MERCREDI

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PROPRE DES SAINTS

LE MERCREDI DE LA SEPTUAGÉSIME.

 

Les deux grands coupables comparaissent devant le souverain Seigneur qu'ils ont outragé, et loin d'avouer leur faute, ils cherchent tour à tour à la rejeter sur autrui. La justice divine aura son cours; et la sentence retentira jusque dans la postérité humaine la plus reculée. Le crime avait été commis par deux êtres comblés de tous les dons de la nature et de la grâce. Le penchant qui nous entraîne au mal, l'ignorance, la distraction qui offusquent l'intelligence de l'homme déchu, n'existaient pas en eux : un excès d'ingratitude les avait donc précipités dans le mal. Ils avaient d'abord hésité, lorsqu'il eût fallu vaincre par la fuite ; peu à peu le mal avait perdu de sa noirceur à leurs yeux, parce qu'ils commençaient à y soupçonner leur intérêt. Enfin, l'amour d'eux-mêmes remplaçant celui qu'ils devaient à Dieu, ils avaient voulu déclarer leur indépendance. Le Seigneur cependant eut pitié d'eux, à cause de leur postérité.

Les Anges, créés tous en un même moment, furent soumis individuellement à l'épreuve qui devait être la condition de leur bonheur éternel : chacun d'eux fut à même de choisir la fidélité ou la révolte. Eternellement la malédiction pèsera sur ceux qui se déclarèrent contre Dieu. La divine miséricorde, au contraire, daigne éclater sur la race humaine, contenue tout entière dans nos deux premiers parents, et entraînée par eux et avec eux dans l'abîme de la réprobation.

 

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Une triple sentence sort de la bouche de Dieu; la plus cruelle est celle qui regarde le serpent. La malédiction qui pèse déjà sur lui est aggravée encore, et le pardon promis à l'humanité ne sera annoncé, ce jour-là, qu'en forme d'anathème contre l'esprit pervers qui a osé poursuivre Dieu lui-même dans son œuvre.

« Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et elle t'écrasera la tête. » Telle est la vengeance que Dieu tire de son ennemi. Le trophée dont celui-ci était si fier tourne à sa honte et ne proclame que sa défaite. Dans son astuce, il ne s'est pas d'abord attaqué à l'homme ; il a préféré se mesurer avec un être faible et crédule, espérant, hélas ! avec fondement, qu'une complaisance trop tendre porterait l'homme à trahir Dieu. Mais voilà que le Seigneur allume lui-même au cœur de la femme une haine implacable contre son ennemi et le nôtre. En vain, le serpent lèvera sa tête altière jusqu'à obtenir l'adoration des hommes; un jour viendra où le pied d'une femme écrasera cette tête qui a refusé de fléchir devant Dieu. Cette fille d'Eve, que toutes les générations proclameront bienheureuse, sera figurée dans la suite des âges par d'autres femmes, les Debbora, les Judith, les Esther, toutes célèbres par leurs victoires sur le serpent ; elle sera suivie, jusqu'à la fin des temps, par cette succession non interrompue de vierges et d'épouses chrétiennes qui, dans leur faiblesse même, se montreront les puissantes coopératrices de Dieu; en sorte que, comme parle l'Apôtre, « l'homme infidèle sera sanctifié par la femme fidèle (1) ».

Ainsi Dieu brisera l'orgueil du  serpent. Avant

 

1. I Cor. VII, 14.

 

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d'appliquer à nos premiers pères la sentence qu'ils avaient méritée, il signala sa clémence envers leur postérité, et fit luire un rayon d'espérance dans leur cœur.

 

IN DOMINICA TYROPHAGI.

 

 

Adam s'assit, et, tourné vers le jardin de délices, il se livra à ses pleurs, et, mettant la main sur ses yeux, il disait : O miséricordieux, ayez pitié de moi qui suis tombé.

 

Adam regarda l'Ange qui le chassait et qui fermait les portes du divin Jardin, et il se mit à pousser des sanglots avec violence. Il disait: O miséricordieux, ayez pitié de moi qui suis tombé.

 

Plains, ô Paradis, plains le sort de celui qui fut ton maître, et qui maintenant est réduit à la misère. Que le bruit de tes feuillages supplie le Créateur de ne pas te fermer pour jamais. O miséricordieux, ayez pitié de moi qui suis tombé.

 

 

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