VENDREDI OCTAVE

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PROPRE DES SAINTS

LE VENDREDI APRÈS L'OCTAVE DE L'ASCENSION.

 

 

O Roi de gloire. Seigneur des armées, qui aujourd'hui êtes monté triomphant au-dessus de tous les cieux, ne nous laissez pas orphelins ; mais envoyez-nous l'Esprit de vérité, selon la promesse du Père, alleluia.

O Rex gloriae Domine virtutum, qui triumphator hodie super omnes caelos ascendisti, ne derelinquas nos ; sed mitte promissum Patris in nos Spiritum veritatis, alleluia.

 

L’Octave est achevée ; le mystère de la glorieuse Ascension est accompli ; c'en est fait, Jésus ne se montrera plus à nos regards, jusqu'à ce qu'il vienne juger les vivants et les morts. La foi seule nous le révèle désormais, et nous ne pouvons plus le saisir que par l'amour : telle est la condition de notre épreuve, jusqu'à ce que, pour récompense de cette foi et de cet amour, nous soyons admis à l'intérieur du voile.

Ne murmurons pas cependant Espérons plutôt de cette espérance qui ne trompe pas, comme dit l'Apôtre (1). Et comment ne serions-nous pas tout entiers à cette espérance fortunée, lorsque nous nous souvenons que Jésus nous a promis d'être avec nous jusqu'à la consommation des siècles (2) ? Il ne se rendra pas visible, mais il sera là toujours. Pourrait-il abandonner l'Eglise son épouse?

 

1. Rom. V, 5. — 2. MATTH. XXVIII, 20.

 

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et ne sommes-nous pas les membres de cette épouse bien-aimée ?

Mais Jésus a fait plus encore pour nous. S'il se retire, c'est en nous disant avec une tendresse infinie: « Je ne vous laisserai pas orphelins (1). » Quand il nous disait : « Il vous est avantageux « que je m'en aille, » il ajoutait : « Si je ne m'en allais pas, le Consolateur ne viendrait pas vers vous (2). » Ce consolateur ineffable est l'Esprit-Saint, l'Esprit du Père et du Fils qui va descendre incessamment sur nous, et qui doit demeurer avec nous, visible dans ses œuvres, jusqu'à ce que Jésus reparaisse pour enlever ses élus d'un monde qui aura mérité d'être abandonné aux flammes. Mais l'Esprit ne doit pas descendre qu'il ne soit envoyé, et, comme nous l'apprend l'Evangéliste, « il ne doit pas être envoyé que Jésus n'ait été glorifié (3). » Il vient continuer l'œuvre ; mais cette œuvre devait d'abord être conduite par le Fils de Dieu jusqu'au terme assigné dans les décrets éternels.

Après ses labeurs, Jésus est entré dans son repos, emportant avec lui notre humanité élevée en lui aux honneurs divins. L'Esprit-Saint ne revêtira pas cette nature ; mais il vient nous consoler de l'absence de Jésus, il vient opérer ce qui reste à accomplir dans l'œuvre de notre sanctification ; et c'est lui déjà que nous avons vu à l'œuvre dans les deux jours précédents, lorsque nous avons contemplé les prodiges de la foi et de l'amour, depuis le départ de celui qui est l'objet de l'une et de l'autre. C'est l'Esprit-Saint qui produit la foi dans les âmes, de même que c'est lui « qui répand la charité dans les cœurs (4). »

 

1. Johan. XIV, 18. — 2. Ibid. XVI, 7. — 3. Ibid. VII, 39. — 4. Rom. V, 5.

 

