LE II AOUT. SAINT ALPHONSE-MARIE DE LIGUORI, EVÊQUE ET DOCTEUR DE L’ EGLISE.
Hier, avec Pierre et les Machabées, nous admirions les substructions du palais que
l'éternelle Sagesse se construit dans le temps pour durer toujours (1).
Aujourd'hui, nous conformant aux divines mœurs de cette Sagesse qui atteint en
se jouant d'une extrémité à l'autre (2), c'est au sommet de l'œuvre, à la
dernière des assises actuellement posées, qu'il nous est donné de contempler le
progrès du glorieux édifice. Or, au sommet comme dans les fondations, l'œuvre
est une, les matériaux restent sans prix: témoin la pierre d'une eau si pure
qui, à cette heure, envoie sur nous ses feux.
Alphonse de Liguori
est, à la fois comme Docteur et comme Saint, le plus récent des bienheureux
auxquels s'adresse l'hommage universel du monde. Grand par ses œuvres et sa
doctrine (3), à lui s'applique directement l'oracle de l'Esprit-Saint
: Ceux qui enseignent la justice à plusieurs brilleront comme des étoiles
dans les éternités sans fin (4).
Quand il parut, une secte odieuse
voulait enlever au Père qui est aux cieux sa miséricorde et sa
296
douceur ; elle triomphait, dans la
conduite pratique des âmes, auprès de ceux-là même que rebutaient ses calvinistes théories. Sous couleur de réaction contre une école
imaginaire de relâchement, dénonçant à grand bruit les propositions
effectivement condamnables de quelques personnages isolés, les nouveaux pharisiens
s'étaient posés en zélateurs de la Loi. Outrant le précepte, exagérant la
sanction, ils chargeaient les
consciences des mêmes intolérables
fardeaux dont l'Homme-Dieu reprochait à leurs
devanciers d'écraser les épaules humaines (1) ; mais le cri d'alarme jeté par
eux, au nom de la morale en péril, n'en avait pas moins trompé les simples et
fini par égarer les meilleurs. Grâce à l'ostentation d'austérité de ses
adhérents, le jansénisme, habile du reste à prudemment voiler ses dogmes,
n'était que trop parvenu, selon son programme, à s'imposer à l'Eglise malgré
l'Eglise; d'inconscients alliés lui livraient dans la cité sainte les sources
du salut. Bientôt, en trop de lieux, les Clefs sacrées n'eurent plus d'usage que
pour ouvrir l'enfer; la table
sainte, dressée pour entretenir et développer en tous la vie, ne fut plus
accessible qu'aux parfaits: et ceux-ci n'étaient jugés tels que dans la mesure
où, par un renversement étrange des paroles de l'Apôtre (2), ils soumettaient
l'esprit d'adoption des enfants à
l'esprit de servitude et de crainte; quant aux fidèles qui ne
s'élevaient pas à la hauteur du nouvel ascétisme, ne trouvant au tribunal de
la pénitence, en place de pères et de médecins, que des exacteurs et des
bourreaux (3), ils n'avaient
297
plus devant eux que l'abandon du
désespoir ou de l'indifférence. Partout cependant légistes et parlements
prêtaient main forte aux réformateurs, sans se soucier du flot d'incrédulité
haineuse qui montait autour d'eux, sans voir la tempête amoncelant ses nuages.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le
royaume des deux ; car vous n'y entrez point, et ne laissez pas les autres y
entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui parcourez la mer
et la terre pour faire un prosélyte, et lorsqu'il est fait, le rendez fils
d'enfer deux fois plus que vous (1). Ce n'est point de vos conventicules
