Bienheureuse
Elisabeth de la Trinité CATEZ
Nom:
CATEZ
Prénom:
Elisabeth
Nom
de religion: Elisabeth de la Trinité
Pays: FranceNaissance: 18.07.1880
au camp dAvord (près de Bourges)
Mort: 09.11.1906 à Dijon
Etat: Carmélite
Note: Entre au Carmel de Dijon en 1901. Profession en 1903.
Spiritualité centrée sur l'habitation de la Ste Trinité dans l'âme.
Béatification:
25.11.1984 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 8 novembre
Réf.
dans lOsservatore Romano: 1984 n.47 p.15
- n.49 p.1.4-5
Réf. dans la Documentation Catholique: 1985 p.38
Notice
Elisabeth Catez
naît le 18 juillet 1880 au Camp d'Avord (camp militaire, actuellement base
aérienne) près de Bourges en France, où son père est officier. Elle est
baptisée le 22 juillet. Dix-huit mois après naît sa sur Marguerite. En
novembre 1882, sa famille déménage et vient à Dijon où ils habitent sur la
paroisse Saint-Michel, laquelle sera pendant douze ans la patrie spirituelle
d'Elisabeth. Tout près de la maison, il y a aussi un carmel. Le capitaine Catez
meurt alors qu'Elisabeth n'a que sept ans. Sa mère lui fait faire sa scolarité
à la maison avec des institutrices. Elle va aussi au Conservatoire où elle se
révèle très douée pour le piano. C'est une enfant ardente, passionnée,
volontaire, avec des accès de colère. Son trait dominant est la sensibilité.
Aux approches de ses onze ans, le 19 avril 1891, elle fait sa première
communion, très soigneusement préparée. A cette occasion, on l'emmène en robe
de communion faire une visite au Carmel où la supérieure lui apprend que son
nom Elisabeth signifie "maison de Dieu". Elle en est émerveillée. Le
25 juillet 1893, alors qu'elle vient d'avoir treize ans, elle décroche le 1er
prix du conservatoire de Dijon ! Pendant l'été 1894, elle fait un vu privé de
virginité et ressent l'appel du carmel, mais sa mère s'oppose fermement à ce
qu'elle entre en religion avant sa majorité (21 ans à l'époque). Elisabeth en
souffre beaucoup mais rien ne transparaît à l'extérieur. Elle mène la vie
mondaine des jeunes filles de son milieu aisé. Elle est gaie, amicale. Elle ne
se refuse même pas aux réunions dansantes, mais elle a bien conscience au fond
de son cur que seul Dieu peut la combler et, sans effort, même au milieu des
distractions ou des fêtes, elle s'unit à Lui dans la prière. « Il est
saisissant de constater que, très jeune, dans une vie laïque semblable à celle
de ses nombreuses amies, elle connaisse une expérience si forte de la présence
de Dieu et de son amour. » (Jean Paul II) Parallèlement, elle s'investit
beaucoup dans l'apostolat paroissial: chorale, préparation des enfants à la
première communion, patronage, et pour sa gouverne personnelle: direction
spirituelle. Se sentant "habitée", elle demande des explications au
Père Vallée, dominicain, lequel lui révèle alors le mystère de l'inhabitation
de la Trinité dans l'âme: lumière décisive pour elle dont elle vivra jusqu'à sa
mort. En 1899, elle découvre "L'histoire d'une âme" de Thérèse de
Lisieux (morte en 1897 et presque sa contemporaine).
Le 2 août 1901,
elle entre au carmel de Dijon: Cette jeune fille, comblée de dons naturels,
s'épanouit dans le silence de la contemplation, rayonnant du bonheur d'un total
oubli de soi. "Tout est délicieux au Carmel dit-elle - On trouve le bon
Dieu à la lessive comme à l'oraison. Il n'y a que lui partout". Puis,
arrive l'épreuve de l'obscurité; son confesseur émet des doutes sur sa
vocation. Mais toute la lumière revient avec sa Profession, le 11 janvier 1903.
Elle fait une expérience profonde de la présence de Dieu qu'elle mûrit de
manière impressionnante en quelques années de vie du Carmel. Le 21 novembre
1904, elle fait sa célèbre prière: "O mon Dieu, Trinité que j'adore,
aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible
comme si mon âme était déjà dans l'éternité. Que rien ne puisse troubler ma
paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute
m'emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère. Pacifiez mon âme,
faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout
adorante, toute livrée à votre Action créatrice." Familièrement, elle
appelle la Trinité "mes Trois". Cette contemplative, loin de
s'isoler, sait communiquer à ses Surs, à sa famille, à ses proches la richesse
de son expérience mystique. Elle écrit de nombreuses lettres qui ont valeur de
direction spirituelle. En 1905, elle découvre, grâce à saint Paul, que nous
devons être "louange de gloire" pour le Père ("laudem
gloriae" Eph. 1,6).
Pendant le carême
de cette même année, elle ressent les premiers symptômes de la maladie d'Addison.
Elle avoue que, naturellement, elle n'aime pas la souffrance, mais elle a
conscience que cela lui permet de s'unir aux souffrances de Jésus pour nous. Le
jour de la fête de l'Ascension, elle entend, prononcées au plus profond
d'elle-même, ces mots: "Si quelqu'un m'aime, mon Père l'aimera et nous
viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure." (Jn 14,23) En même
temps les Trois personnes de la sainte Trinité se révèlent à la malade en son
centre le plus secret, et cette présence ne s'effacera plus. Deux mois avant sa
mort, elle écrit à sa maman: "Le Maître a choisi ta fille pour l'associer
à son grand uvre de rédemption. ... Il veut que je lui sois une humanité de
surcroît en laquelle il puisse encore souffrir pour la gloire du Père, pour
aider aux besoins de l'Eglise; cette pensée me fait tant de bien..." Ses
dernières paroles (intelligibles) sont: "Je vais à la lumière, à l'amour,
à la vie." Elle s'éteint le 9 novembre 1906.