DIMANCHE OCTAVE

Précédente Accueil Remonter Suivante

Accueil
Remonter
PRÉFACE
PROPRE DU TEMPS
DIMANCHE V
LUNDI  ROGATIONS
MARDI ROGATIONS
MERCREDI  ROGATI.
ASCENSION
VENDREDI ASCENS.
SAMEDI OCTAVE
DIMANCHE OCTAVE
LUNDI OCTAVE
MARDI OCTAVE
MERCREDI OCTAVE
JEUDI OCTAVE
VENDREDI OCTAVE
SAMEDI VIGILE
PENTECÔTE
LUNDI PENTECÔTE
MARDI PENTECÔTE
MERCREDI PENTECÔTE
JEUDI PENTECÔTE
VENDREDI PENTEC.
SAMEDI PENTECÔTE
PROPRE DES SAINTS

LE DIMANCHE  DANS L'OCTAVE DE L'ASCENSION.

 

O Roi de gloire. Seigneur des armées, qui aujourd'hui êtes monté triomphant au-dessus de tous les cieux, ne nous laissez pas orphelins ; mais envoyez-nous l'Esprit de vérité, selon la promesse du Père, alleluia.

O Rex gloriae Domine virtutum, qui triumphator hodie super omnes caelos ascendisti, ne derelinquas nos ; sed mitte promissum Patris in nos Spiritum veritatis, alleluia.

 

Jésus est monté aux cieux. Sa divinité  n’en avait jamais été absente, mais aujourd'hui son humanité y est intronisée, elle y est couronnée d'un diadème de splendeur; et c'est là encore une nouvelle face du glorieux mystère de l'Ascension. A cette humanité sainte le triomphe ne suffisait pas; le repos lui était préparé sur le trône même du Verbe éternel auquel elle est unie éternellement dans une même personnalité, et c'est du haut de ce trône qu'elle doit recevoir les adorations de toute créature. Au nom de Jésus Fils de l'homme et Fils de Dieu, de Jésus assis à la droite du Père tout-puissant, « tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers (1). »

Habitants de la terre, c'est là cette nature humaine qui apparut autrefois dans l'humilité des langes, qui parcourut la Judée et la Galilée n'ayant pas où reposer sa tête, qui fut enchaînée par des

 

1. Philip. II, 10.

 

185

 

mains sacrilèges, flagellée, couronnée d'épines, clouée à une croix ; mais tandis que les hommes qui l'avaient méconnue la foulaient aux pieds comme un ver de terre, elle acceptait le calice des douleurs avec une entière soumission et s'unissait à la volonté du Père ; elle consentait, devenue victime, à réparer la gloire divine en donnant tout son sang pour la rançon des pécheurs. Cette nature humaine, issue d'Adam par Marie l'immaculée, est le chef d'œuvre de la puissance de Dieu. Jésus, « le plus beau des enfants des hommes (1), » est l'objet de l'admiration extatique des Anges; sur lui se sont reposées les complaisances de la suprême Trinité ; les dons de la grâce déposés en lui surpassent ce qui a été accordé à tous les hommes et à tous les esprits célestes ensemble ; mais Dieu l'avait destiné à la voie de l'épreuve, et Jésus qui aurait pu racheter l'homme à moins de frais, s'est plongé volontairement dans une mer d'humiliations et de douleurs, afin de payer avec surabondance la dette de ses frères. Quelle sera la récompense ? l'Apôtre nous le dit dans ces fortes paroles: « Il s'est fait obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix ; à cause de cela Dieu l'a exalté, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom (2). »

O vous donc qui compatissez ici-bas aux douleurs par lesquelles il nous a rachetés, vous qui aimez à le suivie dans les stations de son pèlerinage jusqu'au Calvaire, levez la tête aujourd'hui, et regardez au plus haut des cieux. Le voici, « parce qu'il a souffert la mort, le voici couronné de gloire et d'honneur (3). Plus il s'est anéanti sous la forme d'esclave, lui qui dans son autre

 

1. Psalm. XLIV. — 2. Philip. II. — 3. Heb. II, 9.

 

186

 

nature pouvait sans injustice se dire égal à Dieu (1) » ; plus le Père prend plaisir à l'élever en gloire et en puissance. La couronne d'épines qu'il a portée ici bas est remplacée par le diadème d'honneur (2). La croix qu'il laissa imposer sur son épaule est désormais le signe de sa principauté (3). Les plaies que les clous et la lance ont imprimées sur son corps resplendissent comme des soleils. Gloire soit donc rendue à la justice du Père envers Jésus son Fils ! mais réjouissons-nous aussi de voir en ce jour « l'Homme des douleurs (4) » devenu le Roi de gloire, et répétons avec transport l'Hosannah que la cour céleste fait retentir à son arrivée.

