32. - X. (Isère).

 

La chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus vient encore de manifester que, selon sa parole, « elle passe son Ciel à faire du bien sur la terre ». Elle m'a guérie subitement, après une maladie de six mois dont je veux, d'un cœur reconnaissant, retracer les détails pour sa glorification.

Le 26 novembre 1910, je me mettais au lit, à la suite d'un brusque arrêt au cœur qui me laissa presque une journée entière sans connaissance. Le lendemain, quand je voulus me lever et reprendre ma vie, il me fut difficile de marcher ; j'avais une violente douleur à la jambe gauche, et une sciatique constatée par le médecin se déclarait, sciatique de plus en plus violente jusqu'au 15 décembre, jour où vint se greffer sur elle, sans me l'enlever, un eczéma douloureux, externe et interne, du à l'application d'un remède trop énergique employé sans l'avis du docteur. Ah ! que j'ai souffert alors ! et quels tourments indescriptibles

 

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que je compare à ceux de l'enfer ! En vain essayait-on de tous les calmants, aucun ne parvenait à endormir ma souffrance.

Sous l'empire d'une surexcitation folle et malgré la douleur de ma jambe, il m'arrivait de marcher quatre heures de suite au grand désespoir de mon entourage qui redoutait de me voir perdre la raison. Cette période dura 15 jours, et je ne m'en souviens pas encore sans trembler! Mais si le traitement indiqué par un célèbre spécialiste me fit du bien et parvint à calmer mes vives douleurs, il ne fut pas assez puissant pour faire disparaître l'eczéma, lequel me tint triste et fidèle compagnie jusqu'il ce que Sr Thérèse l'emportât avec tous mes autres maux.

Pour comble de malheur, mon cas s'aggrava tout à coup, conformément aux prévisions du spécialiste, d'une phlébite aux deux jambes. Durant quinze autres jours, on me fit essayer de rester étendue sur une chaise longue ; puis, mes souffrances augmenfant, le docteur me conseilla de ne plus quitter mon lit, espérant me guérir plus vite avec l'immobilité complète. Pas d'autres remèdes, du reste, selon lui. Il me le répétait à chaque visite, avec l'assurance que ce serait long... très long... Ah ! que de fois cette perspective décourageante, doublée du martyre que me faisait subir la pensée d'être une gène pour mon entourage, a failli me jeter dans le désespoir ! Que de larmes j'ai versées dans le silence de la nuit ! Combien de fois, serrant mon Crucifix sur mon cœur, j'ai demandé au bon Maître de m'aider et d'unir ma volonté à la sienne ! Je le bénis maintenant d'avoir écouté ma prière ; ce devait être si long du 2 janvier au 29 avril, jour de ma guérison !

Quelques semaines auparavant, une bonne ouvrière, pleine de compassion pour mon état, m'avait apporté la « Pluie de roses » de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et une image portant sa relique, m'engageant à prier cette chère petite sainte avec confiance ; mais cette confiance, je ne l'avais pas du tout, du tout. Je dis moi-même à ma compagne : « Oh ! j'ai pris cette relique pour ne pas faire de peine à cette brave .Maria, crédule comme tous les gens simples; mais je ne veux ni m'en servir, ni lire « Pluie de roses », j'aime mieux Notre-Dame de Lourdes, c'est elle qui me guérira. » Je fis donc rendre la brochure sans la lire : quant à l'image, sans plus m'en préoccuper, je la mis dans mon livre de prières dont je me servais continuellement, il est vrai, mais je ne m'en inquiétai pas davantage. Je voulais être guérie par Notre-Dame de Lourdes, je voulais que notre bonne Mère du Ciel me fît marcher le jour de Pâques pour aller à l'église ou, au plus tard, le dimanche de Quasimodo, lui laissant huit jours de plus pour le miracle que je lui demandais avec toute l'ardeur de mon cœur.

Hélas ! ce dimanche de Quasimodo, non seulement je ne marchais pas encore, mais j'étais tellement souffrante que je perdais tout espoir. — Ingrate que j'étais, je ne me doutais pas que la Sainte Vierge ne faisait que se retirer pour laisser la place à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

J'eus l'idée, le surlendemain, 23 avril, de faire venir le docteur que j'avais pourtant résolu de ne plus voir, sachant d'avance son appréciation. Je lui demandai de sortir de ce lit où j'achevais de perdre mes forces, pour essayer de me traîner avec des béquilles jusqu'à ma chaise longue (un mètre environ). — « Puisque le repos absolu n'améliore pas votre état, vous pouvez essayer, me dit-il, mais à condition de ne pas quitter

 

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vos béquilles et de ne pas vous appuyer sur vos jambes. » — Recommandation bien inutile : l'aurais-je voulu cent fois, cela m'eût été impossible ! Ce jour-là. l'auscultation de mes pauvres jambes me fut particulièrement douloureuse ; il suffisait de me les toucher à peine pour ne faire cruellement souffrir; aussi, je ne fus pas surprise d'entendre le docteur ajouter que, dans l'état où elles étaient, la marche me serai; interdite sans doute de longs mois encore, tant à cause de la phlébite que de l'ankylose produite par quatre mois de repos absolu.

Ce pronostic ne tarda pas à se réaliser, et j'ai eu de vrais moments de désespoir en constatant que, malgré mon ardent désir, je ne pouvais rester levée ni étendue sans de très grandes souffrances suivies de syncopes ; que, pas davantage, mes jambes n'éprouvaient de soulagement par mes béquilles : en un mot, que j'étais toujours aussi malade.

C'est alors qu'exaspérée de souffrir, car le bon Dieu s'est servi de cela pour me rendre la foi en la petite Sr Thérèse, l'idée m'est venue de prendre la précieuse relique et de la mettre sur ma jambe la plus malade. Un même temps, je fis la prière qui est au verso de l'image, j'y ajoutai une autre prière du cœur, bien ardente, pour lui demander de me guérir d'une façon absolue, éclatante, de manière à toucher l'âme et le cœur des jeunes filles qui m'entourent, jeunes filles à qui j'ai consacré ma vie et que j'aime tendrement. Je dis à ma chère petite Sr Thérèse que je ne voulais pas une moitié de guérison, car cela ne suffirait pas pour leur donner la confiance en ce Dieu qu'on n'aime jamais assez ; en un mot. j'épanchai complètement mon âme et ses ardents désirs, mais seulement dans mon for intérieur et sans en prévenir qui que ce soit, si bien que ma chère amie et fidèle garde-malade croyait toujours que je ne pensais pas à Sr Thérèse. Je le lui avouai seulement le lendemain, veille du miracle, quand elle m'apporta une seconde édition de la « Pluie de roses ». On la lui avait donnée, mais elle était persuadée que j'allais la lui refuser. Non seulement je ne la lui refusai pas, mais je lus avec intérêt et émotion le récit de quelques-unes des merveilles opérées par la petite sœur. Cependant, j'étais moins confiante que la veille, je dois l'avouer humblement, c'était même du doute qui m'envahissait. Or, la nuit suivante, du 28 au 29 avril, je pus me coucher sur ma jambe gauche situation dans laquelle il m'était impossible de me mettre depuis six mois. Je sentis alors venir cette confiance absolue tant désirée et, au matin du 29 avril, jour si mémorable pour moi, elle était entièrement dans mon cœur.

