Bienheureux Paul DJIDJOV
Nom:
DJIDJOV
Prénom:
Joseph
Nom
de religion: Paul (Pavel)
Pays: Bulgarie
Naissance:
19.07.1919 à Plovdiv
Mort: 11.11.1952 à Sofia
Etat: Prêtre - Assomptionniste
- Martyr
Note: Entre chez les Assomptionnistes en 1938. Noviciat à Nozeroy
(Jura français). Études à Lormoy (près de Paris) et en Bulgarie. Prêtre le
26.01.1945 à Plovdiv. Études et enseignement à Varna. Econome au collège de
Plovdiv. Très actif. Arrêté en juillet 1952. Exécuté en novembre.
Béatification:
26.05.2002 à Plovdiv par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 13 novembre
Réf.
dans lOsservatore Romano: 2002 n.22 p.7.12-13
Réf. dans la Documentation Catholique:
Notice
Le bienheureux Pavel (Paul) Djidjov
naît en 1919 à Plovdiv en Bulgarie. Ses parents sont de fervents chrétiens, de
rite latin. Au baptême, il reçoit le nom de Joseph. Il fait sa scolarité dans
deux collèges assomptionnistes de Plovdiv, de 1926 à 1938. Le 2 février 1938,
il entre au noviciat des Assomptionnistes à Nozeroy dans le Jura français. Il y
reçoit le nom de Pavel (Paul). Il fait ses études de philosophie et de
théologie à Lormoy, près de Paris, et en 1942 il émet ses vux perpétuels. A la
suite d'une maladie pulmonaire, il rentre en Bulgarie où il continue ses
études, mais sans suivre le régime commun. Il est ordonné prêtre le 26 janvier
1945 à Plovdiv.
On l'envoie d'abord à Varna où il se
spécialise en économie et en sciences sociales, pour servir ensuite à la
direction des affaires de la Congrégation. Avec les autres étudiants qui sont
communistes, il n'a pas peur de discuter pied à pied, même dans le domaine
économique, ce qui lui vaut bien sûr d'être déjà 'fiché', mais il a une grosse
influence sur les autres étudiants. Il enseigne aussi à l'école de Varna.
Ensuite, il est envoyé au grand collège assomptionniste de Plovdiv comme
économe. Il est très aimé des collégiens au milieu desquels il vit sans cesse.
Il a de l'humour, c'est un excellent sportif, un entraîneur, notamment avec son
club 'La locomotive'. Tout le monde dans la ville connaît sa franche opposition
au communisme et la police le surveille continuellement; il le sait. Aussi
quand il apprend que des prêtres sont arrêtés, il écrit: "Nous attendons
notre tour." La nuit du 4 juillet 1952, il est arrêté au séminaire de
Plovdiv avec le Père Kamen Vitchev. Il vient en second après lui sur la liste
des inculpés, ce qui montre combien on redoutait son influence. Il est exécuté
dans la cour de la prison de Sofia avec les deux autres bienheureux
assomptionnistes dans la nuit du 11 au 12 novembre 1952. "La courageuse
cohérence de vie des Pères Josaphat, Kamen et Pavel face à la souffrance et à
la prison a été reconnue par leurs anciens élèves - catholiques, orthodoxes,
juifs et musulmans -, par leurs paroissiens, par leurs confrères religieux et
par leurs compagnons de peine." (Jean Paul II)
NOTE SUR LES ASSOMPTIONNISTES EN
BULGARIE
Les Augustins de l'Assomption, appelés
'Assomptionnistes', sont fondés en 1850 par le Père d'Alzon. En 1862, le
Bienheureux Pie IX, pape missionnaire, déclare au Père d'Alzon: "Je bénis
vos uvres d'Orient et d'Occident."
Alors que les Assomptionnistes n'ont
encore rien créé en Orient! Le Père d'Alzon prend cela comme une invitation
prophétique à faire quelque chose dans cette direction-là afin que, selon sa
devise, "le Règne de Dieu arrive" (Adveniat Regnum tuum) et en 1863
il envoie un Père - un seul - en Bulgarie. C'est le point de départ de la
"Mission d'Orient" des Assomptionnistes. Elle prospère car les
vocations affluent. Les Assomptionnistes créent petits séminaires et collèges,
dont le grand collège Saint-Augustin à Plovdiv, en 1880, où se formera toute
l'intelligentsia du pays. En 1900, les lois anti-religieuses en France ont un
contrecoup positif en Bulgarie, car beaucoup de religieux contraints de
s'exiler arrivent en Bulgarie et parmi eux, beaucoup de prêtres ou de
séminaristes prennent goût à la Mission d'Orient. Dans la pensée des
fondateurs, l'uvre d'Orient voulait faciliter le retour à l'unité des
orthodoxes bulgares (eux-mêmes connaissaient un mouvement dans ce sens-là). Dès
le début ils voulaient aussi susciter un clergé autochtone de rite oriental.
En 1948, les communistes arrivant au
pouvoir, les missionnaires étrangers sont chassés et toutes les uvres sont
détruites ou confisquées. (A la fin de son homélie de béatification, Jean Paul
II demandera à l'Église bulgare de reconstruire le séminaire) Quant aux
religieux et religieuses qui restent au pays, ils sont confinés dans leurs
églises et sacristies. (Ainsi une religieuse carmélite, qui a témoigné au
procès, a vécu 38 ans enfermée dans le chur d'une église.) Des prêtres sont
emprisonnés. Si les communistes se sont 'intéressés' spécialement à nos trois
bienheureux, c'est qu'ils les considéraient comme des chefs de file, étant très
connus et influents dans le pays. Ils sont fusillés en 1952. Il a fallu
attendre la chute du communisme pour avoir accès aux archives et connaître le
lieu approximatif et la date de leur mort, car les communistes avaient peur
qu'on vienne les vénérer comme des martyrs: ils ont été exécutés dans la nuit
du 11 au 12 novembre 1952, dans la prison de Sofia, en même temps que le
bienheureux Vincent Bossilkov, évêque passioniste, béatifié en 1998. Si les
trois Pères Assomptionnistes ont été béatifiés plus tard que lui, c'est à cause
des communistes qui menaçaient, au cas où l'on ouvrirait le procès de
béatification, de s'en prendre aux confrères vivant encore dans le pays. Des
orthodoxes aussi ont été persécutés pour la même foi au Christ. Il y a là une
valeur cuménique. "Nous sommes unis sur la toile de fond des martyrs.
Nous ne pouvons pas ne pas être unis", disait Jean Paul II au Colisée, le
Vendredi Saint 1994.