IGNACE

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LE XXXI JUILLET. SAINT IGNACE, CONFESSEUR.

 

Bien que le cycle du Temps après la Pentecôte nous ait maintes fois déjà manifesté la sollicitude avec laquelle l'Esprit divin préside à la défense de l'Eglise, l'enseignement resplendit aujourd'hui d'une manière nouvelle. Au XVI° siècle, un assaut formidable était livré à la cité sainte. Satan avait choisi pour chef de l'attaque un homme tombé comme lui des hauteurs du ciel. Luther, sollicité dans ses jeunes années par les grâces de choix qui font les parfaits, n'avait point su, dans un jour d'égarement, résister à l'esprit de révolte. Comme Lucifer, qui prétendit égaler Dieu, lui se posa en face du vicaire du Très-Haut sur la montagne du Testament (1) ; bientôt, roulant aussi d'abîme en abîme, il entraînait de même à sa suite la troisième partie des étoiles du ciel de la sainte Eglise (2). Loi mystérieuse et terrible, que celle qui si souvent laisse à l'homme ou à l'ange déchu, dans les sphères du mal, la principauté qui devait s'exercer par eux pour le bien et l'amour ! Mais l'éternelle Sagesse n'est cependant jamais frustrée dans la divine loyauté de ce jeu sublime commencé avec le monde, et qui régit toujours les temps (3) ; c'est alors qu'à l'encontre de la liberté pervertie de l'ange ou de l'homme, elle met en oeuvre cette autre loi de

 

1. Isai. XIV, 13. — 2. Apoc. XII, 4.— 3. Prov. VIII, 3o, 31.

 

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substitution miséricordieuse dont Michel bénéficia le premier.

La vocation d'Ignace à la sainteté suit pas à pas dans ses développements la défection luthérienne. Au printemps de l'année  1521, Luther, jetant son défi à  toutes  les puissances, venait à  peine de quitter Worms et de  gagner la Wartbourg (1), qu'Ignace, à Pampelune, était frappé du coup qui devait le retirer du monde et bientôt le conduire à Manrèse. Valeureux comme ses nobles ancêtres, il  s'était senti pénétrer  dès ses premiers ans de l'ardeur belliqueuse qu'on les vit montrer sur les champs de bataille de la terre des Espagnes ; mais la campagne contre le Maure a pris fin dans les jours mêmes de sa naissance (2) ; se pourrait-il qu'il n'eût, pour satisfaire ses chevaleresques instincts, que les querelles mesquines où la politique des rois va toujours plus s'abaisser ? Le seul vrai Roi resté digne de sa grande âme,  se révèle  à lui dans l'épreuve qui  vient d'arrêter ses projets mondains ; une milice nouvelle s'offre, à son ambition ;  une autre croisade commence; et l'an 1522 voit, des monts de Catalogne à ceux de Thuringe, se développer la divine stratégie dont les Anges seuls ont encore le secret.

Admirable campagne, où l'on dirait que le ciel se contente d'observer l'enfer, lui laissant prendre les devants, ne se gardant que le droit de faire surabonder la grâce là où l'iniquité prétend abonder (3). De même que, l'année d'auparavant, le premier appel d'Ignace avait suivi de trois semaines

 

1. La diète de Worms, où eut lieu la rupture officielle de l'hérésiarque en présence des divers ordres de l'empire, vit cette rupture se consommer dans les derniers jours d'avril, et ce fut le 20 mai qu'Ignace reçut la blessure dont sa conversion fut la suite. — 2. 1491. — 3. Rom. V, 20.

 

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la rébellion consommée de Luther : à trois semaines également de distance, voici qu'en celle-ci l'enfer et le ciel produisent leurs élus sous l'armure différente qui convient aux deux camps dont ils seront chefs. Dix mois de manifestations étranges et d'ascèse diabolique ont préparé le lieutenant de Satan dans la retraite forcée qu'il nomme sa Pathmos ; et le 5 mars, en rupture de ban, le transfuge du sacerdoce et du cloître quitte la Wartbourg transformé sous la cuirasse et le casque en chevalier de fausse marque. Le 25 du même mois, dans la glorieuse nuit où le Verbe prit chair, le brillant soldat des armées du royaume catholique, le descendant des Ognès et des Loyola, vêtu d'un sac comme de l'insigne de pauvreté qui révèle ses projets nouveaux, passe en prières au Mont-Serrat sa veille des armes; il suspend à l'autel de Marie sa vaillante épée, et de là s'en va préludant aux combats inconnus qui l'attendent dans une lutte sans merci contre lui-même.

