DIMANCHE V

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DIMANCHE V
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DIMANCHE OCTAVE
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SAMEDI PENTECÔTE
PROPRE DES SAINTS

LE CINQUIÈME DIMANCHE APRÈS PÂQUES.

 

Le cinquième dimanche après Pâques,dans l'Eglise grecque, est appelé le dimanche de l’Aveugle-né, parce qu'on y lit le récit de l'Evangile où est rapportée la guérison de cet aveugle. On l'appelle aussi le dimanche de l’Episozomène, qui est un des noms par lesquels les Grecs désignent le mystère de l'Ascension, dont la solennité, chez eux comme chez nous, interrompt le cours de cette semaine liturgique.

 

A LA MESSE.

 

Isaïe, le plus sublime des Prophètes, a fourni la matière de l'Introït. Sa voix éclatante et mélodieuse convie toutes les nations de la terre à célébrer la victoire que le divin Ressuscité a remportée, et dont le prix a été notre délivrance.

 

INTROÏT.

 

Poussez des cris de joie, et qu'on les entende de toutes parts, alleluia : publiez jusqu'aux extrémités de la terre que le Seigneur a délivré son peuple, alleluia, alleluia.

Ps. Peuples de la terre entière, chantez au Seigneur avec allégresse ; faites entendre un cantique à son Nom, rendez-lui gloire par vos louanges. Gloire au Père. Poussez des cris.

 

Dans la Collecte, la sainte Eglise nous apprend que nos pensées et nos actions, pour être méritoires de la vie éternelle, ont besoin de la grâce qui inspire les unes et aide notre volonté à accomplir les autres.

 

ORAISON.

 

O Dieu, vous de qui procèdent tous les biens, accordez à nos humbles prières que, par votre inspiration, nos pensées se portent à ce qui est bien, et daignez nous accorder votre conduite pour l'accomplir. Par Jésus-Christ.

 

De la très sainte Vierge.

 

Seigneur Dieu, daignez accorder à nous, vos serviteurs, la grâce de jouir constamment delà santé de l'âme et du corps ; et par la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, délivrez-nous de la tristesse du temps présent, et faites-nous jouir de l'éternelle félicité.

 

Contre les persécuteurs de l’Eglise.

 

Daignez, Seigneur, vous laisser fléchir par les prières de votre Eglise, afin que, toutes les adversités et toutes les erreurs ayant disparu, elle puisse vous servir dans une paisible liberté. Par Jésus-Christ.

 

 

Pour le Pape.

 

O Dieu, qui êtes le Pasteur et le conducteur de tous les fidèles, regardez d'un œil propice votre serviteur N. que vous avez mis à la tête de votre Eglise en qualité de Pasteur ; donnez-lui, nous vous en supplions, d'être utile par sa parole et son exemple à ceux qui sont sous sa conduite, afin qu'il puisse parvenir à la vie éternelle avec le troupeau qui lui a été confié. Par Jésus-Christ.

 

ÉPÎTRE.

 

Lecture de l'Epître de saint Jacques, Apôtre. Chap. I.

 

Mes bien-aimés, accomplissez la parole qui vous est enseignée, ne vous contentant pas de l'écouter, en vous trompant vous-mêmes. Car celui qui écoute la parole sans la pratiquer, est semblable à un homme qui considère son visage naturel dans un miroir, et qui à peine l'y a vu, s'en va, et oublie à l'instant même quel il était. Mais celui qui considère d'un œil ferme la loi parfaite de la liberté, et qui s'arrête à elle, n'étant pas seulement un auditeur oublieux, mais accomplissant dans ses œuvres ce qu'il a entendu : celui-là trouvera son bonheur dans ce qu'il fait. Si quelqu'un d'entre vous croit être un homme religieux, et qu'il ne mette pas un frein à sa langue, mais qu'il séduise son propre cœur, sa religion est vaine. Une religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père, est de visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et de se conserver purs de la corruption de ce monde.