Avec une extrême difficulté, j'allai de mon lit à ma chaise longue et n'y fus pas plutôt que je me sentis pressée intérieurement de me lever et de marcher. Une inquiétude inexplicable s'empara de mes jambes, suivie d'une agitation qui ne semblait pas me permettre de rester étendue. «Je te dis qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire dans mes jambes, répétais-je à ma compagne étonnée ; on dirait que la petite sœur est agacée de me voir étendue. » Il fallut toute son éloquence pour me faire consentir à ne pas bouger, quoique cela me coûtât beaucoup, je l'avoue. Enfin, n'y tenant plus, à midi, après notre déjeuner, je lui demandai mes béquilles qu'elle me donna avec son sentiment de terreur habituelle, essayant de me soutenir comme elle le faisait toujours. Mais, ô miracle ! c'était bien inutile, j'étais guérie, je marchais sans aucune

 

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crainte de cette affreuse embolie qui me terrorisait depuis le début ; je ne sentais plus rien dans mes jambes, sinon un désir de marcher, de marcher encore, ce que je fis à la stupéfaction de mon entourage appelé en hâte pour constater le miracle. Miracle bien complet car, en regardant mes jambes, tout le monde put voir qu'il ne restait plus rien, absolument rien, ni enflure, ni trace d'aucune sorte rappelant l'eczéma ; tout avait disparu ! Je me jetai à genoux sans la moindre difficulté, ne senfant ni ankylose, ni trop grande raideur dans les articulations. Dans mon ardente reconnaissance pour ma chère bienfaitrice, Sr Thérèse, je commençai par réciter la prière pour sa béatification, puis je la répétai à chaque dizaine du chapelet que je pus dire entièrement à genoux!

A 1 heure et demie, au moment de la rentrée de notre cher ouvroir, je me sentis pressée de faire connaître ma guérison à toutes nos jeunes filles pour la glorification de ma petite Sr Thérèse.

Sans me préoccuper des escaliers à gravir, je partis seule, je montai facilement au second étage, sans soutien, ne songeant même pas à me servir de la rampe. J'ouvris brusquement la porte. Ces pauvres enfants eurent une telle émotion que les unes se signèrent comme devant un fantôme et les autres faillirent s'évanouir. Je renonce à décrire l'enthousiasme général et le chant de reconnaissance qui sortit de toutes nos poitrines. Je crois que jamais prière ne fut plus ardente que celle que nous fîmes toutes à genoux.

Du reste, Sr Thérèse ne se contenta pas de me guérir, elle devint, à partir de cette heure-là et sans que je puisse encore comprendre par quel prodige, l'amie et la conseillère de toutes nos jeunes filles qui, la veille encore, comprenaient si peu les choses de Dieu, elles l'avouaient elles-mêmes. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'une atmosphère de piété, inconnue jusqu'à ce jour, règne dans notre ruche dont la chère petite Sr Thérèse semble être devenue complètement la reine.

J'avoue que ceci me parait non moins miraculeux que ma guérison à laquelle je reviens en disant que je suis descendue comme j'étais montée, toujours sans m'appuyer. Je repris mon travail d'autrefois sans arrêt, l'après-midi entière, et sans éprouver le besoin d'étendre mes jambes. Oui, vraiment, j'étais guérie et bien guérie.

Par un excès de prudence humaine, j'avais gardé des bandes de flanelle ; au bout de quatre jours, Sr Thérèse me fit comprendre que ma foi n'était pas à la hauteur de son bienfait, je souffris un peu. A ce rappel à l’ordre, instantanément j'ôtai les dites bandes et la douleur disparut.

J'ai repris ma vie habituelle : je ne garde de mes six mois de souffrances qu'un petit mal au talon que je n'ai jamais eu pendant ma maladie : il ne m'empêche pas de marcher et Ton me dit que c'est l'empreinte laissée par ma bienfaitrice pour me rappeler son miracle, miracle si éclatant que je vais comme un charme et n'ai plus ni faiblesse, ni syncope.

Que dire de l'émotion de toute ma famille, de celle de ma belle-sœur notamment qui, ayant aidé à me soigner, avait pu constater le triste état de mes jambes !... Mes oncles, mes cousins et mes amis se figuraient la plupart, avant de m'avoir vue, qu'on leur racontait une histoire. Plusieurs même en furent si impressionnés qu'ils n'osaient monter jusqu'à ma chambre, redoutant l'émotion que leur causerait un tel prodige.

 

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Tous me supplièrent de faire constater cette incompréhensible guérison par le docteur. J'avoue que je consentis avec bien peu d'entrain à leur faire ce plaisir, un sentiment intime qu'on comprendra me poussant à garder pour l'intimité absolue cette joie de mon cœur. Le samedi 6 mai, je me décidai pourtant à faire à pied les 300 mètres qui me séparent du docteur.

J'entrai dans son cabinet brusquement, sans qu'il fût averti. « Est-ce que j'en crois mes yeux ? » s'écria-t-il. Il ne put dire un mot de plus et parut très ému en écoutant le récit de ma guérison et en me voyant frapper avec force sur ces malheureuses jambes que, si peu de jours avant, il ne pouvait toucher sans m'arracher un cri de souffrance atroce.

Je lui fis constater la disparition de l'enflure et, très aimablement, il consentit, sans se faire prier, à délivrer un certificat attestant ma maladie, sa durée et sa guérison complète.

Je fis constater également ma miraculeuse guérison par Monsieur le Curé qui voulut bien me donner, lui aussi, un certificat.

Que dire encore? sinon que la petite Sr Thérèse, notre protectrice si aimée à laquelle nous avons fait place d'honneur dans nos cœurs et notre maison, vient de mettre le comble à ses bienfaits en nous embaumant de ses parfums délicieux. Pour la première fois, toutes les personnes de la maison les ont sentis avant-hier matin, dans une pièce où il n'y avait pas la moindre fleur et dont les fenêtres n'avaient pas encore été ouvertes. Pour les unes, une douce odeur de muguet s'est exhalée d'un précieux sachet contenant de ses cheveux ; pour les autres, de sa simple image... Et comme pour nous bénir en ce moment même où j'achève le récit de mon bonheur, elle les exhale encore, ces parfums du Ciel !...

Ah ! puisse-t-elle nous les laisser toujours !

A. de L.

 

Suit le certificat du docteur constatant la réalité de la maladie et de la guérison.

 

33. M. (Somme), 24 mai 1911.

 

Le 27 février 1911, la jeune Paule H., âgée de 5 ans, tomba dans une chaudière d'eau bouillante. Elle eut le ventre et la cuisse droite entièrement brûlés : c'était une plaie affreuse, la peau était partie avec les vêtements.

Les parents de Paule habitent loin de tout médecin; ils vinrent me chercher, car je m'occupe beaucoup des malades et j'en ai déjà visité un grand nombre.

En voyant l'immense brûlure, je fus épouvantée, et je me dis que l'enfant était perdue; je crevai les cloches, fis un pansement avec de l'huile, puis j'envoyai le père chercher un docteur. Il était alors 9 heures du matin. Le docteur ne vint qu'à 7 heures du soir. — Sur ces entrefaites, un autre docteur vint au château où j'instruis des enfants; je le fis venir pour voir la petite Paule, qu'il trouva très mal. — Pendant toute la journée, je renouvelai les pansements. Lorsque le docteur de la famille arriva à 7 heures du soir, il ordonna de continuer ces pansements et dit qu'il s'en rapportait à moi et me confiait le soin de l'enfant.

