Bienheureux Nicolas GROSS
Nom:
GROSS
Prénom:
Nicolas
Pays: Allemagne
Naissance:
30.09.1898 à Niederwenigern (près
d'Essen)
Mort: 23.01.1945 à Berlin
- Plotzensee
Etat: Laïc - Marié - Martyr
Note: Père de 7 enfants. Ouvrier, syndicaliste et journaliste dans
le milieu de l'industrie. Il combat le national-socialisme. Arrêté en juillet
1944, puis torturé.
Béatification:
07.10.2001 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 23 janvier
Réf.
dans lOsservatore Romano: 2001 n.41 p.1-2
n.42 p.2
Réf. dans la Documentation Catholique:
Notice
Nikolaus (Nicolas) Gross naît le 30
septembre 1898 à Niederwenigern, petit village de la grande banlieue d'Essen,
dans la Ruhr. Il est d'abord ouvrier dans un laminoir, puis mineur. Il
travaille cinq ans sous terre, mais il s'efforce de poursuivre en même temps
son instruction. En 1917, il adhère à un syndicat: l'"Union des mineurs
chrétiens" et en 1918 au parti centriste (Parti politique catholique). En
1919 il entre dans l'"Association des mineurs de saint Antoine"
(KAB), mouvement important qui permet aux catholiques de faire entendre leur
voix. A 22 ans il en devient le secrétaire pour la section jeunes, ainsi que
rédacteur-adjoint du journal de ce syndicat: Bergknappe (Le mineur).
Entre-temps il se marie avec Elizabeth Koch, mariage très heureux, dont il aura
7 enfants. Il aime passionnément sa famille, mais cela ne le distrait pas des
grands problèmes sociaux. En 1917, il est rédacteur-adjoint du journal des
travailleurs de l'Ouest de l'Allemagne: Westdeutsche Arbeiterzeintung, organe
du KAB. En 1930 il en devient le rédacteur en chef. Il peut ainsi guider les
catholiques sur les questions sociales. Il prend conscience que les problèmes
sociaux ne peuvent être résolus sans un effort spirituel et que la politique
exige un contrôle moral. Bien qu'il n'ait pas un grand talent d'orateur à cause
de son peu d'études, il parle avec une grande chaleur de cur et une grande
force de conviction.
Dès 1929, lorsqu'il se rend à la Maison
Ketteler, à Cologne, il a une claire opinion sur le Nazisme montant. Il part de
l'idée principale de Mgr Ketteler (1811-1877), évêque 'social', qui affirme:
"Une réforme des conditions de vie ne peut se réaliser pleinement que dans
une réforme des attitudes". Ainsi voit-il dans le succès du nazisme un
signe que la société manque de discernement et fait preuve d' "immaturité
politique". La pensée qui le guide est que l'"on doit obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes" et même, que la désobéissance est un devoir
lorsqu'on nous demande quelque chose contre Dieu ou la foi. Dès le début il
voit dans les nazis "les ennemis mortels de l'état actuel" et c'est
pourquoi, dit-il, "en tant que travailleurs chrétiens nous rejetons le
nazisme définitivement, résolument et clairement"(1930). Aussi, dès la
prise de pouvoir par Hitler en 1933, son journal est déclaré "hostile à
l'Etat". Désormais, il doit s'ingénier à écrire entre les lignes.
Finalement le journal est supprimé en 1938. Pendant les années de guerre,
Nicolas Gross continue son action dans un réseau de résistance et souvent il se
fait agent de liaison entre les réseaux. Il soutient les valeurs de l'Évangile
et la force critique de la foi parmi les travailleurs. Le journal étant
disparu, il écrit une série de petits pamphlets. En 1940, la Gestapo saisit
deux d'entre eux et dès lors, ce sont des perquisitions policières constantes à
domicile. Il est au courant de l'attentat préparé par Stauffenberg contre
Hitler. Il a assisté à l'une des réunions mais il n'a pas pris part ni à sa
préparation, ni à son exécution. La veille de l'attentat du 20 juillet 1944,
l'aumônier des travailleurs lui dit: "Mr Gross, rappelez-vous que vous
avez 7 enfants. Moi je n'ai pas de famille. Votre vie est en jeu." A quoi
il répond: "Si nous ne risquons pas notre vie aujourd'hui, comment
voulons-nous nous justifier un jour devant Dieu et notre peuple?" A la
suite de cet attentat, il y a une vague de 7'000 arrestations dont 5'000
exécutions. Nicolas Gross est arrêté le 12 août et emprisonné à Ravensbrück,
puis à Berlin-Tegel où sa femme, qui vient le voir deux fois, remarque des
traces de torture sur ses bras. Le 15 janvier 1945, il est condamné à mort. Le
juge déclare: "Il n'a pas arrêté de nager dans la trahison et
conséquemment il doit y plonger." Le jour de l'exécution, le 23 janvier,
l'aumônier qui lui donne une bénédiction finale témoigne: "Gross inclina
la tête silencieusement pendant la bénédiction. Son visage semblait déjà
illuminé par la gloire dans laquelle il allait bientôt entrer," Il est
pendu à Berlin-Plotzensee et les Nazis qui ne veulent pas de martyrs brûlent
son corps, et se cendres sont dispersées dans la nature.