Pluie de Roses

 

II

 

Je  veux passer mon ciel à faire du
bien sur la terre.
Après ma mort je ferai tomber
une pluie de roses.

(Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus.)

 

1. - Carmel de Marrickville-Sydney (Australie), janvier 1911.

 

Ayant su, par le livre des miracles de la chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, que l'eau, dans laquelle quelques pétales de roses provenant de sa tombe avaient trempé, opérait des prodiges, nous avons eu la pensée de faire tremper quelques cheveux de la « Petite Reine » dans de l'eau qu'ensuite nous avons donnée à quelques personnes malades qui en ont fait usage avec foi, et quelques-unes avec grande consolation.

Il y a plusieurs semaines, une pauvre femme à qui nous en avions donné était désolée de voir son petit enfant couvert, dans le dos, d'une quantité de boutons remplis de pus, avec une forte démangeaison ; elle lava le dos de l'enfant avec cette eau : le lendemain matin, tout avait disparu.

 

2.

 

Une autre mère était fort affligée : sa petite fille qui, jusque-là, avait joui d'une très bonne santé, fut tout à coup prise d'une sorte de raideur dans le pied droit, comme s'il eût été paralysé : la jambe était flexible, mais le pied semblait avoir perdu tout sentiment et tout mouvement. L'enfant n'en soutirait pas. mais elle ne pouvait plus du tout se tenir sur ce pied. Le docteur avait dit à la mère qu'il faudrait au moins un an pour guérir l'enfant, si toutefois il y avait chance de guérison.

Il y avait une huitaine de jours que cet état de choses durait, lorsqu'au cette même eau on fit le signe de la croix sur le pied de la petite fille. Immédiatement, elle commença à le remuer : les petits doigts du pied malade s'agitèrent alors exactement comme ceux du pied resté sain. L'enfant était guérie et elle va parfaitement depuis.

 

Sr X, prieure.

 

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3. X. (Sarthe). 4 janvier 1911.

 

Monsieur X, âgé de 74 ans, atteint d'une crise d'eczéma très aigüe, voyant que les remèdes du médecin ne lui donnaient aucun soulagement, se décida à faire une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Après quelques hésitations, il laisse tous les remèdes de côté. « Mais, se dit-il, pour obtenir une grâce des saints, m'est avis qu'il faut être- soi-même en état de grâce. » — Il était bien un peu soucieux, car il y avait 40 ans qu'il n'avait pas fait ses Pâques. — Il commence sa neuvaine, fait venir M. le Curé, se confesse, le lendemain matin va communier... et l'eczéma disparaît.

« Voyez comme les saints font bien mieux les choses que les médecins, me disait-il ces derniers jours ; jamais je n'ai eu la peau aussi belle, les yeux ne me font plus mal ; et moi qui ne pouvais prendre une goutte de vin blanc, j'en ai pris, et je n'en ai ressenti aucun malaise. »

Mais sa joie la plus grande, c'est d'être revenu dans le bon chemin. « O Monsieur l'Abbé, me disait-il, que c'est bon de recevoir les Sacrements, quelle bonne journée ! A partir d'aujourd'hui, je veux être toujours fidèle... »

Sr Thérèse lui a accordé la guérison du corps et celle de l'âme.

 

Abbé X., curé.

 

4. X. (Aube), janvier 1911.

 

Je soussigné, docteur en médecine à X. (Aube), certifie avoir donné nies soins à Mr X. pour une grippe à forme hépatique grave et prolongée. Au cours de cette grippe, un ictère grave est apparu, suivi d'hémorragies profuses par la peau, la bouche, le rectum, la vessie, les conjonctives, etc.. Au moment de ces hémorragies, l'état du malade était si précaire que ni moi ni mes confrères ne conservions le moindre espoir de guérison.

A ce moment (je ne puis préciser la date) est apparu brusquement un mieux qui s'est maintenu contre toute attente. Le mieux s'accentuait depuis une huitaine quand j'ai observé au mur, à la tête du malade, une vignette représenfant Sr Thérèse. Mme  X. me dit avoir placé cette même vignette pendant H à 10 jours sous le matelas avant de la placer au mur.

 

Docteur X.

 

X. (Aube), 17 janvier 1911.

 

Je vous envoie le certificat du médecin en vous faisant remarquer, ma Révérende Mère, que notre bon docteur est protestant.

Le jour où l'on me remit la relique de Sr Thérèse, le docteur n'espérait pas que le malade irait jusqu'au soir. Ceci se passait vers la mi-novembre 1910. Je suis allée aussitôt trouver la jeune femme en l'invitant à avoir la plus grande confiance dans l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ; je l'ai engagée à placer l'image-relique, après l'avoir fait baiser par son mari, entre les deux matelas afin d'être sûre qu'eus .ne serait dérangée par personne.

 

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A partir de ce moment a commencé le mieux remarquable dont parle M. le Docteur X.

Vous jugerez comme nous, ma Révérende Mère, que cette guérison est un miracle.

X.

 

5. X. (Irlande),  janvier 1911.

 

La « Petite Fleur » nous a sauvés d'un horrible naufrage.

Notre embarcation, contenant 25 personnes, se trouvait prise par là tempête dans un endroit semé d'écueils.

Par une mer aussi démontée, la situation aurait été déjà critique en plein jour : il n'y a, pour arriver au port, qu'un étroit chenal au milieu des récifs. Or, c'était la nuit noire, le bateau avait perdu le chenal et se laissait emporter à l'aventure. A chaque secousse nous nous attendions à être broyés sur les rochers ; le péril était certain.

Alors je me tournai avec une confiance ardente vers la « Petite Fleur» et, soudain, après de longues angoisses, sans que la terrible situation ait changé, l'embarcation se trouvait miraculeusement au port.

X.

 

6. X. (Belgique), 20 janvier 1911.

 

Au faubourg de X *** à X. un enfant de quatre ans avait avalé une épingle longue et pointue. Inquiétudes mortelles des parents pendant trois jours !

Une voisine, femme d'un officier supérieur de l'armée belge, propose de prier Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Refus, d'abord, des parents qui sont athées. Cependant, vendredi matin 13 janvier, après trois jours d'angoisses, la mère promet au bon Dieu de vivre chrétiennement si l'enfant guérit, et récite la prière pour demander la béatification de Sr Thérèse, prière qui lui avait été apportée par Mme X. Cinq minutes après, exactement, l’enfant rendait l'épingle...

La mère a tenu sa promesse, et dimanche dernier, 15 janvier, elle assistait à la Messe. La grâce si extraordinaire obtenue à son enfant a fait aussi une impression profonde sur d'autres membres de sa famille et ramené la conviction religieuse dans de pauvres âmes ébranlées.

 

X., prêtre-chanoine.

 

 

7. Couvent de N.-D. de la Merci, Trim C° Meath (Irlande), 23 janvier 1911.

 

Je tiens à vous remercier, ma Révérende Mère, du plus profond du cœur pour la merveilleuse grâce que nous ont obtenue vos ferventes prières à Sr Thérèse.

La chère sœur malade que je vous recommandais, il y a un mois, atteinte d'un cancer et déclarée incurable par trois médecins, était perdue. Je demandai à votre petite sœur soit qu'elle guérisse, soit qu'elle

 

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meure doucement, car le docteur X..., éminent médecin, avait déclare qu'elle souffrirait d'une manière atroce.