 

Le saint Apôtre dont nous venons d'entendre les conseils avait reçu les leçons du Sauveur ressuscité ; nous ne devons donc pas être étonnés du ton d'autorité avec lequel il nous parle. Jésus, ainsi que nous l'avons raconté, avait même daigné lui accorder une de ses manifestations particulières : ce qui nous montre l'affection dont il honorait cet Apôtre, auquel les liens du sang le rattachaient par sa mère nommée aussi Marie. Nous avons vu cette sainte femme se rendre au sépulcre, avec Salomé sa sœur, dans la compagnie de Madeleine. Jacques le Mineur est véritablement l'Apôtre du Temps pascal, où tout nous parle de la vie nouvelle que nous devons mener avec le Christ ressuscité. Il est l'Apôtre des œuvres, et c'est lui qui nous a transmis cette maxime fondamentale du christianisme, que si la foi est nécessaire avant tout au chrétien, cette vertu, sans les œuvres, est une foi morte qui ne pourrait le sauver. Il insiste aujourd'hui sur l'obligation où nous sommes de cultiver en nous-mêmes l'attention aux vérités que nous avons une fois comprises, et de nous tenir en garde contre cet oubli coupable qui cause tant de ravages dans les âmes inconsidérées. Parmi ceux en qui s'est accompli le mystère de la Pâque, il en est qui n'y persévéreront pas ; et ce malheur leur arrivera, parce qu'ils se livreront au monde, au lieu d'user du monde comme n'en usant pas (1). Rappelons-nous toujours que nous devons marcher dans une vie nouvelle, à l'imitation de celle de notre divin Ressuscité qui ne peut plus mourir.

 

1. I Cor. VII, 31.

 

Les deux Versets de l'Alleluia célèbrent l'éclat de sa résurrection ; mais déjà son Ascension prochaine y est annoncée. Sorti du Père éternellement, descendu dans le temps jusqu'à notre terrestre demeure, il nous avertit que sous peu de jours il va remonter à son Père.

 

Alleluia, alleluia.

V/. Le Christ est ressuscité, il a fait luire sa lumière sur nous, qu'il a rachetés de son sang.

Alleluia.

V/.  Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je laisse le monde, et je vais à mon Père, alleluia.

 

ÉVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Jean. Chap. XVI.

 

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : En vérité, en vérité je vous le dis : Si vous  demandez quelque chose au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom : demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit pleine. Je vous ai dit ces choses en paraboles : l'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous enseignerai ouvertement sur le Père. En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai pour vous le Père; car le Père vous aime lui-même, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. Je suis sorti du Père et suis venu en ce monde : maintenant je quitte le monde et je vais au Père. Ses disciples lui dirent : Voilà que maintenant vous parlez ouvertement, et sans dire de paraboles. A présent nous savons que vous savez toutes choses, et qu'il n'est pas besoin qu'on vous interroge : en cela nous croyons que vous êtes sorti de Dieu.

 

 

Lorsque le Sauveur, à la dernière Cène, annonçait ainsi à ses Apôtres son prochain départ, ils étaient loin encore de comprendre tout ce qu'il était. Déjà cependant ils croyaient « qu'il était sorti de Dieu ». Mais cette croyance était faible,

puisqu'elle devait s éteindre sitôt. Dans les jours où nous sommes, entourant leur Maître ressuscité, illuminés par sa parole, ils savent mieux ce qu'il

 

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est. Le moment est arrivé « où il ne leur parle plus en paraboles » ; nous avons vu quels enseignements il leur donne, comme il les prépare à devenir les docteurs du monde. C'est maintenant qu'ils peuvent lui dire : « O Maître, vous êtes véritablement sorti de Dieu. » Mais par là même ils comprennent davantage la perte dont ils sont menacés ; ils ont l'idée du vide immense que son absence leur fera sentir.

