Saint Louis ORIONE

Nom: ORIONE

Prénom: Louis (Luigi)

Pays: Italie

Naissance: 23.06.1872  à Pontecurone

Mort: 12.03.1940  à San Remo

Etat: Prêtre - Religieux - Fondateur

Note: Prêtre le 13.04.1895. Il fonde la Petite Œuvre de la divine Providence, les Petites Sœurs missionnaires de la Charité, les sacramentines aveugles et les ermites de S. Albert. Grande dévotion envers le Siège Apostolique. Il parcourt l'Italie, l’Europe et l'Amérique latine, soulageant ceux qui souffrent.

Béatification: 26.10.1980  à Rome  par Jean Paul II

Canonisation: 16.05.2004  à Rome  par Jean Paul II

Fête: 12 mars

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1980 n.43 p.16 - n.45   -   2003 n.14 p.5   -   2004 n.20 p.1-2.8-9  -  n.21 p.2

Réf. dans la Documentation Catholique: 1980 p.1128 46   -   2004 n.12 p.555-556

Notice brève

Né pauvre, don Orione a eu toute sa vie le souci d’aider les pauvres et de donner aux milieux populaires souvent hostiles l’amour de l’Église et spécialement du Pape, et cela au moyen de la charité, une charité qui l’a poussé à entreprendre de multiples œuvres et à fonder plusieurs congrégations. A sa mort, le 12 mars 1940, Pie XII l’a appelé "père des pauvres et grand bienfaiteur de l’humanité souffrante et abandonnée".

Notice développée

Luigi (Louis) Orione naît dans une famille pauvre en 1872 à Pontecurone dans le diocèse de Tortona (au nord-ouest de l’Italie). Son père, un simple paveur, est partisan de Garibaldi, donc peu favorable au pape, mais sa mère est très pieuse. En 1886, il est élève au Valdocco, dans l’institution fondée par saint Jean Bosco pour les enfants pauvres. A son arrivée, il demande et obtient la faveur de se confesser au vénéré vieillard, privilège normalement réservé aux plus âgés. Comme il le raconte lui-même, il prépare fébrilement sa confession à l’aide de questionnaires et il remplit plusieurs feuilles de papier. Puis, à genoux, il attend son tour en tremblant, une main sur le cœur et l’autre dans sa poche, serrant les papiers. Don Bosco lui dit seulement : « As-tu tué ? » Puis il lui demande ses papiers et les déchire sans même les lire. Il lui dit : « Maintenant, oublie tout cela » et il lui fait un sourire comme lui seul savait le faire. Par la suite, quand il le rencontre, il lui dit : « Souviens-toi que nous serons toujours des amis ». Le miséricordieux don Bosco meurt en 1888. Louis reste au Valdocco encore une année. Puis, il entre au séminaire de Tortona où, déjà, il se lance dans les œuvres de charité, ouvre un premier patronage pour s’occuper des enfants pauvres et fonde un collège pour les séminaristes qui ne peuvent payer leurs études. Il n’est encore que diacre ! Déjà l’évêque lui confie des prédications dans telle ou telle paroisse.

Il est ordonné prêtre le 13 avril 1895 et ouvre de nouvelles maisons. Autour de ce “stratège de la charité” (Jean Paul II) se groupent des clercs et des prêtres. Il lance en 1899 la branche des Ermites de la Divine Providence, puis il fonde son œuvre principale la ‘Petite œuvre de la Divine Providence’ (Piccola Opera della Divina Providenza). Imitant saint Joseph Cottolengo, don Orione entreprend ses œuvres sans ressource aucune, en s’appuyant uniquement sur la Providence. En 1903, l’évêque de Tortona reconnaît les “Fils de la Divine Providence” (prêtre, frères, coadjuteurs et ermites), Congrégation consacrée à “porter les petits, les pauvres et le peuple à l’Église et au Pape, par les œuvres de charité”. Les membres de la congrégation font un quatrième vœu de “fidélité au Pape”. En 1915, il fonde les Petites Sœurs missionnaires de la Charité. Il leur joint les Adoratrices Sacramentines pour accueillir mal-voyantes ou aveugles (une première dans l’Église), auxquelles s’ajoutent par la suite les Contemplatives de Jésus crucifié. Il organise les laïcs dans des associations, notamment, les “Petits Cottolengo” et forme l’Institut séculier Don Orione et le Mouvement laïc Don Orione. Le fondateur écrit :"Notre credo est le Pape, notre morale est le Pape; notre amour, notre cœur, l’assise de notre vie est le Pape. » Pour lui, ce serait un rêve de pouvoir faire ses vœux perpétuels dans les mains du Pape. Il le demande comme une grâce très spéciale lors d’une audience avec Pie X, s’attendant à ce que celui-ci lui fixe un jour pour la cérémonie. Mais il lui répond en souriant : "Maintenant". "Saint-père, lui dit le fondateur, comme Sa Sainteté le sait, au moins deux témoins sont exigés…" Et le Pape de sourire : "Comme témoins nous prenons mon ange gardien et le vôtre."