 

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Le 1er mars, je trouvai la petite Paule plus mal. Alors, je parlai aux parents désolés de Sr Thérèse que j'aime beaucoup, et, séance tenante. nous commençâmes une neuvaine : 3 Pater, 3 Ave et 3 invocations : Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, guérissez petite Paule. — Un mieux se fit sentir de suite. Au bout de la neuvaine, l'enfant était hors de danger Trois semaines après, l'affreuse plaie était guérie. Il n'y avait plus eu m fièvre, ni suppuration depuis que nous avions commencé à prier.

La petite Paule court maintenant, et ses parents sont bien heureux, et reconnaissants à Sr Thérèse. M. T.

 

Suivent la signature des parents, du frère et des sœurs, l'attestation de M. le Curé de M. sur la véracité des témoins, et le cachet de la paroisse.

 

34. - M. (Aisne), 24 mai 1911.

 

Il y a 15 jours, mon petit garçon fut atteint de douleurs violentes dans un genou; ces douleurs furent accompagnées d'enflure et de lièvre. Le docteur présuma une arthrite à l'état aigu et me fit craindre le début d'une tumeur blanche, l'enfant étant d'une complexion délicate.

Vous jugez de mon angoisse ! Aussitôt je pensai à Sr Thérèse et lut dis : « Vous qui en avez guéri tant d'autres, ne permettez pas ce malheur ; avez pitié d'une mère déjà si éprouvée ! » Je mis l'image de Sr Thérèse près du lit de mon fils et lui fis porter une de ses reliques, puis nous commençâmes une neuvaine. Le cinquième jour, le genou était devenu rouge et enflé plus encore ; impossible de le toucher sans que l'en fan? jetât des cris ! Je ne me désespérais pas, et, tandis que le docteur faisait prévoir la tumeur, je mis la relique sur le genou du petit malade.

Le 8e jour, quelle ne fut pas ma surprise, en défaisant le bandage, devoir qu'il n'y avait plus d'enflure !

Le 9e jour, l'enfant sortit seul de son lit et vint me trouver en disant : « Je n'ai plus de mal du tout !» et il pliait sans difficulté cette petite jambe encore absolument raide deux jours plus tôt !

Le docteur parut stupéfait de cette guérison si prompte. Elle est vraiment miraculeuse et je vous prie, ma Rde Mère, de m'aider à en remercier Dieu et votre petite sainte. J. P.

 

35. - Paris, 30 mai 1911.

 

Ma filleule, Marie B., âgée de 23 ans, soutirait depuis fin janvier d'une plaie très vilaine, profonde et large. Cette plaie, localisée juste à la pliure du coude, devenant de plus en plus large et douloureuse, l'aurait obligée à cesser tout mouvement si, d'après le conseil d'une amie, nous n'avions eu l'heureuse inspiration de faire une neuvaine à votre sainte petite Sr Thérèse.

Marie, atteinte de cette plaie au coude, ne voyait que rarement le docteur, car des plaies de ce genre lui surviennent chaque fois qu'elle se fait la moindre égratignure. — Il y a trois ans, un médecin avait

 

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déclaré, après examen d'une tumeur qu'elle avait au pied, que Marie était tuberculeuse.

Suivant l'ordonnance du docteur, elle allait donc tous les jours se faire panser au Dispensaire, une fois, elle s'en abstint pendant deux ou trois jours, craignant d'abuser du dévouement de la Sœur infirmière qu'elle savait très occupée. Mais le pansement séchant sur la plaie, la souffrance devint intolérable; alors, je défis les bandes et, après avoir enduit de vaseline l'endroit malade, j'appliquai dessus la relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et du 5 au 13 mars, nous fîmes la neuvaine. cessant tout pansement véritable, changeant simplement les bandes qui entouraient le bras, n'appliquant sur la plaie que de la vaseline pure.

            Nous fîmes la neuvaine avec beaucoup de foi et de confiance.

Le 3e jour fut un jour de souffrance plus grande pour la malade, et, le soir de ce même jour, ses pansements et son lit furent tout mouillés par le pus qui s'écoula de la plaie.

Le 13 mars, jour de la clôture de la neuvaine, la plaie était complètement refermée; il n'y avait même plus de rougeur à l'endroit de la cicatrice !

Tout en étant convaincue de cette guérison, j'ai préféré attendre plusieurs semaines avant de vous en faire la relation, ma Révérende Mère, afin de vous donner une certitude absolue de ce fait merveilleux, dû à la puissante intercession de votre chère sainte.

J. M.

 

36. - D. (Belgique). 2 juin 1911.

 

Je me fais un devoir et un plaisir, ma Révérende Mère, de vous raconter la guérison de mon fils Arthur, âgé de 6 ans; cet enfant vient d'être miraculeusement guéri d'une appendicite que les deux docteurs traitants voulaient opérer. — C'était, d'après eux, le seul moyen de guérison, bien que présenfant un très grand danger à cause de l'extrême faiblesse du petit malade.

Un de nos amis, possédant une relique de votre chère Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, nous conseilla de placer cette relique sous l'oreiller de notre cher enfant. Ce qui fut fait. — Le même jour, un troisième docteur, appelé également en consultation, me déclara que la situation était très grave.

Vers le soir donc, le petit Arthur s'endormit et ne se réveilla que le lendemain matin à 7 heures. A son réveil, toute trace de fièvre avait disparu complètement, ainsi que la douleur au côté droit. Les docteurs, survenant en ce moment, en étaient stupéfaits.

Ceci se passait il y a huit jours. Depuis ce temps, tout mal a disparu, le cher enfant est tout à fait guéri.

Je vous envoie ci-inclus les rapports médicaux des trois docteurs qui l'ont soigné.

D.

 

Suivent les certificats.

 

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37. - M. (Belgique), 4 juin 1911

 

Pour la glorification de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je considère qu'il est de mon devoir de vous donner connaissance de la guérison prodigieuse que j'ai eu le bonheur d'obtenir par son intercession.

Depuis environ un an et demi, je soutirais du pied droit. Le mal apparut d'abord sous la forme d'un gonflement à la cheville; puis, au bout d'un mois ou deux, il me vint sur le dessus du pied un abcès dont le médecin ne put obtenir la guérison. Une opération, effectuée fin avril 1910, ne donna aucun résultat. Le mal empirait: le docteur traitant finit par m'avouer que trois os (appelés métatarsiens) étaient attaqués par la carie et, en février dernier, reconnaissant son impuissance, il déclara qu'une seconde opération, ayant pour but l'enlèvement des os malades, était le seul moyen d'arriver à une guérison radicale. Hésitante, je tardai quelques semaines avant de prendre une décision.

C'est alors qu'une parente me parla de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et m'engagea à l'invoquer.

Une première neuvaine resta sans résultat; mais, au cours de la seconde, le gonflement disparut, la suppuration prit fin, la plaie se referma : c'était la guérison et voilà un mois qu'elle se confirme !

 

Vve T. C.

 

38. - X. (Hte Garonne), 7 juin 1911.

