LETTRE CCLI
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LETTRE CCLI.

 

Réclamations élevées contre un prêtre du diocèse d'Hippone; saint Augustin écrit pour que les droits qu'on vent faire valoir ne portent pas un trop grand dommage aux fidèles qui lui sont chers; il refuse d'admettre contre ses prêtres des accusations portées par des hérétiques.

 

AUGUSTIN A SON CHER SEIGNEUR ET HONORABLE FILS PANCARIUS, SALUT DANS LE SEIGNEUR.

 

Comme avant votre arrivée à Germanicie, le prêtre Sécondinus plaisait aux gens du pays, je ne m'explique pas qu'ils se montrent tout à coup prêts à l'accuser de je ne sais quels crimes, ainsi que vous me l'écrivez, mon cher seigneur et honorable fils. Nous ne pouvons d'ailleurs avoir égard à des plaintes contre un prêtre, que si elles sont portées par un catholique; nous ne pouvons ni ne devons admettre contre un prêtre catholique les accusations des hérétiques. Que votre sagesse fasse donc d'abord en sorte qu'il n'y ait pas d'hérétiques là où il ne s'en trouvait point avant votre arrivée, et après cela nous écouterons, comme il convient d'écouter, ce qu'on dit de ce prêtre. Comme votre salut et votre réputation me sont chers, et que d'un autre côté les gens de Germanicie appartiennent à mes soins, je vous demande, puisque vous le permettez, de vouloir, bien produire résolument ce que vous avez obtenu des glorieux empereurs et ce que vous avez obtenu des juges naturels : ainsi vous ferez voir à tous que vous n'agissez en rien d'une façon irrégulière, et des disputes sur la possession de ce que vous réclamez ne deviendront pas pour les gens de Germanicie une cause de misère et même de ruine. Je vous recommande aussi de ne pas laisser piller ni dévaster la maison de ce prêtre; on nous a annoncé je ne sais quel dessein de jeter à bas son église; mais je ne pense pas que votre religion puisse souffrir rien de pareil.

 

 

 

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