Ce n'était pas la volonté du bon Dieu que notre chère sœur guérisse, elle ne le désirait pas non plus; mais, ô merveille, la maladie suivit son cours sans lui apporter de souffrances ; pourtant sa chair tombait en lambeaux, et laissait ses os à nu.

Je le répète, elle mourut sans souffrir de son horrible mal ; elle était au contraire remplie de sainte joie, de désir du Ciel. Cette joie dura jusqu'au dernier moment, elle répétait souvent qu'elle avait un avant-goût du Ciel et s'avouait incapable d'exprimer le fleuve de paix divine qui inondait son âme. Elle ne manqua pas un seul jour de recevoir la Sainte Communion, ce que nous regardons — vu son état — comme une seconde et extraordinaire faveur de votre Ange, qu'elle-même ne cessait d'invoquer.

Sr X., supérieure.

 

8.

 

Voici un nouveau tait qui s'est passé à Gallipoli, le 16 janvier 1911, à l'anniversaire de la première apparition de Sr Thérèse.

Mgr de Teil rapporte ainsi comment fut amené le miracle :

« Mgr Nicolas Giannattasio, évêque de Nardo, prés de Gallipoli, a beaucoup étudié la Vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et son intervention du 16 janvier 1910, dans ce Carmel du midi de l'Italie. Pour lui, la réponse de l'apparition : « Ma voie est sûre », — afin de tranquilliser la Mère Carmela préoccupée qu'elle ne s'égarât pas en se retirant — devait se prendre surtout au sens spirituel (1) de la voie de confiance et d'abandon à Dieu, si recommandée par la Servante de Dieu (2)-. Il avait toujours regretté que cette interprétation n'eût pas été dégagée et mise en évidence dans l'enquête canonique : ces paroles ainsi entendues indiqueraient un des buts principaux de cette manifestation merveilleuse et des interventions répétées qui la suivirent, en faveur du même monastère.

Sous l'empire de cette idée, et pour se concilier davantage, ainsi qu'à son diocèse, la protection de la pieuse carmélite de Lisieux, il résolut de célébrer l'anniversaire du 16 janvier 1910 (3). »

Mgr Giannattasio venait de recevoir une offrande dont il pouvait disposer à son gré.

Il prit un billet de 500 lires et le plaça dans une enveloppe avec sa carte de visite sur laquelle il avait écrit : « Ma voie est sûre, je ne me suis pas trompée. » Cette enveloppe restée ouverte fut enfermée dans une autre plus grande, de fort papier anglais doublé à l'intérieur. Mgr Giannattasio, après l'avoir soigneusement collée, y apposa un cachet

 

1 Le mot « voie », « suivre une voie », dit Mgr Giannattasio. s'emploie en italien au sens figuré et non au sens propre : il ne s'agissait pas certainement dans la réponse de la Servante de Dieu, de la facilité avec laquelle elle saurait trouver une issue pour sortir du monastère.

 

2 Sr Thérèse avait dit avant de mourir à ses novices : « Croyez à tout ce que je vous ai dit sur la confiance qu'on doit avoir en Dieu et à la manière que je vous ai enseignée d'aller à Lui uniquement par l'abandon et l'amour. Je reviendrai vous dire si je me suis trompée et si ma voie est sûre. Jusque là. suivez la fidèlement. »

 

3 « Articles pour la Cause de la Béatification, etc. »

 

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de cire à ses armes. Il la fit remettre ensuite à la Rde Mère Carmela avec la recommandation écrite et orale de déposer ladite enveloppe dans la fameuse cassette où Sr Thérèse avait mis ses 500 lires, de l'y laisser jusqu'au 16 janvier et de l'ouvrir ce jour-là.

Cela se passait dans les derniers jours de décembre.

Avant le 16 janvier, la Rde Mère Prieure ayant eu l'occasion d'ouvrir la cassette crut s'apercevoir que l'enveloppe avait un peu gonflé; sachant les prières que ses filles adressaient à Sr Thérèse pour en obtenir un secours d'argent, bien utile à la décoration de leur pauvre chapelle, elle pressentit un nouveau miracle et, quand le 16 arriva, elle se garda bien d'ouvrir seule l'enveloppe.

Monseigneur de Nardo se trouvait au Carmel pour célébrer le touchant anniversaire en commençant, ce jour-là, à prêcher les Exercices de la retraite à la communauté.

La Rde Mère Carmela se rendit donc au parloir avec l'enveloppe cachetée. Monseigneur de Nardo la pria de l'ouvrir, il la regardait faire à travers la grille. Lorsqu'elle en eut déchiré le bord supérieur, elle la lui passa et ce fut lui qui en retira le contenu.

Quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu'au billet de 300 lires se trouvaient joints quatre nouveaux billets de banque : deux de 100 lires et deux de 50, ce qui faisait un total de 300 lires. En les examinant, Mgr Giannattasio s'aperçut que l'un d'eux exhalait un parfum de roses.

Alors Sa Grandeur expliqua à la Rde Mère Carmela ce qu'il avait fait et le miracle qu'il constatait à ce moment.

Elle exprima sa conviction que, sans doute, c'était une réponse de Sr Thérèse à la prière de ses filles.

« Mgr Giannattasio lui dit qu'il voyait dans cette intervention extraordinaire, une seconde cause d'une plus haute portée : la Servante de Dieu lui paraissant vouloir confirmer par ce prodige le sens spirituel de la parole : « Ma voie est sûre... »

« Cette nouvelle manifestation de la protection de la Servante de Dieu, dans les circonstances données, ne pouvait point passer inaperçue (1).

« Une enquête aussi sévère que possible a été conduite par Mgr Muller, évêque de Gallipoli. Après avoir étudié les faits et la qualité éminente des témoins qui s'oppose à toute pensée de fraude, il constate avec reconnaissance, depuis une année, la protection de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Elle a procuré au Carmel de Gallipoli, placé sous la clôture papale, des ressources importantes dont on ignore la provenance ; elle l'a ainsi tiré de la détresse et de la misère où il était réduit; enfin, au témoignage des meilleurs juges, elle a porté toutes les religieuses vers une perfection plus grande et fait fleurir parmi elles la plus exacte observance. Ce sont des laits indéniables    »

 

1 Mgr Giannattasio est venu à Lisieux pour témoigner au Procès de Béatification en faveur de la « voie sûre » et au sujet de ce miracle.

 

2 « Articles, etc. », par Mgr de Teil.

 

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9.

 

Les Serviteurs de Dieu qui participent à sa Toute-Puissance et peuvent sans efforts remettre en cours les billets de banque et les pièces de monnaie anéantis ou perdus dans les naufrages, incendies, tremblements de terre et divers accidents, peuvent aussi les prendre quelquefois dans la bourse de complaisants amis.

Dans le courant d'octobre 1911, un saint évêque étranger, très dévot à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. désirait faire don à sa Cause d'une certaine somme en billets français. Comme il tardait à exécuter son projet, l'argent disparut. Mgr X***, après d'infructueuses recherches, pensa : « Sœur Thérèse me punit de ma négligence : elle est venue elle-même chercher ce que j'aurais dû lui envoyer plustôt... Mais, ajouta-t-il, il me reste encore un napoléon de 20 francs : voyons si ma céleste sœur viendra aussi me le prendre. » Il mit la pièce en lieu sur... et quelques jours plus tard elle disparaissait à son tour!

