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LE SAMEDI APRÈS LES CENDRES.La Station de ce jour est, selon qu'il est marqué au Missel, dans l'Eglise de Saint-Tryphon, Martyr; mais cette Eglise ayant été détruite, il y a plusieurs siècles, la Station a lieu présentement dans celle de Saint-Augustin, bâtie tout près de remplacement où fut l'Eglise de Saint-Tryphon. COLLECTE.Ecoutez favorablement , Seigneur,
nos supplications, et donnez-nous de célébrer avec dévotion ce jeûne solennel
qui a été institué si à propos pour la guérison de nos âmes et de nos corps.
Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. EPITRE.Lecture du Prophète Isaïe. Chap. LVIII. Voici ce que dit le Seigneur
Dieu : Si vous ôtez du milieu de vous la chaîne dont vous chargez vos frères,
si vous cessez d'étendre la main sur eux et de dire des paroles qui leur sont
nuisibles; si vous assistez le pauvre avec effusion de cœur, et si vous remplissez de consolation
l'âme affligée ; votre lumière se lèvera dans les ténèbres, et vos ténèbres
deviendront comme le Le Samedi est un jour plein de
mystères : c'est le jour du repos de Dieu; c'est le symbole de la paix
éternelle que nous goûterons au ciel après les labeurs de cette vie. L'Eglise aujourd'hui, en nous faisant lire
ce passage d'Isaïe, veut nous apprendre à quelles conditions il nous sera donné
de prendre part au Sabbat de l'éternité. Nous sommes à peine entrés dans la
carrière de la pénitence que cette Mère tendre vient à nous, pleine de paroles
consolatrices. Si nous remplissons de bonnes œuvres cette sainte Quarantaine
durant laquelle sont suspendues les préoccupations du monde, la lumière
de la grâce se lèvera du milieu même des ténèbres de notre âme. Cette
âme trop longtemps obscurcie par le péché et par l'amour du monde et de
nous-mêmes, deviendra éclatante comme les splendeurs du EVANGILE.La suite du saint Evangile selon saint Marc. Chap. VI. En ce temps-là, le soir étant
venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. Et
voyant ses disciples qui se fatiguaient à ramer (car lèvent leur était
contraire), vers la quatrième veille de la nuit il vint à eux, marchant sur la
mer, et il voulait les devancer. Mais eux, le voyant marcher sur la mer,
crurent que c'était un fantôme, et jetèrent des cris ; car tous le virent, et
ils furent troublés. Et aussitôt il leur parla et leur dit : Rassurez-vous,
c'est moi, ne craignez point. Et il monta avec eux dans la barque, et le vent
cessa. Et leur étonnement en devint plus grand encore ; car ils n'avaient pas fait
assez de réflexion sur le miracle des pains, parce que leur cœur était aveuglé.
Et quand ils eurent traversé l'eau, ils vinrent en la terre de Genesareth, et ils y abordèrent. Et quand ils furent sortis
de la barque, les gens du pays reconnurent Jésus ; et, parcourant toute la
contrée, ils commencèrent à lui apporter dans des lits les malades, partout où
ils entendaient dire qu'il était. Et, en quelque lieu qu'il entrât, dans les
hameaux, dans les villages ou dans les villes, ils mettaient les malades sur
les places publiques, et le priaient de les laisser seulement toucher la frange
de son vêtement. Et tous ceux qui le touchaient étaient guéris. La barque de la sainte Eglise est lancée sur la mer ; la traversée durera quarante jours. Les disciples du Christ rament à l'encontre du vent, et déjà l'inquiétude s'empare d'eux; ils craignent de ne pas arriver au port. Mais Jésus vient à eux sur les flots ; il monte avec eux dans la barque ; leur navigation sera désormais heureuse. Les anciens interprètes de la Liturgie nous expliquent ainsi l'intention de l'Eglise dans le choix de ce passage du saint Evangile pour aujourd'hui. Quarante jours de pénitence sont bien peu de chose pour toute une vie qui n'a pas appartenu à Dieu; mais quarante jours de pénitence pèseraient à notre lâcheté, si le Sauveur lui-même ne venait les passer avec nous. Rassurons-nous : c'est lui-même. Durant cette période salutaire, il prie avec nous, il jeûne avec nous, il exerce avec nous les œuvres de la miséricorde. N'a-t-il pas inauguré lui-même la Quarantaine des expiations ? Considérons-le, et prenons courage. Si nous sentons encore de la faiblesse, approchons de lui, comme ces malades dont il vient de nous être parlé. Le contact de ses vêtements suffisait à rendre la santé à ceux qui l'avaient perdue ; allons à lui dans son Sacrement, et la vie divine dont le germe est déjà en nous se développera de plus en plus, et l'énergie qui commençait à faiblir en nos cœurs se relèvera toujours croissante. Humiliate
capita vestra Deo. | Humiliez vos têtes devant Dieu. ORAISON.Que vos fidèles, Seigneur,
soient affermis par le don céleste que vous leur faites goûter, afin qu'en le
recevant ils le recherchent avec empressement, et qu'en le recherchant, ils
méritent de le recevoir toujours. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. 276 Terminons cette journée du Samedi par un hommage à Marie, avocate des pécheurs ; et pour exprimer notre confiance envers elle, présentons-lui cette Prose naïve et touchante que l’on trouve dans des Missels allemands du XIV° siècle. SEQUENCE.
A vous, ô Vierge sacrée, nous
offrirons des prières, sur l'autel de notre cœur. Nos vœux sont une victime
indigne d'être offerte à votre Fils ; il l'agréera présentée par vous. A celui qui fut immolé pour
les péchés , daignez offrir en sacrifice la prière des
pécheurs. Par vous le coupable retourne
à Dieu ; par vous Dieu s'est rapproché du coupable ; en vous ils se sont
réunis. Ne repoussez pas les pécheurs
; sans eux vous n'eussiez point connu l'honneur d'être la Mère d'un tel Fils. S'il n'y eût pas eu de
pécheurs à racheter, la Mère d'un Rédempteur n'eût point été nécessaire. Votre séance n'eût pas été
près du trône du Père céleste, si vous n'eussiez enfanté un Fils qui partage les
honneurs d'un tel Père. O Vierge, ô Vierge élevée si
haut à cause de nous, prenez nos vœux et portez-les devant le souverain
Seigneur. Amen. |