Au drapeau du libre examen, qui partout déjà fait flotter ses plis orgueilleux, il oppose sur le sien pour unique devise : À la plus grande gloire de Dieu ! Bientôt Paris, où Calvin recrute dans le secret les futurs huguenots, le voit enrôler, pour le compte du Dieu des armées, la compagnie d'avant-poste qui doit dans sa pensée couvrir l'armée chrétienne en éclairant sa marche, porter et recevoir les premiers coups. L'Angleterre vient-elle, aux premiers mois de 1534, d'imiter dans leur défection l'Allemagne et les pays du Nord, que, le 15 août de cette année, les premiers soldats d'Ignace scellent à Montmartre avec lui l'engagement définitif qu'ils doivent renouveler solennellement plus tard à Saint-Paul-hors-les-Murs. Car c'est à Rome qu'est fixé le point de ralliement de la petite

 

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troupe, qui s'accroîtra bientôt merveilleusement, mais dont la profession spéciale sera d'être toujours prête à se porter, au moindre signe, sur tous les points où le Chef suprême de l'Eglise militante jugera bon d'utiliser son zèle pour la défense de la foi ou sa propagation, pour le progrès des âmes dans la doctrine et la vie chrétienne (1).

Une bouche illustre a dit en nos temps (2) que « ce qui frappe de prime abord dans l'histoire de la société de Jésus, c'est que pour elle l'âge mûr est contemporain de la première formation. Qui connaît les premiers auteurs de la compagnie, connaît la compagnie  entière dans son esprit, dans son but, dans ses entreprises, dans ses procédés, dans ses méthodes. Quelle génération que celle qui préside à ses origines ! Quelle union de science et d'activité, de vie intérieure et de vie militante ! On peut dire que ce sont des hommes universels, des hommes de race gigantesque, en comparaison desquels nous ne sommes que des insectes :  de genere giganteo, quibus comparat! quasi  locustae videbamur (3). »

Combien plus touchante n'en apparaît pas la simplicité si pleine de charmes de ces premiers Pères de la compagnie, faisant la route qui les sépare de Rome à pied et jeûnant, épuisés, mais le cœur débordant d'allégresse et chantant à demi-voix les psaumes de David (4)! Quand il fallut, pour répondre aux nécessités de l'heure présente, abandonner dans le nouvel institut  les grandes

 

1. Litt. Pauli III, Regimini militantis Ecclesiae; JULII III Exposcit debitum; etc. — 2. Cardinal Pie, Homélie prononcée dans les fêtes de la béatification du B. Pierre Le Fèvre. — 3. Num. XIII, 34. — 4. P. Ribadeneira, Vita Ignatii Loiolae Lib. II, cap. VII.

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traditions de la prière publique, il en coûta à plusieurs de ces âmes ; ce ne fut pas sans lutte que Marie, sur ce point, dut céder à Marthe: tant de siècles durant, la solennelle célébration des divins Offices avait paru l'indispensable tâche de toute famille religieuse, dont elle formait la dette sociale première, comme elle était l'aliment premier de la sainteté individuelle de ses membres!

Mais l'arrivée de temps nouveaux promenant partout la déchéance et la ruine, appelait une exception aussi insolite alors que douloureuse pour la vaillante compagnie qui dévouait son existence à l'instabilité d'alertes sans fin et de sorties perpétuelles sur les terres ennemies. Ignace le comprit; et il sacrifia au but particulier qui s'imposait à lui l'attrait personnel qu'il ressentit jusqu'à la fin pour le chant sacré, dont les moindres notes parvenant à son oreille faisaient couler de ses yeux des larmes d'extase (1). Après sa mort, l'Eglise, qui jusque-là n'avait point connu d'intérêt primant la splendeur à donner au culte de l'Epoux, voulut revenir sur une dérogation qui portait une atteinte si profonde aux instincts les plus chers de son cœur d'Epouse; on vit Paul IV la révoquer absolument ; mais saint Pie V eut beau lui-même longtemps lutter contre elle, il dut enfin la subir.

Avec les derniers siècles et leurs embûches, l'heure des milices spéciales organisées en camps volants avait sonné pour l'Eglise. Mais autant il devenait plus difficile chaque jour d'exiger de ces troupes méritantes, absorbées dans de continuels combats au dehors, les habitudes de ceux que protégeaient la Cité sainte et ses anciennes tours de  défense : autant  Ignace répudiait le

 

1. J. Rhous, in Variis virtutum historiis, Lib. III, cap.  II.

 