qu'il est dit que les fils de la Sagesse sont l'assemblée des justes (2) ; car
il est dit aussi que ce peuple des justes est tout obéissance et amour (3). Ce
n'est point de la crainte dont vous êtes les apôtres, que le Psalmiste a chanté
: La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse (4) ; car de
cette crainte salutaire, sous la loi même du Sinaï, l'Esprit-Saint
disait : « Vous qui craignez le Seigneur, croyez en lui, et vous ne perdrez pas
votre récompense ; vous qui craignez le Seigneur, espérez en lui, et sa miséricorde
viendra sur vous dans la joie ; vous qui craignez le Seigneur, aimez-le, et vos
cœurs seront remplis de lumière (5). » Tout écart, qu'il provienne de rigueur
aussi bien que de faiblesse, heurte la justice en sa rectitude; mais, depuis
surtout Bethléhem et le Calvaire, il n'est point de
péché qui atteigne plus le cœur divin que celui de défiance ; il n'est de faute
irrémissible que dans la désespérance de Judas disant
comme
298
Cain : « Mon crime est trop grand
pour en obtenir le pardon (1). »
Qui donc cependant, dans
l'impasse ténébreuse où les docteurs en vogue avaient amené les plus fermes
esprits, retrouverait la clef de la science (2)! Mais la Sagesse gardait
en ses trésors, dit l'Esprit-Saint, les formules des mœurs (3). De même
qu'en d'autres temps à chaque dogme attaqué elle avait suscité des vengeurs
nouveaux : en face d'une hérésie qui,
malgré les prétentions spéculatives de ses débuts, n'eut véritablement
que là de portée durable, elle produisit
Alphonse de Liguori comme le
redresseur de la loi faussée et le Docteur par excellence de la morale
chrétienne. Egalement éloigné d'un rigorisme fatal et d'une pernicieuse
indulgence, il sut rendre aux justices du Seigneur, pour parler comme le
Psaume, leur droiture en même temps que leur don de réjouir les cœurs (4),
à ses commandements leur lumineuse clarté qui
les fait se justifier par
eux-mêmes (5) à ses oracles la pureté qui attire les âmes et conduit
fidèlement les petits et les simples des commencements de la Sagesse à ses
sommets (6).
Ce ne fut point en effet
seulement sur le terrain de la casuistique que saint Alphonse parvint, dans sa Théologie
morale , à
conjurer le virus qui menaçait d'infecter toute vie chrétienne. Tandis que, par
ailleurs, sa plume vaillante ne laissait sans réponse aucune des attaques du
temps contre la vérité révélée, ses œuvres ascétiques et mystiques ramenaient
la piété aux sources traditionnelles de la fréquentation des Sacrements, de
l'amour du Seigneur et de sa divine Mère. La
299
Sacrée Congrégation des Rites, qui dut examiner au nom du
Saint-Siège les œuvres de notre Saint, et déclara n'y rien trouver qui fût
digne de censure (1), a rangé sous quarante titres différents ses
innombrables écrits. Alphonse pourtant ne s'était résolu que bien tard à
communiquer au public, par la voie de la presse, les lumières dont son âme
était inondée ; son premier ouvrage, qui fut le livre d'or des Visites au
Saint Sacrement et à la sainte Vierge, ne parut que vers la cinquantième
année de l'auteur. Or, si Dieu prolongea il est vrai son existence au delà des
limites ordinaires, il ne lui épargna ni la double charge de l'épiscopat et du
gouvernement delà congrégation qu'il avait fondée, ni les plus pénibles
infirmités, ni les souffrances morales plus douloureuses encore.
Ecoutons l'Eglise dans le récit
de sa vie.
