Saint Léon-Ignace MANGIN
Nom: MANGIN
Prénom: Léon - Ignace
Pays: France
- Chine
Naissance: 1857
à Verny (Lorraine)
Mort: 20.07.1900
à Tchou-Kia-Ho (ou Zhujiahe) (Chine)
Etat: Prêtre -Jésuite - Martyr
du Groupe des 120 martyrs de Chine 2
Note: Professeur puis missionnaire en Chine.
Ordonné prêtre le 30 juillet 1886 Victime de la révolte des Boxers, en même temps que
le Père Denn 2. et celle du groupe spécialement le §3
Béatification: 17.04.1955 à Rome par Pie XII
Canonisation: 01.10.2000 à Rome par
Jean Paul II
Fête: 9 juillet
Réf. dans lOsservatore Romano: 2000 n.39
p.9-10 -
n. 40 p.1-7 - n.41 p.7.10
Réf. dans la Documentation Catholique: 2000 n.19
p.906-908
Notice
Léon-Ignace
Mangin naît à Verny près de Metz en 1857, dernier-né d'une famille de onze enfants.
Son père est juge de paix. Après son école primaire chez les Frères des écoles
chrétiennes, il va au collège chez les Jésuites à Metz puis à Amiens. Gai et
dynamique, il est très aimé de ses camarades et ceux-ci ne sont pas peu étonnés quand
ils le voient entrer au noviciat des Jésuites près d'Amiens en 1875. Il continue ses
études littéraires et philosophiques à Louvain. En 1881 il est professeur à Liège,
puis en 1882 on lui propose à brûle-pourpoint d'être envoyé en Chine. Il accepte et
s'embarque en septembre. Après quatre ans d'études là-bas, il est ordonné prêtre en
1886. Il occupe des fonctions administratives, notamment à partir de 1890 où il est
chargé des 20'000 chrétiens de son district, dont il défend les intérêts devant les
fonctionnaires civils. Ceux-ci, quoique païens, apprécient son amabilité et son
savoir-faire, mais lui, regrette que ses tâches absorbantes l'empêchent de se livrer
totalement au ministère des âmes. Ainsi est-il satisfait de recevoir la charge pastorale
de la section de King Tcheou (Canton de Jingxian, au Sud Hebei).
Pressentant la venue des mauvais jours, il fortifie le village
de Zhujiahe avec l'aide de Zhu Dianxuan, chef du village. Deux de ses confrères sont
assassinés le 19 juin 1900: les Pères Rémi Isoré 2 et Modeste Andlauer 2. Le Père Mangin se réfugie à Zhujiahe et invite à le
rejoindre son confrère voisin, le Père Paul Denn 2. Dès lors, le village regroupe plus de 3'000 chrétiens. Le 14
juillet, une première incursion des Boxers est repoussée. De même les trois jours
suivants. Une armée chinoise passant par là pour rejoindre un autre lieu de combat, les
Boxers en profitent pour leur demander du renfort. Pressé, le général n'envoie qu'un
petit détachement de soldats en reconnaissance; ils sont percés de lances par les
chrétiens. Furieux, le général appelle alors son avant-garde à la rescousse. Avec les
Boxers, ils sont maintenant plus de 10'000 à attaquer. Les chrétiens résistent jusqu'au
bout sous la direction du chef de communauté Zhu Dianxuan. Le 20 juillet, ils tiennent
encore trois heures sous la canonnade. Puis les Boxers franchissent les barricades et
envahissent le village. Ils tombent d'abord sur un groupe de femmes habillées et voilées
de blanc, et brandissant des armes dérisoires. Ce sont les vierges catéchistes des
villages environnants. Elles sont égorgées. Les assaillants massacrent tous ceux qu'ils
rencontrent dans la rue. Voyant que la défense est devenue inutile, les deux
missionnaires font entrer dans l'église les femmes et les enfants. Il y sont entassés à
plus de mille. Revêtus de leur surplis, les deux prêtres se mettent devant l'autel pour
encourager et réconforter leurs ouailles terrorisées. Les Boxers forcent la porte et
crient: "Sortez et vous ne serez pas tués". Le Père Mangin brandissant un
crucifix répond: "Restez ici. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu'importe? Dans
quelques instants, nous nous reverrons tous au ciel". Seules quelques mamans avec
leurs bébés sortent la tête basse. (Elles en feront pénitence plus tard). Le Père
Denn fait réciter le "Confiteor" et l'acte de contrition. Le Père Mangin donne
l'absolution générale. Impatientés, les Boxers se mettent à tirer au hasard. Marie Wu,
l'épouse de Zhu Dianxuan, étend le bras pour protéger le Père Mangin; elle est tuée
d'une balle. Les Boxers mettent alors le feu à l'église, le toit de chaume s'embrase
rapidement. Ceux qui tentent de s'enfuir par les fenêtres sont abattus. Déjà blessé,
le Père Denn s'agenouille devant le Père Mangin pour recevoir une dernière absolution;
un coup de feu l'atteint en pleine poitrine. Les vêtements du Père Mangin ont déjà
pris feu quand une rafale de balles le couche au pied de l'autel.
Parmi les chrétiens de ce village, retenons le parcours de Marc
Ki-T'ien-Siang. Il a 66 ans et depuis trente ans il a l'interdiction de s'approcher de
l'eucharistie, parce qu'il ne veut pas renoncer à l'opium. Il ne cesse pourtant de prier
Dieu de lui donner la grâce d'une bonne mort. Devant les Boxers, il affirme
courageusement sa foi et lave son péché dans son sang. Il est canonisé dans le groupe
du Père Mangin.
Quant à l'église, elle est laissée deux ans à l'abandon. On
en fait ensuite un ossuaire, lequel est démoli pendant la révolution culturelle de Mao.
On a reconstruit ensuite une église sur l'emplacement.