 

Nous étions à quinze jours de la première Communion solennelle, lorsqu'une petite fille, Marie L., âgée de 11 ans, qui devait y prendre part, tomba subitement malade. C'était le 6 mai. Le médecin, appelé en toute hâte, pronostiqua une méningite aiguë et, m'ayant rencontré sur la route, m'avertit que si je voulais voir cette enfant, je devais me presser. Il ajouta : « C'est l'affaire de quelques jours. »

Immédiatement, je me rendis auprès de la jeune malade et je constatai avec douleur que le médecin n'avait rien exagéré : elle ne me reconnut ni ne m'entendit; seuls, ses yeux égarés et démesurément ouverts et des mouvements de tête désordonnés nous prouvaient qu'elle vivait encore.

Le lendemain, avant la messe, je retournai à la maison de la fillette et donnai à sa mère une relique de Sr Thérèse, avec recommandation de l'appliquer sur la poitrine de l'enfant au moment de l'Elévation. Je lui annonçai que je commencerais, le matin même, avec toutes les personnes présentes à l'église et les enfants de la première Communion, une neuvaine pour obtenir de la sainte Vierge par l'intercession de Sr Thérèse la guérison de notre chère petite malade.

Dès cette heure-là, un mieux sensible se manifesta et, le 21 mai, Marie L. était à sa place, parmi les premières Communiantes, faisant l'étonnement et l'admiration de toute la paroisse.

Tout à l'heure, la voyant s'amuser avec ses amies, je lui demandai si elle n'éprouvait point de fatigue; elle m'a répondu qu'elle n'en ressentait aucune.

Il y a eu un mois hier qu'elle est tombée malade. C'est une enfant sage et pieuse: que Sr Thérèse la protège toujours !   

Abbé B., curé.

 

39. Lisieux, 9 juin 1911.

 

Je certifie que ma petite fille a été guérie au commencement d'août 1910, par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Cette enfant était couverte de bobos et de croûtes depuis les pieds jusqu'à la tête; elle ne pouvait plus marcher; le médecin et le pharmacien ne comprenaient rien à ce mal étrange.

Un jour, une voisine me parla de Sr Thérèse et me proposa de lui faire une neuvaine, ce que j'acceptai en promettant d'aller, le neuvième jour, porter l'enfant sur la tombe de la chère petite sainte. Cette personne me donna un pétale de rose que je mis dans un petit sachet sur la poitrine de Marie, et, le lendemain, toutes les croûtes du visage étaient tombées. Je restai stupéfaite du changement qui s'était opéré en une seule nuit. De jour en jour le mal disparut, et le dernier jour de la neuvaine, ma petite Marie, que je devais porter au cimetière, y est montée elle-même sans aucune peine.

Depuis cette époque elle va très bien, et ne s'est jamais ressentie de la vilaine maladie de peau dont elle était atteinte.

Merci à Sr Thérèse !

Vve X.

 

40. - B. (Belgique), 15 mai 1911.

 

Un de mes voisins, M. X., boucher, avait acheté une vache charbonneuse qui est morte dans son étable la nuit après son arrivée. Il la dépeça aidé de son fils. Malheureusement il avait au doigt une crevasse par laquelle du sang de l'animal s'introduisit, et aujourd'hui l'analyse de sa chair vient de révéler qu'il avait lui-même ce charbon infectieux.

Deux médecins viennent de l'opérer, de lui brûler les chairs de l'index et d'une partie de la main. On craint que le charbon ne soit inoculé dans tout le sang, et alors ce serait la mort à bref délai.

Je lui ai donné une image et une relique de Sr Thérèse, et je lui ai conseillé de placer la relique dans les linges entourant sa main et de commencer une neuvaine avec sa femme.

Prions avec eux, et espérons que votre petite sainte obtiendra ce beau miracle dont toute une famille et toute la ville, alarmée par cet accident, lui auront une grande reconnaissance. M.

 

Le même, 21 mai 1911.

 

Notre boucher est en bonne voie de guérison. Ce matin il était à l'église, réservant sa première visite pour le bon Dieu. Hier il m'a chargé de vous demander de sa part une neuvaine de Messes en action de grâces, et l'envoi de quelques images afin qu'il puisse faire connaître et aimer celle qui lui a obtenu sa guérison d'une façon tout à fait extraordinaire.

En effet, après l'analyse de son mal  (le charbon le plus infectieux),

 

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alors que le cobaye à qui l'on avait inoculé de son sang était mort presque instantanément, les deux médecins qui le soignaient avaient décidé d'appeler un spécialiste pour voir s'il n'y aurait pas lieu de lui couper la main.

Notre boucher se mit à genoux avec sa femme et, dans sa foi naïve et confiante, s'écria : « Sr Thérèse, obtenez-moi la grâce qu'on ne trouve pas de spécialiste et qu'on ne coupe plus dans ma main. Soyez vous-même mon troisième médecin ; obtenez-moi ma guérison. J'ai confiance en vous ; si vous m'exaucez, je vous en aurai une éternelle reconnaissance. Chaque année, à cette époque, je ferai dire une Messe en votre honneur ! »

Et voilà que le spécialiste demandé par nos médecins de B. se trouve empêché de venir ! Le soir les docteurs constatent un mieux sensible : la plaie est plus belle, les souffrances diminuent. Le lendemain le mieux s'est accentué et continue... « Sr Thérèse a entendu mon appel désespéré, ne cesse de dire le blessé ; c'est elle qui a obtenu ma guérison ! »

Ses mortelles inquiétudes disparaissent : lui qui sait combien ce terrible charbon a vite conduit au tombeau, le voilà passant des plus déprimantes angoisses au calme et à la confiance les plus bienfaisants. Aussi n'a-t-il pas voulu se séparer un instant de la relique de votre petite sainte : il la porte nuit et jour dans les linges qui entourent sa main. A tous ceux qui lui demandent de ses nouvelles, il fait part de sa confiance en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

Lettre du boucher, 14 juin 1911.

 

J'ai tardé, ma Révérende Mère, à vous envoyer le certificat du docteur, parce que j'attendais d'être définitivement guéri.

Comme M. Meunier vous l'avait écrit, mon état était désespéré, il n'en guérit pas deux sur cent en pareil cas.

C'est grâce à la bonne petite Sr Thérèse que je suis guéri. Aussi, chaque année, à cette même époque, tant que Dieu me donnera ia vie, je vous enverrai les honoraires d'une Messe à dire en son honneur, en action de grâces d'un si grand bienfait.

D.

 

Suit le certificat d'un des médecins reconnaissant la maladie « très grave ». te pronostic « très sévère » et l'état actuel de guérison.

 

41. - X. (Gard), 27 juin 1911

 

Ma Révérende Mère, je tiens à vous faire connaître le miracle extraordinaire que nous venons d'obtenir par l'intercession de Sr Thérèse.

Le 23 juin, jour de la fête du Sacré Cœur, ma sœur a mis au monde un fils; le pauvre petit était asphyxié. Notre dévoué et savant docteur employa toutes les ressources de l'art pour le faire revenir à la vie. Après un quart d'heure environ d'efforts attentifs, il obtint quelques respirations saccadées ; puis, brusquement, elles s'arrêtèrent ; le cœur cessa de battre, le petit corps devint livide comme celui d'un petit

 

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cadavre. A ce moment le docteur, désespérant du résultat, ne fit plus rien.