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contre-sens étrange qui eût voulu  réformer les mœurs du peuple chrétien d'après la manière de vivre entraînée par le service de reconnaissances et de grand'garde, auquel il se sacrifiait pour tous. La troisième des dix-huit règles qu'il pose,  comme couronnement des EXERCICES  SPIRITUELS,  pour avoir en nous les vrais sentiments de l'Eglise orthodoxe, est de recommander aux fidèles les chants de l'Eglise, les psaumes, et les différentes Heures canoniales au temps marqué pour chacune. Et, en tête de ce livre qui est bien le trésor de la Compagnie de Jésus,  établissant les conditions qui permettront de retirer le plus grand fruit possible des mêmes Exercices, il détermine, dans son annotation vingtième, que celui qui le peut devra choisir, pour le temps de leur durée, une habitation d'où il lui soit facile de se rendre aux Offices de Matines (1) et des Vêpres ainsi qu'au divin Sacrifice. Que fait du reste en cela notre Saint, sinon conseiller pour la pratique des Exercices le même esprit dans lequel ils furent composés, en cette  retraite bénie de Manrèse où l'assistance quotidienne à la Messe solennelle et aux Offices du soir fut pour lui la source de délices du ciel (2)?

 

1. Nous suivons ici l'édition latine authentique publiée sous les yeux de saint Ignace après l'approbation de Paul III, et réimprimée depuis par l'autorité des Congrégations générales. Une traduction nouvelle, faite en ce siècle sur le texte espagnol, ne parle pas ici des Matines; mais elle insiste sur l'assistance de tous les jours, autant que faire se peut, à la Messe et aux Vêpres. — 2. Acta a L. Consalvo S. J. ex ore Sancti excepta.

 

Mais il est  temps  d'écouter  l'Eglise dans le récit de la vie de ce grand serviteur de Dieu.

 

Ignace, Espagnol de nation, naquit  à Loyola, dans l'ancienne Cantabrie, d'une noble famille. Attaché d'abord à la cour du roi catholique, il s'adonna ensuite aux armes. Contraint de s'aliter par une blessure grave reçue dans la défense de Pampelune, la lecture fortuite de livres pieux l'embrasa d'une ardeur merveilleuse pour suivre les traces du Christ et des Saints. Il se rendit au Mont-Serrat où, suspendant ses armes devant l'autel de la bienheureuse Vierge et veillant toute une nuit, il entreprit l'apprentissage de la milice sacrée. De là, vêtu d'un sac comme il l'était, ayant auparavant donné à un mendiant ses habits de prix, il se retira à Manrèse; il y demeura un an, ne vivant que d'eau et du pain de l'aumône, jeûnant tous les jours sauf le dimanche, domptant sa chair par une dure chaîne et le cilice, couchant à terre et se flagellant avec le fer jusqu'au sang, mais réconforté par Dieu de si merveilleuses lumières, que si les saintes Ecritures n'existaient pas, avait-il coutume de dire par la suite, il n'en serait pas moins prêt à mourir pour la foi sur les seules révélations que le Seigneur lui avait faites à Manrèse. Ce fut alors que cet homme sans lettres aucunes composa le livre admirable des Exercices, confirmé par le jugement du Siège apostolique et l'utilité de tous.

 

Pour se rendre plus apte toutefois à gagner  les âmes, il résolut de s'assurer le secours des lettres, et commença par étudier la grammaire au milieu des enfants. Comme cependant il ne relâchait rien de son zèle pour le salut d'autrui, on ne saurait croire combien il eut à dévorer de misères  et d'affronts  en tous lieux, subissant  les plus âpres épreuves, la prison et les coups jusqu'à presque en  mourir; mais  il  ambitionnait toujours de souffrir bien plus  encore pour  la gloire de son Seigneur. S'étant adjoint  dans l'université de  Paris neuf compagnons de différentes nations, qui tous  avaient  pris les degrés  dans  les  arts et  la théologie, il jeta dans cette ville, à Montmartre, les premiers fondements de l'Ordre que Rome le vit instituer plus tard. Aux trois vœux ordinaires il  en  ajouta un quatrième  de   sujétion étroite au Siège apostolique touchant  les   Missions. Paul III fut le premier qui accueillit et confirma  la nouvelle société, approuvée bientôt par d'autres souverains Pontifes et par le concile de Trente. Ignace donc, envoyant  saint  François Xavier prêcher l'Evangile aux Indes et disséminant ses fils dans les différentes parties du monde pour propager la  religion, déclara au paganisme et à l'hérésie une guerre si heureuse, que, d'après le sentiment universel, confirmé même par l'oracle Apostolique, Ignace et son institut furent opposés par Dieu à Luther et aux hérétiques d'alors, comme en d'autres temps d'autres saints personnages furent suscités dans un but semblable.