Il est une dame, fort riche et charitable plus encore, qui a prié Sr Thérèse de puiser à son gré dans sa bourse où elle-même met l'argent sans compter.

Le lecteur trouvera ci-après deux exemples touchants des secours pécuniaires apportés, d'une manière humainement inexplicable, à certains privilégiés de la Servante de Dieu.

 

I. - X. (Seine). 15 novembre 1911.

 

Une pauvre femme à qui je m'intéresse et que j'aime beaucoup se trouvait dans de grandes difficultés matérielles. Elle m'écrit désespérée que, pour la fin de la semaine, il lui fallait absolument 60 fr. et que personne ne voulait les lui prêter, malgré ses demandes suppliantes. En dépit de mon extrême désir de lui venir en aide, ni ma mère, ni moi ne pouvions la secourir. Que faire? Je me tourne avec une foi ardente vers Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et je lui dis : « O chère consolatrice des malheureux ! ayez pitié de cette infortune, envoyez-moi, je vous en conjure, cette somme de 60 fr. ; ce sera pour tous ceux qui vous prient une nouvelle preuve de votre puissante intercession auprès de Dieu. »

Je place ce même jour dans ma chambre une photographie de la Servante de Dieu en lui réitérant ma demande. Je descends un moment, puis je remonte dans ma chambre chercher sur mon petit bureau un livre pour aller faire ma visite au Saint Sacrement.

O ma Mère ! que vois-je ?... Sr Thérèse était descendue !... Entre son image et celle de Notre-Dame du Perpétuel Secours qui se trouvait auprès, de la sienne, j'aperçois trois pièces de 20 fr. !...

Vous devinez, ma Révérende Mère, mon émotion et ma profonde reconnaissance. J'avoue que j'ai été plus touchée de ce prodige que s'il avait été accompli pour moi. Il me fait comprendre combien le bon Dieu aime à nous voir secourir notre prochain, au moins par nos prières, quand nous n'avons pas d'autre moyen de l'assister.

 

X.

 

Suivent la signature du vicaire de l'endroit et le cachet de la paroisse.

 

II. - Dublin (Irlande), 12 janvier 1912

 

Ma Révérende Mère,

 

L'intéressante et surprenante circonstance que je vais vous raconter me servira d'excuse pour la liberté que je prends de vous écrire,

En novembre dernier je me trouvai dans un grand embarras. Mon petit garçon fut admis à la Première Communion et je n'avais pas d'argent pour lui payer des habits neufs. Nous n'avions dans la maison qu'une demi-couronne (2 fr. 50), dont l'emploi était prévu pour une autre chose nécessaire.

Peu de temps auparavant, j'avais entendu parler pour la première fois de la « Petite Fleur de Jésus » et des nombreux miracles qu'elle opère. Celui de l'argent trouvé dans une boite fermée à clef m'avait frappée et surprise, et, dans le cas présent, je désirais que la « petite Fleur » le renouvelât pour moi. Cette pensée me poursuivait; je l'exprimai à mon mari, me disant intérieurement : « Un souverain (25 fr.) suffirait. » Quoi qu'il en soit, pendant tous ces jours, j'étais obsédée par la plus vive impression que la « Petite Fleur » était près de moi, et je m'attendais presque à la rencontrer, surtout le soir. Je fis même part de cette impression à mon mari et à ma fille.

Le 22 novembre, au soir, premier jour de la retraite à la fin de laquelle devait avoir lieu la Première Communion, j'allai à notre secrétaire pour y prendre la demi-couronne. Le secrétaire était fermé à clef et j'avais cette clef dans ma poche. J'ouvris et au lieu de prendre directement la pièce, j'eus l'idée de tâter à côté... mes doigts rencontrèrent une autre pièce et je retirai un souverain !

Mon étonnement fut si grand que je ne pouvais me rendre a l'évidence et j'apportai la pièce à mon mari et à mon père — qui arrivait en ce moment — pour leur demander si mes yeux ne me trompaient pas.

Ce fait est pour nous humainement incompréhensible. La seule explication qu'on en pourrait donner serait que mon mari ou moi ayons mis de côté cette pièce et que nous l'ayons ensuite oubliée; mais ce raisonnement est inadmissible, étant donné notre pauvreté qui ne nous permet pas de mettre en réserve ou d'égarer une pareille somme sans nous en apercevoir.

Mme X.

 

J'affirme être certain de n'avoir pas déposé le souverain en question dans notre secrétaire.

M. X.

 

J'ai le plaisir de connaître M. et Mme  X. depuis un bon nombre d'années. Tous deux sont de fervents catholiques et, dans une chose de l'importance de celle qui est rapportée plus haut, leur témoignage peut être considéré comme absolument sérieux.

Révérend X.,

Vicaire de l'église de X.

Dublin (Irlande).

 

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10. - Carmel d'A (France).

 

Le 20 juillet 1910, écrivant à une sainte religieuse exilée en Belgique, j'avais, comme je le fais habituellement dans toutes mes lettres, parlé des prodiges opérés dans le monde entier par notre chère petite Sœur de Lisieux. Je citais le miracle des 300 fr. de Gallipoli qui devait faire sensation. Mais, avant oublié le nom de la ville d'Italie où cela s'était passé, je laissai en blanc cet endroit.

Le soir, après Complies, voulant achever ma lettre, je m'aperçus que, contrairement à mon intention, j'avais oublié de demander à la récréation, à l'une ou l'autre de nos sœurs, ce nom de Gallipoli dont je n'avais pu me souvenir dans la journée. Alors, recourant à ma petite Thérèse, le la priai de me le remémorer, et lui dis : « Ma petite Thérèse, rappelez-moi donc ce nom que je ne puis retrouver ! » Immédiatement, j'entendis résonner à mon oreille une voix douce comme celle d'un ange, et je compris parfaitement ce mot « Gallipoli »... « Oh ! m'exclamai-je tout bas, Thérèse qui est ici ! » En même temps, je la sentais près de moi. « Oui, répondit-elle... Nous avez bien raison d'agir ainsi, il faut me faire connaître partout... Je désire faire tant de bien ! » Je répliquai avec ma familiarité ordinaire : « O ma petite Thérèse, que vous avez changé depuis que vous êtes au Ciel ; sur la terre, vous ne vouliez qu'oubli et mépris ! » Elle me donna alors une lumière intérieure qui me fit comprendre que plus on s'abaisse, plus Dieu vous élève.

Je parlai encore à ma céleste visiteuse que je ne voyais pas, mais dont je sentais la présence. Après son départ, je restai l'âme inondée d'une joie qui n'était pas de la terre et le cœur débordant de reconnaissance pour la grâce que je venais de recevoir et qui me laisse un ineffaçable souvenir.

 

Sr X.

 

11.

 

Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus aimait à répéter qu'une de ses intentions, en entrant au Carmel, avait été d'intercéder pour les prêtres ; elle s'etforçait de les aider dans leurs œuvres par ses prières et ses sacrifices; et, depuis sa mort, elle ne cesse de leur témoigner un pieux intérêt. En voici une preuve dans son intervention du 16 janvier 1911, auprès du chanoine Rossignol, prêtre octogénaire, retiré à Saint-Martin-de-Beaupréau, diocèse d'Angers, dans une maison de retraite du clergé.

Pendant vingt-six ans, il avait occupé, avec une compétence très marquée, les chaires de dogme et de morale au grand séminaire de Luçon, et, après une vie d'œuvres et de zèle sacerdotal, il jouissait de toute la lucidité et de la force de son intelligence.

