Sainte Joséphine BAKHITA
Nom: BAKHITA
Prénom: Joséphine (Giuseppina)
Nom de religion: Joséphine (Giuseppina)
Pays: Soudan - Italie
Naissance: 1869
dans la région de Darfur au Soudan
Mort: 08.02.1947
à Schio dans la Province de Vicenza en Italie
Etat: Religieuse
Note: Esclave vendue 5 fois. Rachetée par un
agent consulaire Italien qui la ramène en Italie. Confiée aux Surs canossiennes.
09.01.1890: baptême, confirmation et 1e communion. 1893: elle entre chez les
Filles de la charité (Canossiennes).
Béatification: 17.05.1992 à Rome par
Jean Paul II
Canonisation: 01.10.2000 à Rome par
Jean Paul II
Fête: 8 février
Réf. dans lOsservatore Romano: 1992 n.20
& 21 - 2000 n.40 p.1-5 - n.41
p.7.10
Réf. dans la Documentation Catholique: 1992
n.572-574 -
2000 n.19 p.906-908
Notice
L'immense fresque de l'abside de la cathédrale d'El-Obeïd au
Soudan représente une Vierge à l'enfant: Marie montre son Fils à l'Afrique. A ses
côtés, à genoux, se trouvent Sainte Joséphine Bakhita et le bienheureux Daniel Comboni 2 qui intercèdent pour tout le continent.
Bakhita naît au Soudan vers 1869 et passe ses premières
années à Olgossa, au petit village de Darfur près du Mont Agilerei. Elle fait partie de
la tribu nubienne des Dagiù. Elle a quatre surs et trois frères. Sa sur
aînée est enlevée par des trafiquants d'esclaves. Bakhita se rappelle encore comme sa
mère et elle ont pleuré. A son tour, elle subit le même sort en 1876 ou 77. Elle a à
peu près 9 ans. Ses ravisseurs sont des négriers arabes qui la vendent et la revendent
plusieurs fois, non sans brutalités, sur les marchés de El Obeid et de Khartoum. Les
mauvais traitements et la peur lui font oublier son premier nom (on ne le retrouvera
jamais). Elle est arabisée et on lui donne le nom de Bakhita, c'est-à-dire la chanceuse.
Le général turc qui la possède doit partir et il décide de se débarrasser de toutes
ses esclaves. Il les met en vente. Bakhita est acquise par le consul d'Italie à Khartoum,
Calisto Legnani. Surprise pour elle car, dit-elle, "le nouveau maître était assez
bon et il se prit d'affection pour moi
Je n'eus plus de réprimandes, de coups, de
châtiments, de sorte que, devant tout cela, j'hésitais encore à croire à tant de paix
et de tranquillité".
En 1885, Legnani doit quitter le Soudan à cause de la
révolution mahdiste; Bakhita lui demande de l'emmener. Ils s'embarquent avec une famille
amie, les Michieli. Arrivés à Gênes, Mme Michieli demande de garder Bakhita. Elle se
rend donc avec sa nouvelle famille à Ziagino, banlieue de Mirato Veneto, dans la province
de Venise. Une petite Mimmina ne tarde pas à venir égayer le foyer. On la confie à
Bakhita qui s'occupe d'elle avec amour. Elle suit ses patrons qui font un séjour de neuf
mois au Soudan, car ils ont acquis un grand hôtel à Suakin sur la mer Rouge. Puis elle
revient en Italie avec Mme Michieli et la petite fille. Bakhita et Mimmina sont confiées
pendant une brève période à l'Institut des Catéchistes de Venise dirigé par les
religieuses canossiennes. Mais quand Mme Michieli veut la remmener au Soudan avec sa
fille, Bakhita demande et obtient de rester chez les Surs canossiennes, malgré la
peine qu'elle éprouve à se séparer de Mimmina. "Les Surs firent mon
instruction avec beaucoup de patience, dit-elle, et me firent connaître ce Dieu que tout
enfant je sentais dans mon cur sans savoir qui il était
Voyant le soleil, la
lune et les étoiles, je me disais en moi-même: qui donc est le maître de ces belles
choses? Et j'éprouvais une grande envie de le voir, de le connaître et de lui rendre mes
hommages." En 1890, elle reçoit baptême, confirmation et eucharistie. Dès lors sa
joie éclate. Souvent, elle aime à baiser les fonts baptismaux en disant: "Ici, je
suis devenue fille de Dieu!". "Cette sainte fille d'Afrique, dit le Pape, montre
qu'elle est véritablement une enfant de Dieu: l'amour et le pardon de Dieu sont des
réalités tangibles qui transforment sa vie de façon extraordinaire. Elle en arrive à
ressentir même de la gratitude pour les esclavagistes qui l'avaient capturée et ceux qui
l'avaient maltraitée, car, dira-t-elle plus tard, si ces choses n'étaient pas arrivées,
je ne serais pas devenue chrétienne, ni une Sur de la communauté
canossienne."
En 1896, elle fait ses premiers vux à Vérone, toute
heureuse de se consacrer à celui qu'elle appelle "Mon Maître!". En 1902, elle
va à Schio où, durant plus de 50 ans, elle s'adonne à diverses occupations dans la
maison: cuisinière, lingère, brodeuse, concierge. En 1927, elle fait ses vux
perpétuels. Tous les gens l'aiment et l'appellent la petite Mère Noire (Madre Moretta).
Les Surs l'estiment pour sa douceur inaltérable, sa bonté exquise, et son désir
de faire connaître le Seigneur. "Soyez bons, dit-elle à tous, aimez le Seigneur,
priez pour ceux qui ne le connaissent pas. Voyez comme est grande la grâce de connaître
Dieu." La vieillesse arrive, puis une maladie longue et douloureuse. Quand on lui
demande comment elle se porte, elle répond: "Comme le veut le patron!" Dans
l'agonie, elle revit les jours terribles de son esclavage et elle dit: "Lâchez mes
chaînes
elles me font mal". Ses dernières paroles sont: "Notre Dame!
Notre Dame!". Elle meurt le 8 février 1947. Immédiatement la foule accourt et
beaucoup de grâces sont obtenues sur le tombeau de "la Sainte".
Puisse-t-elle intercéder pour les femmes, spécialement les
femmes africaines, pour les esclaves comme il y en a encore au Soudan, pour les immigrés,
elle qui a eu la chance de connaître une émigration heureuse.