Saint Joseph Marie TOMASI
Nom: TOMASI
Prénom: Joseph Marie (Giuseppe Maria)
Nom de religion: Joseph Marie (Giuseppe Maria)
Pays: Italie
Naissance: 12.04.1649
à Licata (Agrigente - Sicile)
Mort: 01.01.1713
à Rome
Etat: Prêtre - Clerc régulier Théatin
Note: Prêtre le
25.12.1673. Recherches sur les manuscrits, surtout liturgiques. Cardinal le 18.05.1712.
Béatification: 29.09.1803 à Rome par
Pie VII
Canonisation: 12.10.1986 à Rome par
Jean Paul II
Fête: 1er janvier
Réf. dans
lOsservatore Romano: 1986 n.40 p.4 n.42 p.1-2
Réf. dans la Documentation Catholique: 1986 p.1023
Né en Sicile en 1649, Joseph-Marie Tomasi renonça à tous les
avantages que pouvait lui offrir sa noble famille très
fortunée. Il devint clerc régulier théatin. Après de fortes études, notamment
dans les langues bibliques, il publia de savants ouvrages, patristiques, bibliques et
surtout liturgiques, encore consultés par les spécialistes. Il mérita
de son vivant le titre de doctor liturgicus. Le Pape Clément XI, qui
ladmirait, l'obligea à accepter le cardinalat. Il mourut huit mois plus tard, le
premier janvier 1713.
Sil ny avait pas encore de saint à vénérer pour
les chercheurs les fouineurs de manuscrit, en voici
un : Joseph-Marie Tomasi. Il naît en 1649 à Alicata en Sicile. Fils aîné de Jules
Tomasi, duc de Palma et prince de Lampedusa, il doit hériter dune immense fortune,
mais ce nest pas cela qui lattire. Il reçoit une éducation très chrétienne
et se sent porté vers les choses de Dieu. Son frère en faveur de qui il a renoncé à
tous ses biens, mourra saintement après un bref temps de mariage. Ses quatre surs
seront bénédictines. Lune delle, en religion sur Marie Crucifiée sera
sa grande confidente. Elle a été déclarée vénérable. Leur mère finira aussi sous
lhabit religieux.
Sans délai, Joseph Marie entre dans la vie religieuse, car il
comprend que cest le meilleur moyen de se consacrer dune façon stable au
service de Dieu. Il choisit les Théatins où se trouvait déjà un de ses oncles. Il fait
ses vux à Palerme en 1666. Très doué pour les études, il sait déjà
lespagnol et apprend, comme naturellement, le grec et le latin. Mais il a une
mauvaise santé provoquée par un abattement desprit qui le poursuivra jusquà
la fin. Aussi doit-il changer de lieu pour trouver un climat qui lui convienne. Après
Messine, il étudie à Rome, Ferrare et Modène. Il est ordonné prêtre à Rome en 1675.
Ses supérieurs le déchargent des devoirs de la prédication et du confessionnal. Comme
il se livre à la recherche de manuscrits anciens, il ne tarde pas à se fixer presque
définitivement à Rome où, grâce à lui beaucoup de manuscrits de valeur sont
exhumés ; en particulier les manuscrits liturgiques lattirent, lui qui dès
son enfance aimait les mélodies grégoriennes. Il fait de nombreuses publications,
appréciées des savants de lépoque (comme Mabillon) et même de certains
protestants. Pour comprendre ces sources liturgiques dans leur langue originale, il est
amené à apprendre dautres langues encore : syriaque, chaldéen, grec moderne,
arabe, et bien sûr lhébreu, et cette dernière grâce à un savant rabbin de
Rome : Moïse de Cave. Lélève, en retour, dit à son maître quil se
doit détudier la religion chrétienne, ce qui est plus important que la
connaissance dune langue. Le rabbin, contrarié, parfois irrité, oppose de longues
résistances, mais, gagné par la vie exemplaire de son élève, il finit par se convertir
sur le tard à lâge de septante ans, ajoutant à son nom celui de Tomasi, pour
marquer sa joyeuse reconnaissance envers lui. Lorsquil sagit de publier ses
propres uvres, Joseph-Marie craint de céder à une tentation de vanité ;
aussi le fait-il souvent sous le pseudonyme de Joseph Marie Caro. Son ouvrage
le plus important est le Recueil des sacramentaires des 9 premiers siècles
(Codices sacramentorum nongentis annis antiquiores). Pastoralement, Joseph Marie a le
souci de faire participer les gens activement au sacrifice de la messe ; il souhaite
quils puissent davantage prier dans leur langue, là où cest possible. Son
premier souci est de rendre un culte à Dieu et la journée du chrétien sera un
prolongement de laction liturgique.
