Bienheureuse Marie BELTRAME QUATTROCCHI  (CORSINI)

Nom: BELTRAME QUATTROCCHI  (CORSINI)

Prénom: Marie

Pays: Italie

Naissance: 24.06.1884  à Florence

Mort: 25.08.1965  à Serravalle di Bibbiena

Etat: Laïque - Mariée - Veuve

Note: Maria Corsini épouse Louis Beltrame Quattrocchi  2 en 1905, à Rome. 4 enfants. Béatifiés ensemble (une première dans l'histoire de l'Eglise).

Béatification: 21.10.2001  à Rome  par Jean Paul II

Canonisation:

Fête: 25 novembre (Anniversaire de leur mariage)

Réf. dans l’Osservatore Romano: 2001 n.43 p.1-4  -  n.44 p.5

Réf. dans la Documentation Catholique:

Notice

Toutes les tâches de la famille se résument dans la tâche fondamentale suivante: "protéger et garder simplement l'homme" (Jean Paul II). C'est dans le cadre des célébrations du 20e anniversaire de l'exhortation apostolique 'Familiaris Consortio' (1981), fruit du synode sur la famille (1980), que Jean Paul II béatifie ensemble les époux Luigi Beltrame Quattrocchi  2 et Maria Corsini. C'est la première fois que l'Église béatifie un couple (non martyrs), les deux ensemble le même jour, montrant par là l'attachement primordial qu'elle entend donner au mariage et à la famille, car "l'avenir de l'humanité est étroitement lié à celui de la famille" (Jean Paul II).

Maria Corsini naît à Florence le 24 juin 1884. Son père, Angiolo (Ange) Corsini, est capitaine de grenadiers (et plus tard colonel); sa mère est Giulia (Julie) Salvi. A cause des changements de garnison de son père, elle habite successivement à Florence, à Pistoie, de nouveau à Florence, à Arezzo et finalement à Rome où la famille se fixe en 1893. Maria est studieuse. Elle termine ses études supérieures par une licence dans une école féminine de commerce "pour Directrice et Comptable". Elle a une formation humaniste solide et elle est spécialement douée pour les lettres, aptitude favorisée par le climat florentin exquis qu'elle respire en famille et cela l'aidera pour les nombreux écrits courts et simples mais profonds qu'elle publiera ensuite. En 1900 elle rencontre pour la première fois Luigi Beltrame Quattrocchi  2 . Ils se fiancent en mars 1905 et se marient le 25 novembre suivant à Sainte Marie-Majeure dans la chapelle Sainte Catherine. La basilique est en effet proche de la maison Corsini, via Agostino Depretis, où habite Maria. C'est là que logeront également les jeunes époux. Maria a trois enfants en quatre ans. De plus elle s'occupe de ses parents et grands-parents qui vivent à la maison. Elle est soutenue spirituellement par le Père Pellegrino Paoli, un célèbre franciscain qui deviendra bientôt le confesseur de toute la famille. Elle connaîtra aussi le Père Matheo Crawley qui répand dans le monde la dévotion et la consécration au Sacré-Cœur et le Père Garrigou-Lagrange, dominicain, spécialiste en ascétique et mystique.

- Son premier enfant, Philippe, naît en 1906. Il sera prêtre à Rome sous le nom de Don Tarcisio.
- La seconde, Stéphanie, naît en 1908 et sera moniale bénédictine à Milan sous le nom de Sœur Cécile. Elle sera 18 ans supérieure et mourra en 1993.        
- Le troisième, Caesare, naît en 1909 et deviendra moine bénédictin, puis trappiste sous le nom de Père Paolino.        
- En 1913 s'annonce un quatrième enfant, mais cela se présente mal. Deux des plus illustres gynécologues de Rome lui disent qu'elle ne survivra pas, ni l'enfant, et ils lui conseillent d'avorter. Malgré les fortes pressions médicales, elle décide avec Luigi de garder l'enfant. Après une grossesse difficile arrive une petite fille en bonne santé, Enrichetta (née en avril 1914); la mère aussi est sauve. Ce signe de la Providence favorise chez les époux une nouvelle ascension spirituelle.

Ils ont tous les deux une vie très équilibrée: Ils s'aiment et sont profondément unis, discutant ensemble tous les problèmes et parvenant toujours finalement à un parfait accord. Maria témoigne: "La journée commençait ainsi: messe et communion ensemble. Sortis de l'église, il me disait "bonjour" comme si la journée ne commençait que maintenant. On achetait le journal, puis on montait à la maison. Lui à son travail, moi à mes occupations, mais chacun pensant sans cesse à l'autre. Nous nous retrouvions à l'heure des repas. Avec quelle joie j'attendais, puis je l'entendais mettre la clé dans la serrure, chaque fois bénissant le Seigneur de toute mon âme. Nous avions alors des conversations sereines qui se faisaient joyeuses et espiègles, la main dans la main. Nous parlions un peu de tout. Ses remarques étaient toujours perspicaces. Il était toujours bienveillant." Ils éduquent avec grand soin leurs enfants dans un climat de piété et de détente. Chaque soir, on dit le chapelet en commun avec les grands-parents. Le tableau du Sacré-Cœur, accroché dans la salle à manger, est considéré par tous comme le centre de la maison. Les époux sont engagés dans différents mouvements d'action catholique. Maria a une vie intellectuelle forte; elle écrit de nombreuses brochures. Pendant la guerre de 1914, elle s'engage volontairement comme infirmière de la Croix-rouge, apportant aux blessés des secours moraux et spirituels. Plus tard, elle se spécialise dans les maladies tropicales et sert pendant la guerre d'Éthiopie de 1935 à 1936. Toute la famille baigne dans un climat surnaturel, mais serein et joyeux, jamais pesant, sans bigoterie aucune. En 1922, la même année, les trois aînés ressentent l'appel du Seigneur. La séparation est très dure pour les parents, mais ils acceptent avec générosité. Maria n'abandonne pas ses enfants après leur départ de la maison. Elle continue à les suivre dans leur vocation avec un amour vigilant et parfois elle les rappelle à l'ordre avec une fermeté aimante. Les deux prêtres assisteront à la béatification de leurs parents ainsi que la dernière, Enrichetta, devenue une laïque consacrée.

Après la mort de son mari en 1951, Maria connaîtra 14 années de veuvage. Elle en éprouve au début une grande souffrance, mais elle ressent peu à peu le soutien spirituel de son époux. Elle écrit son dernier livre à 71 ans, et vivra jusqu'à l'âge de 81 ans. A cette époque, alors qu'elle était en vacances à Serravalle di Bibbiena dans une petite villa construite pour elle par son mari et appelée 'La Madonnina' (la petite madone), elle meurt le 25 août 1965.