Bienheureuse Catherine JARRIGE

Nom: JARRIGE

Prénom: Catherine

Pays: France

Naissance: 04.10.1754  à Doumis (Chalvignac - Cantal)

Mort: 04.07.1836  à Mauriac

Etat: Laïque

Note: "Catinon-Menette" (Catherine-Moniale). Pauvre. Domestique de ferme dès 9 ans. Dentellière. Vers 20 ans, s'installe à Mauriac. S'occupe des pauvres. Tertiaire dominicaine, à l'image de Ste Catherine de Sienne. Aide les prêtres réfractaires.

Béatification: 24.11.1996  à Rome  par Jean Paul II

Canonisation:

Fête: 4 juillet

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1996 n.45 p.7 / n.48 p.2-3 / n.49 p.9-10

Réf. dans la Documentation Catholique: 1997 n.1 p.1-2

Notice

Catherine Jarrige naît dans une famille de paysans de sept enfants. Ils sont pauvres et vivent dans une seule pièce. Toute jeune, elle travaille au champs. Dès l'âge de neuf ans on doit la placer comme domestique de ferme. Et pourtant elle connaît une enfance heureuse, dotée qu'elle est d'un caractère enjoué et espiègle qu'elle gardera toute sa vie. C'est à neuf ans également qu'elle fait sa première communion, événement marquant pour sa vie intérieure. A 13 ans, elle perd sa mère. Vers l'âge de 20 ans, elle s'installe comme dentellière à Mauriac. Elle mène une vie pauvre, habitant dans une mansarde avec sa sœur Toinette Jarrige qui l'aide dans ses œuvres charitables. Comme sa patronne, Sainte Catherine de Sienne, elle choisit le Tiers-Ordre dominicain. Ces tertiaires faisant des vœux, mais vivant dans le monde, on les appelait 'menettes', c'est-à-dire moniales. Désormais Catherine, ou 'Catinon', sera connue sous le nom de 'Catinon-Menette'. Du coup elle doit renoncer à la 'bourrée', danse auvergnate qu'elle aimait tant, car auparavant, dit-elle, "j'allais partout où il y avait une veillée, une danse, une musette". Dans son vieil âge, se remémorant le temps heureux de sa jeunesse, elle dira plaisamment: "J'aimerais que les gens se confessent autant de fois que j'ai dansé la bourrée". Pendant soixante années désormais, jusqu'à l'âge  de 82 ans, les pauvres, les malades, les orphelins deviennent ses seigneurs et maîtres. Elle les sert, les soigne, les nourrit et leur procure des vêtements, comme elle aurait soigné, nourri, vêtu le Christ. Cette délicatesse avec laquelle elle traite les pauvres, elle en puise l'inspiration dans sa vie de prière: les prières prévues pour les Menettes, la messe quotidienne et la récitation inlassable du chapelet. D'ailleurs, elle est autant soucieuse de subvenir à leurs besoins spirituels que corporels. "Je vais porter l'antienne" dit-elle à ceux qui la croisent dans la rue marchant de son pas pressé, c'est-à-dire 'je vais leur parler de Dieu'. Pour eux, elle demande l'aumône et elle sait insister auprès des récalcitrants en réveillant leur conscience et en concluant: " Allons, voyons, donnez ou je prends". C'est vraiment 'la Menette des pauvres'. Pendant la Révolution, elle secourt les prêtres réfractaires au prix de mille fatigues et en risquant parfois sa vie comme ils le font eux-mêmes. Lorsque l'un d'eux, l'Abbé François Filiol est condamné à mort à 29 ans, elle l'accompagne à l'échafaud. Elle-même est arrêtée deux fois et traduite une fois devant le tribunal. La Révolution finie, elle continue son action au service de l'Église, méritant ainsi le titre de 'Menette des prêtres'. Lorsqu'elle rend son âme à Dieu, en 1836, c'est une foule immense de pauvres et de riches qui viennent honorer leur 'Mère', et depuis, sa popularité est restée vive, à Mauriac et dans la région.