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Nous voici donc au moment de voir s'ouvrir une nouvelle série des merveilles de l'amour de Dieu envers sa créature. Encore quelques heures, et le règne de l'Esprit-Saint aura commencé; mais en ce jour, le dernier qui nous reste, puisque dès demain, à l'heure du soir, s'ouvrira déjà la solennité de la Pentecôte, laissons-nous aller au légitime besoin de vénérer encore les traces augustes de notre divin Rédempteur sur cette terre. La sainte Liturgie nous l'avait rendu présent jour par jour, depuis ces touchantes semaines de l'Avent où nous entourions la divine Mère, attendant avec respect l'heureux moment où elle nous donnerait son fruit à jamais béni ; et maintenant, pour le retrouver, il nous faut lever les regards vers le ciel, sortir de ce monde où il ne se laisse plus voir. Heureux souvenirs de l'intime commerce que nous eûmes si longtemps avec l'Emmanuel, alors qu'il nous admettait à le suivre dans toutes ses voies, nous ne pouvons vous mettre en oubli. Bien plus, nous comptons sur  l'Esprit divin pour vous graver plus profondément encore dans nos âmes. Jésus n'a-t-il pas annoncé que cet ineffable Consolateur étant venu en nous, il nous ferait ressouvenir de tout ce que nous avons entendu, goûté et expérimenté dans la société de celui qui, étant Dieu, a daigné vivre avec nous de notre vie, pour nous préparer à vivre nous-mêmes éternellement de la sienne (1) ?

Au reste, s'il nous est cher de suivre ainsi les vestiges de notre Sauveur sur la terre, il nous est bien permis de nous rappeler aussi qu'il ne l'a pas voulu quitter sans y laisser une marque sensible de son amour pour cet humble séjour où il fut

 

1. Johan. XIV, 26.

 

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conçu au sein de la Vierge, où il naquit, où il daigna passer par toutes les phases de la vie de l'homme, où il mourut sur la croix, où il ressuscita glorieux, et d'où il s'élança enfin pour monter à la droite de son Père. N'a-t-il pas laissé sur la roche du mont des Oliviers le double vestige de ses derniers pas ? tant il se détachait avec peine de cette humble demeure où son amour pour nous l'avait retenu durant trente-trois années ! Ce fait est fondé sur le témoignage de saint Augustin, de saint Paulin, de saint Optât, de Sulpice Sévère, qui nous attestent le prodige que les siècles suivants ont constaté après eux.

En vain, comme le remarquent ces anciens, l'armée de Titus vint s'établir en ce lieu, d'où elle dominait la ville déicide sur laquelle elle allait fondre ; ni les pas du soldat romain, ni les roues des chariots de guerre, ni les pieds des chevaux, ne purent altérer ces traces du dernier adieu que Jésus laissa à sa sainte Mère, à ses disciples, à nous tous, du lieu même où il doit reparaître au dernier jour. C'était donc sur ce même sol que, quarante ans après, les enseignes romaines apparaissaient tout d'abord, à cette heure si terrible pour l'ingrate Jérusalem Rappelons-nous ici les deux Anges qui vinrent annoncer le dernier avènement du Fils de Dieu, au moment même où la nuée le dérobait à tous les regards terrestres, et le rapprochement que le Seigneur avait fait lui-même de la ruine de Jérusalem et de la dernière catastrophe du monde. Ces derniers vestiges des pas de Jésus sont donc à la fois un adieu plein de tendresse et la menace d'un retour plein d'effroi. Au bas de la montagne s'étend la Vallée de Josaphat, la Vallée du Jugement ; et ce n'est pas en vain que le Prophète a dit : « Ses pieds poseront

 

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en ce jour sur la montagne des Oliviers qui est en face de Jérusalem, à l'Orient (1). »

Acceptons humblement cette impression de crainte, par laquelle le Seigneur visite notre âme en ce moment, afin de l'établir plus solidement dans l'amour, et baisons avec émotion ces derniers vestiges des pieds sacrés de notre Emmanuel. La pieuse impératrice sainte Hélène, dont la noble mission ici-bas fut de rechercher et d'honorer les traces du passage du Fils de Dieu sur la terre, n'eut garde d'oublier celles que gardait encore le mont des Oliviers. Par ses ordres un somptueux édifice, construit en rotonde, s'éleva pour couvrir ce lieu auguste ; mais lorsque les ouvriers voulurent revêtir le sol de marbres précieux, et qu'ils arrivèrent à l'endroit où étaient imprimes les pas du Christ, une force invincible les arrêta. La pierre éclatait et jaillissait à leur visage, en sorte qu'ils durent laisser apparentes les traces surnaturellement empreintes sur la roche.

