Saint Michel GARICOITS
Nom: GARICOITS
Prénom: Michel
Nom de religion: Michel
Pays: France
Naissance: 15.04.1797
à Ibarre (Dioc. de Bayonne)
Mort: 14.05.1863
Etat: Prêtre - Religieux - Fondateur
Note: Basque, prêtre paroissial, puis
professeur au séminaire, fondateur en 1834 des « Prêtres du Sacré-Cur de
Bétharram » (mission et évangélisation).
Béatification:
Canonisation: 06.07.1947 à Rome par Pie XII
Fête: 14 mai
Réf. dans lOsservatore Romano:
Réf. dans la Documentation Catholique: 1947
col.1193-1204
Né en 1797 d'une humble
famille de paysans, Michel Garicoïts est successivement, après son ordination
sacerdotale, vicaire, professeur, puis supérieur du grand séminaire de Bétharram, près
de Pau. C'est là qu'il fonde, avec l'aide spirituelle de Sainte Elizabeth
Bichier des Ages 2, la société des Prêtres
du Sacré-Cur de Jésus, dont les membres se vouent à l'évangélisation des
campagnes déchristianisées après la Révolution, ainsi qu'à la desservance d'églises
et de lieux de pèlerinages. Il accepte d'envoyer aussi des missionnaires en Amérique du
Sud. Ce prêtre dévoré de zèle, aux activités multiformes, puisait toute son énergie
dans la contemplation. Il mourut le soir de l'Ascension, le 14 mai 1863
Michel Garicoïts naît en 1797 au petit
village dIbarre dans le pays basque français (diocèse de Bayonne). Ses parents,
Arnaud Garicoïts et Gratianne Etchéverry, sétaient mariés clandestinement
pendant la Révolution, devant un prêtre non-jureur et ils ont aidé des prêtres
pourchassés à passer la frontière. Ce sont des paysans pauvres. Michel est
laîné de six enfants. Il a un tempérament volcanique. « Sans ma mère, je
serais devenu un scélérat. » Elle lui enseigne la crainte de lenfer et le
désir du ciel. Un jour en gardant son troupeau, lenfant croit voir que le sommet de
la colline qui est devant lui touche le Ciel: il y monte...Mais non, cest plus haut
sur la montagne en face...il la gravit. Et ainsi, dans sa quête du Ciel, il va de hauteur
en hauteur jusquà ce que la nuit le surprenne et loblige à dormir à la
belle étoile. Très tôt il ressent la vocation. A lécole primaire, de 1806 à
1809, il réussit très bien, mais ensuite, son père le place comme domestique de ferme
pour gagner quelque argent. Quand il part avec son troupeau, il emporte une grammaire ou
un catéchisme. Néanmoins, faute dinstruction suffisante, il ne peut faire sa
première communion quen 1811. De retour chez ses parents en 1813, il leur avoue son
désir de devenir prêtre, mais ils refusent à cause de leur pauvreté. Heureusement il
est soutenu par sa grand-mère et il est engagé chez un prêtre du voisinage chez qui il
peut étudier en échange de quelques services. Et ainsi à force de persévérance et
dénergie et toujours en travaillant à côté pour payer ses études (par
exemple comme professeur au petit séminaire) il parvient à son but; il est
ordonné prêtre le 20 décembre 1823. Nommé vicaire au village de Cambo, il est très
apprécié; il confesse beaucoup et fait le catéchisme. En 1825 il est nommé professeur
au grand séminaire de Bétharram qui périclite matériellement et même spirituellement.
Il sattache à le relever, secondant le supérieur trop âgé. Il est très bien
suivi par les séminaristes. La même année, malgré son jeune âge (28 ans) il est
nommé Directeur spirituel des « Filles de la Croix » qui ont une fondation
récente non loin de là, à Igon. Il entre ainsi en contact avec sainte Elisabeth Bichier des Ages 2, la fondatrice. Et cela marque un tournant
dans son existence. Il est attiré par la spiritualité ignatienne et les Exercices
spirituels. (Il était déjà préparé à méditer sur les « deux
étendards », lui qui dès lenfance avait réfléchi aux deux voies grâce aux
leçons de sa mère!).
En 1831, il est nommé supérieur du
séminaire, mais la même année lévêque en transfère le siège à Bayonne.
Voilà labbé Garicoïts seul dans les grands bâtiments de Bétharram. Non loin de
là il y a un pèlerinage marial. Peu à peu naît en lui lidée de fonder une
congrégation pour soccuper des pèlerins, leur donner des retraites selon les
Exercices et faire des missions dans le diocèse car la France a souffert de la
Révolution. Il faut rechristianiser lécole. « Léducation
intellectuelle, morale et religieuse, dit-il, est luvre humaine la plus haute
qui se puisse faire. » Au fil des ans, il ouvre plusieurs écoles dans la région.
Il est aidé de quelques prêtres et frères. En 1838, il fonde les « prêtres
auxiliaires du Sacré-Cur de Jésus » ou « Société des prêtres du
Sacré-Cur de Jésus »(1841). Il travaille toujours en plein accord avec son
évêque mais celui-ci prend des mesures très gênantes pour la congrégation. Revenant
un jour dune entrevue à lévêché, il avoue dun ton ému: « Que
lenfantement dune congrégation est chose laborieuse! » Mais sa patience
et sa bonté ont finalement raison de toutes les difficultés. Tout en prêchant sur les
fins dernières, il insiste sur la confiance en la providence, en la miséricorde
paternelle à légard des pécheurs et dans la tendresse du Christ (cf. sa dévotion
au Sacré-Cur) qui doit engendrer une « tendresse chrétienne », fruit
du don de piété. Son mot dordre est: « Me voici » et il précise:
« Me voici sans retard, sans réserve, sans retour, par amour ».
Linstitut des prêtres de Bétharram essaime dans le diocèse, la France et
lEurope, puis le Père fonde des collèges en Amérique latine (Argentine et
Uruguay) pour aider les émigrés basques désemparés. Il meurt le 14 mai 1863 au soir de
la fête de lAscension.
Douze ans après sa mort, le grand désir
du Père Michel de voir sa Congrégation reconnue de droit pontifical nest toujours
pas réalisé. De graves tensions subsistent à ce sujet entre les membres ; et
dautre part lévêque du lieu, Mgr Lacroix, ny est pas favorable.
Cest alors quintervient Sur Marie de Jésus
Crucifié Baouardy 2
, du Carmel de Pau. Dans une vision
du 2 mai 1875 le Seigneur lui montre la situation et les remèdes appropriés. Grâce aux
démarches de Mlle Berthe Dartigaux et de deux Pères, les constitutions sont apportées
à Rome et approuvées le 30 juillet. Les pères de Bétharram reconnaissent en sur
Marie de Jésus Crucifié comme la seconde fondatrice de leur Institut. Elle a été
béatifiée par Jean Paul II le 13 novembre 1983.
Dune
lettre de saint Michel Garicoïts à une Fille de la Croix, au caractère inquiet:
« Dites donc et ne cessez de dire: Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit
se réjouit en Dieu ; ce bon Père me regarde; rien, non rien - pas même mes
péchés - ne sera capable de me décourager... Que le Magnificat soit votre
cantique chéri, lexpression fidèle de vos sentiments; et vous glorifierez Dieu
parce que vous serez toujours en paix. »