 

Mais le premier objet de sa sollicitude fut de renouveler la piété parmi les catholiques. La splendeur des édifices sacrés, l'enseignement du catéchisme, la prédication, la fréquentation des sacrements lui durent accroissement et progrès. Il ouvrit en tous lieux des écoles pour élever la jeunesse dans les lettres et la piété; à Rome il fonda le collège Germanique, des refuges pour les femmes de mauvaise vie et les jeunes filles en danger, des maisons pour les catéchumènes et les orphelins des deux sexes. D'autres oeuvres de piété encore attestaient son zèle infatigable pour gagner les âmes; et on l'entendait dire que, si le choix lui était donné, il préférerait vivre incertain de la béatitude et ce pendant se dévouer au service de Dieu et au salut du prochain, plutôt que de mourir tout de suite avec l'assurance de la gloire du ciel.  Son  pouvoir  sur les démons  fut  merveilleux. Saint Philippe Néri et d'autres virent son visage briller d'une lumière céleste. Enfin, dans sa soixante-cinquième année,  il passa au baiser de son Seigneur, dont il avait toujours eu à la bouche la plus grande gloire, cherchant sans  fin cette gloire en toutes choses. Illustre par ses miracles et ses grands  mérites envers l'Eglise,  il fut inscrit par Grégoire XV dans les fastes des Saints.

 

La victoire qui triomphe du monde est notre foi (1). Une fois de plus vous l'avez montré, ô vous qui  fûtes le grand triomphateur du siècle où le Fils de Dieu vous choisit pour relever son drapeau humilié devant l'étendard de Babel. Contre les bataillons sans cesse grossissant des révoltés, vous fûtes longtemps  presque seul, laissant au Dieu des armées le soin de choisir son heure pour vous mettre aux prises avec les cohortes de Satan, comme il l'avait choisie pour vous retirer de la milice des hommes. Le monde, instruit alors de vos desseins, n'y eût vu qu'un objet de risée; et toutefois nul certes aujourd'hui ne saurait le nier: ce fut  un moment solennel pour l'histoire du monde, que celui où, pareil dans votre confiance aux plus illustres  capitaines concentrant  leurs armées, vous donniez  ordre à vos neuf compagnons  de  gagner trois par trois la Ville sainte. Quels résultats durant les quinze années où cette troupe d'élite,  que recrutait l'Esprit-Saint, vous

 

1.  I  JOHAN. V, 4.

 

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eut à sa tête comme premier Général ! L'hérésie refoulée d'Italie, confondue à Trente, enrayée partout, immobilisée jusqu'en son foyer même; d'immenses conquêtes sur des terres nouvelles, réparant les pertes subies dans notre Occident ; Sion elle-même rajeunissant sa beauté, relevée dans son peuple et ses pasteurs, assurée pour ses fils d'une éducation répondant à leurs célestes destinées: sur toute la ligne enfin où il avait imprudemment crié victoire, Satan rugissant, dompté à nouveau par ce nom de Jésus qui fait fléchir tout genou dans le ciel, sur la terre et dans les enfers (1) ! Quelle gloire pour vous, ô Ignace, eût jamais égalé celle-là dans les armées des rois de la terre ?

Du trône que vous avez conquis par tant de hauts faits, veillez sur ces fruits de vos œuvres, et montrez-vous toujours le soldat de Dieu. Au travers des contradictions qui ne leur manquèrent jamais, soutenez vos fils au poste d'honneur et de vaillance qui fait d'eux les sentinelles avancées de l'Eglise. Qu'ils soient fidèles à l'esprit de leur glorieux Père, « ayant sans cesse devant les yeux: premièrement Dieu ; ensuite, comme une voie qui conduit à lui, la forme de leur institut, consacrant tout ce qu'ils ont de forces à atteinte dre ce but que Dieu leur marque; chacun pourtant suivant la mesure de la grâce qu'il a reçue de l'Esprit-Saint et le degré propre de sa vocation (2). » Enfin, ô chef d'une si noble descendance, étendez votre amour à toutes les familles religieuses, dont le sort en face de .la persécution est devenu si étroitement solidaire aujourd'hui de

 

1. Philip. II, 10. — 2. Litt. apost. Primae Instituti approbationis, Pauli III, Regimini militantis.

 

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celui de la vôtre; bénissez spécialement l'Ordre monastique qui protégea de ses antiques rameaux vos premiers pas dans la vie parfaite, et la naissance de l'illustre Compagnie qui sera votre couronne immortelle dans les cieux. Ayez pitié de la France, de ce Paris dont l'université vous fournit les assises de l'inébranlable édifice élevé par vous à la gloire du Très-Haut. Que tout chrétien apprenne de vous à militer pour le Seigneur, à ne jamais renier son drapeau ; que tout homme, sous votre conduite, revienne à Dieu son principe et sa fin.

 

 

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