PIE Ier

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LE XI JUILLET. SAINT PIE Ier, PAPE ET MARTYR.

 

Un saint Pape du second siècle, le premier de cette série de Pontifes que le nom de Pie a illustrés jusqu'à nos jours, projette sur nous sa douce et sereine lumière. Malgré la situation toujours précaire de la société chrétienne, en face d'édits de persécution que les meilleurs des princes païens n'abrogèrent jamais, il mit à profit la paix relative que valait à l'Eglise la modération personnelle d'Antonin le Pieux, pour affermir les assises de la tour mystérieuse élevée par le Pasteur céleste à la gloire du Seigneur Dieu (1). Exerçant ses droits de suprême hiérarque, il établit que, nonobstant la pratique contraire suivie encore en divers lieux, la fête de Pâques serait désormais célébrée au dimanche par toutes les Eglises. Bientôt la glorieuse mémoire de Victor, successeur de Pie à la fin de ce siècle, viendra nous rappeler l'importance de la mesure qu'il crut ainsi devoir prendre et le retentissement qu'elle eut dans l'Eglise entière.

L'ancienne Légende de saint Pie Ier, modifiée récemment, rappelait le décret attribué dans le Corps du droit à notre Pontife (2), touchant celui dont la négligence aurait laissé tomber quelque

 

1. Herm. Past. — 2. Cap. Si per negligentiam, 27. Dist. II de Consecratione.

 

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chose du Sang du Seigneur. Ces prescription: traduisent bien le respect profond que le sain: Pape voulait voir témoigner au Mystère de l'autel : la pénitence, y est-il ordonné, sera de quarante jours, si l'effusion du Sang précieux a lieu jusqu'à terre ; où que ce soit qu'il tombe, on devra le recueillir avec les lèvres s'il se peut, brûler la poussière et déposer la cendre en un lieu non profane.

 

Pie, premier de ce nom, était originaire d'Aquilée et fils de Ru fin. Prêtre de la sainte Eglise Romaine, il fut créé Souverain Pontife au temps des empereurs Antonin le Pieux et Marc Aurèle. En cinq ordinations, au mois de décembre, il créa douze évêques et dix-huit prêtres. On a de lui plusieurs  belles ordonnances, celle surtout qui regarde la célébration seulement au dimanche de la résurrection du Seigneur. Il changea en église la maison de Pudens , laquelle l'emportant par  sa  dignité sur les autres Titres comme demeure du Pontife Romain , fut  dédiée  sous le nom du Pasteur ; ce fut là aussi que souvent il célébra les sacrés Mystères, et qu'il baptisa de nombreux convertis à la foi, les  recevant au nombre des fidèles.  Or tandis qu'il remplissait l'office du  bon pasteur, il  se vit appelé  à  répandre  son sang pour ses brebis et pour le Christ Pasteur suprême ; couronné du martyre le cinq des ides de juillet, on l'ensevelit au Vatican.

 

Glorieux Pontife, nous nous souvenons de ces paroles écrites sous vos yeux, et qu'on dirait le commentaire du décret porté sous votre nom au sujet des Mystères sacrés : « C'est qu'en effet, » proclamait dès le milieu du second siècle à la face du monde Justin le Philosophe, « nous ne recevons pas comme un pain commun, comme un breuvage commun, cet aliment nommé chez nous Eucharistie ; mais de même que, fait chair par la parole de Dieu, Jésus-Christ notre Sauveur a eu et chair et sang pour notre salut, de même il nous a été appris que l'aliment fait Eucharistie par la prière formée de sa propre parole est et la chair et le sang de ce Jésus fait chair (1). » A cette doctrine, aux mesures qu'elle justifie si amplement, d'autres témoins autorisés faisaient écho, sur la fin du même siècle, en des termes qu'on croirait eux aussi empruntés à la lettre même des prescriptions qui vous sont attribuées : « Nous souffrons anxieusement, si quoi que ce soit du calice ou du pain même qui est nôtre vient à tomber à terre, » disait Tertullien (2) ; et Origène en appelait aux habitués des Mystères divins pour dire « quels soins, quelle vénération, entouraient les dons sacrés de peur que ne s'en échappât la moindre parcelle, ce qui, provenu de négligence, eût été regardé comme un crime (3). » Et maintenant l'hérésie, pauvre de science comme de foi, prétend de nos jours que l'Eglise a dévié des antiques traditions,

 

1. Apolog. I, 66. — 2. De corona, III.— 3. In Ex. Homil. XIII.

 

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en exagérant ses hommages au Sacrement divin ! Faites en effet, ô Pie, que nous revenions aux dispositions de nos pères : non dans leur foi, qui est toujours la nôtre ; mais dans la vénération et l'amour qu'ils puisaient en cette foi pour le calice enivrant (1), trésor de la terre. Puisse l'Agneau réunir dans la célébration d'une même Pàque, selon vos volontés, tous ceux qu'honore le nom de chrétiens !

 

1. Psalm. XXII, 5.

 

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