Malgré les rigueurs effrayantes exercées sur son faible corps, malgré ses prières et ses oraisons qui étaient sa seule occupation durant le jour et une grande partie de la nuit, il tremblait à la pensée des jugements de Dieu et il appréhendait ses derniers moments. Ces terreurs avaient hanté sa vie : ses directeurs de conscience l'ont révélé après sa mort ; pour lui, il les dissimulait à son entourage, et il était un sujet d'édification

 

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constante. Il avait une grande dévotion envers Sr Thérèse de l'Enfant Jésus qui a tant insisté sur la voie de confiance et d'abandon, et qui aimait à dire : « J'espère autant de la justice du bon Dieu que de sa miséricorde; c'est parce qu'il est juste, qu'il est compatissant et rempli de douceur, lent à punir et abondant en miséricorde, car il connaît notre fragilité, il se souvient que nous ne sommes que poussière. Comme un père a de la tendresse pour ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de nous. »

Sr Thérèse ne voulut point abandonner ce pieux vieillard dans ses derniers jours. Le 16 |anvier 1911, elle lui apparut, comme il en a fait la confidence, quelques heures après, à l'un des prêtres âgés qui avait sa confiance et habitait dans la même maison de retraite, M. l'abbé Frappereau, dont voici le récit :

« C'était au matin du 16 janvier, après le petit déjeuner, nous remontions à nos chambres. Je lui demande comment avait été la nuit, si mauvaise pour lui, depuis si longtemps : — « Merci, me dit-il, la nuit a été bonne, vu mon état habituel ; mais ce qui a été bon surtout, et très bon, c'est mon réveil et mon lever de ce matin, j'ai vu la petite Sr Thérèse! C'était bien elle, je l'ai bien vue et reconnue telle que nous la donnent ses photographies. Elle se tenait au chevet de mon lit, me regardait en souriant, et me fit comprendre, par ses signes et l'expression de tout son visage, qu'elle venait nie dire : « Je m'occupe de votre affaire... cela va venir... comptez-y ! ! !» Il me quitta, l'air tout heureux, en me recommandant de ne parler à personne de sa vision. La mort, arrivée le surlendemain, me permet de dire aujourd'hui ce qu'il voulait cacher, je n'en doute nullement, par esprit d'humilité. »

Dans la même matinée, le chanoine Rossignol alla se confesser à la Trappe de Bellefontaine, au R. P. Arsène, et lui fit la même confidence ; au témoignage de ce religieux, « sa crainte habituelle de la divine Justice avait disparu et un air de confiance insolite rayonnait à travers sa douce joie ».

Le surlendemain, 18 janvier, en présence de M. l'abbé Frappereau, son premier confident, il fut saisi de douleurs au cœur d'une violence telle qu'elles faisaient présager une fin imminente. Comme on l'exhortait à les offrir à Notre-Seigneur qui voulait peut-être le rappeler à Lui, il interrompit la phrase et, se soulevant sur son fauteuil, la figure transfigurée, il offrit avec enthousiasme le sacrifice de sa vie et mourut quelques heures après.

Les prêtres de son entourage, mis au courant de ce qui s'était passé, ne doutèrent pas de la réalité de l'apparition de Sr Thérèse.

(Extrait du livre « Articles, etc. », par Mgr de Teil.)

 

12. - Versailles, 17 lévrier 1911.

 

Au verso d'une image, je lis cette phrase que vous connaissez bien, ma Révérende Mère : «Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre. » Voilà ce que Sr Thérèse a écrit : elle tient sa promesse.

Sauver des âmes, les arracher au vice, au désespoir, voilà son but ; je

 

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l'ai compris. Cette parole, elle l'a ternie pour guérir mon âme et celle d'un ami.

Bien jeune encore, j'ai cependant déjà souffert du mal qui ronge le monde. Vaincu par Satan, je n'osais en parler ù mon directeur, et je restai dans cet état lamentable durant deux mois et demi. Sr Thérèse vient de m'en faire sortir.

Un de mes camarades vivait ainsi que moi depuis un an et demi; et un jour, poussés par je ne sais quoi, nous nous sommes confié ce secret: et, la grâce agissant, nous nous confessions le lendemain.

Voila la double grâce que Sr Thérèse de l’Enfant Jésus m'a accordée. J'affirme que c'est à elle que je la dois, car c'est elle que j'ai priée, c'est vers elle que je me suis dirigé, c'est à elle que j'ai confié mon découragement et mon désespoir. Aussi aujourd'hui j'accomplis ma promesse de faire publier cette faveur ; ajoutez-la à toutes celles déjà nombreuses qui vous sont parvenues, et que l'Eglise mette bientôt cette petite sainte sur les autels pour que son nom se répande !

X.

 

13. Dumberton (Ecosse), 28 février 1911.

 

Je soussigné certifie qu'il y a à peu prés trois ans, ma fille Hilda May était mourante d'une pneumonie. L'agonie avait commencé et nous, ses parents désolés, attendions son dernier soupir. Madame R. et sa fille vinrent voir l'enfant. Mademoiselle R. s'approcha d'elle, l'observant avec attention. Sans doute elle priait intérieurement. Puis elle tira un objet qu'elle plaça sur la petite mourante. (On me dit dans la suite que cette-chose était un morceau des vêtements portes par Sr Thérèse de l'Entant-Jésus.) Je puis affirmer en conscience qu'il partir de ce moment les étreintes de la mort disparurent et Tenfant s'endormit paisiblement. Tout danger s'était évanoui !

Je dois ajouter que je n'appartiens pas à l'Eglise catholique romaine et que je ne croyais nullement au pouvoir guérissant des saints. Je suis maintenant convaincu !

John Glover.

 

14. -  X., 6 mars 1911.

 

Permettez-moi, ma Rde Mère, de porter à votre connaissance une conversion quasi-miraculeuse due à votre chère petite Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus.

J'avais pour paroissien un alcoolique invétéré, homme fort débauché. Il ne visait qu'à servir à chacun quelque propos blessant : nature brute et épaissie par ses excès, il était détesté de tous, même de son fils.

Il fut frappé de congestion cérébrale compliquée de paralysie partielle. La garde-malade vint me chercher, et quand je parlai à ce pauvre homme de retour à Dieu, il mit son bras replié entre nous, s'écriant deux fois avec effort : «Laissez-moi tranquille!» J'y retournai le lendemain, et, interrogé si je pouvais monter, il répondit brutalement et

 

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avec mépris une parole grossière. J'allai près de lui ; il me dit alors quelques mots inintelligibles. L'entourage était consterné.

Je parlai de lui à l'une de mes bonnes paroissiennes, Mlle B., qui me promit de beaucoup prier Sr Thérèse pour ce malheureux. Moi-même, je m'unis à ses prières.

Le malade avait perdu connaissance et resta plusieurs jours dans un état comateux. Le dimanche 5 février, il s'éveilla au matin et dit qu'il fallait venir me chercher. On lui répondit que j'étais très occupé et que je viendrais l'après-midi. A une heure, il insista fortement pour qu'on m'appelle aussitôt. Je m'y rendis, assez peu rassuré d'ailleurs. Il était absolument transformé : l'entourage criait au miracle. Il se confessa sans la moindre difficulté et avec un soin manifeste. Quand je lui proposai l'Extrême-Onction, il accepta aussitôt, me disant qu'il n'en avait pas peur. Il suivit les cérémonies, présenta lui-même ses mains et ses pieds. Je le quittai pour aller dire Vêpres, et, pendant ce temps-là. après avoir tenté de se lever, il expira.

