longues heures d’adoration
devant le Saint Sacrement, et par la charité : accueil d’innombrables
personnes qui viennent frapper à sa porte en quête d’un peu de nourriture, d’un
conseil, d’un gîte, d’un mot pour rire, d’une simple parole amicale. « Ne
nous bornons pas aux grands services –dit-il– ayons cette tendre délicatesse
qui entre dans les détails et sait par des riens mettre tant de baume dans les
cœurs. » Il voudrait bien convertir les musulmans, mais il se rend compte
que c’est impossible dans l’état actuel des choses. Il faudrait d’abord une
politique de rapprochement, d’ “apprivoisement”, comme il dit, que ces “infidèles”
(sic) puissent apprécier le témoignage de vie des chrétiens. Or il constate que
c’est tout le contraire qui se produit en Algérie. Un million d’Européens et
même le clergé local, vivent dans l’ignorance totale de trois millions
d’indigènes. Les Pères blancs eux-mêmes délaissent le Maghreb difficile à
convertir et se tournent vers l’Afrique noire. Quant au gouvernement français anti-clérical, il multiplie les mosquées pour contrer
l’Église, …croyant ainsi s’attirer l’amitié des musulmans, attitude auto-suicidaire.
Chacun ne cherche que son intérêt, qu’à s’enrichir sur le dos des Arabes. (A un
homme affronté à la rudesse du désert, on pardonnera ces affirmations un peu
abruptes.) En 1905, il pousse plus avant dans le désert, non pas par désir de
voyager, car il préférerait de loin rester sur place, mais dans le but de
porter le Christ présent dans l’eucharistie aux populations les plus éloignées
et par là-même les plus démunies, car il croit au rayonnement silencieux de la
Présence réelle. Il aboutit à Tamanrasset, petit village nomade de ‘vingt
feux’, regroupement provisoire composé non d’habitations en dur mais de tentes.
Frère Charles rêve de les stabiliser pour qu’ils puissent cultiver un peu le
sol. En voyant les enfants désœuvrés, il écrit à un ami: « Je suis navré
quand je vois les enfants du bourg vaquer à l’aventure, sans occupation, sans
instruction, sans éducation religieuse…Quelques bonnes sœurs de Charité
donneraient en peu de temps, avec l’aide de Dieu, tout ce pays à Jésus ». (Optimisme.)
Son zèle ardent, ses
pénitences, finissent par mettre en danger sa santé. On s’inquiète, et à la
Noël 1907 son grand ami, le colonel Laperrine, (le pacificateur du Sahara) lui
fait parvenir des vivres avec ce mot : « La pénitence n’a jamais été
l’école du suicide ». Spirituellement, il souffre aussi et même
davantage ; depuis
quelques mois, il ne peut plus célébrer la messe, n’ayant pas l’assistant exigé
par les normes canoniques. Enfin, en 1908, il reçoit l’indult de Rome qui lui
permet de célébrer seul. Il reprend vie. Il s’était construit un petit
ermitage, “La Frégate”, qui existe encore (actuellement noyé dans les maisons,
car le hameau de fortune est devenu… une ville de 100 000 habitants).
Maintenant il construit une maison fortifiée imposante, un ‘Bordj’, pour
abriter la population en cas de razzia. Il y stocke quelques dizaines de fusils
pour l’armée française. Plus tard, il bâtit un petit ermitage à 60 kilomètres
de Tamanrasset, sur le plateau de l’Assekrem, à 2800
m. d’altitude. Il y séjourne cinq mois en 1911, pour être plus proche des
tribus nomades qui errent dans le désert avec leurs troupeaux décimés par la
soif à la suite d’une grande sécheresse. Lui-même souffre énormément en
apprenant la mort de l’abbé Huvelin et celle de son
évêque Mgr Guérin, Préfet apostolique du Sahara.
Il se sent horriblement seul. Mais, il éprouve la charité des touaregs lorsque
ceux-ci le ramènent à la vie après une piqûre de vipère à cornes, ou le
nourrissent lorsqu’il est en état de dénutrition. Avec un ami philologue, Motylinski, il s’était attaqué à la tâche immense de
composer un dictionnaire touareg-français, premier ouvrage du genre, encore
utilisé de nos jours. Lui-même recueille une foule de poèmes et proverbes
touaregs et il traduit aussi l’Évangile. Son ami et précieux directeur d’œuvre
étant mort à la tâche, Foucauld continue seul le dictionnaire, parfois tenté de
se décourager devant un travail pour lequel il n’est pas spécialiste et qui se
révèle chaque jour plus vaste. Il y arrive quand même !
1913. Enfin une
fondation : « L’Union des frères et sœurs du Sacré-Cœur de
Jésus » groupe de prière informel composé de quelques rares membres
dispersés, notamment Louis Massignon. Ce Sacré-Cœur, surmonté d’une croix,
figure aussi sur sa tunique. Il le reproduit sur tous ses documents et lettres
avec les initiales J C : Jesus Caritas. Jésus,
amour. Ces deux mots peuvent résumer toute notre foi, note Benoît XVI. “Petit
frère universel” voilà son ambition et ce qui le définit le mieux au-delà des
excès de vocabulaire et d’un état d’esprit marqué par son époque. Cela nous
heurte parfois et a pu retarder sa béatification (sans parler de la guerre
d’Algérie); mais voilà comment il donne lui-même le fond de sa pensée:
« Il n’y a pas, je crois de parole de l’Évangile qui ait fait sur moi une
plus profonde impression et transformé davantage ma vie que celle-ci :
“Tout ce que vous faites à un de ces petits, c’est à moi que vous le faites” ».
