Bienheureuse Marie Pilar IZQUIERDO ALBERO
Nom:
IZQUIERDO ALBERO
Prénom:
Marie Pilar (Maria Pilar)
Pays: Espagne
Naissance:
27.07.1906 à Saragosse
Mort: 27.08.1945 à San
Sebastian
Etat: Laïque - Fondatrice
Note: Ouvrière. A 20 ans un accident la rend paralysée et aveugle
pendant 12 ans. Elle guérit et fonde une uvre d'apostolat parmi les pauvres,
les enfants et les malades. L'uvre devient congrégation féminine après sa
mort.
Béatification:
04.11.2001 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 27 août
Réf.
dans lOsservatore Romano: 2000 n.46 p.5-7
Réf. dans la Documentation Catholique:
Notice
Maria Pilar Izquierdo Albero naît le
27 juillet 1906 à Saragosse (Aragon). Elle est baptisée le 5 août suivant, fête
de Sainte Marie aux neiges, ce qu'elle considérera comme la plus grande date de
sa vie. Elle a cinq frères. Ses parents, pauvres, lui transmettent un esprit de
piété, l'amour des pauvres et une tendre dévotion envers la Sainte Vierge,
spécialement à Notre-Dame du Pilar, dont elle porte le nom (N.-D. du Pilar est
le grand sanctuaire marial de l'Espagne). On l'appelle familièrement
'Pilarine'. A 14 ans elle est victime d'un mal mystérieux que les médecins sont
impuissants à diagnostiquer. C'est pour elle le début d'une vie toute entière
marquée par la souffrance. Après avoir passé quatre années à Alfamen pour
raison de santé, elle revient à Saragosse. A 19 ans, elle travaille dans une
fabrique de chaussures où elle s'attire l'affection de tous par sa simplicité,
sa sympathie prompte à créer des liens.
Mais le Seigneur veut la conduire par
un autre chemin et la faire entrer plus profondément dans le mystère de la
croix. Pilarine aime la souffrance car elle y rencontre l'amour de Jésus et -
dit-elle - "cet amour me fait vivre." Un jour de 1926, en revenant du
travail, elle tombe du tram: fracture du bassin. Alors commence pour elle un
chemin de douleurs qui durera plus de 12 ans. Elle partagera son temps entre
les hôpitaux de Saragosse et la mansarde familiale. Deux ans après l'accident,
des kystes se multiplient, envahissant le visage et une partie du corps. Elle
devient paraplégique et aveugle. Cependant, bien qu'elle soit illettrée, la
mansarde, du 24 de la rue Cerdan, devient un pôle d'attraction, une oasis de
lumière, de paix et de joie. A cause de la profonde spiritualité de Pilarine,
et de son bon sens, des centaines de personnes viennent lui demander conseil ou
réconfort, spécialement pendant les années troublées de la guerre civile espagnole
(1936-39). On vient trouver 'la Mère' pour avoir des lumières sur sa vocation.
Le 8 décembre 1939, solennité de l'Immaculée Conception (fête qu'elle chérit
spécialement), et en présence de 80 personnes ayant afflué vers sa mansarde
pour la messe, Pilarine guérit instantanément de la paralysie qui l'a clouée au
lit plus de 10 ans; les kystes disparaissent, et la vue revient instantanément.
Immédiatement après, elle active son uvre, se transférant avec un groupe de
jeunes à Madrid où une fondation a déjà été approuvée sous le nom de
"Missionnaires de Jésus et Marie", mais peu après on lui interdit
d'exercer tout apostolat et cela jusqu'en fin 1942 où l'évêque concède à
l'uvre une approbation canonique sous la forme de "Pieuse union des
Missionnaires de Jésus, Marie et Joseph". S'ensuivent alors deux ans
d'apostolat fécond avec un groupe de disciples dans les faubourgs déshérités de
Madrid au service des pauvres et des marginaux affamés de pain et surtout de
Dieu.
Mais le Seigneur veut la conduire de
nouveau sur le chemin de la croix. Les kystes réapparaissent dans l'abdomen; à
quoi s'ajoutent des souffrances morales. Calomnies, intrigues et incompréhensions
jettent le discrédit sur l'uvre. Les aides de Pilarine se dispersent, 9 filles
seulement lui restent fidèles. Puis tombe comme un couperet le verdict du
tribunal ecclésiastique de Saragosse: sa guérison n'est pas miraculeuse, mais
le fruit de l'illusion. Tous les journaux, trop contents, publient cela le
lendemain à la une. Sur le conseil de son directeur, elle se retire elle-même
de son uvre, suivie de ses filles. Le 9 décembre 1944, elle se met en route
avec elles pour San Sebastian, dernière station de son chemin de croix. Durant
le voyage, sur une route enneigée et par une nuit glaciale, se produit un
incident mécanique. Maria se asse la jambe. Une tumeur maligne apparaît presque
immédiatement et l'achemine vers la mort. La Mère console ses filles à son chevet. Elle offre sa mort pour celles
qui l'ont abandonnée et pardonne à tous ceux qui lui ont fait du mal, ou plutôt
elle ne veut plus se rappeler que le bien qu'on lui a fait grâce à ces
souffrances.
Elle meurt à 39 ans le 27 août 1945
après avoir recommandé à ses filles de rester unies autour de leur directeur
spirituel, le Père Daniel Diez Garcia qui l'avait aidée et assistée au cours de
la dernière année de son existence. Ses filles suivent la consigne. En 1948
l'uvre est approuvée canoniquement comme Pieuse union sous le titre de
"uvre Missionnaire de Jésus et Marie". En 1961, elle est reconnue
Congrégation de Droit diocésain et en 1981 comme Congrégation de Droit
pontifical. L'institut compte actuellement 220 religieuses réparties en divers
points de l'Espagne, en Colombie, en Équateur, au vénézuela et au Mozambique.
"Dans le monde actuel, où prévaut
parfois la recherche démesurée du plaisir et de l'utilité immédiate, la figure
de Mère Pilar Izquierdo proclame avec une sublime éloquence la valeur rédemptrice
du sacrifice, librement accepté et offert, en union avec celui du Christ pour
le salut du genre humain." (Jean Paul II)