SAMEDI

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SAMEDI
PROPRE DES SAINTS

LE SAMEDI APRÈS LES CENDRES.

 

La Station de ce jour est, selon qu'il est marqué au Missel, dans l'Eglise de Saint-Tryphon, Martyr; mais cette Eglise ayant été détruite, il y a plusieurs siècles, la Station a lieu présentement dans celle de Saint-Augustin, bâtie tout près de remplacement où fut l'Eglise de Saint-Tryphon.

 

COLLECTE.

 

Ecoutez  favorablement , Seigneur, nos supplications, et donnez-nous de célébrer avec dévotion ce jeûne solennel qui a été institué si à propos pour la guérison de nos âmes et de nos corps. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

EPITRE.

 

Lecture du Prophète Isaïe. Chap. LVIII.

 

Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Si vous ôtez du milieu de vous la chaîne dont vous chargez vos frères, si vous cessez d'étendre la main sur eux et de dire des paroles qui leur sont nuisibles; si vous assistez le pauvre avec effusion de  cœur, et si vous remplissez de consolation l'âme affligée ; votre lumière se lèvera dans les ténèbres, et vos ténèbres deviendront comme le midi. Et le Seigneur vous donnera un repos qui n'aura pas de fin, et il remplira votre âme de ses splendeurs, et il délivrera vos os de la corruption. Et vous serez comme un jardin toujours arrosé, et comme une fontaine dont les eaux ne tarissent pas. Ce qui en vous était désert depuis des siècles se couvrira d'édifices ; vous relèverez des fondements qui étaient abandonnés depuis plusieurs générations, et l'on dira de vous que vous réparez les brèches et que vous changez les sentiers en demeures paisibles. Si vous retenez votre pied pour lui empêcher de violer le Sabbat, si vous cessez d'agir selon votre caprice au jour qui m'est consacré; si vous le regardez comme un repos plein de délices, comme jour le saint et glorieux du Seigneur, auquel vous rendrez honneur, en ne suivant point vos voies, en ne recherchant point votre volonté, en ne disant point de paroles vaines : alors vous trouverez votre joie dans le Seigneur, et je vous élèverai au-dessus des hauteurs de la terre, et je vous donnerai pour vous nourrir l'héritage de Jacob votre père ;  car la bouche du Seigneur a parlé.

 

Le Samedi est un jour plein de mystères : c'est le jour du repos de Dieu; c'est le symbole de la paix éternelle que nous goûterons au ciel après les labeurs de cette  vie. L'Eglise aujourd'hui, en nous faisant lire ce passage d'Isaïe, veut nous apprendre à quelles conditions il nous sera donné de prendre part au Sabbat de l'éternité. Nous sommes à peine entrés dans la carrière de la pénitence que cette Mère tendre vient à nous, pleine de paroles consolatrices. Si nous remplissons de bonnes œuvres cette sainte Quarantaine durant laquelle sont suspendues les préoccupations du monde, la lumière de la grâce se lèvera du milieu même des ténèbres de notre âme. Cette âme trop longtemps obscurcie par le péché et par l'amour du monde et de nous-mêmes, deviendra éclatante comme les splendeurs du midi, la gloire du Christ ressuscité sera la nôtre ; et si nous sommes fidèles, la Pâque du temps nous introduira à la Pâque de l'éternité. Edifions donc ce qui en nous était désert, relevons les fondements, réparons les brèches ; retenons notre pied pour ne pas violer les saintes observances; ne suivons plus nos voies, ne recherchons plus nos volontés, contrairement à celles du Seigneur ; et il nous donnera un repos qui n'aura pas de fin, et il remplira notre âme de ses propres splendeurs.

 

EVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Marc. Chap. VI.

