Sainte Rebecca CHOBOQ
AR-RAYES
Nom: CHOBOQ AR-RAYES
Prénom:
Pierrette (Pietra) (Boutrossieh)
Nom
de religion: Rebecca (Rafqa)
Pays: Liban
Naissance:
29.06.1832 à Himlaya
Mort: 23.03.1914 à Jrabta
(Batroun) (ad-Dahr ?)
Etat: Religieuse Maronite
Note: Sur "Mariamette", puis moniale de l'Ordre
Libanais Maronite (1871). Elle souffre ses 29 dernières années dans une
communion volontaire à la Passion du Christ. Elle est la première femme
libanaise à être canonisée.
Béatification:
17.11.1985 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
10.06.2001 à Rome par Jean Paul II
Fête: 23 mars
Réf.
dans lOsservatore Romano: 1985 n.46 - n.48
- 2001 n.24 p.1.4 - n.25 p.4-5
Réf. dans la Documentation Catholique: 1985 p.141
Notice brève
Née dans une famille très chrétienne,
Boutrossieh (Pierrette - Pietra) Choboq Ar-Rayes a la douleur de perdre sa mère
à 7 ans. La pauvreté l'oblige à quitter sa famille et à s'engager comme
domestique à 10 ans. A 15 ans elle entre chez les religieuses
"Mariamettes", puis, après dissolution de cette Congrégation, elle
devient moniale de l'Ordre libanais maronite. S'offrant pour participer à la
Passion du Christ, elle connaît de grandes souffrances qu'elle supporte avec
courage sans perdre le sourire. Sa vie ballottée et sacrifiée est une image de
peuple libanais éprouvé et un encouragement spécial pour les chrétiens de ce
pays.
Notice développée
"En canonisant Rafqa Choboq
Ar-Rayes, l'Église met en lumière le mystère de l'amour donné et accueilli pour
la gloire de Dieu et le salut du monde. Moniale de l'Ordre libanais maronite,
elle a désiré passionnément aimer Dieu et donner sa vie pour ses frères."
(Jean Paul II)
Elle naît à Himlaya, village de la
montagne libanaise à une trentaine de kilomètres de Beyrouth: c'était le 29
juin 1832 en la fête des Saints Pierre et Paul. Au baptême, on lui donne le nom
de Boutrossieh (Pierrette ou Pétronille (Pietra), nom de la fille présumée de
Saint Pierre). Sa famille est très chrétienne et pauvre. Sa mère meurt en 1839
alors que la fillette n'a que sept ans, ce qui crée un grand vide en elle. A 10
ans elle doit s'arracher à la maison familiale car la pauvreté oblige son père
à la placer comme petite servante à Damas dans une famille chrétienne maronite
où elle passe quatre ans. Revenue chez elle en 1847, elle trouve son père
remarié. Nouveau sujet de souffrances. Sa beauté pousse sa marâtre à vouloir la
marier à son frère, tandis que sa tante la voudrait pour son fils. D'où
conflit. Mais elle se sent appelée à la vie religieuse.
Elle entre alors comme domestique puis
sur lai chez les "Mariamettes", Congrégation fondée depuis peu par
le Père Joseph Gemayel. Elle prend le nom de Sur Anissa (Agnès). Ses parents
viennent dans l'intention de la ramener à la maison. Elle refuse de les
rencontrer. En 1860, les Druzes massacrent les chrétiens dans le Chouf. Sur
Anissa sauve un enfant en le cachant dans sa robe. En 1862, elle fait ses vux
temporaires et travaille comme cuisinière au séminaire de Ghazir. En 1863, elle
est institutrice à Maad dans la région de Jébail. Elle fonde une école pour
l'éducation des jeunes filles. Elle reste là 7 ans. En 1871 sa Congrégation en
crise est dissoute. La Sur est troublée. Une nuit en songe, elle voit Saint
Georges, Saint Simeon le stylite et Saint Antoine le grand, père des moines,
qui lui disent à deux reprises: "Entre dans l'Ordre Libanais
Maronite". Elle est reçue en 1871 au couvent de Saint Simon à Aito au nord
du Liban. On lui donne le prénom de sa mère: Rafqa. Elle fait sa profession
solennelle en 1872. Elle restera dans ce couvent 26 ans.
Après quelques 13 ans de vie
religieuse, le Dimanche du Rosaire, à genoux devant le Saint Sacrement, elle
demande au Seigneur de lui accorder la grâce de lui ressembler dans sa Passion.
Le Seigneur exauce sa prière. C'est une nouvelle page qui s'ouvre dans sa vie,
une page de douleur salvatrice. Le soir avant de dormir, elle sent un mal insupportable
à la tête, qui par la suite atteint ses yeux qui se gonflent démesurément.
Consulté, un médecin s'avise de faire une saignée, laissant une blessure
ouverte qu'il nettoie de temps en temps, lui causant des douleurs intolérables.
Cependant elle les supporte de bonne grâce en les associant à celles du Christ.
Un chirurgien croit bon de faire une opération à l'il droit pour faire
disparaître l'enflure. Elle refuse d'être anesthésiée. L'opération échoue complètement
et l'il est perdu. Indignée une personne présente s'en prend au médecin mais
Rafka, malgré sa douleur, dit au chirurgien: "Que Dieu bénisse tes mains
et te récompense" et elle demande à l'autre personne de lui verser ses
honoraires.
En 1897, l'Ordre Libanais Maronite
décide de fonder un couvent à Jrabta dans la région de Batroun. Six moniales
sont choisies dont Rafqa car elle est très aimée et les surs espèrent la
prospérité du nouveau monastère grâce à ses prières. Elle a encore 17 ans à
vivre dans des souffrances indicibles. Malgré tout, autant qu'elle le peut,
elle participe aux travaux domestiques et à la prière chantée en syriaque. En
1899 elle devient complètement aveugle et ses membres se désarticulent; elle
est atteinte de tuberculose ostéo-articulaire (selon les médecins). Elle passe
les 7 dernières années de sa vie étendue sur le côté droit de son corps. Son
visage demeure rayonnant et paisible. Rafqa a vécu 82 ans, dont 29 dans la
souffrance. Elle meurt le 23 mars 1914 en appelant Jésus, Marie et Joseph. Elle
est enterrée dans son monastère Saint Joseh-Jrabta. Une lumière splendide
apparaît sur sa tombe pendant deux nuits consécutives.
"La glorification de Sur Rafqa
est un motif de joie profonde pour l'Église, en particulier pour tous les
chrétiens libanais. Au Moyen-Orient ravagé par tant de conflits meurtriers et
par tant de souffrances injustes, le témoignage de cette religieuse libanaise
demeure une source de confiance pour ceux qui sont éprouvés. Elle a vécu de
façon éminente la dimension missionnaire de sa vie consacrée, puisant dans la
Trinité la force d'offrir sa vie pour le monde. Puissent les malades, les
affligés, les réfugiés de guerre et toutes les victimes de la haine d'hier et
d'aujourd'hui trouver en Sainte Rafka une compagne de route afin que, par son
intercession, ils continuent de rechercher dans la nuit des raisons d'espérer encore
et de bâtir la paix!" (Jean Paul II)