Maman accourut alors prés de moi et me dit avec douleur : « Ta sœur vient de mettre au monde un fils qui est superbe, mais c'est affreux, il est mort ! » Aussitôt je me jetai à genoux et priai avec grande confiance ma petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus de rendre la vie à mon cher petit neveu.

Après plusieurs minutes d'indicibles angoisses, tout à coup l'enfant reprit sa respiration et se mit à crier. Vous pouvez penser, ma Révérende Mère, quelle fut notre stupéfaction, et aussi combien fut grande notre reconnaissance envers la chère petite sainte !...

La Sœur garde-malade, déjà d'un certain âge et qui a assisté à la naissance de plus de deux cents enfants, est émerveillée de cette résurrection et elle vous supplie de lui envoyer des reliques pour les appliquer sur les malades ; elle veut publier partout les prodiges de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Ma sœur portait une de ces précieuses reliques au moment du miracle.

Je vous envoie, ma Révérende Mère, le certificat du docteur, suivi de la signature de Monsieur l'Archiprêtre pour affirmer l'authenticité de la pièce.

Mlle d'X.

 

Suivent la signature de la jeune mère et de la grand'mère, et le certificat médical détaillé.

 

42. - X.  (France), juillet 1911.

 

Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ne refuse pas sa douce protection aux efforts quelquefois si périlleux tentés par la science.

C'est un officier qui lui voue une éternelle reconnaissance parce qu'elle l’a préservé d'une mort certaine.

Cet officier aviateur se trouvait sur son appareil, déjà à une grande hauteur, quand tout à coup l’une de ses hélices vint à se briser. Le péril était imminent. Une des ailes de l'aréoplane pendait misérablement, et l’on devait s'attendre à voir l'appareil tomber à terre dans une chute rapide et mortelle pour le pauvre aviateur. Des spectateurs de l'accident s'écriaient devant ce danger : « Il va se tuer ! » Mais l’officier, qui portait sur lui une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jesus, invoque la Servante de Dieu et l'appelle à son secours ; en même temps il tente un dernier effort et, de tout son corps, il essaie de faire contre-poids sur l'hélice brisée.

            Au grand étonnement de tous, l'aréoplane descend doucement dans les airs pour atterrir bientôt. Le terrible accident, si justement redouté, venait d'être évité grâce à la protection de la petite sainte de Lisieux.

X.

 

Un autre aviateur, désirant s'assurer la protection de la Servante de Dieu, a fait tirer une grande héliogravure sur satin la représenfant et a fixé ce portrait sur l’une des ailes de son appareil.

 

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43. - X. (Mayenne), 9 juillet 1911.

 

Je souffrais beaucoup d'une irritation de la langue qui me gênait pour faire la classe ; il s'était même produit sur le côté de la langue un mal qui menaçait de s'étendre. Plusieurs sortes de gargarismes ne produisirent aucun soulagement. Je me désolais, lorsqu'il me vint à la pensée de faire bouillir de l'eau et d'y délayer de la terre prise près du cercueil de la servante de Dieu, Thérèse de l'Enfant-Jésus, au moment de l'exhumation du 6 septembre dernier. J'employai chaque matin ce gargarisme d'un nouveau genre, après avoir fait une prière à Sr Thérèse et lui avoir promis de vous écrire ma guérison si elle voulait bien me l'obtenir.

Le troisième jour de ce traitement peu ordinaire, tout avait disparu, j'étais guérie. C'était vers la mi-juin, et depuis ce moment je ne fais plus usage d'aucun remède ni gargarisme, ce dont je ne pouvais me dispenser depuis plus de deux ans.

Gloire à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus!

M. C.

 

44. - La Pouverine près Cuers (Var), 10 juillet 1911.

 

A la suite de tant d'heureuses âmes qui. chaque jour, vous écrivent les merveilles opérées par votre glorieuse Carmélite. Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus, je viens vous dire à mon tour la merveilleuse conversion qu'elle a obtenue ici au cours de Tannée dernière :

Au mois de juin 1910, en ce sanatorium de la Pouverine, se trouvait avec moi un jeune homme de vingt-huit ans, phtisique au dernier degré, dont le caractère difficile et l'irréligion sectaire étaient une lourde croix pour les religieuses de l'établissement. Venant alors de lire avec beaucoup d'édification l'admirable Vie de votre petite reine et ayant grande confiance en son intercession, je m'adressai à elle pour obtenir, à jour fixé (8 septembre), la conversion de ce malheureux pécheur. Mon espérance ne fut pas déçue. Cette conversion qui semblait devoir être si difficile s'opéra comme par enchantement, et le 8 septembre, après avoir vécu plus de treize ans éloigné de toute pratique religieuse, le pauvre jeune homme recevait la sainte communion dans les sentiments de 1h plus vive piété.

Quelques jours avaient suffi pour effectuer dans cette âme un changement complet, une véritable transformation. L’Imitation de Jésus-Christ, le Catéchisme, le saint Evangile surtout étaient ses seuls livres aimés, et il fit brûler sans délai les quelques brochures qu'il possédait et qui lui inspiraient alors un véritable dégoût. Dans les moments les plus douloureux nous l'entendions s'écrier avec un accent qu'on voudrait pouvoir rendre : « Jésus ! oui, c'est bien vrai, Jésus m'a tout remis, et sans que j'aie rien fait pour le mériter. Oh ! que je l'aime et que je voudrais pouvoir dire tout ce que je ressens en pensant à son amour miséricordieux pour moi. » Parfois il prenait le crucifix, le pressait, le baisait avec tendresse, et avec des larmes dans les veux et dans la voix

 

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il lui disait : « Pauvre Jésus ! que vous avez soutien ! et vous étiez innocent !... Moi, je suis le plus grand coupable et j'ose parfois me plaindre... Mon Dieu, ayez pitié de ma faiblesse, et que je reste l'enfant de votre amour ! » Enfin, la dernière journée de cet enfant prodigue n'a été qu'une continuelle prière, et il mourut en murmurant le nom de Jésus ! Plus d'un séraphin embrasé a dû envier les transports divins dont brûlait le mourant et qui ravissaient le prêtre et son entourage. Cette mort a augmenté ici dans tous les cœurs la confiance en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ! Heureux le monastère qui a possédé un tel ange !

 

Auguste v.

 

45. - Evian-les-Bains (Haute-Savoie), 13 juillet 1911.

 

Je suis chargée par Mme X., d'Evian, de vous relater la guérison vraiment merveilleuse de son petit garçon.

Probablement à la suite d'une entorse passée inaperçue, il lui est venu, au-dessus de la cheville, un kyste synovial de la grosseur d'une noix. Au dire des médecins, ce kyste ne devait que grossir, et l'opération devenait nécessaire. Pour des raisons majeures, elle a dû être plusieurs fois ajournée, et c'est à ce moment que Mme X. lut la Vie de Sr Thérèse et que je lui donnai une de ses reliques. Avec une entière confiance, la neuvaine fut commencée et la laine d'oreiller d'infirmerie de Sr Thérèse appliquée plusieurs fois par jour sur le mal.

O merveille, chaque jour le kyste disparaissait et, le 9ème, il ne restait qu'un point insignifiant. Une seconde neuvaine fut faite, avec autant de succès. On ne voit à présent, sur le pied de l'enfant, que la trace du kyste miraculeusement disparu.

