NICOLAS HACQUEVILLE
Précédente ] Accueil ] Remonter ] Suivante ]

Accueil
Remonter
AVERTISSEMENT
VIE ET GESTES
AVERTISSEMENT
VIE DE SAINT BERNARD II
VIE DE SAINT BERNARD III
VIE DE SAINT BERNARD IV
HERBERT
PHILOTHÉE
NICOLAS HACQUEVILLE
BAPTISTE DE MANTOUE
CLAIRVAUX
GEOFFROY
CANONISATION
TÉMOIGNAGES
LOUANGE

NICOLAS HACQUEVILLE, PRÉSIDENT PLEIN D'ÉQUITÉ DU SACRÉ SÉNAT DE PARIS. Louanges de saint Bernard, site de Clairvaux.

Il y avait une vallée profonde, au milieu des montagnes, couvertes de hautes forêts, et de ronces verdoyantes. Nos devanciers t'ont justement appelée Clair-Val, après avoir changé ton nom, O Val amer. Quoique des montagnes ombreuses t'entourent de tous côtés, nulle part dans l’univers il n'est vallée plus claire. L'Aube coule au milieu de ton sein, et sa source te prodigue les bienfaits perpétuels de ses ondes. Quand tu fus envoyé pour la première fois, ô Bernard, vers cette vallée, pour la cultiver déjà tu étais bien grand; tu n'avais pas encore dépassé les dangereuses années de la jeunesse, mais dans ton cœur, tendre encore, vivait l'âme d'un vieillard. A cette époque, cette vallée était couverte de halliers incultes, c'était le repaire des bêtes sauvages. Elle ne produisait alors d'autres fruits que ceux de la forêt; là, point de vigneron encore pour cultiver la terre, nul laboureur pour la remuer, on n'y voyait aucune habitation d'homme, c'était un antique repaire de voleurs : nul ne pouvait y diriger sa course en sûreté. Mais, ô Bernard, une fois que tu fus arrivé à Clairvaux, et que tu y eus fixé ton séjour pour toi et pour tes frères, alors tout prit soudainement un nouvel aspect ; tu fais germer la fertilité dans ces terrains jusque-là sauvages. Au milieu de la vallée, tu construis, pour les religieux que tu as amenés. des cellules, et, pour le Christ, une église que tu lui consacres. Tu enseignes à tes frères à mener la vie des anges, et à chanter, jour et nuit, des prières divines. Aussitôt ta renommée se. répand partout l'univers, et le nom de l'abbé Bernard vole sur toutes les lèvres. De tous côtés accourent des enfants, des jeunes gens et des vieillards pour plier sous ton joug, ô Bernard, leurs cous orgueilleux. Il n'est ni mères qui les retiennent, ni considération d'àge trop tendre encore; la vieillesse même avec ses cheveux blancs ne craint pas de s'engager dans tes voies austères.. Rien ne les arrête, ni les richesses, ni une vaine noblesse que donne un sang illustre. Henri lui-même , méprisant les honneurs du monde, Henri dont le frère tenait en main le sceptre de France, bien que né dit sang royal, vient aussi se soumettre à ton empire Tous les royaumes, tu les gouvernais à ton gré, ô Bernard, tant la vertu était alors en honneur. Si quelque discorde s'élevait entre de grands rois, tu les réconciliais tous à ton gré. De ton temps aussi la rage insensée d'un Léon déchirait à belles dents l'Église; mais ta prudence a brisé ses forces empestées et: mis fin à ses ravages, En preuve, ce comte Guillaume, qui régnait sur la province d'Aquitaine, et qui vint tomber à tes pieds, ô Bernard. Tu répandis aussi par tout l'univers tes armées de frères, et il n'y a point de pays qui ne se soit ouvert pour les recevoir; les contrées qui s'étendent vers l'Orient empourpré , et celles qui voient le soleil se coucher, les terres qui s'arrondissent sous les ourses glacées, aussi bien que les plages où règne l'Auster, les îles lointaines et populeuses qui nourrissent les Bretons et que le vaste Océan baigne de ses flots, et les confins les plus éloignés de l'Europe, tous les royaumes enfin appellent à eux tes frères. Je ne puis tout rappeler dans mes vers ; qu'il me suffise du peu que j'ai rapporté quand le sujet est si vaste, car la tâche entière dépasse de beaucoup mes forces. Que celui dont la veine coule plus douce que la mienne entreprenne de tout chanter, pour moi c'est assez d'avoir effleuré mon sujet, dans mes chants ; ma muse n'est point de taille à célébrer un tel homme.

Haut du document

Aux religieux de Clairvaux

Tant qu'un souffle de vie vous reste, marchez dans les voies des commandements de votre père; avancez, car la vie s'enfuit d'un pas silencieux ; n'ayez point de regret d'avoir méprisé un monde qui s'écroule, et des délices dont vous ne deviez jouir qu'un temps. Tout ce qui maintenant semble amer et triste; vous prépare après la mort dés joies qui ne finiront jamais. Après les larmes, les gémissements et les longs soupirs de dette vallée, Dieu même vous fera parvenir au haut de sa montagne.

Haut du document

Précédente Accueil Remonter Suivante