Mlle B. et moi, ainsi que ceux qui entouraient le malade, sommes restés sous une impression très douce, persuadés de l'intervention de Sr Thérèse.

Abbé X., curé.

 

 

15. - Besancon (Doubs). 26 mars 1911.

 

Il y a dix ans que, pour la première fois, j'eus le bonheur de lire la vie de votre angélique Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus. Je soutirais alors de toutes sortes de peines intérieures et de violentes tentations de désespoir qui dataient depuis l'âge de onze ans, c'est-à-dire depuis trois mois avant ma Première Communion faite en 1884. A ce moment, une personne, qui se disait inspirée de Dieu, était venue me dire un matin, avant ma confession, que j'avais beau faire, que j'étais destinée inévitablement à l'enfer. Extrêmement timide, je n'osai confier à personne ce qui venait alors de m'être dit, et je le crus vrai, au moins assez pour perdre toute la simplicité de ma confiance envers Dieu. Un voile très épais fut dès lors jeté sur mon âme : je ne considérai plus le bon Dieu que comme un juge inflexible toujours prêt à frapper et à punir. Le Sacrement de Pénitence était devenu pour moi une torture ; j'avais beau multiplier mes confessions générales en tâchant de les faire de mon mieux, rien ne pouvait donner la paix à mon âme. Toutes les grâces nombreuses reçues pendant les années de mon adolescence et jusqu'à vingt ans me paraissaient des illusions ; toujours la triste pensée de ma damnation me revenait à l'esprit et faisait de ma vie un supplice. Or, comme je vous le disais en commençant, ma Révérende Mère, il y a dix ans, en 1901, je lus la Vie de votre ange.

Je l'invoquai de toute mon âme et avec confiance. Peu à peu et comme par enchantement, mes dispositions changèrent ; la crainte extrême dans laquelle j'avais vécu jusqu'alors fit place à la confiance filiale et à l'amour.

Ma douce « Petite Reine » avait vraiment opéré un miracle en ma faveur. Oui, je dois le dire et je le dis avec bonheur, Sr Thérèse m'a donné sa petite voie de confiance, d'amour et surtout de total abandon : elle m'y a instruite d'une façon étonnante. J'ai beaucoup lu et étudié de

 

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Vies de Saints et d'ouvrages ascétiques, aucun ouvrage ne m'a éclairée et fortifiée comme la Vie de Sr Thérèse. Elle est depuis des années l'ange de ma vie intérieure ; je vis continuellement avec elle dans une douce intimité, et pas un jour ne se passe sans que je. ressente les effets de sa bienveillante protection.

Sr X.

 

16. - Bois-Guillaume (Seine-Inférieure), 27 mars 1911.

 

Permettez-moi, ma Mère, de chanter avec vous le Magnificat de la reconnaissance envers votre cher Ange.

Il y a trois mois, j'étais prise d'un mal de jambe tel que je ne pouvais plus marcher. Le médecin craignait une tumeur blanche. Plusieurs fois, il me fit des pointes de feu sans que j'en ressentisse aucun soulagement. A la dernière consultation, il m'en fit 120. Mes amies me suggérèrent la pensée de demander ma guérison à la chère petite sainte, et nous commençâmes une neuvaine. Le troisième jour, j'appliquai sur l'endroit malade une petite relique ; je passai la nuit en prières et me sentis remplie de consolation ; une douce odeur de violettes embauma ma chambre, et le lendemain matin, ô joie ! ô merveille ! toute cicatrice occasionnée par les pointes de feu était disparue... la peau était aussi nette que s'il n'y avait jamais rien eu, je ne ressentais plus aucun mal.

            Voilà un mois qu'a eu lieu cette guérison extraordinaire.

            Mon cœur déborde de joie et de gratitude. J'irai le Jeudi Saint en pèlerinage sur la tombe de ma chère petite Sr Thérèse.

Mlle X.

 

17. - Hôtel-Dieu de X. (France), 28 mars 1911.

 

J'attribue à l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus les guérisons obtenues par deux de nos sœurs dans les circonstances suivantes :

Le samedi, 1er octobre 1910, l'une d'elles ressentit en se levant une petite douleur à un doigt de la main droite, douleur qui se répercutait sous le bras, ce qui ne l'empêcha pas, cependant, de travailler jusqu'à 10 heures. Mais à ce moment, elle fut prise de frissons qui durèrent trois longues heures. A midi, je l'obligeai à se mettre au lit et fis immédiatement appeler le docteur qui constata une affection purulente occasionnée par une piqûre d'insecte venimeux. La fièvre était à plus de 40°, et je crois qu'elle augmenta encore les heures suivantes. Cependant nous commençâmes à prier Sr Thérèse pour sa guérison. La nuit se passa dans des douleurs atroces ; la pauvre malade ne pouvait pas même soulever sa tête sur son oreiller. Vers 4 h. du matin, elle sentit que la fièvre baissait, et le mieux s'accentua de telle sorte que le docteur, lorsqu'il revint, déclara que tout danger avait disparu.

Voici ce qu'il dit, devant la malade, à l'un de ses confrères : « Cette petite Sœur a été prise hier soir de frissons formidables avec lymphangite et infiltration du pus d'une manière effrayante, la fièvre à plus de 40°, et aujourd'hui plus rien, c'est extraordinaire. »

 

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Une fois de plus, la Petite Fleur de l'Enfant-Jésus avait laissé tomber un de ses pétales de rose !

Les maux d'estomac dont cette chère Sœur souffrait depuis plusieurs années et qui ne lui permettaient pas de s'alimenter ont disparu en même temps.

 

18.

 

L'autre religieuse fut prise subitement d'une telle faiblesse qu'il lui était impossible de rester debout. Avec cela elle ressentait des douleurs aiguës dans le côté du ventre, et la digestion était extrêmement difficile. Après plusieurs jours de repos, aucune amélioration ne s'était produite, et elle perdait l'espoir de guérir.

Le docteur consulté déclara un fibrome ou un kyste, et parla d'opération.

Désolée, la chère Sœur s'adressa à la « petite Reine » en faisant une neuvaine, et, le cinquième jour, elle se sentit subitement guérie. C'était le a novembre 1910, vers 2 heures de l'après-midi. Depuis ce temps elle n'a plus rien éprouvé de ce qui l'avait si fort tourmentée.

 

Sr X., supérieure.

 

19. - Nardo (Italie), 28 mars 1911.

 

Le 1er janvier 1911, je fus frappée d'un mal très grave qui, de l'œil' droit, se propagea sur toute la joue et le visage, et qui fut défini par les médecins : « érésipéle phlegmonneux ».

Le mal fut si violent que, le 3, j'étais déclarée en très grand péril de mort, et les derniers sacrements me furent administrés.

Ma sœur qui a une dévotion enthousiaste envers Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus se sentit pressée intérieurement de l'invoquer, et m'engagea à m'unir à elle. Elle me donna en pleurant l'image de la petite sainte, et, pleine de confiance, je me tournai vers elle, lui demandant ma guérison et lui promettant une offrande pour sa Cause.