Toutefois n'allons pas croire que le Fils de l'homme établi désormais sur le trône de la divinité reste inactif dans son glorieux repos. C'est une souveraineté, mais une souveraineté active que le Père lui a concédée. Il l'a d'abord établi « juge des vivants et des morts (5), et nous devons tous comparaître devant son tribunal (6). » A peine notre âme aura-t-elle quitté son corps, qu'elle se trouvera transportée au pied de ce tribunal sur lequel le Fils de l'homme s'est assis aujourd'hui, et elle entendra sortir de sa bouche la sentence qu'elle aura méritée. O Sauveur couronné en ce jour, soyez-nous miséricordieux à cette heure décisive pour notre éternité.

Mais la judicature exercée parle Seigneur Jésus ne se bornera pas à l'exercice silencieux de ce souverain pouvoir; les Anges nous l'ont dit aujourd'hui : il doit se montrer de nouveau à la terre, redescendre à travers les airs, ainsi qu'il est

 

1. Philip, II, 6, 7. — 2. Psalm. XX. - 3. Isai. XII. — 4. Ibid. LIII. — 5  Act. X, 42. — 6. Rom. XIV, 10.

 

187

 

monté, et alors se tiendront les solennelles assises où le genre humain comparaîtra tout entier. Assis sur les nuées du ciel, entouré des milices angéliques, le Fils de l'homme apparaîtra à la terre dans toute sa majesté. Les hommes verront « Celui qu'ils ont percé (1) », et les traces de ses blessures, qui ajouteront encore à sa beauté, seront pour les uns un objet de terreur et pour les autres la source d'ineffables consolations. Pasteur encore sur son trône aérien, il séparera ses brebis des boucs, et sa voix souveraine que la terre ne connaissait plus depuis tant de siècles, retentira pour commander aux pécheurs impénitents de descendre aux enfers, et pour inviter les justes à venir occuper, en corps et en âme, le séjour des délices éternelles.

En attendant ce dénouement final des destinées de la race humaine, Jésus reçoit aussi du Père, en ce jour, l'investiture visible du pouvoir royal sur toutes les nations de la terre. Nous ayant tous rachetés au prix de son sang, nous sommes à lui ; qu'il soit donc désormais notre Seigneur. Il l'est en effet, et il s'intitule le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (2). Les rois de la terre ne règnent légitimement que par lui, et non par la force, ou en vertu d'un prétendu pacte social dont la sanction ne serait que d'ici-bas. Les peuples ne s'appartiennent pas à eux-mêmes: ils sont à lui. Sa loi ne se discute pas ; elle doit planer au-dessus de toutes les lois humaines comme leur règle et leur maîtresse: « Les nations frémiront sous son sceptre, nous dit le Roi-prophète ; les peuples, pour lui échapper, méditeront de vains systèmes ; les princes de la terre se ligueront

 

1. Zach.  XII, 10. — 2. Apoc. XIX, 16.

 

188

 

contre lui; ils diront : Brisons son joug, et jetons-le loin de nous (1). » Inutiles efforts ! car, ainsi que nous ledit l'Apôtre, « il faut qu'il règne, jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous les pieds (2) », jusqu'à ce qu'il apparaisse une seconde fois pour abattre la puissance de Satan et l'orgueil des hommes.

Ainsi donc, le Fils de l'homme couronné dans son Ascension doit régner sur le monde jusqu'à ce qu'il revienne. Mais, direz-vous, règne-t-il donc dans un temps où les princes confessent tenir leur autorité du mandat de leurs peuples, où les peuples séduits par ce prestige qu'ils nomment liberté ont perdu jusqu'au sens même de l'autorité? Oui, il règne, mais dans la justice, puisque les hommes ont dédaigné d'être conduits par sa bonté. Ils ont effacé sa loi de leurs codes, ils ont accordé droit de cité à l'erreur et au blasphème ; alors il les a livrés à leur sens absurde et mensonger. Chez eux le pouvoir éphémère, que l'onction sainte ne rend plus sacré, échappe à tout moment aux mains qui s'efforcent de le retenir, et lorsque les peuples, après avoir roulé dans les abîmes de l'anarchie, essayent de le constituer de nouveau, c'est pour le voir crouler encore, parce que princes et peuples veulent se tenir en dehors du domaine du Fils de l'homme. Et il en sera ainsi, jusqu'à ce que princes et peuples, lassés de leur impuissance, le rappellent pour régner sur eux, jusqu'à ce qu'ils aient repris la devise de nos pères : « Le Christ est vainqueur ! le Christ règne! le Christ commande ! Daigne le Christ préserver son peuple de tout malheur ! » En ce jour de votre couronnement, recevez