Vous dire la joie et la reconnaissance de cette heureuse et bonne mère de famille n'est pas possible !

 

X.

 

46. Hôtel de l'Ermitage, Les Voirons (Haute-Savoie), 1er août 1911.

 

Je viens nous faire part d'un miracle de la chère petite Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Ce matin, à une heure et demie, un incendie a éclaté dans une dépendance de l'hôtel où j'habite pour l’été. En un clin d'oeil, le bâtiment, couvert en bois, a été la proie des flammes.

Ce petit chalet était à deux ou trois mètres seulement du chalet-hôtel où je demeure ; ce dernier est entouré d'un balcon en bois. La toiture commençait à brûler et on n'avait pour l'éteindre que quelques brocs d'eau. Un sapin avait pris feu aussi et allait infailliblement incendier la forêt (la sécheresse exceptionnelle de cet été rendait la situation particulièrement terrible).

C'est alors que j'ai fait jeter dans le foyer une image de Sr Thérèse, celle qui porte une parcelle de son vêtement. Aussitôt, le sapin s'est éteint de lui-même et les flammèches qui pleuvaient sur le chalet-hôtel,

 

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cessant de tomber, se sont élevées en haut et ont formé un dôme au-dessus de la toiture.

Ainsi le danger affreux dans lequel nous étions a-t-il été écarté. De l'avis de tous les hôtes (une quarantaine de personnes), c'est un vrai miracle. Plusieurs de ceux qui ignoraient notre recours à Sr Thérèse ont de suite proclamé la bonté de la Providence.

Pour moi, dès que l'image a été jetée dans le brasier, je n'ai pas eu le moindre doute sur l'intervention puissante de l'Ange de Lisieux, j'étais sûre qu'elle allait nous secourir.

C. G.

 

La lettre d'un second témoin oculaire confirme le récit qui précède.

 

47. A. (Belgique), 6 août 1911.

 

Ma femme souffrait, depuis 5 ans environ, d'un mal à la main que les médecins ne pouvaient guérir et qui présentait les caractères de l'eczéma. Parfois la main était toute crevassée et lui taisait bien mal. De nombreux remèdes lurent employés, mais tous inutilement. Certains travaux étaient devenus impossibles, les médecins interdisant le contact de l'eau.

Nous avions perdu tout espoir de guérison, lorsqu'à l'Abbaye de X. (où j'ai une sœur et une tante Bénédictines) on nous donna une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Le lendemain, nous commençâmes une neuvaine et toutes les nuits la relique fut bandée sur la main malade. Le 9ème jour, à notre grande surprise, en enlevant le bandage, il sortit de la main une espèce de vapeur qui fut suivie d'une forte démangeaison, présage de guérison.

Nous commençâmes aussitôt une seconde neuvaine qui eut pour résultat une guérison complète.

Cette guérison était d'autant plus surprenante que, depuis que nous avions mis toute notre confiance en la petite Sr Thérèse, ma femme n'avait plus tenu compte ni des remèdes du médecin, ni de sa défense au sujet du contact de l'eau.

Nous promîmes une neuvaine d'action de grâces ; mais, par suite d'occupations plus nombreuses, la neuvaine resta dans l'oubli et le mal reparut. Cet incident nous rappela notre promesse : la neuvaine fut commencée de suite et, au cours des neuf jours. le mal disparut pour ne plus revenir.

Cela nous prouve combien au Ciel on aime la reconnaissance.

Voilà quatre mois que nous rendons grâce à notre chère bienfaitrice.

Suivent les noms de M. et Mme M X.. l’attestation de M. le Curé d'A.. témoin du mal incurable et de la guérison, avec le cachet de la paroisse, les signatures des deux religieuses bénédictines et le certificat médical.

 

48. - X. (Loiret), 7 août 1911.

 

(Après avoir fait le récit de la guérison de son frère atteint d'une angine de poitrine, guérison obtenue par la protection de Sr Thérèse, Mme D. continue) :

 

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             Il me reste à vous dire, ma Révérende Mère, comment votre petite sainte aimée, après avoir sauvé le frère, — le mot ne me paraît pas trop fort — sauva la sœur.

Le 6 mars, devant quitter Paris, j'allai chez un de mes parents pour lui faire mes adieux. Au moment de prendre congé, sortie sur le palier, j'obligeai ce parent, qui était malade, à rentrer chez lui et je fermai un peu vivement la porte. Que pensais-je ? Je fis un ou deux pas à reculons, n'imaginant le palier beaucoup plus vaste, lorsque, me croyant encore éloignée de l'escalier, je mis le pied droit dans le vide. J'eus un éclair d'angoisse indescriptible ! C'était la mort, la tête la première en bas !

Mais, à peine cette pensée m'avait-elle traversé l'esprit que je me sentis saisie comme à bras-le-corps et, brusquement, retournée sur moi-même, ce qui me fit tomber le long du mur, à genoux sur les premières marches. Je me relevai toute tremblante.

Je ne puis rendre l'impression que me causa la façon dont je fus saisie, bien invisiblement sans doute, mais si réellement cependant ! J'eus en même temps la certitude que c'était ma chère petite sainte (dont je porte sans cesse sur moi la relique) qui m'avait ainsi saisie avec une sorte de brusquerie affectueuse. Le fait est qu'il n'y avait pas à balancer, puisque mon pied était déjà dans le vide !

Personne, dans la maison, ne s'aperçut de ce qui s'était passé. Je rentrai chez mon frère l'âme remplie d'une indicible émotion et d'une profonde gratitude. A. D.

 

49. - Paris, 12 août 1911.

 

Très malade du foie depuis un an, j'avais consulté inutilement un grand nombre de docteurs ; mes crises étaient fréquentes et toujours plus douloureuses ; rien à la fin n'arrivait plus à les calmer. J'étais, le mois dernier, dans un état de complet découragement ; on parlait de m'opérer, comme étant la seule délivrance possible, mais pleine de risques.

C'est en ce moment que ma sœur, en relation avec une Carmélite qui lui avait parlé de Sr Thérèse, me conseilla de commencer avec elle une neuvaine, ce que je fis bien ardemment.

Cependant, les douleurs reviennent plus fortes. Je suis toujours terriblement jaune et faible de n'avoir pris aucune nourriture depuis si longtemps. Mais, malgré mes souffrances, j'ai grande confiance en ma sainte chérie que j'invoque, et j'écoute à peine les conseils du docteur. Enfin, le jeudi, 8e jour de la neuvaine, je me lève, subitement mieux ; si l'on ne m'en avait empêchée, je me serais habillée et aurais pu sortir, tant je me sentais forte.

Oh ! cette sensation de délivrance du mal ! et surtout l’impression très nette d'une influence surnaturelle, je ne l'oublierai jamais !

Le jour suivant, au grand étonnement de tous, j'étais gaie, absolument guérie, transformée du jour au lendemain.

Depuis ce moment, fin juin, je me suis admirablement bien portée, sans aucune médication, me senfant comme débarrassée d'un poids qu'une main mystérieuse m'a enlevé.

 

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Je garde à ma chère bienfaitrice un culte de reconnaissance. Moi qui avais oublié la prière, je me remets à aimer Dieu ; Sr Thérèse a fait renaître ma foi.