L'enflure était devenue monstrueuse, la décomposition commençait dans la bouche, et les médecins ne cessaient de m'injecter de l'eau phéniquée et de me brûler la joue avec le thermocautère pour arrêter le mal. enrayer sa propagation dans le larynx, car la menace d'asphyxie allait grandissant.

La nuit suivante, c'est-à-dire du 3 au 4 janvier, j'étais si mal qu'on s'attendait à me voir rendre le dernier soupir: plusieurs prêtres venaient alternativement me préparer à la mort. Le médecin s'apprêtait à me taire la trachéotomie pour empêcher que je n'étouffe.

Tout à coup, je sentis passer sur ma joue droite, à travers le pansement, une douce main qui me caressait, et, bien que mes veux, par suite de l'enflure et de mon état si grave, fussent complètement fermés, je vis mentalement cette main petite et blanche...

Sans ouvrir les yeux je demandai qui m'avait touchée; on me répondit que personne ne s'était approché de mon lit, le mal étant excessivement contagieux. Aussitôt je compris que le miracle demandé était obtenu et que c'était Sr Thérèse qui m'avait caressée.

 

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A partir de ce moment je me sentis soulagée et ma guérison commença, bien que le mal lut regardé comme incurable et ma mort comme certaine !

Aujourd'hui j'accomplis ma promesse en envoyant une petite offrande à laquelle je joins en ex-voto le vêtement que l'on avait fait faire pour m'ensevelir.

Santa Aprile.

 

Suivent les signatures des deux sœurs, du frère de la malade et de l'un des prêtres qui l'assistaient.

 

Pour garantie de la vérité des faits et de l'authenticité des signatures :

 

+ Nicolas Giannattasio,
Evêque de Nardò.

 

Suit également l'attestation médicale qui certifie la gravité du mal et son arrêt « merveilleusement rapide ».

 

 

20. X. ( France). 5 avril 1911.

 

Ma Révérende Mère,

 

C'est la reconnaissance qui m'amène à vous aujourd'hui pour donner un nouveau témoignage à la sainteté et au crédit de votre angélique Soeur.

Veuillez lire d'abord, ma Rde Mère, le certificat ci-joint de notre docteur.

 

Certificat du docteur.

 

3 avril 1911.

 

M.*** a été atteinte, en 1909, de douleurs dans la région lombaire qui ont duré trois mois et qui n'ont pas complètement disparu, jusqu'à une rechute qui a eu lieu à la fin de décembre 1910.

Les douleurs, qui avaient résisté à tous les traitements et qui obligeaient la malade à garder le lit, ont subitement disparu, le 29 mars, à 3 heures du soir, à l'issue d'une neuvaine faite par tout le personnel de l'établissement, sous l'invocation de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

Dr X.

 

Il est vrai que le docteur avait essayé, sans pouvoir amener aucun soulagement : frictions, injections, électricité, nombreuses pointes de feu. Constamment couchée sur le dos, si la pauvre enfant essayait de se tenir un instant debout, c'était avec des souffrances intolérables ; il lui était aussi impossible de se baisser que de se redresser. Le médecin craignait la carie de l'os et peut-être le mal de Pott ; toutes les articulations de la colonne vertébrale étaient malades, mais principalement dans le bas, où le moindre attouchement la faisait tressaillir.

Au cours de la neuvaine que mentionne notre docteur, toute la maison, en effet, priait avec une grande ferveur et confiance.

Or, le soir du dernier jour, 29 mars, à trois heures de l'après-midi, tandis que nous priions à la chapelle, après le salut du Très Saint Sacrement,

 

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la jeune infirme, restée seule dans sa chambre, crut entendre mme un bruit de chapelet dans la pièce voisine.

Instinctivement, elle se levé pour aller voir. Quelle surprise et quelle joie ! Elle peut marcher sans difficulté, se tenant parfaitement droite et ne ressenfant plus aucune douleur ! Elle descend rapidement l'escalier et se jette dans nos bras : « Je suis guérie ! Je suis guérie ! » s'écrie-t-elle.

Bientôt tout l'orphelinat connaît le prodige, et les compagnes de M..., «si heureuses qu'elle, entonnent le Magnificat  dans  une  indicible motion.

Sr X., Supérieure.

 

Une lettre datée du 9 mars 1912 atteste que la guérison s'est maintenue jusqu'à ce jour et que « toute la maison reste convaincue du miracle ».

 

21. - X. (France), 12 avril 1911.

 

Atteinte de fièvre puerpérale et d'une double phlébite, j'étais condamnée par les médecins et ma mort attendue d'un moment à l'autre lorsque, le 10 février dernier, vers 5 h. du soir, je portai mes regards vers le portrait de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus placé sur ma cheminée. Soudain je vis l'image s'illuminer et je restai comme en extase, les veux fixés sur elle et ne ressenfant plus aucune souffrance. Ce prodige prit fin au bout d'une heure environ ; à partir de ce ment mon entourage constata avec surprise que mon état s'améliorait, et le danger disparut.

X.

22. - Mayenne (Mayenne), 24 avril 1911.

 

Depuis 1905 je sourirais beaucoup, sans en savoir la cause, éprouvant une répugnance extrême à recourir à la science médicale. En oct. 1909, mes forces diminuèrent au point qu'il me devenait impossible de remplir mon emploi. Je me décidai alors à consulter un médecin en renom ; il me déclara que j'avais un fibrome avec hémorragies, et qu'une opération était urgente. Ne pouvant m'y résoudre, je m'adressai à un autre docteur qui confirma ce que son confrère avait dit.

Ma faiblesse était extrême: les souffrances que j'endurais étaient telles que la mort m'eût semblé préférable à la vie. Mes amies priaient avec ferveur à mon intention; je fis plusieurs neuvaines au Sacré-Cœur et à sainte Vierge, mais aucune amélioration ne se manifesta dans mon état, au contraire.

Le 29 mars 1910, je me rendis à Pontmain pour supplier de nouveau la Vierge Immaculée de me guérir ou de m'obtenir de mourir, plutôt que de subir une opération.

Sur le point de partir, je rencontrai Mlle X., institutrice libre, qui me parla de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. J'écrivis au Carmel de Lisieux pour demander une neuvaine le plus tôt possible, car le mal empirait.

 

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On me répondit que la neuvaine commencerait le 17 avril. Pleine de confiance, je promis de m'y unir en faisant chaque jour la sainte communion.

Le 24 avril, j'eus beaucoup de peine à me rendre à l'église de Notre-Dame de Mayenne ; j'étais tellement faible que, sans un secours providentiel, il m'eût été impossible de taire un pas : il m'a semblé qu'une main invisible m'aidait, au moment de la communion, pour aller à la sainte Table et revenir à ma place... j'étais comme hors de moi-même.

            Après la Messe je me disposais à rentrer chez moi... surprise ! ! ! je ne souffrais plus !... Je descendis les marches de l'église sans aucune difficulté ; je gravis de même une rue très montante ; toute la journée je marchai et restai debout sans la moindre fatigue... j'étais guérie!

            Je suis heureuse de signer la présente déclaration au jour anniversaire de ma guérison et d'affirmer que, depuis lors, je jouis d'une santé très robuste, meilleure même qu'auparavant. Sr Thérèse m'a obtenu bien d'autres grâces et je m'efforce de tout mon pouvoir de la faire connaître autour de moi.

L.

Suit une attestation de M. le Curé de Mayenne avec le cachet de la paroisse et la signature de plusieurs témoins.

