LETTRE CCLVII
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LETTRE CCLVII.

 

Saint Augustin répond à une lettre obligeante d'un personnage qu'il ne connaissait pas et dont l'arrivée à Hippone était prochaine.

 

AUGUSTIN A SON ÉMINENT , HONORABLE SEIGNEUR ET ILLUSTRE FILS ORONGE.

 

Je rends grâces à votre excellence d'avoir bien voulu qu'une lettre de vous devançât votre arrivée, et que votre entretien précédât votre présence ; ainsi nous jouissons plutôt de la douceur de vous entendre que du plaisir de vous voir, et ce que nous goûtons à l'avance redouble notre impatient désir de vous connaître, éminent, honorable seigneur et illustré fils. Je réponds à votre lettre prévenante, en vous présentant mes devoirs, en me réjouissant de votre bonne santé, dont je souhaite une longue conservation. Poussé par la bienveillance qui vous fait venir au-devant de ma faiblesse, vous me dites, en me demandant une réponse: « Si toutefois je puis mériter cette faveur d'une aussi grande sainteté; » ces mots me laissent l'espoir que non-seulement vous louerez un jour Celui qui est la source même de la sainteté et à qui nous devons le peu que nous sommes, mais encore que vous y participerez avec nous et à la satisfaction de votre sagesse; plaise à ce Dieu, incomparablement et immuablement bon, et de la puissance de qui vous tenez un aussi bon esprit, de le rétablir par sa grâce dans sa dignité première ! Que le Seigneur tout-puissant vous donne santé et bonheur, mon éminent, honorable seigneur et illustre fils.

 

 

 

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