Jésus commence à recueillir le fruit que sa divine bonté a semé en eux, et qu'il a attendu avec une si ineffable patience. Si, lorsqu'ils étaient autour de lui à la table de la Cène, il les félicitait déjà sur leur foi ; maintenant qu'ils l'ont vu ressuscité, qu'ils l'ont entendu, ils méritent bien autrement ses éloges ; car ils sont devenus plus fermes et plus fidèles. « Le Père vous aime, leur disait-il lors de cette dernière cène, parce que vous m'avez aimé ; » combien plus le Père doit-il les aimer, maintenant que leur amour s'est accru ! Que cette parole nous donne espérance. Avant la Pâque, nous aimions faiblement le Sauveur, nous étions chancelants à son service ; maintenant que nous avons été instruits par lui, nourris de ses mystères, nous pouvons espérer que le Père nous aimera ; car nous aimons davantage, nous aimons mieux son Fils. Ce divin Rédempteur nous invite à demander au Père en son nom tous nos besoins. Le premier de tous est la persévérance dans l'esprit de la Pâque ; insistons pour l'obtenir, et offrons à cette intention la divine Victime qui dans peu d'instants sera présentée sur l'autel.

 

L'Offertoire est emprunté des Psaumes; c'est un chant d'action de grâces que le fidèle, uni à Jésus ressuscité, offre à Dieu qui a daigné l'établir

 

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dans la vie nouvelle, en lui faisant part de ses miséricordes les plus choisies.

 

OFFERTOIRE.

 

Peuples, bénissez le Seigneur notre Dieu, et faites entendre ses louanges. Il a donné la vie à mon âme, il n'a pas permis que mes pieds fussent ébranlés. Béni soit le Seigneur qui n'a pas rejeté ma prière, ni retire de moi sa miséricorde, alleluia.

 

Dans la Secrète, l'Eglise demande pour nous l'entrée dans la gloire céleste, dont la Pâque terrestre est l'introduction. Tous les mystères divinement opérés ici-bas ont pour but de nous sanctifier, afin que nous devenions mûrs pour la vision et la possession éternelle de Dieu ; c'est ce que l'Eglise, instruite par les divines Ecritures, appelle la gloire.

 

SECRÈTE.

 

Recevez , Seigneur , les prières des fidèles, avec ces hosties qui vous sont offertes ; et en retour de l'accomplissement de ce devoir de notre religion, faites-nous parvenir à la gloire céleste. Par Jésus-Christ.

 

De la très sainte Vierge.

 

Daignez, Seigneur, nous être propice, et par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, faire que cette oblation nous procure la prospérité et la paix,en ces jours et à jamais.

 

Contre les persécuteurs de l’Eglise.

 

Protégez-nous, Seigneur, nous qui célébrons vos Mystères, afin que nous attachant aux choses divines, nous vous servions dans le corps et dans l'âme. Par Jésus-Christ.

 

Pour le Pape.

 

Laissez-vous fléchir, Seigneur, par l'offrande de ces dons, et daignez gouverner par votre continuelle protection votre serviteur N. que vous avez voulu établir Pasteur de votre Eglise. Par Jésus-Christ.

 

 

L'Antienne de la Communion est un chant de jubilation qui exprime l'allégresse continue de la Pâque, et dont les accents sont empruntés au Roi-Prophète.

 

COMMUNION.

 

Chantez au Seigneur, alleluia; chantez au Seigneur et bénissez son Nom ; célébrez chaque jour le salut qu'il nous donne, alleluia, alleluia.

 

La sainte Eglise nous suggère dans la Postcommunion la formule de nos demandes à Dieu. Il nous faut désirer le bien ; demandons ce désir, et continuons notre prière jusqu'à ce que le bien lui-même nous arrive. La grâce descendra alors, et ce sera à nous de ne la pas négliger.

 

POSTCOMMINION.

 

Nous sommes rassasiés, Seigneur, par la puissante nourriture de la table céleste; donnez-nous de désirer ce qui est bien, et d'obtenir ce que nous désirons. Par Jésus-Christ.

 

De la très sainte Vierge.

 

Nous venons, Seigneur, de recevoir le puissant secours du salut; daignez faire que nous soyons en tous lieux couverts de la protection de la bienheureuse Marie toujours Vierge, en l'honneur de laquelle nous avons offert ce Sacrifice à votre Majesté.

 

Contre les persécuteurs de l'Eglise.

 

Nous vous supplions, Seigneur notre Dieu, de ne pas laisser exposés aux périls de la part des hommes ceux à qui vous accordez de participer aux Mystères divins. Par Jésus Christ.