Tels sont les faits merveilleux constatés par une longue série d'auteurs pieux et graves qui remonte jusqu'au siècle même où ils s'opérèrent ; mais le Sauveur ne voulut pas se borner à maintenir accessibles aux regards des hommes ces derniers vestiges qui semblent nous dire qu'il n'est pas parti depuis longtemps et qu'il ne doit pas tarder à revenir ; il daigna confirmer l'espérance que nous avons de le suivre un jour, en opérant un nouveau prodige. Quand il fallut fermer la voûte de l'élégant sanctuaire qui devait abriter le monument suprême du passage du Fils de Dieu sur la terre, un nouvel obstacle se déclara. Les

 

1. Zach XIV, 4.

 

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pierres ne pouvaient tenir et tombaient à mesure qu'on les plaçait. On dut renoncer à terminer l'édifice dans sa partie supérieure, qui resta ouverte, comme pour apprendre aux hommes que la voie inaugurée par l'Emmanuel sur le sommet du mont des Oliviers leur est toujours accessible, et qu'ils doivent sans cesse aspirer à rejoindre leur divin chef qui les attend dans les cieux.

Saint Bernardin de Sienne rapporte, dans son premier Sermon pour la fête de l'Ascension, une émouvante histoire qui nous servira d'utile entretien dans cette journée où nous faisons nos derniers adieux à la présence visible de notre Rédempteur. Il raconte qu'un pieux chevalier entreprit le voyage d'outre-mer, désirant visiter les lieux témoins des mystères du salut. Dans son dévot pèlerinage, il voulut débuter par Nazareth, et sur le lieu même où le Verbe se fit chair, il rendit ses hommages à l'amour infini qui l'avait attiré du ciel en terre, afin de nous retirer de la perdition. Bethléhem vit ensuite notre pèlerin arriver dans ses murs, cherchant le lieu de la bienheureuse naissance qui nous donna un Sauveur. Ses larmes coulèrent abondantes à l'endroit où Marie avait adoré son nouveau-né, et comme parle saint François de Sales qui a voulu aussi raconter cette délicieuse histoire, « il lécha la poussière sur laquelle la première enfance du divin poupon avait été reçue (1). »

De Bethléhem, le noble voyageur, qui ne craignait pas de parcourir en tous sens la Palestine, se rendit sur les bords du Jourdain, et s'arrêta à Bethabara, au lieu appelé Béthanie, où le Précurseur avait baptisé le Rédempteur. Afin d'honorer

 

1. Traité de l'Amour de Dieu, Livre VII, chap. XII.

 

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plus complètement le mystère, il voulut à son tour entrer dans le lit du fleuve, et se plongea avec délices dans ces eaux qui lui rappelaient celles que Jésus avait daigné sanctifier par le contact de ses membres sacrés. De là, suivant toujours la trace du Fils de Dieu, il s'enfonça dans le désert, voulant avoir sous les yeux le théâtre de la pénitence, des combats et de la victoire de notre Maître. Sa marche se dirigea ensuite vers le Thabor, sur les sommets duquel il honora le mystère de la Transfiguration de Jésus, lorsqu'il laissa briller aux regards de trois de ses disciples quelques rayons de sa gloire.