 

1. Psalm. II — 2. I Cor. XV, 25.

 

189

 

donc les hommages de vos fidèles, ô notre souverain Roi, notre Seigneur et notre juge ! nous qui fûmes par nos péchés les auteurs de vos humiliations et de vos souffrances dans le cours de votre vie mortelle, nous nous unissons aux acclamations que firent entendre les Esprits célestes au moment où le diadème royal fut placé sur votre divin Chef. Nous ne faisons encore qu'entrevoir vos grandeurs ; mais l'Esprit-Saint que vous nous avez promis achèvera de nous révéler tout ce que nous pouvons connaître ici-bas sur votre souverain pouvoir, dont nous voulons être à jamais les humbles et fidèles sujets.

 

Le Dimanche dans l'Octave de l'Ascension était appelé à Rome, au moyen âge, le Dimanche des Roses, parce que l'on avait coutume en ce jour de joncher de roses le pavé des basiliques, comme un hommage au Christ qui s'élevait au ciel dans la saison des fleurs. On sentait alors toutes les harmonies. La fête de l'Ascension si riante et si remplie de jubilation, lorsqu'on la considère sous son principal aspect, qui est le triomphe du Rédempteur, venait embellir les radieuses journées du printemps sous un ciel fortuné. On cessait un moment de sentir les tristesses de la terre, veuve de son Emmanuel, pour ne se souvenir que de la parole qu'il a dite à ses Apôtres, afin qu'elle nous fût répétée: « Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père (1). » Imitons cet exemple ; offrons à notre tour la rose à celui qui l'a faite pour l'embellissement de notre séjour, et sachons nous aider de sa beauté et de son parfum pour nous élever jusqu'à lui, qui nous

 

1. JOHAN. XIV, 28.

 

190

 

dit dans le divin Cantique: « Je suis la fleur des champs et le lis des vallons (1). » Il voulut être appelé Nazaréen, afin que ce nom mystérieux réveillât en nous le souvenir qu'il retrace, le souvenir des fleurs dont il n'a pas dédaigné d'emprunter le symbole, pour exprimer le charme et la suavité que ceux qui l'aiment trouvent en lui.

 

1. Cant IV, 1.

 

A LA MESSE.

 

L'Introït, tiré du Psautier, exprime le désir que ressent la sainte Eglise de revoir son Epoux qui s'est enfui loin d'elle. L'âme fidèle partage ce sentiment, et s'unit à la mère commune pour dire comme elle à l'Emmanuel: « Mon coeur vous le dira, je veux revoir vos traits divins ; offrez-les bientôt à ma vue. »

 

INTROÏT.

 

 

Exaucez ma prière, Seigneur, accueillez le cri que je pousse vers vous, alleluia. Mon cœur vous dit : J'ai cherché votre visage, Seigneur; je ne cesserai de le chercher : daignez ne pas le détourner de moi, alleluia, alleluia.

Ps. Le Seigneur est ma lumière et mon salut : que craindrai-je ? Gloire au Père. Exaucez.

 

Dans la Collecte, l'Eglise nous apprend à demander à Dieu cette bonne volonté qui nous rendra dignes de revoir Jésus, par notre zèle à servir la divine Majesté.

 

ORAISON.

 

Dieu tout-puissant et éternel, faites que notre volonté vous soit toujours dévouée, et que nous servions votre Majesté d'un cœur sincère. Par Jésus-Christ

 

 

On fait mémoire de la fête de l'Ascension, page 147.

 

ÉPÎTRE.

 

Lecture de l'Epître de saint Pierre, Apôtre. I, Chap. IV.