 

23. - Dabo (Lorraine), 29 avril 1911.

 

Je viens, ma Révérende Mère, vous raconter la guérison de ma vue. guérison que j'ai obtenue par l'intercession de votre chère petite Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Depuis huit ans, je souffre d'une maladie de la gorge et du nez qui m'a rendue tout à fait sourde, et que les médecins ont déclarée incurable. De plus, au mois d'octobre 1910, je fus prise d'un mal d'yeux, qui alla toujours en augmenfant; le pus en sortait, et je ne voyais plus du tout. Les médecins étaient impuissants à me guérir.

Je fus ainsi, pendant trois mois, tout à fait aveugle ; puis, ma belle-sœur, religieuse chez les Sœurs de l'Espérance, à Nancy, m'ayant envoyé une relique de Sr Thérèse, nous avons commencé une neuvaine avec grande confiance. En faisant la prière de la neuvaine, je tenais la précieuse relique sur mes yeux malades. Nous fîmes une seconde neuvaine pendant laquelle la souffrance se calma un peu. Pendant une troisième neuvaine, le matin du 3 janvier, j'assistais à la Messe en disant mon chapelet, puisque je ne pouvais pas lire; tout à coup, je vis le prêtre à l'autel ! Ma vue était revenue, nies veux tout à fait guéris, je voyais tout dans l'église ! Et depuis ce jour béni, je continue de bien voir...

Remplie de reconnaissance envers la miséricorde divine et pour l'intercession si puissante de Sr Thérèse, je prie tous les jours pour hâter la Béatification de ma céleste bienfaitrice.

C. D.

 

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24. - Autun (Saône-et-Loire), avril 1911.

 

M. Louis D. était atteint d'une pneumonie et réduit à toute extrémité. Le docteur avait perdu tout espoir de guérison et l'on n'attendait plus que le dénouement fatal.

La religieuse qui le soignait mit alors sur lui une relique de Sr Thérèse et lui donna une image. Il les accepta avec une vive gratitude et une grande confiance.

Quelques instants plus tard, il sentit une douceur merveilleuse qui lui donnait une impression extraordinaire de bien-être. Alors, il ouvrit les yeux et aperçut une vive lumière qui remplissait la chambre. Au même moment, il se fit un bruit comme une porte qui se ferme, puis la lumière disparut.

Sa femme, qui était dans une chambre voisine, entendant le bruit, accourut pour se rendre compte de ce qui se passait, mais elle ne vit rien.

A partir de ce moment, le malade a été de mieux en mieux, et lorsque le docteur revint, il fut tout surpris de le trouver guéri.

J'ai vu ce bon père de famille depuis sa guérison.

Il est toujours ému lorsqu'il raconte cette faveur, et il dit ressentir encore cette paix, cette douceur que la chère petite Sr Thérèse lui a laissées en le guérissant.

X.

 

25. X. (Seine-Inférieure). 3 mai 1911.

 

Ma fille Yvonne a été prise, le 16 février, au pensionnat de X., d'une maladie terrible qui, en une heure, l’a mise dans un état mortel. Les deux médecins qui la soignaient pronostiquaient une méningite et n'avaient aucun espoir de la sauver.

Prise à 1 h. de l’après-midi, à 6 h. du soir elle était considérée comme absolument perdue, et une ponction qu'on voulait tenter dans la colonne vertébrale n'avait même pu être faite, tant les muscles étaient tendus.

A ce moment où tout semblait désespéré, est arrivée une lettre de Mgr Lemonnier adressée à Mme la Directrice. Sa Grandeur avait envoyé cette lettre sans savoir ma fille malade et y avait glissé un sachet contenant une relique de la petite Sr Thérèse. Tout de suite, nous avons vu là une marque de la Providence, et M. l'Aumônier, après avoir administré notre petite fille, mit sur elle cette précieuse relique.

Le mieux ne se fit pas sentir de suite, et la nuit fut terrible. La pauvre enfant n'éprouvait un peu de soulagement à ses atroces souffrances qu'avec une piqûre de morphine. — En dix heures, elle en a eu quatre. — Grâce à cela, il vint un peu de calme pendant trois heures. Nous espérions alors un bon réveil ; mais, hélas ! quelle triste chose que ce réveil! Notre Yvonne n'y voyait plus, sa respiration était encore plus haletante, et, par moments, le cœur cessait de battre. Le docteur avait la conviction absolue qu'avant midi la pauvre petite aurait cessé de vivre. Ses jambes avaient même le froid de la mort. C'était affreux !

 

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C'est à ce moment que j'eus l'inspiration de poser la relique sur la tête de mon enfant en lui demandant d'invoquer la petite Sr Thérèse. Peu après, ma mère revenait de la Messe où elle avait communié pour notre petite malade. Elle entre dans la chambre. Quelle n'est pas sa surprise : la chère petite la reconnaît et lui dit qu'elle ne souffre plus du tout !

Les vomissements ayant cessé, notre Yvonne a reçu la sainte Communion comme un ange. Son action de grâces n'a été troublée par aucune douleur, et, après une bonne journée, les docteurs me déclaraient le soir qu'elle était guérie.

Nous devons bientôt la conduire en pèlerinage d'action de grâces sur la tombe de la chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

X.

 

26. W. Flandre Occidentale (Belgique). 7 mai 1911.

 

Le mercredi 11 janvier 1911, notre petite Germaine, âgée de cinq ans et demi, soutirait d'un dérangement d'estomac. Sur le conseil du pharmacien qui ne fournit aucune autre indication, on lui donna une poudre de calomel comme purgatif: et, comme elle soutirait de la soif, on crut bien faire de lui donner en même temps de l'eau de citron.

Bientôt, l'enfant fut prise de violentes douleurs dans la région de l'estomac. Le docteur, appelé la nuit suivante, ne comprit tout d'abord rien à cet état violent ; mais après un examen complet de la petite malade et un interrogatoire sérieux, il en conclut qu'elle était bel et bien empoisonnée, car le citron, décomposant le calomel, en avait fait du sublimé. En effet, la bouche elle-même était affreusement brûlée, et bientôt l'enfant se trouva dans un état de prostration très grande. Ensuite, une péritonite localisée se déclara et se traduisit par d'affreux vomissements tout verts. Le docteur de Gand, appelé en consultation, ne put, hélas ! que confirmer le diagnostic de son confrère ; il eut la plus mauvaise impression de l'état de l'enfant, surtout à sa seconde visite du 16 janvier, et déclara à l'un des membres de la famille qu'elle était perdue.

Ce terrible accident, survenant après un deuil bien douloureux et inattendu, jeta toute la famille dans la plus poignante douleur. De tous côtés on pria beaucoup pour que le bon Dieu épargnât cette nouvelle épreuve et conservât la chère enfant à sa pauvre mère désespérée de cette fatale méprise.

Plusieurs amis engagèrent la famille à prier Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus et à appliquer sur l'enfant une de ses reliques. On suspendit deux images à son chevet, l'une de la petite sainte en première communiante, l'autre en Carmélite, et souvent elle répétait en les regardant : « Petite Sœur Thérèse, guérissez-moi ! »

Nous fîmes une première neuvaine, et, le dernier jour, le docteur déclara que la péritonite était guérie. Mais la petite malade ne digérait plus aucun aliment et, s'affaiblissant de jour en jour, devint bientôt d'une maigreur effrayante. Nous fîmes une seconde neuvaine après laquelle se produisit une amélioration considérable. Enfin, au dernier

 

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jour d'une troisième neuvaine, notre petite Germaine manifesta le désir  de manger un œuf qu'elle prit avec goût et digéra sans difficulté. Depuis lors, l'appétit revint, et elle fut bientôt complètement remise.

 

27.

 

La petite Ghislaine, sa sœur cadette, à son tour, fut atteinte d'une otite à l'oreille gauche. Le spécialiste de Gand, consulté à ce sujet, déclara que cette affection était grave et demandait à être soignée sérieusement, si l'on voulait éviter la mastoïdite et toutes ses conséquences. Il engagea Mme de Van P. à venir tous les deux jours à Gand pour le pansement de l'oreille et déclara que cela durerait bien trois semaines.

Le soir même, on mit au cou de Ghislaine la relique de la petite Sr Thérèse qui avait servi à la guérison de Germaine. Dès le lendemain, toute suppuration cessa radicalement, à tel point que le docteur ne voulait pas croire tout d'abord que ce fût cette oreille-là qui avait été malade; le tympan était parfaitement guéri, et l'enfant avait repris sa bonne humeur habituelle.

Quand on interrogea le docteur sur la rapidité de cette guérison, il déclara qu'elle était vraiment extraordinaire.

 

Suivent les signatures des parents, des grands-parents, de l'aînée des enfants et leur institutrice et l'attestation de M. le Cure de W.. contresignée par ses deux vicaires.

 

28. - Porto-Novo (Dahomey), 19 mai 1911.

 

Théodora est une bonne vieille de 65 à 70 ans qui, depuis bientôt deux ans, a gardé habituellement le lit. Elle avait souvent la fièvre et se plaignait de violents maux de tête. De plus, elle devint folle à tel point qu'on fut parfois forcé de l'attacher. Un musulman, grand ami du mari de Théodora, se fit fort de la guérir de cette folie avec des remèdes dont il vantait l'efficacité. Mais le savant remède ne produisit aucun effet, et la malade fut à une telle extrémité que, sans attendre le retour de sa raison, je lui administrai le Sacrement des malades. Très faible alors, elle n'avait plus besoin d'être attachée. Je lui fis remettre une relique de Sr Thérèse, et on commença une neuvaine à votre ange pour cette pauvre malade.

Quelques jours après, on me rapportait la relique me disant : « Théodora est guérie, elle n'est plus folle du tout, elle raisonne bien, elle se porte bien !» — En effet, je la vis, sans tarder, arriver à l'église, accompagnée de son mari, offrir son hommage de reconnaissance au Sacré-Coeur; et depuis, ils viennent tous deux à la Messe chaque matin. En guérissant Théodora, la petite Thérèse a fait d'eux de fervents chrétiens !

 

Rd P. Barril,
Missionnaire du Saint-Esprit.

 

29. - Du même. 24 juin 1911.

 

Ce matin, je reçois de la Supérieure des Religieuses de X., une lettre m'annonçant un miracle obtenu par Sr Thérèse. Le courrier va partir, et je me hâte de vous transcrire cette relation :

« Dernièrement, écrit la Supérieure, nous avons eu ici un miracle de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Une de nos internes avait les humeurs froides qui coulaient, ce qui la faisait beaucoup souffrir. Je l'envoyai chez le médecin depuis lin janvier jusqu'au commencement d'avril, et, au lieu de guérir, la pauvre enfant devenait de plus en plus souffrante. Son cou coulait tellement que tous les bandages, sa chemise, sa robe étaient mouillés jusqu'à la ceinture. Elle exhalait une odeur infecte, les autres enfants ne pouvaient plus rester auprès d'elle. Sa mère vint pour la chercher et l'emmener dans la brousse ou on la soignerait avec des remèdes du pays; je ne pouvais refuser. Je craignais la lèpre; j'étais désolée, et la mère aussi. Je dis à celle-ci : « Attends une semaine, nous allons demander un miracle au bon Dieu. — Ah ! répond-elle, oui, il n'y a que le bon Dieu qui peut me la guérir. »

« Le soir du même jour, nous commençâmes une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et je cessai tout remède, me contenfant de laver la plaie simplement avec de l'eau pure.

« L'enfant commença de suite à aller mieux, mais n'était pas complètement guérie. Nous avons fait trois neuvaines, et c'est à la fin de la troisième neuvaine que la plaie a été complètement cicatrisée. L'enfant continue d'aller très bien.

« C'est un vrai miracle que Sr Thérèse nous a obtenu ; mais c'est aussi une grande grâce spirituelle car si la chère malade était retournée chez sa mère, une pauvre païenne de la brousse, c'était bien fini pour son corps et pour son âme ! »

 

30. - X. (Haute-Garonne), 10 mai 1911.

 

Dans le courant de la semaine sainte, Maria M., âgée de 12 ans, fut atteinte de la rougeole, épidémie régnante actuellement dans la contrée. Le mal était bénin et ne donnait aucune inquiétude lorsque, subitement, le matin de Pâques 16 avril, l'enfant fut prise de maux de tête excessivement violents suivis de convulsions à la suite desquelles elle perdit toute connaissance. Le médecin, aussitôt appelé, constata une méningite et déclara que l'état de la malade était très grave et même désespéré.

Après Vêpres, je me rendis auprès de l'enfant et me hâtai de lui donner l'Extrême-Onction ; aussitôt après la cérémonie, je crus son dernier moment arrivé ; tout au plus, pouvait elle vivre encore quelques heures, elle paraissait ne pas devoir passer la nuit : c'était l'avis de toutes les personnes présentes.

Cependant je la retrouvai le lundi matin dans le même état que la veille; je remis alors à sa mère une image de Sr Thérèse de l'Enfant-

 

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Jésus, image que je fis épingler au rideau du lit, au-dessus de la tête de l'enfant, et j'engageai toute la famille à prier avec ferveur votre petite Sainte.

Peu après, Maria M. reprit connaissance, regarda avec étonnement la petite image et commença à parler: ensuite elle demanda à manger. Lorsque le médecin revint, il fut extrêmement surpris du changement survenu et déclara : « Elle peut se lever, elle est guérie! »

Lorsque je retournai à mon tour visiter cette enfant, elle était dans le jardin avec sa mère, ne portant aucune marque de la violente crise qu'elle venait de subir.

Dimanche dernier, elle a communié en action de grâces et plusieurs de ses compagnes ont voulu communier avec elle.

Il est impossible de ne pas voir dans cette guérison si soudaine une preuve de la puissance de celle qui a dit :

« Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre. »

Abbé X., curé.

 

31. - Düren (Allemagne), 13 mai 1911.

 

Un buveur avait l'habitude de désoler son épouse tous les soirs, même la nuit, en maudissant et en grondant avec colère, lui rendant tout sommeil impossible.

Je lui donnai une image de notre petite sainte, la pauvre femme la cacha sous le coussin du lit de son mari. Celui-ci, à partir de ce jour, recommençait son tapage en rentrant le soir, mais, à peine couché, il s'écriait : « Mais, qu'est-ce qu'il y a donc dans ce lit ? Je ne puis y tenir! » Alors il sortait et allait prendre son repos dans une autre chambre. De cette manière, la pauvre femme pouvait dormir et n'avait plus à entendre toutes les malédictions de son malheureux ivrogne.

Voilà une preuve évidente de l'efficacité des images de notre chère Sr Thérèse.

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