Enfin notre pieux chevalier entra dans Jérusalem. Le saint Cénacle le vit recueillant avec le plus tendre amour, dans un si auguste asile, les souvenirs du lavement des pieds aux disciples, et de l'institution du grand et sublime mystère de l'Eucharistie. Soutenu par le désir de ne pas laisser une station sans y avoir versé ses larmes avec ses prières, il passa le torrent de Cédron, et se rendit au jardin de Gethsémani, où la pensée de ; son Sauveur couvert d'une sueur de sang fondit son cœur dans une ineffable sympathie pour la victime de nos péchés. Bientôt il se représenta ce même Sauveur chargé de chaînes et entraîné dans Jérusalem. « Il s'achemine alors, nous dit le saint évêque de Genève, à qui il convient de rendre la parole sur un tel sujet ; il s'achemine, suivant partout les traces de son bien-aimé, et le voit en imagination traîné çà et là chez Anne, chez Caïphe, chez Pilate, chez Hérode, fouetté,  bafoué, craché, couronné d'épines, présenté au peuple, condamné à mort, chargé de sa croix, laquelle il porte, et la portant fait la pitoyable rencontre de sa mère toute détrempée de douleur, et des dames de Hiérusalem pleurantes sur lui. Si monte enfin ce dévost pèlerin sur le mont Calvaire, où il voit en esprit la croix estendue sur la terre, et Nostre Seigneur que l'on ren- verse et que l'on cloue pieds et mains sur icelle cruellement. Il contemple de suite comme on lève la croix et le crucifié en l'air, et le sang qui ruisselle de tous les endroits de son divin corps. Il regarde la pauvre sacrée Vierge toute trans- percée du glaive de douleur ; puis il tourne les yeux sur le Sauveur crucifié, duquel il escoute les sept paroles avec un amour non pareil ; et enfin le voit mourant, puis mort, puis recevant le coup de lance, et monstrant par l'ouverture de la playe son Cœur divin ; puis osté de la croix et porté au sépulcre où il va le suivant, a jettant une mer de larmes sur les lieux détrempez du sang de son Rédempteur; si qu'il entre dans le sépulcre, et ensevelit son cœur auprès du corps de son Maistre.

« Puis, ressuscitant avec luy, il va en Emmaüs, et voit tout ce qui se passe entre le Seigneur et les deux disciples ; et enfin revenant sur le mont Olivet où se fit le mystère de l'Ascension, et là voyant les dernières marques et vestiges des pieds du divin Sauveur, prosterné sur icelles, et les baisant mille et mille fois avec des soupirs d'un amour infiny, il commença à retirera a soy toutes les forces de ses affections, comme un archer retire la corde de son arc quand il veut descocher sa flèche ; puis se relevant, les yeux et les mains tendus au ciel : O Jésus, dit-il, mon doux Jésus, je ne sçay plus où vous chercher et suivre en terre. Hé ! Jésus, Jésus mon amour, accordez donc à ce cœur qu'il vous

 

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suive et s'en aille après vous là-haut; et avec ces ardentes paroles il lança quant et quant son âme au ciel, comme une sacrée sagette, que comme divin archer il tira au blanc de son très heureux object (1). »

 

Saint Bernardin de Sienne raconte que les compagnons et les serviteurs du pieux chevalier, le voyant ainsi succomber sous l'effort de son amour, coururent chercher un médecin, dans la pensée qu'il serait possible encore de le rappeler à la vie. Mais cette bienheureuse âme s'était envolée à la suite du Rédempteur, nous laissant un monument immortel de l'amour qu'a pu faire naître au cœur d'un homme la seule contemplation des divins mystères que nous avons suivis à loisir, sous la conduite de l'Eglise, dans la succession des scènes de la sainte Liturgie. Puissions-nous posséder maintenant en nous le Christ que nous avons été si à même de connaître ! et daigne l'Esprit-Saint, dans sa visite si prochaine, conserver dans nos âmes les traits de ce divin chef, avec lequel il vient nous relier plus étroitement encore !