 

Mes bien-aimés , soyez prudents et veillez dans la prière ; mais avant tout. ayez une charité persévérante les uns envers les autres : car la charité couvre la multitude des péchés. Exercez entre vous l'hospitalité sans murmurer. Que chacun se rende utile aux autres, selon la grâce qu'il a reçue, .comme étant de fidèles dispensateurs des diverses grâces de Dieu. Si quelqu'un parle, que ce soit comme des paroles de Dieu ; si quelqu'un exerce un ministère, que ce soit comme par la vertu que Dieu lui donne; afin qu'en toutes choses Dieu soit honoré par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

 

Tandis que les disciples sont réunis dans le Cénacle, n'ayant qu'un cœur et qu'une âme, et attendant la venue de l'Esprit-Saint, le prince des Apôtres qui présidait cette assemblée sainte se tourne vers nous qui attendons ici-bas la même faveur, et nous recommande la charité fraternelle. Il nous promet que cette vertu couvrira la multitude de nos péchés ; quelle heureuse préparation pour recevoir le don divin ! L'Esprit-Saint arrive afin d'unir les hommes en une seule famille ; arrêtons donc toutes nos discussions, et préparons-nous à la fraternité universelle qui doit s'établir dans le monde à la prédication de l'Evangile. En attendant la descente du Consolateur promis, l'Apôtre nous dit que nous devons être prudents et veiller dans la prière. Recevons la leçon: la prudence consistera à écarter de nos cœurs tout obstacle qui repousserait le divin Esprit ; quanta la prière, c'est elle qui les ouvrira, afin qu'il les reconnaisse et s'y établisse.

 

Des deux Versets de l'Alleluia, l'un est emprunté à David, et célèbre la majesté de Jésus sur son trône royal ; l'autre est formé des paroles mêmes du Sauveur qui nous promet son retour à la fin des temps, lorsqu'il viendra réclamer ses élus.

 

Alleluia, alleluia.

V/. Le Seigneur règne sur toutes les nations:Dieu s'est assis sur son trône de sainteté.

Alléluia.

V/. Je ne vous laisserai pas orphelins : je m'en vais, mais je reviendrai à vous, et votre cœur sera dans la joie, alleluia.

 

ÉVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Jean. Chap. XV.

 

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Lorsque viendra le Consolateur que je vous enverrai du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage de moi; et vous aussi vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez pas scandalises. Ils vous chasseront des synagogues; et vient l'heure où quiconque vous tuera croira rendre service à Dieu. Et ils vous traiteront ainsi, parce qu'ils ne connaissent ni le Père, ni moi. Je vous ai dit ces choses, afin que lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites

 

 

A la veille de nous envoyer son Esprit, Jésus nous annonce les effets que ce divin Consolateur produira dans nos âmes. S'adressant aux Apôtres dans la dernière Cène, il leur dit que cet Esprit leur rendra témoignage de lui, c'est-à-dire qu'il les instruira sur la divinité de Jésus et sur la fidélité qu'ils lui doivent, jusqu'à mourir pour lui. Voilà donc ce que produira en eux cet hôte divin

 

194

 

que Jésus, près de monter aux cieux, leur désignait en l'appelant la Vertu d'en haut. De rudes épreuves les attendent ; il leur faudra résister jusqu'au sang. Qui les soutiendra, ces hommes faibles? L'Esprit divin qui sera venu se reposer en eux. Far lui ils vaincront, et l'Evangile fera le tour du monde. Or, il va venir de nouveau, cet Esprit du Père et du Fils; et quel sera le but de sa venue, sinon de nous armer aussi pour le combat, de nous rendre forts pour la lutte ? Au sortir de la Saison pascale, où les plus augustes mystères nous illuminent et nous protègent, nous allons retrouver en face le démon irrité, le monde qui nous attendait, nos passions calmées un moment qui voudront se réveiller. Si nous sommes « revêtus de la Vertu d'en haut », nous n'aurons rien à craindre; aspirons donc à la venue du céleste Consolateur, préparons-lui en nous une réception digne de sa majesté; quand nous l'aurons reçu, gardons-le chèrement ; il nous assurera la victoire, comme il l'assura aux Apôtres.

L'Offertoire rappelle avec les paroles du Roi-prophète les grandeurs de Jésus montant au ciel ; la sainte Eglise veut que la pensée d'un tel triomphe nous accompagne sans cesse, et qu'elle rixe à jamais nos cœurs dans le séjour où le Triomphateur nous attend.

 

OFFERTOIRE.

 

Dieu est monté aux acclamations de la joie : le Seigneur est monte au bruit des trompettes, alleluia.