 

Pour le Pape.

 

Que la réception de ce divin Sacrement nous protège, Seigneur; qu'elle sauve aussi et fortifie à jamais, avec le troupeau qui lui est confié, votre serviteur N. que vous avez établi Pasteur de votre Eglise Par Jésus-Christ.

 

A VÊPRES.

 

ANTIENNE de Magnificat.

 

Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète; car mon Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru en moi, alleluia.

 

 

ORAISON.

 

O Dieu, vous de qui procèdent tous les biens, accordez à nos humbles prières que, par votre inspiration, nos pensées se portent à ce qui est bien, et daignez nous accorder votre conduite pour l'accomplir. Par Jésus-Christ.

 

 

Nous terminons la journée par cette grave exhortation que l'Eglise gothique d'Espagne adressait aux fidèles au milieu même des joies pascales, afin de les avertir des précautions qui leur étaient nécessaires pour conserver en eux la vie nouvelle qu'ils avaient reçue.

 

MISSA.

(Feria V post Pascha.)

 

Sachons, frères bien aimés, unir nos transports avec la réserve, nos fêtes avec la vigilance, nos joies avec la règle. Il est juste que nous soyons dans l'allégresse, puisque nous sommes ressuscites; mais il nous faut craindre aussi, de peur qu'il ne nous arrive de tomber. Entre la vie nouvelle et la mort qui l'a précédée, connaissons bien celle des deux à laquelle nous avons échappé, et choisissons celle que nous devons aimer. Ce n'est pas erreur, c'est mépris, de pécher quand on est averti. Une peine plus sévère attend après la récidive celui qui fut d'abord gracié ; et ce serait une chose indigne si celui que J'on a racheté allait de nouveau retomber dans les fers. Outre la bonté, Dieu possède la puissance; cette puissance est de nature à nous faire trembler, et la crainte qu'elle inspire vient de ce qu elle est vengeresse. Si Dieu s'est montré si miséricordieux envers l'homme, c'est que sa colère s'était déchargée d'abord contre le démon. Une grâce toute gratuite nous a rendu nos forces : n'allons pas retomber par le péché dans notre première maladie. C'est dans le but de nous voir corrigés que Dieu nous a octroyé le pardon, et son indulgence demeurera sur nous, si nos offenses ne se renouvellent pas. En nous remettant nos péchés, il nous a avertis de ne pécher plus. Sa clémence a été pour nous un bien, si la pénitence nous a changes. La grâce divine a daigné adopter un pécheur ; mais l'enfer n'a pas encore reçu le démon, et ne s'est pas refermé sur lui. On lui a arraché violemment le pécheur ; mais la nature qui produit le péché est restée. L'arène du combat est ouverte, et le repos n'aurait aucune sûreté. L'adversaire a été dépouillé, mais non tué; sa rage doit être au comble d'avoir perdu les sujets qu'il dominait avec tant d'empire. La foi est devenue pour nous un camp, la croix une arme, la chair et le sang du Christ un étendard; reste à attendre le moment de la bataille. Celui qui a voulu nous assujettir au combat comme à une nécessité, approuve en nous l'espoir de la victoire. Il a commencé par nous octroyer le don de l'adoption ; le jugement lui reste à porter sur notre vie. Maintenant il nous promet ses bienfaits : après l'heure du travail viendra le moment critique. Ayons donc devant les yeux le bienfait du Seigneur plein de miséricorde qui, lorsqu'il s'est agi de notre rançon, n'a pas versé un poids d'argent, un talent d'or, ne s'est pas borné à répandre ses grâces, mais s'est soumis à un infâme gibet, acceptant jusqu'à la plus sanglante insulte dans sa chair, l'insulte du tombeau. Certes, il ne pouvait rien faire de plus grand que ce qu'il a fait pour nous, rien de plus avantageux; mais il a dû exiger que notre service envers lui fût d'autant plus soigneux, qu'il a daigné nous racheter à un plus grand prix. Afin donc qu'il daigne achever en nous les bienfaits de sa rédemption, attachons-nous avec constance et persévérance à la prière.

 

 

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