Alphonse-Marie de Liguori naquit à Naples de parents nobles ; il donna dès
son entrée dans la vie de clairs indices de sainteté. Il était tout petit
encore, lorsque ses parents l'ayant présenté à saint François de Hieronymo, de la Société
de Jésus, celui-ci le bénit et prédit qu'il atteindrait quatre-vingt-dix ans,
serait élevé à la dignité épiscopale, et que de sa vie l'Eglise retirerait de
grands biens. N'éprouvant dès le premier âge qu'aversion pour les jeux, il
formait les enfants de sa condition à la modestie chrétienne par sa parole et
son exemple. Jeune homme, enrôlé dans de pieuses associations, il faisait ses
délices de servir les malades dans les hôpitaux, de prier longuement dans les
églises et de fréquenter les saints Mystères. A la piété il unit de telle sorte
l'étude, qu'âgé de seize ans à peine l'Université de son pays lui
conférait le doctorat dans l'un et l'autre
droit. Par déférence pour son
père, il entra au barreau et s'y acquit une grande renommée ; mais en avant expérimenté les dangers,
il abandonna de lui-même cette carrière. On le vit donc mépriser un
parti brillant que son père lui offrait, renoncer aux droits que lui conférait son
titre d'aîné, et suspendant son épée à l'autel de la Vierge de la Merci, se
consacrer au service de Dieu. Ordonné
prêtre, il déclara la guerre aux vices avec
tant de zèle dans l'exercice du ministère apostolique que, se portant sans
trêve d'un lieu à un autre, il opérait les conversions les plus désespérées. Sa
compassion allait surtout aux pauvres et aux habitants des campagnes ; et c'est pourquoi il établit la congrégation
des prêtres du très saint Rédempteur, qui suivant ce divin Rédempteur
par champs, bourgs et villages,
avaient pour mission d'évangéliser les pauvres.
Afin de ne se laisser
distraire aucunement de sa résolution, il s'obligea par vœu perpétuel à ne
jamais perdre un instant. Il se consumait donc, soit dans la prédication de la
parole de Dieu, soit dans la composition d'ouvrages remplis de piété et de
science sacrée, à gagner les âmes au Christ et à les amener à une vie plus
parfaite. Combien d'inimitiés n'éteignit-il pas ! combien
de dévoyés ne ramena-t-il point a la voie droite du salut ! Son culte fut grand
pour la Mère de Dieu ; il publia un livre des Gloires de Marie ; comme il
s'étendait avec feu sur le même sujet dans ses prédications, on le vit plus
d'une fois ravi en extase devant tout le peuple et un rayon miraculeux parti de
l'image de la Vierge illuminer tous ses traits. Contemplateur assidu de la
Passion du Seigneur et de la sainte Eucharistie, il en propagea le culte
merveilleusement. Priant à l'autel du très saint Sacrement, ou disant la Messe,
ce qu'il n'omit jamais , la véhémence de son amour le
faisait se fondre en ardeurs séraphiques, l'agitait de mouvements
extraordinaires et l'enlevait au sentiment des choses extérieures. Admirable
était l'innocence de sa vie, qu'il ne souilla jamais d'aucune faute mortelle ; non moins grande néanmoins était
sa pénitence, et il châtiait son corps par l'abstinence, les chaînes de fer,
les cilices et de sanglantes flagellations. Cependant il était illustré du don
des miracles, de bilocation, de prophétie et de pénétration des cœurs.
Il manifesta un constant
éloignement pour les dignités ecclésiastiques
qui lui furent offertes. Mais l'autorité du Pape Clément XIII le contraignit à
accepter le gouvernement de l'Eglise de Sainte-Agathe-des-Goths.
Evoque il changea son costume, mais non la sévérité de son genre de vie. Même frugalité , souverain
zèle pour la discipline chrétienne,
attention soutenue à réprimer le vice, écarter l'erreur, et s'acquitter des
autres devoirs de la charge pastorale. Libéral envers les pauvres, il
leur distribuait tous ses revenus ecclésiastiques et, sous le coup d'une grande cherté de vivres, il
consacra jusqu'au mobilier de sa maison à nourrir ceux qui avaient faim. Se
faisant tout à tous, il ramena les moniales à une forme de vie plus parfaite, et eut soin d'établir un monastère de
religieuses de sa congrégation. Lorsque
de graves et habituelles maladies l'amenèrent
à se démettre de l'épiscopat, il
revint pauvre à ses enfants qu'il avait quittés pauvre Enfin, brisé dans son
corps par l'âge, les travaux, une goutte prolongée et d'autres très graves
infirmités, mais d'un esprit toujours vif, il ne cessa point de parler ou
d'écrire sur les choses célestes, jusqu'à ce que, nonagénaire , aux calendes
d'août de l'an mil sept cent quatre-vingt-sept, il expira paisiblement à Nocera
de Pagani au milieu de ses fils en larmes. L'éclat de
ses vertus et de ses miracles amena, en l'année dix-huit cent seize, le
Souverain Pontife Pie VII à le ranger parmi les Bienheureux; et de nouveaux
prodiges ayant fait briller sa puissance, Grégoire XVI l'inscrivit en grande
solennité au catalogue des Saints, dans la fête de la très sainte Trinité de
l'année mil huit cent trente-neuf ; sur l'avis enfin de la Congrégation des
Rites sacrés, le Souverain Pontife Pie IX l'a déclaré Docteur de l'Eglise
universelle.
