Sainte Marie Ursule de Jésus LEDOCHOWSKA

Nom: LEDOCHOWSKA

Prénom: Julie

Nom de religion: Marie Ursule de Jésus (Ursula ou Urszula)

Pays: Pologne - (Autriche)

Naissance: 17.04.1865  à Loosdoor (Autriche)

Mort: 29.05.1939  à Rome

Etat: Religieuse - Fondatrice

Note: Fondatrice des Sœurs Ursulines de Sacré-Cœur de Jésus agonisant (Ursulines grises) pour l'éducation de la jeunesse. Elle est la sœur de la Bienheureuse Marie-Thérèse LEDOCHOWSKA   2  (Sodalité de S. Pierre Claver) et du Père Vladimir Ledochowski, général des Jésuites. Elle est la nièce du Cardinal Mieczyslaw Ledochowski, primat de Pologne, puis préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande de la foi.

Béatification: 20.06.1983  à Poznam (Pologne)  par Jean Paul II

Canonisation: 18.05.2003  à Rome  par Jean Paul II

Fête: 29 mai

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1983 n.26   -   2003 n.20 p.2-3  -  n.21 p.2-3

Réf. dans la Documentation Catholique: 1983 p.793   -   2003 n.13 p.618-621

Notice

Julie Ledochowska naît en 1865 à Loosdoor en Autriche d’un père polonais et d’une mère suissesse. Elle est éduquée par ses parents avec un amour à la fois tendre et exigeant. Elle a de nombreux frères et sœurs, dont Marie-Thérèse, future bienheureuse, fondera les Missionnaires de Saint-Pierre-Claver ; son frère Wladimir, Général des Jésuites, sera son conseiller auprès du Siège apostolique. De plus, leur oncle, le cardinal Mieczyslaw Ledochowski, Primat de Pologne, puis Préfet de la « Congrégation de la Propagande » aura une grande influence sur leur vie.

En 1873, des déboires financiers obligent la famille à quitter l’Autriche. Ils s’installent à Saint-Poelten en Pologne. Le père meurt en 1885. A vingt-et-un ans, Julie entre chez les Ursulines de Cracovie. A vingt-quatre ans, à la veille de ses vœux, elle écrit :  « Pourvu que je sache aimer ! me laisser brûler, consumer par l’amour ». Elle reçoit le nom de Sœur Marie Ursula (ou Urszula) de Jésus. Elle reste vingt-et-un ans au couvent de Cracovie où elle révèle ses talents d’éducatrice, attentive aux besoins des jeunes filles en cette époque de changements sociaux, politiques et d’évolution des mœurs. C’est alors que les filles accèdent pour la première fois à l’Université Jagellon (de Cracovie). Mère Ursula ouvre pour elles le premier internat d’étudiantes en Pologne où elles reçoivent protection et éducation culturelle et chrétienne.

En 1907, avec la bénédiction de saint Pie X, elle est envoyée en compagnie d’une autre religieuse à Saint-Pétersbourg au cœur d’une Russie hostile à l’Eglise catholique. Habillées en civil, elles poursuivent leur travail éducatif. Clandestinité et surveillance policière sont leur lot. Dans cette ville, la communauté grandit et elle est érigée en maison autonome. En 1914, lorsque la guerre éclate, elles sont expulsées de Russie. Elles aboutissent à Stockholm où commence un grand périple scandinave : Suède, Danemark, Norvège, Finlande. La Mère s’engage dans la vie de l’Eglise locale (par exemple, traduction du catéchisme en finnois), dans l’aide aux victimes de la Grande Guerre et dans l’œcuménisme. Ouverte à tous, elle a aussi un patriotisme polonais fervent. Interrogée sur son orientation politique, elle répond sans hésiter : « Ma politique, c’est l’amour ».

En 1920, elle revient en Pologne. La maison mère est à Pniewy. La Communauté autonome est transformée en Congrégation apostolique dont le nom est : « Ursulines du Cœur de Jésus agonisant ». On les appelle aussi : « Ursulines grises ». Benoît XV (1914 - 1922) l’appelle à Rome. C’est de là qu’elle dirige désormais sa Congrégation. Elle fonde en 1928 une maison généralice, un Internat pour jeunes filles peu fortunées, et les Sœurs oeuvrent également dans une banlieue pauvre de Rome. Partout où cela est possible, elle crée des lieux d’éducation et d’ensei­gnement. Elle fait des éditions pour enfants et jeunes, écrit articles et livres. Elle suscite ou soutient différents mouvements : mouvement eucharistique des enfants et autres initiatives pour les jeunes et les femmes. Elle a un don d’orateur et plaide pour la liberté de son pays, dont elle reçoit de hautes distinctions.

Jean-Paul II qui a toujours eu pour cette habitante de Cracovie une grande dévotion définit ainsi sa spiritualité : « Elle puisait à l’amour de l’Eucharistie l’inspiration et la force pour la grande œuvre de l’apostolat. (…) Elle écrivait aux Sœurs : “Le Très Saint Sacrement est le soleil de notre vie, notre trésor, notre bonheur, notre tout sur la terre. Aimez Jésus dans le tabernacle ! Que votre cœur y demeure pour toujours, même si matériellement vous êtes au travail”. (…) A la lumière de cet amour, elle savait percevoir en chaque circonstance un signe des temps, pour servir Dieu et ses frères. Elle savait que pour celui qui croit, chaque événement, même le plus petit, devient une occasion pour réaliser les desseins de Dieu. Ce qui était ordinaire, elle le faisait devenir extraordinaire ; ce qui était quotidien , elle le transformait pour qu’il devienne éternel ; ce qui était banal, elle le rendait saint. »

Sainte Ursula meurt à Rome en 1939. En 1989, son corps, intact, est transféré à la maison mère de Pniewy.