H.

50. - Monastère des Clarisses, X. (Belgique), 20 août 1911.

 

Il y a eu trois ans à Pâques que notre chère Sœur Françoise a commencé à ressentir des douleurs dans le dos, et le 4 octobre suivant, le docteur lui a fait des pointes de feu pour la première fois. Depuis lors, quand les plaies étaient guéries, on recommençait d'autres pointes de feu ; aussi cette pauvre Sœur a-t-elle le dos entièrement couvert de brûlures. Elle souffrait donc de très grandes douleurs dans le dos, et chaque fois qu'elle tirait l'aiguille (elle cousait toujours), c'était une nouvelle souffrance ; mais elle avait demandé au bon Dieu de lui conserver une bonne mine afin que sa souffrance ne fût connue que de lui seul. Elle fut pleinement exaucée.

La maladie augmentait toujours, et le docteur nous avait dit que Sœur Françoise avait la tuberculose dans les vertèbres et qu'elle ne guérirait pas. — Depuis huit mois, elle ne pouvait plus marcher; chaque jour, le prêtre allait lui porter la sainte Communion à l'infirmerie; nous iui avions fait faire une petite voiture afin de pouvoir la conduire à l'église, au parloir, à la cour, etc. Notre malade était heureuse de souffrir pour les pécheurs et ne pensait pas à demander sa guérison; elle ne désirait qu'une chose : conserver l'usage de ses mains afin de pouvoir continuer à rendre service à la communauté.

Comme on parle beaucoup des grâces nombreuses obtenues par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, notre Rde Mère Abbesse conseilla à Sœur Françoise de faire une neuvaine à la petite sainte pour lui demander sa guérison. Notre Sœur se soumit simplement au désir de sa Supérieure et commença sa neuvaine à Sr Thérèse. Elle avait dit ceci : « Si je ne suis pas exaucée après ma première neuvaine, je ne me découragerai pas, je continuerai les neuvaines jusqu'au 30 septembre, jour anniversaire de la mort de la Servante de Dieu, et j'ai confiance que, ce jour-là, je serai guérie. »

La première et la seconde neuvaine n'amenèrent aucun résultat. Entre temps, S' Françoise, aidée de son infirmière, essayait de se lever, mais elle devait toujours constater la même impuissance. Sans se décourager, elle disait : « C'est que ce n'est pas encore le moment du bon Dieu. »

Le 1er jour de la troisième neuvaine, vers 7 heures du soir, l'infirmière, après avoir soigné et couché sa malade, était sortie quelques instants; Sœur Françoise entendit alors une voix intérieure qui lui dit : « Levez-vous. » Elle répondit : « Et si je tombe, qui me relèvera ? » Mais elle se reprocha immédiatement ce manque de confiance et dit : « Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, si c'est vous qui m'avez parlé, je vous demande pardon de n'avoir pas obéi tout de suite, maintenant aidez-moi à me lever. » Elle sortit de son lit et fit quelques pas dans l'infirmerie. Puis, appelant son infirmière : « Soeur Madeleine, venez voir comme je fais des progrès! » L'infirmière accourut et ne put en croire ses yeux; dans sa

 

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surprise mêlée de frayeur, elle suivait sa malade, marchant derrière elle les bras ouverts, prête à lui porter secours si elle venait à tomber.

            Sœur Françoise, qui avait le dos si sensible, qui ne savait comment se coucher, qui ne pouvait supporter sur le dos la plus légère couverture, ne ressent plus maintenant aucune douleur.

Dès le lendemain de sa guérison, elle alla à la messe, et depuis, elle suit tous les exercices de la Communauté.

Sr X.

 

La guérison s’est parfaitement maintenue jusqu'à ce jour ; le médecin qui l'a reconnue verbalement a promis une attestation écrite.

 

51. T. (Mayenne), 22 août 1911.

 

En février dernier, Marthe B., âgée de 15 ans, tomba gravement malade. Plus d'appétit, fièvre excessive, nuits agitées. Le mal fit de rapides progrès, et au bout de trois semaines, la jeune fille était devenue d'une maigreur effrayante. Seul, le ventre prenait des proportions extraordinaires. La malade était complètement alitée. Le docteur se prononça alors pour une péritonite tuberculeuse.

A ce moment, nous allâmes visiter la pauvre petite. Mais avant de quitter l'école, mes yeux tombèrent sur la brochure « Appel aux petites Ames », et tout de suite l'idée me vint que Sr Thérèse pourrait bien opérer cette guérison ; pleine de confiance, je portai le petit livre à la malade que je trouvai méconnaissable. Les parents étaient affolés, car le médecin, voyant l'inutilité de son traitement, avait parlé d'une opération.

C'est alors que nous commençâmes une neuvaine à la petite sainte (11 mai). Hélas! durant ces neuf jours, le mal ne fit qu'augmenter. La mère, femme de foi très vive, dit à sa fille : « Nous ne sommes pas exaucées parce que nous prions mal. Recommençons une autre neuvaine, et je ferai dire une messe en l'honneur de Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus. » Cette messe fut dite par M. le Curé au cours de la seconde neuvaine, le 27 mai.

« A partir de la promesse de cette messe, dit la mère, l'état de ma fille fut de moins en moins satisfaisant, comme si la Servante de Dieu voulait mettre ma confiance à l'épreuve ; mais j'ai toujours espéré, même lorsque le médecin me laissait voir clairement qu'il jugeait mon enfant perdue. »

Le vendredi 26 au soir, Marthe fut prise d'un tremblement qui dura plus d'une heure. La fièvre avait augmenté, et la nuit fut si mauvaise que la pauvre petite n'eut pas un instant de repos. Malgré cela, Mme B. quitta sa fille, le samedi matin 27. pour assister à la messe qu'elle avait promise à Sr Thérèse. A son retour, elle la trouva dormant d'un paisible sommeil.

Quelques instants après, la malade qui, depuis longtemps, ne pouvait plus supporter la plus légère nourriture, — même, en ces derniers jours, le lait et le bouillon — voulut manger, comme tout le personnel de la ferme, une soupe au lard qui ne lui fit aucun mal. A partir de ce moment, le mal cessa comme par enchantement, l'enflure disparut et les

 

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forces revinrent à vue d'œil. Dans la semaine qui suivit, Marthe augmenta de deux kilos, et le docteur fut stupéfait de cette rapide guérison.

La jeune fille s'est maintenue en bonne santé, et aujourd'hui elle vaque aux soins du ménage avec un entrain inaccoutumé. Le souvenir de sa céleste bienfaitrice ne la quitte guère, et nous espérons fermement que Sr Thérèse lui continuera sa protection.

Tous ceux qui l'ont approchée durant sa maladie sont unanimes à reconnaître l'intervention de la Servante de Dieu.

 

Suivent les signatures de la jeune fille, de ses parents, de 6 témoins et de M. le Curé de T.. avec le cachet de la paroisse.

 

52. - Tours, le 27 août 1911.

 

Le 13 juillet dernier, alors que je séjournais à Finhaut (Suisse, Valais), je fus pris, à la suite d'une indisposition d'estomac, d'une forte crise d'étouffements que je croyais due à l'asthme dont je suis atteint depuis l'âge de cinq ans.