On lui confie en outre des tâches délicates. Il est
théologien expert et consulteur dans plusieurs Congrégations romaines. « En
donnant son opinion dit un cardinal contemporain il était toujours modeste,
ne sopposant à personne à moins que lautorité des conciles ou le sentiment
des saints Pères ne le rendit nécessaire ; et telle était son admirable douceur,
quil ramenait infailliblement lesprit de ses auditeurs à lopinion
quil défendait. » Il est confesseur du cardinal Albani, et lorsquen
1700 celui-ci est élu pape et hésite à accepter, il lui fait un devoir de conscience
sous peine de péché grave daccepter son élection, ce quil fait malgré lui.
Il prend le nom de Clément XI. Douze ans plus tard (le 18 mai 1712), sans préavis, il
nomme Joseph-Marie cardinal. Effrayé, comme si le tonnerre lui était tombé sur la
tête, il se récrie : « Toutes sortes de raison mempêchent
daccepter cette dignité, mes péchés, mes passions mal domptées, mon ignorance
(sic), mes vux et mes serments de naccepter aucune dignité. » Mais, à
son tour, il est bien forcé daccepter. Sa sur lui avait prédit cette
élévation quand il était jeune, en ajoutant : « Souvenez-vous quun
cheval bien harnaché reste toujours un cheval ». Le cardinal Tomasi, qui a hérité
du titre romain du saint cardinal Charles Borromée, Saint-Martin-aux-Monts, se propose
dimiter son prédécesseur, notamment en catéchisant les pauvres. Après huit mois
de cardinalat seulement, sentant approcher sa fin, il veut
chercher lui-même dans le Rituel les prières des agonisants. Il ne tarde pas à les
trouver ; la joie se répand sur ses traits et il meurt dans le plus grand calme le 1er
janvier 1713. Il avait prédit lui-même cette date. Son corps, resté intact
après la mort, est exposé à léglise de Saint-Martin-aux-Monts.
Ajoutons que, lorsquen 1707 le Père de
Montfort 2 vient à Rome chercher appui auprès du pape, cest grâce
à Joseph-Marie quil est introduit. Lardent évangélisateur de louest
de la France obtient du Saint Père un crucifix et le titre de Missionnaire apostolique.
Enfin Jean Paul II, lors de sa canonisation, caractérise ainsi Saint Joseph-Marie : « La motivation principale de sa canonisation vient de limportance que revêt la figure de saint Joseph Marie dans le domaine du culte liturgique, quil a grandement contribué à promouvoir par sa vie et ses écrits scientifiques. »
Voici la liste de ses principaux ouvrages :
Speculum(1679)
Codices sacramentorum nongentis annis antiquiores, etc. (1680)
Missale Gothicum (1680)
Liturgia Gallicana (1680)
Psalterium (1683)
Breviarium psalterii (1683)
Execitium Fidei, Spei et Caritatis, etc. (1683)
Responsalia et Antiphonaria Romanae Ecclesiae, etc. (1686)
La véritable manière de glorifier Dieu et de faire oraison, etc. (1687)
Sacrorum Bibliorum tituli, sive capitula, etc. (1688)
Fermentum (1688)
Antiqui libri Missarum Romanae Ecclesiae, etc. (1691)
Officium Dominicae Passionis, etc. (1695)
Psaltrium cum canticis, versibus prisco more distinctum (1697)
Indiculus institutionum theologicarum veterum Patrum (1701)
Institutiones theologicae antiquorum Patrum , etc. (1709, 1710, 1712)
Courte instruction sur la manière dassister avec fruit au saint Sacrifice de la
Messe (1710)
Exercice journalier pour la maison (1712)