Bienheureux Cyriaque Elie de la Sainte Famille CHAVARA
Nom: CHAVARA
Prénom: Cyriaque
(Kuriakos)
Nom de religion: Cyriaque
Elie de la Sainte Famille (Kuriakos Elias)
Pays: Inde
Naissance: 08.02.1805 à Kainakary (Kerala)
Mort: 03.01.1871 à Mannanam (Kerala)
Etat: Prêtre - Religieux
Note:
Prêtre de rite syro-malabar (1829). Fonde la congrégation des Carmes de
Marie-Immaculée (CMI - Tiers Ordre affilié aux Carmes déchaux), et la congrégation
de la Mère du Carmel (religieuses). Apostolat.
Béatification:
08.02.1986 à Kottayam (Kerala -
Inde) par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 3 janvier
Réf. dans l’Osservatore
Romano: 1986 n.3 p.4 – n.7 p.10-11
Réf. dans la Documentation
Catholique: 1986 p.306
Né dans le Kérala, en Inde,
Cyriaque Chavara est ordonné prêtre en 1829. Deux ans plus tard, il fonde avec
deux autres prêtres la Congrégation des Carmes de Marie Immaculée dont il
devient le supérieur-général. Actif dans l'apostolat de la presse, il fonde
ensuite une congrégation religieuse indienne de femmes, la Congrégation de la
Mère du Carmel, pour l'apostolat scolaire, social et médical. Ces deux
instituts sont agrégés à l'Ordre du Carmel. Le bienheureux Cyriaque-Élie se
consacre au service de l'Église catholique de rite syro-malabar. Il crée un
séminaire pour la formation du clergé, des écoles pour l'éducation générale et
des maisons de santé pour les pauvres et les mourants. Il établit des
programmes pour la formation des catéchumènes. Il propage la dévotion à
l’Eucharistie et à la Sainte Famille. Il souffre de nombreuses épreuves pour le
bien des chrétiens du Malabar surtout à l'occasion du schisme de Rocos où il
montre son indéfectible attachement au Saint-Siège. Il meurt en 1871.
Kuriakos (Cyriaque)
Chavara naît en 1805 dans le sud de l’Inde au village de Kainakary (province du
Kérala). Il a un frère et quatre sœurs. Ses parents sont des notables du
lieu ; ils appartiennent au rite syro-malabar qui, selon la tradition, se
rattache en droite ligne à la première évangélisation apostolique en Inde,
réalisée par l’Apôtre saint Thomas. C’est pourquoi, les chrétiens de ce rite
s’appellent fièrement ‘chrétiens de saint Thomas’. Cyriaque est un enfant très
intelligent et très pieux. A onze ans, le Père Palackal le fait venir à son séminaire
de Pallipuram. Lorsque ses parents meurent, Cyriaque doit interrompre un moment
ses études pour venir en aide à sa famille, puis il les achève au séminaire
diocésain central de Verapoly. Il est ordonné prêtre à 24 ans le 29 novembre
1829 par le Vicaire apostolique, Mgr Stabilini.
Le Père Palackal et un prêtre de ses
amis projettent de se retirer dans la solitude pour vivre en ermites. Cyriaque
se joint à eux. En 1831, ils fondent à Mannanam un couvent dédié à saint
Joseph. A côté est érigé un séminaire pour la formation des jeunes de rite
syro-malabar, répondant ainsi à un besoin urgent, car les prêtres manquent
d’instruction et la vie des fidèles s’en ressent. En 1844, le Vicaire
apostolique le charge d’examiner tout le clergé. La même année, au prix de
grands efforts, le Père Cyriaque monte une imprimerie. Il crée deux périodiques
rédigés dans la langue du pays, le malayalam : un mensuel, ‘la Fleur du
Carmel’ et un quotidien, ‘Le Deepika’. Il publie des livres de catéchèse et de
prières. Cet apostolat de la presse exerce une profonde influence, encore sensible
de nos jours. Pour répondre au désir du Vicaire apostolique, la communauté,
dont il est devenu le supérieur, se livre, en plus de sa vie érémitique, à un
apostolat marqué par des retraites et des missions paroissiales. Lui-même parcourt
toutes les églises du Kérala. L’Institut du Père Cyriaque reçoit son approbation
canonique en 1855 et devient ‘Congrégation des Serviteurs de Marie Immaculée du
Mont Carmel’ ou ‘Carmes déchaux du Tiers Ordre’. (Actuellement la Congrégation
porte le nom de ‘Carmes de Marie Immaculée’ [CMI] ) Quant au Père Cyriaque, il
fait profession religieuse le 8 décembre de la même année et prend le nom de
Cyriaque Élie de la Sainte Famille’. (On sait que le prophète Élie – qui
s’était retiré dans une grotte au Carmel – est vénéré par les Carmes comme le
père et l’ancêtre de leur vie érémitique).
Survient alors une grave
difficulté qui affecte l’Église de toute la région. Un évêque, Mgr Rocos de
rite chaldéen, ordonné en Iraq sans la permission de Rome, vient s’informer de
la situation de l’Eglise catholique syro-malabar. (En effet, jusqu’à la fin du
16e siècle, les ‘chrétiens de Saint Thomas’ étaient gouvernés par
des prélats chaldéens de Mésopotamie ; ensuite sous l’influence des Portugais
des prélats latins leur avaient succédé.) Mais en fait, Mgr Rocos sème le
trouble parmi les fidèles en faisant croire qu’il est mandaté par le
Saint-Siège. Beaucoup de paroisses syro-malabares se rangent à ses côtés. Il
tâche, par des promesses, de gagner le Père Cyriaque à sa cause. Peine
perdue : Le Père tient trop à l’unité de l’Église autour du Souverain
Pontife pour se laisser entraîner dans le schisme. A force de prières et de
douceur, et surtout par l’exemple de sa vie sainte, il finit par ramener l’évêque
à la raison. Le bienheureux pape Pie IX lui en témoigne une vive reconnaissance.
C’est avec la même gratitude que Jean-Paul II écrit : « Aujourd’hui,
l’Église rappelle solennellement avec amour et action de grâce tous ses efforts
pour s’opposer aux menaces de la désunion et encourager le clergé et les
fidèles à préserver l’unité avec le Siège de Pierre et l’Église universelle. »
Plein de charité, le Père
Cyriaque fonde une maison pour les personnes abandonnées et les mourants.
Lorsque sévissent des maladies contagieuses, il n’hésite pas à visiter les
malades, alors que beaucoup de prêtres se tiennent à l’écart. Il contribue à
unifier la liturgie syro-malabar ; il écrit le texte entier d’un bréviaire
simplifié à la destination des prêtres. « Il encourage et conseille des
familles chrétiennes, convaincu du rôle fondamental de la famille dans la vie
de la société et de l’Église » (Id). En 1866, toujours sur la suggestion
du Vicaire apostolique de Verapoly, il fonde avec l’aide d’un missionnaire italien
une congrégation indienne de femmes, la ‘Congrégation de la Mère du Carmel’. Ainsi,
avec l’aide de ces religieuses et religieux, le Père Cyriaque peut voir se réaliser
ses espoirs et se multiplier le fruit de ses travaux et initiatives
apostoliques. Il répand la dévotion envers l’Eucharistie. Lui-même passe la
majeure partie de ses temps libres devant le Saint-Sacrement.
Le jour de sa mort au
couvent de Mannanam, le 3 janvier 1871, il bénit sa communauté d’une voix calme
et claire, puis il se recueille dans la prière, et rend son âme à Dieu.