Vers les 3 heures du soir de ce même jour, alors que ma crise semblait à peu prés passée, j'eus une nouvelle et terrible suffocation : mon thorax sembla s'immobiliser et mon cœur cesser de battre: je devins violet en deux minutes. On me fît alors, pour me calmer, plusieurs piqûres de morphine. A la suite de ces piqûres, je tombai dans le coma le plus complet Le bon et dévoué Curé de l'endroit, qu'on avait prévenu, jugeant par lui-même et d'après le diagnostic du docteur de la gravité de ma situation, me donna l'absolution, l'Extrême-Onction et récita les prières des agonisants. Tout effort étant inutile, je restai sans intervention médicale pendant le reste du coma, c'est-à-dire pendant plus de 2 heures.

            Le médecin trouvait mon cas mortel. « Attendez encore une heure, disait-il, et vous n'aurez qu'un seul télégramme à envoyer à ses parents : Votre fils décédé. »

Voici l'état affreux où je me trouvais : la saignée pratiquée à mon bras-gauche n'avait produit aucun écoulement de sang; la partie de mon corps comprise entre la tête et la région cardiaque était froide; seule la partie inférieure décelait encore une certaine tiédeur, en partie due. je le crois, au bain bouillant dans lequel on me maintenait les jambes; mon cœur battait faiblement pendant un quart d'heure, puis se ralentissait, et ses battements restaient pour ainsi dire nuls pendant un autre quart d'heure : mes veux, entièrement vitreux, se couvraient d'un voile violacé; les sinapismes ne prenaient plus. Resté assis dans mon fauteuil, j'étais raide comme une barre de fer; je n'esquissais pas le plus petit mouvement, même fébrile, et je râlais. Bref, c'étaient les signes caractéristiques de l'agonie. Il était environ 6 heures et demie. On me posa alors l'image de Sr Thérèse sur le visage, promettant en mon nom. si l'image me réveillait, de relater le fait au Carmel de Lisieux. Un instant après, sans donner le moindre signe précurseur du réveil, je sors subitement du coma en faisant un grand signe de croix, recouvrant aussitôt le mouvement, la parole, la connaissance, la sensibilité. Seule la vue restait un peu embrouillée, mais cela ne dura qu'un moment.

 

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On m'annonçait une convalescence d'au moins quinze jours ; or, après six jours seulement, je me trouvais en état de reprendre ma nourriture et mes promenades habituelles.

Permettez-moi, ma Révérende Mère, de vous exprimer le désir immense que j'ai de posséder un souvenir de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ; il serait pour moi et les miens, j'en suis certain, une sauvegarde contre tous les maux du corps et de lame. Georges Gibert.

 

Suivent l'attestation de M. le Curé de Finhaut qui administra M. Gibert. et les signatures des personnes qui l'ont soigné

 

53.

 

J'ai une très grande dévotion à mon Ange gardien, et, depuis quarante ans, ie l'honore par de fréquentes pratiques; j'ai en particulier l'habitude, lorsque je franchis une porte ou un passage étroit, de le prier dépasser devant moi.

Ayant appris à connaître et à aimer Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je fus charmé de sa doctrine et m'efforçai de la faire mienne. Un désir ardent me vint alors de savoir si j'étais bien dans sa voie, si le bon Dieu était content de moi et je lui demandai de m'en donner un signe : ce signe, ce serait de me faire voir mon Ange gardien que j'aime si tendrement.

Or, un matin d'avril ou mai dernier, me réveillant vers l'aurore, je vis debout au pied de mon lit un être mystérieux, d'une beauté surhumaine: il était très grand, et plus encore majestueux. Il avait des ailes comme on en attribue aux Anges et me regardait d'un air céleste: il était tout resplendissant d'une lumière argentée.

En même temps, je sentis prés de lui la présence de Sr Thérèse, et j'aperçus même comme le bord de sa robe, illuminé des mêmes feux argentés. Je la devinais souriante, mais elle s'effaçait pour attirer mes regards sur mon bon Ange qu'elle me présentait. Près d'elle aussi, j'aperçus deux petits pieds d'enfant venant vers moi, puis retournant vers elle, et je crus comprendre que cette vision était allégorique et lignifiait la puissance de votre petite sainte sur l'Enfant-Jésus, dont elle semblait faire ce qu'elle voulait.

Mon bon Ange ne me dit rien, mais je pus le contempler à mon aise, car l'apparition dura assez longtemps.

Je me gardai bien d'en rien dire à personne; mais dans le courant de juin, je lus le miracle des apparitions de Gallipoli, et, y découvrant la « lumière d'argent transparent ». je reconnus tout de suite la lumière de Sr Thérèse que j'avais vue moi-même et pris la résolution d'imiter la Rde Mère Carmela en vous confiant la grâce dont j'ai été l'objet.

Ma Révérende Mère, il me semble pouvoir vous dire que vous pouvez croire à ma confidence. Je ne suis pas un visionnaire, et je suis même très peu crédule en ces sortes de choses. C'est la première fois de ma vie, d'ailleurs, que j'ai à signaler une grâce de cette nature. J'ai pourtant 65 ans...

 

Ce récit a été fait au Carmel de Lisieux. le 28 août 1911, par M. l'abbé X.... chanoine honoraire, directeur de l'Ecole secondaire de X... (France).

 

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54. Dublin (Irlande). 29 août 1911.

 

Une jeune Irlandaise, Françoise Murphy, fut, à l'âge de 7 ans, atteinte d'un mal de jambe très grave. Le docteur fut appelé et déclara ne pouvoir rien faire pour elle, car le mal était la tuberculose. L'enfant fut alors transportée à l'hôpital où elle subit une opération très sérieuse : cependant, le chirurgien, homme très savant et très habile, assurait que le mieux apporté par l'opération ne durerait pas toujours. Il avait raison, car, deux ans après, le mal reparut plus grave que jamais : quand une plaie se fermait, l'autre s'ouvrait, et il y avait un continuel épanchement de pus. Françoise subit alors deux nouvelles opérations, l'os fut gratté, et finalement on enleva une partie de la chair vive. Puis, l'enfant ne guérissant pas, les médecins demandèrent à la mère de leur laisser faire l'amputation de la jambe. La mère s'y étant refusée, les médecins abandonnèrent la petite malade, la considérant comme incurable.

Françoise rentra alors dans sa famille. A l'âge de 11 ans, elle fut transportée à nouveau dans un hôpital, l'hôpital catholique des enfants, à Dublin. Là, elle subit une autre opération : une partie de l'os et un peu de chair vive furent enlevés, et après quelque temps, elle fut ramenée à la maison ; la jambe avait raccourci et n'atteignait plus que le mollet de l'autre jambe. La pauvre enfant était obligée de se servir de béquilles. Il y avait au milieu du genou un trou que l'on devait tamponner avec de la ouate qu'il fallait changer tous les jours, afin d'y appliquer un nouveau pansement.

Il y a un mois environ, on fit une neuvaine à la « Petite Fleur » pour obtenir la guérison de la pauvre infirme qui a maintenant 19 ans. Or, depuis la neuvaine, non seulement la plaie profonde du genou a disparu, non seulement la jambe est parfaitement guérie, mais encore elle a allongé jusqu'à la cheville de l'autre pied.

Gloire à la « Petite Fleur » de Jésus !

 

X.