 

En offrant à Dieu le pain et le vin qui bientôt vont être transformés au corps et au sang de Jésus, la sainte Eglise demande pour nous, dans l'Oraison Secrète, non seulement que le contact des Mystères divins nous rende purs, mais qu'il nous donne cette énergie sans laquelle la vie chrétienne n'existe pas.

 

SECRÈTE.

 

Faites, Seigneur, que ce Sacrifice sans tache nous apporte la purification, et qu il communique à nos âmes la vigueur que produit la grâce céleste. Par Jésus-Christ.

 

On fait mémoire de la fête de l'Ascension, page 154.

Préface de l'Ascension, page 155.

 

Les paroles de la prière de Jésus à son Père forment l'Antienne de la Communion. Il les prononça après avoir nourri ses disciples de sa chair sacrée. Elles montrent son désir à notre égard.

 

COMMUNION.

 

O Père, lorsque j'étais avec eux , je gardais ceux que vous m'avez donnés, alleluia ; maintenant je m'en vais à vous; je ne vous demande pas de les ôter du monde, mais de les délivrer du mal, alleluia, alleluia.

 

 

L'action de grâces est le premier devoir du chrétien après la communion au corps et au sang de Jésus-Christ ; l'Eglise, qui connaît mieux que nous la grandeur du bienfait que nous avons reçu, demande dans la Postcommunion que cette action de grâces demeure continuellement en nous.

 

196

 

POSTCOMMUNION.

 

Remplis de vos dons sacres, faites. Seigneur, que nous vous en rendions désormais de continuelles actions de grâces. Par Jésus-Christ.

 

On fait mémoire de la fête de l'Ascension, page 156.

 

A VÊPRES.

 

ANTIENNE DE Magnificat.

 

Je vous ai dit ces choses, afin que lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites, alleluia.

 

ORAISON.

 

Dieu tout-puissant et éternel, faites que notre volonté vous soit toujours dévouée, et que nous servions votre Majesté d'un cœur sincère. Par Jésus-Christ.

 

Offrons à Jésus triomphant cette belle Hymne que l'Eglise emploie, à l'Office des Matines, le jour de l'Ascension et durant toute l'Octave. Elle exprime avec énergie le mystère tout entier, et nous montre comment la chrétienté latine, dans l'antiquité, savait rendre ses sentiments en présence du Rédempteur glorifié.

 

197

 

HYMNE

 

Roi éternel, Roi très haut. Rédempteur des fidèles, ô vous, à qui la victoire sur la mort désormais abattue a mérité le plus glorieux triomphe.

 

En vous élevant aujourd'hui, vous franchissez la région des astres, et vous allez vous asseoir sur le trône pour exercer le souverain pouvoir que le ciel, et non l'homme, vous a conféré.

 

C'est là que vous recevez l'hommage des trois régions créées, le ciel, la terre et les enfers, qui, dans leur soumission, fléchissent le genou devant votre majesté.

 

Les Anges contemplent avec stupeur la révolution qui s'est accomplie dans le sort des mortels; la chair avait péché, et la chair a tout purifie ; un Dieu fait chair étend partout son empire.

 

Soyez donc notre allégresse, ô vous qui demeurez au ciel pour être notre récompense ! Vous qui tenez les rênes de ce monde, et nous aidez à triompher de ses dangereux attraits !

 

Daignez pardonner toutes nos offenses, et par l’énergie de votre grâce, attirez en haut et vers vous nos cœurs ;

 

Afin qu'au jour où vous paraîtrez soudain assis comme un juge sur la nuée, vous écartiez de nous les châtiments que nous méritons, et nous rendiez la couronne que nous avions perdue.

 

A vous soit la gloire avec le Père et l'Esprit-Saint, dans les siècles éternels, ô Jésus qui, vainqueur aujourd’hui, remontez dans les cieux ! Amen.

 

Terminons par cette prière que nous fournit le Bréviaire mozarabe.

 

ORATIO.

 

Notre Sauveur et notre maître, vous qui, montant aux cieux, avez daigné vous glorifier aux regards de ceux qui vous contemplaient, leur promettant que votre retour comme juge serait semblable à votre départ, faites-nous aujourd'hui accueillir avec une dévotion sincère la fête de votre Ascension, afin que notre vie s'élève sans cesse en vous à ce qu'il y a de meilleur, en sorte que nos yeux puissent se porter avec assurance sur vous, lorsque vous viendrez pour le jugement.

 

 

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante