LETTRE CLXIII
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LETTRE CLXIII. (Année 415.)

 

Evode propose quelques doutes à Augustin.

 

ÉVODE, ÉVÊQUE, A AUGUSTIN, ÉVÊQUE.

 

J'ai envoyé, il y a longtemps, des questions à votre sainteté : l'une sur la raison et sur Dieu, et je vous l'ai transmise, je crois, par Jobin, qui s'occupe avec dévouement des intérêts des servantes de Dieu; l'autre, sur le corps du Sauveur qui, selon le sentiment de quelques-uns, voit la substance divine. Je vous adresse maintenant une troisième question. L'âme raisonnable que le Sauveur a prise avec le corps appartient-elle à l'une des opinions énoncées sur l'origine de l’âme, si toutefois il en est une qui puisse se soutenir avec quelque vérité; ou bien, malgré sa nature raisonnable , est-elle d'un genre à part au lieu d'être comprise dans les espèces générales des âmes de tout ce qui vit? Voici une quatrième question : Quels sont ces esprits dont parle saint Pierre dans sa lettre lorsqu'il nous montre le Seigneur « mort en sa chair, vivifié par l'Esprit dans lequel il alla prêcher aux esprits qui étaient dans la prison (1), » et le reste, où il fait ainsi entendre que ces esprits furent dans les enfers, que le Christ y descendit pour les évangéliser tous, qu'il les délivra tous des ténèbres et des peines par la grâce, afin qu'à partir de la résurrection du Seigneur il n'y eût plus qu'à attendre le jugement, sur la ruine des enfers? Je désire savoir le sentiment de votre sainteté à cet égard.

 

1. I Ep. de saint Pierre, III, 18, 19.

 

 

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