Cette charité l’a conduit vers les autres et les autres, les Touareg notamment,
la lui ont rendue, au-delà des différences religieuses (qui faisaient que, à
l’époque, on s’excluait du Ciel mutuellement). Il l’a bien compris, le chef
touareg Moussa ag Amastane qui annonce la mort du
Père de Foucauld à sa sœur et lui écrit, en pleurant: « Charles le
Marabout n’est pas mort pour vous seule, il est mort aussi pour nous ».
En effet, alors
qu’éclate la guerre 14-18, Foucauld est resté sur place malgré le danger,
tandis que la plupart des troupes sont parties au front. Sa seule présence
pacificatrice vaut 100 000 soldats. L’ennemi le sait. Trahi par l’un des
villageois qu’il a soigné naguère, Foucauld meurt assassiné le 1er
décembre 1916, à l’âge de 58 ans. Son corps repose désormais à El goléa.
A une haute
personnalité qui disait à l’époque de la béatification à Mgr Henri Teissier,
évêque d’Alger : « Au fond, Foucauld est un chantre du
colonialisme », l’évêque répond : « Non, Foucauld est un chantre
de la fraternité universelle dans le cadre du colonialisme ». C’est même
un prophète en ce domaine. Hugues Didier, l’un de ses biographes termine son
ouvrage par ces mots: « Il suffit de parcourir nos villes, et nos
banlieues pour comprendre qu’en cette fin de XXe siècle, l’idée d’une
convivialité entre Français et Maghrébins est encore toute nouvelle ». Même
prophétisme lorsque notre bienheureux applique, avant la lettre, l’idée d’une
“Église servante et pauvre”, non pas tellement par des paroles, mais par son
témoignage de vie. De même encore, il est attentif à l’ “inculturation” jugée
si indispensable de nos jours pour la Mission, lui qui s’est fait tout à tous,
vivant de leur vie, parlant le touareg mieux que les touareg eux-mêmes et
allant même jusqu’à apprendre aux femmes … à tricoter !
Postérité
spirituelle
Le Père de Foucauld
est à l’origine d’une multitude de familles religieuses ou de mouvements
spirituels qui se réclament de lui : à savoir 15’000 membres,
répartis dans 11 instituts religieux, 2 instituts séculiers et 6 associations
publiques ou privées de fidèles. Sans parler de tous ceux qui lisent ses
ouvrages ou admirent sa sainteté.
La liste ci-dessous est établie
selon la date de fondation :
Union de Frères et Sœurs
de Jésus
Fondée par Charles de Foucauld en
1909, approuvée par son évêque en 1913, continuée après sa mort par Louis
Massignon, cette "confrérie" (ou "sodalité") est constituée
en 1986 association de fidèles. Regroupe des baptisés (prêtres et laïcs) en
diaspora à travers le monde qui veulent vivre selon les conseils évangéliques
du Directoire de Charles de Foucauld.
Groupe Charles de
Foucauld
Association
fondée en 1923 à Oran, puis en 1962 à Bon-Encontre (Lot-et-Garonne) pour
l’accueil des personnes démunies.
Petites Sœurs du
Sacré-Cœur
Institut
religieux fondé en 1933 à Montpellier.
Petits Frères de Jésus
Institut
religieux fondé en 1933 à Paris et à El-Abiod-Sidi-Cheikh
(Algérie).
Petites Sœurs de Jésus
Institut religieux
fondé en 1939 à Touggourt (Algérie).
Fraternité sacerdotale Iesus-Caritas
Groupe
international de prêtres diocésains. Association fondée en 1951 au Tubet, Aix-en-Provence
Fraternité séculière
Charles de Foucauld
Groupe
international de prêtres et de laïcs. Association fondée en 1952-1953 à
Paris et Lyon
Fraternité Iesus-Caritas
Institut
séculier féminin fondé en 1952 à Ars.
Petits Frères de
l’Évangile
Institut
religieux fondé en 1956 à Aix-en-Provence.
Petites Sœurs de
l’Évangile
Institut
religieux fondé en 1963 à Santa-Maria (Vénézuela).
Petites Sœurs de
Nazareth
Institut
religieux fondé en 1966 à Gand (Belgique).
Comunitat de Jesús
Association
fondée en 1968 à Montserrat (Espagne), pour une vie de fraternité entre
religieux, célibataires et couples.
Comunita’ dei Piccoli Fratelli di Iesus Caritas
Institut religieux fondé en 1969 à
Foligno (Italie) au service du ministère paroissial.
Petits Frères de
l’Incarnation
Institut
religieux fondé en 1976 à Haïti au service des paysans pauvres.
Petites Sœurs du Cœur de
Jésus
Institut
religieux fondé en 1977 à Bangui (Centre-Afrique).
Anh Em
Phung Su (AEPS = Institut des frères serviteurs et sœurs servantes)
Institut séculier masculin et
féminin fondé en 1979 au Vietnam.
Petits Frères de la
Croix
Institut religieux fondé en 1980 à
Québec, vivant en communauté
monastique.
Petites Sœurs de
l’Incarnation
Institut
religieux fondé en 1985 à Haïti.
Fraternité Charles de
Foucauld
Association fondée en 1992 à partir
de la Fraternité Iesus-Caritas, groupe
international de femmes laïques ayant opté pour le célibat.