Je n'ai point caché votre
justice dans mon cœur : j’ai publié de vous la vérité et le salut (1).
Ainsi en votre nom l'Eglise chante-t-elle aujourd'hui, reconnaissante pour le
service insigne que vous lui avez rendu dans ces jours des pécheurs où la piété
304
semblait perdue (1). En butte aux assauts d'un pharisaïsme outré, sous le regard
sceptique de la philosophie railleuse, les bons eux-mêmes hésitaient sur la
direction des sentiers du Seigneur. Tandis que les moralistes du temps ne
savaient plus que forger pour les consciences d'absurdes entraves (2), l'ennemi
avait beau jeu de crier : Brisons leurs chaînes, et rejetons loin leur joug (3)
( Compromise par ces docteurs insensés, l'antique
sagesse révérée des aïeux n'était plus, pour les peuples avides d'émancipation, qu'un édifice en
ruines (4). Dans cette extrémité
sans précédents, vous fûtes, ô Alphonse,
l'homme prudent désiré de l'Eglise, et dont la bouche énonce les paroles
qui raffermissent les cœurs (5).
Longtemps avant votre
naissance, un grand Pape avait dit que
le propre des Docteurs est «
d'éclairer l'Eglise, de l'orner des vertus, de former ses mœurs; par eux,
ajoutait-il, elle brille au milieu des ténèbres comme l'astre du matin ; leur
parole fécondée d'en haut résout les énigmes des Ecritures, dénoue les difficultés,
éclaircit les obscurités, interprète ce qui est douteux ; leurs œuvres
profondes, et relevées par l'éloquence
du discours, sont autant de perles précieuses ennoblissant la maison de Dieu non
moins qu'elles la font resplendir. » Ainsi s'exprimait au XIII° siècle Boniface
VIII, lorsqu'il élevait à la solennité du rit double les fêtes des
Apôtres, des Evangélistes, et des quatre
Docteurs reconnus alors,
Grégoire Pape, Augustin, Am-broise et Jérôme (6). Mais n'est-ce pas là, frappante
3o5
comme une prophétie, fidèle autant
qu'un portrait, la description surtout de ce qu'il vous fut donné d'être ?
Gloire donc à vous qui, dans nos
temps de déclin, renouvelez la jeunesse de l'Eglise, à vous par qui
s'embrassent derechef ici-bas la justice et la paix dans la rencontre de la
miséricorde et de la vérité (1). C'est bien à la lettre que vous avez donné sans réserve pour un tel résultat votre temps et vos
forces. « L'amour de Dieu n'est jamais oisif, disait saint Grégoire : s'il existe, il
fait de grandes choses ; s'il
refuse d'agir, ce n'est point l'amour (2). » Or quelle fidélité ne fut pas la vôtre dans l'accomplissement du vœu redoutable par lequel vous vous étiez enlevé la
possibilité même d'un instant de relâche ! Lorsque d'intolérables douleurs eussent paru
pour tout autre justifier, sinon commander le repos, on vous voyait soutenant
d'une main à votre front le marbre qui semblait tempérer quelque peu la
souffrance, et de la droite écrivant vos
précieux ouvrages.