Don Orione est un prédicateur fascinant, “un véritable volcan”. Il est aussi confesseur, organisateur de pèlerinages, de missions, de processions et autres manifestations populaires de la foi. Il utilise aussi l’écrit, voire la radio. Dévot envers la Madone, il encourage le culte de la Vierge Marie par tous les moyens et, grâce au travail manuel de ses séminaristes, il construit les sanctuaires de Notre-Dame de la Garde à Tortona et de Notre-Dame de Caravaggio à Fumo. Il proclame : « Seule la charité sauvera le monde » ; il la vit de façon héroïque en allant au secours des populations sinistrées par les tremblements de terre de Reggio en Calabre et de Messine en Sicile (1908). Saint Pie X en fait le vicaire général du diocèse de Messine pendant trois ans pour aider les populations sinistrées à se relever. Le 13 janvier 1915, veille de l’entrée en guerre de l’Italie, un séisme secoue la région de Rome, jette bas le bourg de la Marsica et coûte la vie à 30’000 personnes. Le roi, avec toute une suite en six voitures, vient visiter les sinistrés. Le bruit d’une altercation attire son attention. Un prêtre a l’air de discuter avec les carabiniers pour faire admettre dans l’une des voitures une douzaine d’enfants dépenaillés et grelottants. Le souverain s’approche, questionne. Avec une ferme douceur le prêtre lui dit : « Ces orphelins meurent de froid, sire. Il faut qu’on les ramène au plus tôt à Rome. » Le roi accepte de prêter une voiture et demande le nom du prêtre. C’est don Orione, bien sûr ! Dès la première nouvelle du tremblement, il était accouru pour prendre part aux secours. Cet épisode le dépeint parfaitement.

Don Orione répète à tous : « la joie parfaite ne peut se trouver que dans le parfait dévouement de soi-même à Dieu et aux hommes, à tous les hommes ». Son zèle missionnaire qui s’est déjà manifesté par l’envoi de ses premiers religieux au Brésil en 1913, s’étend ensuite à d’autres pays. Lui-même effectue deux voyages missionnaires en Amérique latine.

Au cours de son ministère apostolique, don Orione connaît des souffrances physiques et morales et bien des épreuves. Il écrit : « On aime et on sert le Christ, l’Église et les âmes si l’on est en croix et crucifié ou bien on ne les aime pas et on ne les sert pas du tout ». Il meurt en 1940 en soupirant : « Jésus ! Jésus ! Je viens vers toi ». Son corps, retrouvé intact lors de l’exhumation de 1965, repose au sanctuaire de Notre-Dame de la Garde de Tortona, élevé au rang de basilique par Jean-Paul II.

Actuellement, la Petite Œuvre de la Divine Providence est présente dans plus de trente Nations, en Europe, en Asie, en Amérique, et en Afrique. Elle comprend les Congrégations religieuses des Fils de la Divine Providence (1.100 membres), des Petites Sœurs Missionnaires de la Charité (900), l’Institut Séculier Orionien (170), et un vaste Mouvement Laïc Orionien qui répand dans le monde et surtout chez les pauvres l’esprit et les oeuvres du Fondateur.