 

Afin de célébrer plus dignement le grand mystère qui s'est clos hier et celui non moins sublime qui s'ouvre demain, nous placerons aux confins des deux l'un des plus magnifiques cantiques de l'ancienne Alliance, celui où David a prophétisé à la fois de l'Ascension et de la Pentecôte. Interprété par saint Paul, le Psaume LXVII, destiné à accompagner l'entrée de l'Arche d'alliance dans Sion, annonce en même temps le

 

1. Traité de l'Amour de Dieu, Livre VII, chap. XII.

 

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triomphe du Christ remontant dans les cieux. La victoire qu'il a remportée auparavant sur ses ennemis dans sa résurrection est d'abord célébrée avec magnificence ; les merveilles qu'il a opérées en faveur de ses fidèles ont ensuite leur tour ; l'Eglise qu'il a fondée apparaît enfin tout entourée de combats et de triomphes ; en un mot, nous avons ici l'œuvre commune de l'Emmanuel qui a commencé et de l'Esprit divin qui a consommé. Afin de rendre plus accessible au commun des lecteurs ce chant si mystérieux, nous en donnons plutôt une glose qu'une traduction , en nous aidant des interprétations de l'antiquité chrétienne.

 

PSAUME LXVII.

 

Que Dieu se lève, le Dieu, Homme ! que ses ennemis soient dispersés ! que ceux qui le haïssent fuient devant sa face !

 

Comme la fumée s'évanouit, qu'ils se dissipent de même ; comme se fond la cire en présence du feu, ainsi périssent les impies devant la face de Dieu.

 

Quant aux justes, qu'ils fassent des festins , qu'ils tressaillent d'allégresse, qu'ils se laissent aller aux transports de la joie en présence de Dieu.

 

O hommes, ô rachetés, chantez à Dieu, faites retentir vos cantiques à la gloire de son Nom ; ouvrez le chemin à celui qui est monté sur l'Occident, comme sur un trône. Il est fils de l'homme, mais néanmoins son nom est Jéhovah ;

 

Livrez-vous à l'enthousiasme en sa présence. A son aspect, ses ennemis infernaux se sont troublés ; car il est venu pour être le père de l'orphelin, le défenseur de la veuve, le rédempteur du genre humain que le péché avait livré à Satan.

 

Dans les profondeurs de son sanctuaire, il est Dieu même, et il veut faire habiter dans sa propre maison ceux qui auront vécu dans l'unité d'une même foi et d'une même charité.

 

Ceux qui étaient captifs, il les délivre par la puissance de son bras ; quant à ceux qui l'irritent par leur résistance, il les précipite dans l'abîme.

 

O Dieu ! ô Christ ! quand vous apparûtes sur la terre. marchant à la tête de votre peuple que vous aviez rallié de toutes parts, quand vous traversâtes le désert de ce monde aride et désolé.

 

La terre s'émut, les cieux envoyèrent leur rosée fécondante, de la part du Dieu du Sinaï, du Dieu d'Israël qui vous avait envoyé.

 

Vous aviez réservé pour votre héritage, pour votre Eglise, une pluie de bienfaits. Votre héritage avait dépéri, la race humaine était défaillante lors de votre venue; mais vous l'avez raffermie.

 

C'est en elle qu'habite désormais le troupeau dont vous êtes le Pasteur ; et vous avez, ô Dieu, préparé dans votre douceur un aliment destiné à soutenir sa faiblesse.

 

Pour convier ses élus à tant de faveurs, l'Esprit-Saint, qui est aussi le Seigneur, va donner une langue, une voix à ceux qui auront à évangéliser la terre, et ils parleront avec une force irrésistible.

 

Les rois des armées tomberont sous celui qui est chéri et le bien-aimé du Père ; et celle qui est la beauté de la maison partagera leurs dépouilles.

 

Durant la lutte, ô enfants de l'Eglise, vous dormirez en sûreté dans l'enceinte qui vous protège, semblables à la colombe au plumage d'argent, dont le dos a des reflets d'or.

 

Lorsque celui dont le trône est aux cieux exercera son jugement sur ces rois, ses protégés seront égaux en blancheur à la neige qui couvre les sommets de Selmon.

