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Le XXI JUILLET. SAINTE PRAXÈDE, VIERGE.Enfin l'angélique sœur de Pudentienne obtient de l'Epoux que ses liens soient brisés. L'exil était lourd à ce dernier rejeton d'une souche illustre pour la terre et pour Dieu. Des races nouvelles que ses pères n'avaient point connues, quand ils soumettaient le monde à la Ville éternelle, gouvernaient maintenant Rome et l'univers ; plus que Néron et Domitien, qui du moins ne s'inspiraient dans leurs errements que de l'instinct de la tyrannie, les césars philosophes du moment faisaient preuve de la méconnaissance la plus absolue des destinées de la cité reine. Le salut de Rome était aux mains d'une autre dynastie ; un siècle déjà s'était passé depuis que l'aïeul de Praxède, plus authentique héritier des traditions du Capitole que tous les empereurs présents ou futurs, avait incliné devant cette principauté venue d'en haut la majesté des grands souvenirs des sept collines, et salué dans Simon fils de Jean le dominateur de l'avenir. Hôte du Prince des Apôtres, Pudens transmit à sa descendance l'estime d'un titre plus glorieux que tous ceux qu'il tenait des ancêtres ; au temps de Pie Ier comme à celui de Pierre, sa maison continuait d'abriter le Vicaire de Dieu. Restée seule avec de tels souvenirs, Praxède, après la mort de sa sœur bien-aimée, avait achevé de 194 transformer ses palais en églises où nuit et jour retentissait la divine louange, où les païens accouraient en foule au baptême ; la police impériale respectait la demeure d'une descendante des Cornelii. Délivré de la tutelle d'Antonin son père adoptif, Marc Aurèle ne devait pas connaître longtemps cette barrière : une descente eut lieu au Titre de Praxède ; nombre de chrétiens furent pris, dont le glaive abattit les têtes. La vierge connut le tourment de voir tout frapper autour d'elle, sans elle-même être atteinte.-Brisée, elle se tourna vers Dieu et demanda de mourir. Son corps fut réuni à ceux des siens dans le cimetière de son aïeule Priscille. Voici le court récit que lui consacre l'Eglise. Praxède, vierge de Rome, était sœur de la vierge Pudentienne. Au temps où l'Empereur Marc Antonin
persécutait les chrétiens, elle leur consacra son temps et ses richesses, les
soulageant par toutes les industries de sa charité, cachant chez elle les uns,
exhortant les autres à la constance dans la foi ,
ensevelissant leurs corps ou pourvoyant à ce que rien de ce qu'elle pouvait ne
leur fît défaut dans les prisons et les bagnes. Mais le massacre des chrétiens
prit de telles proportions, qu'elle se sentit impuissante à en supporter la vue
davantage : elle pria Dieu que, s'il était expédient de mourir, il l'enlevât à
tant de maux. Le douze des calendes d'août , elle fut
donc appelée pour recevoir au ciel la récompense de sa piété. Le prêtre Pastor ensevelit son corps dans le tombeau de son père et
de sa sœur Pudentienne, au cimetière de Priscille sur
la voie Salaria.
L'Eglise Mère vous est restée
reconnaissante, ô Praxède! Depuis si longtemps déjà
près de l'Epoux, vous continuez d'exercer sur la terre en faveur des Saints les
traditions de votre noble famille. Quand, aux huitième et neuvième siècles, les
Martyrs, exposés aux profanations lombardes, se levèrent de leurs tombeaux pour
rentrer dans les murs de la Ville éternelle, on vit Pierre, dans la personne de
Pascal Ier , chercher pour eux l'hospitalité là où lui-même l'avait trouvée au
premier âge. Ce fut un grand jour que ce |