Mais plus grand encore fut l'exemple
que Dieu voulut donner au monde, lorsqu'il permit qu'accablé d'années, la
trahison d'un de vos fils amenât sur vous la disgrâce de ce Siège apostolique
pour lequel s'était consumée votre vie, et qui en retour vous retranchait, comme
indigne, de l'institut que vous
aviez fondé ! L'enfer alors eut licence
de joindre ses coups à ceux du ciel ; et vous, le Docteur de la paix, connûtes d'épouvantables assauts contre la foi et la
sainte espérance. Ainsi votre œuvre s'achevait-elle dans l'infirmité plus
puissante que tout (3); ainsi méritiez-vous aux âmes
3o6
troublées l'appui de la vertu du
Christ. Cependant, redevenu enfant par l'obéissance aveugle nécessaire dans ces
pénibles épreuves, vous étiez plus près à la fois et du royaume des cieux (1)
et de la crèche chantée par vous dans des accents si doux (2) ; et la vertu que
l'Homme-Dieu sentait sortir de lui durant sa vie
mortelle s'échappait de vous avec une telle abondance sur les petits enfants
malades, présentés par leurs mères à votre bénédiction, qu'elle les
guérissait tous (3) !
Maintenant qu'ont pris
fin les larmes et le labeur, veillez pourtant sur nous
toujours. Conservez les fruits de vos œuvres dans l'Eglise. La famille
religieuse qui vous doit l'existence n'a point dégénéré; plus d'une fois, dans
les persécutions de ce siècle, l'ennemi l'a honorée des spéciales
manifestations de sa haine ; déjà aussi l'auréole des bienheureux a été vue
passant du père à ses fils : puissent-ils garder chèrement toujours ces nobles
traditions ! Puisse le Père souverain qui, au baptême, nous a tous également
faits dignes d'avoir part au sort des saints dans la lumière (4), nous conduire
heureusement par vos exemples et vos enseignements (5), à la suite du très
saint Rédempteur, dans le royaume de ce Fils de son amour (6).
L'illustre mémoire d'Etienne Ier,
Pape et Martyr, complète d'un parfum d'antiquité la sainteté de ce jour dédié à
l'honneur du plus récent des bienheureux. La gloire très spéciale d'Etienne est
d'avoir été dans l'Eglise le gardien de la dignité
307
du saint baptême. Le baptême, donné
une fois, ne se renouvelle plus ; car le caractère d'enfant de Dieu qu'il
imprime au chrétien est éternel; et cette ineffable
dignité du premier sacrement n'est aucunement dépendante des dispositions ou de
l'état du ministre qui le confère. Que ce soit Pierre qui baptise, dit en effet
saint Augustin, que ce soit Paul ou Judas, celui-là seul et toujours baptise
par eux dans le Saint-Esprit, sur qui descendit au Jourdain la divine colombe (1).
Telle est l'adorable munificence du Seigneur à l'égard de ce plus indispensable
des moyens du salut, que le païen même qui n'appartient pas à l'Eglise, que le
schismatique ou l'hérétique qui s'en est séparé, ne l'administrent pas moins
validement, à la seule condition d'observer le rit extérieur en son essence et
de vouloir faire en cela ce que fait l'Eglise.
Au temps d"Etienne Ier,
cette vérité qu'aujourd'hui nul n'ignore, apparaissait avec moins d'évidence.
De grands évêques, auxquels leur science et leur sainteté avaient acquis
justement la vénération de leur siècle, voulaient qu'on fit passer à nouveau
par le bain du salut les convertis des sectes dissidentes. Mais l'assistance
promise à Pierre n'en apparut que plus divine en son successeur ; et, en
maintenant la discipline traditionnelle, Rome par Etienne sauva la foi des
Eglises. Témoignons notre gratitude joyeuse au saint Pontife, pour sa fidélité
dans la garde du dépôt qui est le trésor de tous ; et prions-le de protéger non
moins efficacement, en nous aussi, la noblesse et les droits du saint baptême.
3o8
ORAISON.
O Dieu,qui
nous réjouissez parla solennité annuelle du bienheureux Etienne votre Martyr et
Pontife: accordez à nos prières que lui, dont nous célébrons le jour natal,
nous donne aussi sujet de joie en sa protection. Par Jésus-Christ.