 

Il est une montagne, la montagne de Dieu, montagne fertile, grasse et féconde : c'est son Eglise. Où cherchez-vous ailleurs des montagnes qui lui seraient comparables en fertilité ?

 

C'est elle qui est cette montagne où il a plu à Dieu d'habiter, et le Seigneur l'habitera jusqu'à la fin.

 

Le char du Fils de Dieu remontant au ciel est plus que dix mille chariots de guerre ; des milliers d'Anges l’entourent dans l'allégresse. Le Seigneur est au milieu d'eux ; il s'est arrêté dans son sanctuaire, comme autrefois sur le Sina.

 

O Christ, vous êtes monté dans les hauteurs ; vous avez emmené avec vous ceux qui étaient captifs ; vous avez reçu dans votre humanité des dons ineffables, et vous les répandez sur les hommes.

 

Et ceux mêmes qui jusque-là ne croyaient pas, reconnaissent aujourd’hui que Dieu habite parmi nous.

 

Béni soit le Seigneur dans toute la suite des jours ! Le Dieu auteur de notre salut rendra notre voie heureuse.

 

Oui, notre Dieu est un Dieu de salut; au Seigneur, au Seigneur appartient de nous délivrer de la mort.

 

Mais ce Dieu brisera les têtes de ses ennemis, les têtes altières de ceux qui marchent avec complaisance dans la voie de leurs crimes.

 

Le Seigneur a dit : « Je les arracherai de Basan, je les précipiterai dans les  profondeurs de la mer ;

 

« Et tu rougiras ton pied dans leur sang, ô mon peuple choisi ! et la langue de tes chiens en sera teinte. »

 

O Dieu, on vit votre entrée dans les cieux, votre entrée triomphante, à vous qui êtes mon roi établi pour jamais dans son sanctuaire.

 

Les princes de la milice des Anges étaient venus au-devant, et avec eux ceux qui exécutaient des cantiques, entourés du chœur des jeunes filles battant du tympanon ; car tel est le cortège du Christ : la force, la mélodie et la pureté.

 

Sur la terre, bénissez donc le Seigneur dans vos assemblées, vous qui êtes de la source du véritable Israël, vous qui êtes membres de l'Eglise.

 

Que l'on voie réunis dans un même concert l'adolescent Benjamin, saisi d'enthousiasme.

 

Les princes de Juda avec leurs chefs, les princes de Zabulon , les princes de Nephtali.

Commandez, ô Dieu, ô Christ . dans votre puissance ; envoyez l'Esprit de force; affermissez, confirmez par lui ce que vous avez opéré en nous.

 

De votre temple saint qui est en Jérusalem, figure de votre Eglise, les rois domptés vous offriront leurs dons.

 

Daignez réprimer les bel es sauvages qui se cachent dans les roseaux, les taureaux qui fondent sur les génisses, les hérésies qui troublent la paix de votre peuple. Ils ont conspiré de chasser de votre héritage ceux dont la foi a été éprouvée comme l'argent.

Dispersez ces nations qui ne veulent que la guerre. Voici que l'Egypte enverra ses ambassadeurs pour obtenir d'être initiée à la connaissance du vrai Dieu ; l'Ethiopie elle-même tendra les mains vers lui, et préviendra d'autres peuples.

 

Royaumes de la terre, chantez à Dieu ; célébrez le Seigneur dans vos cantiques.

Chantez à Dieu qui est monté au delà des cieux, partant de l'Orient, du mont des Oliviers.

 

Voici le moment où il va donner à sa voix une nouvelle force par l'organe de ses Apôtres. Rendez gloire à Dieu de tout ce qu'il fait en faveur du nouvel Israël ; sa magnificence et sa force resplendissent en ses envoyés qui volent comme les nuées du ciel.

 

Admirable est Dieu dans les profondeurs de son sanctuaire : c'est lui, le Dieu d'Israël, qui donnera à son nouveau peuple l'énergie et la force pour durer jusqu'à la fin des siècles. Béni soit Dieu !

 

 

 

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