 

En ce temps-là, le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. Et voyant ses disciples qui se fatiguaient à ramer (car lèvent leur était contraire), vers la quatrième veille de la nuit il vint à eux, marchant sur la mer, et il voulait les devancer. Mais eux, le voyant marcher sur la mer, crurent que c'était un fantôme, et jetèrent des cris ; car tous le virent, et ils furent troublés. Et aussitôt il leur parla et leur dit : Rassurez-vous, c'est moi, ne craignez point. Et il monta avec eux dans la barque, et le vent cessa. Et leur étonnement en devint plus grand encore ; car ils n'avaient pas fait assez de réflexion sur le miracle des pains, parce que leur cœur était aveuglé. Et quand ils eurent traversé l'eau, ils vinrent en la terre de Genesareth, et ils y abordèrent. Et quand ils furent sortis de la barque, les gens du pays reconnurent Jésus ; et, parcourant toute la contrée, ils commencèrent à lui apporter dans des lits les malades, partout où ils entendaient dire qu'il était. Et, en quelque lieu qu'il entrât, dans les hameaux, dans les villages ou dans les villes, ils mettaient les malades sur les places publiques, et le priaient de les laisser seulement toucher la frange de son vêtement. Et tous ceux qui le touchaient étaient guéris.

 

La barque de la sainte Eglise est lancée sur la mer ; la traversée durera quarante jours. Les disciples du Christ rament à l'encontre du vent, et déjà l'inquiétude s'empare d'eux; ils craignent de ne pas arriver au port. Mais Jésus vient à eux sur les flots ; il monte avec eux dans la barque ; leur navigation sera désormais heureuse. Les anciens interprètes de la Liturgie nous expliquent ainsi l'intention de l'Eglise dans le choix de ce passage du saint Evangile pour aujourd'hui. Quarante jours de  pénitence sont bien peu de chose pour toute une vie qui n'a pas appartenu à Dieu; mais quarante jours de pénitence pèseraient à notre lâcheté, si le Sauveur lui-même ne venait les passer avec  nous. Rassurons-nous :  c'est  lui-même.  Durant  cette période salutaire, il prie avec nous, il jeûne avec nous, il exerce avec nous les œuvres de la miséricorde. N'a-t-il pas inauguré lui-même la Quarantaine des expiations ? Considérons-le, et prenons courage. Si nous sentons encore de la faiblesse, approchons de lui,  comme ces malades dont  il vient de nous être parlé. Le contact de ses vêtements suffisait à rendre la santé à ceux qui l'avaient perdue ; allons à lui dans son Sacrement, et la vie divine dont le germe est déjà en nous se développera de plus en plus, et l'énergie qui commençait à faiblir en nos cœurs se relèvera toujours croissante.

 

Humiliate capita vestra  Deo. | Humiliez vos têtes devant Dieu.

 

ORAISON.

 

Que vos fidèles, Seigneur, soient affermis par le don céleste que vous leur faites goûter, afin qu'en le recevant ils le recherchent avec empressement, et qu'en le recherchant, ils méritent de le recevoir toujours. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

276

 

Terminons cette journée du Samedi par un hommage à Marie, avocate des pécheurs ; et pour exprimer notre confiance envers elle, présentons-lui cette Prose naïve et touchante que l’on trouve dans des Missels allemands du XIV° siècle.

 

SEQUENCE.

 

A vous, ô Vierge sacrée, nous offrirons des prières, sur l'autel de notre cœur.

 

Nos vœux sont une victime indigne d'être offerte à votre Fils ; il l'agréera présentée par vous.

 

A celui qui fut immolé pour les péchés , daignez offrir en sacrifice la prière des pécheurs.

 

Par vous le coupable retourne à Dieu ; par vous Dieu s'est rapproché du coupable ; en vous ils se sont réunis.

 

Ne repoussez pas les pécheurs ; sans eux vous n'eussiez point connu l'honneur d'être la Mère d'un tel Fils.

 

S'il n'y eût pas eu de pécheurs à racheter, la Mère d'un Rédempteur n'eût point été nécessaire.

 

Votre séance n'eût pas été près du trône du Père céleste, si vous n'eussiez enfanté un Fils qui partage les honneurs d'un tel Père.

 

O Vierge, ô Vierge élevée si haut à cause de nous, prenez nos vœux et portez-les devant le souverain Seigneur.

Amen.

 

 

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