LA TRANSFORMATION EN LE CHRIST-JÉSUS Dix-neuvième Élévation |
JE VOUDRAIS VOUS AIMER JUSQU'À EN MOURIR |
Maintenant comme toujours, avec la plus entière assurance, que le Christ soit glorifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort; car le Christ est ma vie, et la mort m'est un gain. Comme votre grand Apôtre, ô mon Christ, je voudrais vous aimer...jusqu'à en mourir, A cet amour total, absolu, sans réserve, vous avez tous les droits, Les saints ont compris cela, et ils ont aimé tous jusqu'à mourir. Ils étaient de ceux dont on a pu dire : Ils suivent l'Agneau partout où il va; non seulement dans les routes larges et faciles à parcourir, mais dans les sentiers épineux, parmi les ronces du chemin. C'est que ceux-là sont vierges, c'est-à-dire libres, séparés, dépouillés...Libres de tout, sauf de leur amour. Avec le Maître, ils disent aux heures tragiques : S'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi, mais non pas comme je le veux, Père; comme vous le voulez. Et alors, dans la paix joyeuse, l'épouse s'en va à toute immolation avec son Maître se réjouissant d'avoir été connu par le Père, puisqu'Il la crucifie avec son Fils. À l'heure de l'humiliation, de l'anéantissement, elle se rappellera ce petit mot: Jesus autem tacebat; et elle se taira, conservant toute sa force au Seigneur, cette force que l'on puise dans le silence. Quand viendra l'abandon , le délaissement, l'angoisse qui firent jeter au Christ ce grand cri : Pourquoi m'avez-vous abandonné? elle se souviendra de cette prière : Qu'ils aient en eux la plénitude de ma joie! Et buvant jusqu'à la lie le calice préparé par le Père, elle saura trouver dans son amertume une suavité divine. Enfin, après avoir dit bien souvent : J'ai soif, soif de vous posséder dans la gloire, elle expiera en disant : Tout est consommé...Je remets mon âme entre vos mains. Et le Père viendra la prendre pour la tranférer en son héritage, où, dans la lumière, elle verra la Lumière... Mon Christ aimé, que je voudrais ainsi vous aimer, Quel bonheur ineffable goûte mon âme en pensant que le Père m'a prédestinée pour être conforme à son Fils crucifié! Tous les saints n'ont-ils pas voulu cela? Je viens vous dire de ne pas avoir peur du sacrifice, de la lutte; plutôt, de vous en réjouir. Si votre nature est un sujet de combat, un champ de bataille, ne vous découragez pas, ne vous attristez pas. Je dirais volontiers : aimez votre misère, car c'est sur elle que Dieu exerce sa miséricorde. Cela se fait doucement et simplement en se séparant de tout ce qui n'est pas Dieu. Alors l'âme n'a plus ni craintes, ni désirs; sa volonté est entièrement perdue en celle de Dieu, et c'est ce qui opère l'union! Tout passe! Au soir de la vie, l'amour seul demeure...Il faut tout faire par amour; il faut s'oublier sans cesse : le bon Dieu aime tant que l'on s'oublie...Ah! si je l'avais toujours fait! Je me plais à penser que c'est pour Lui que j'ai tout quitté; c'est si bon de donner quand on aime; et je l'aime tant ce Dieu qui est jaloux de m'avoir toute pour Lui! Je sens tant d'amour sur mon âme! C'est comme un océan en lequel je me plonge et me perds : c'est ma vision sur la terre, en attendant le face à face dans la lumière. Il est en moi, je suis en Lui, je n'ai qu'à l'aimer, qu'à me laisser aimer, et c'est cela tout le temps; à m'éveiller dans l'Amour, me mouvoir dans l'Amour, l'âme en son Âme, le coeur en son Coeur, afin que par son contact, il me purifie, me délivre de ma misère! O Jésus-Christ, si pour arriver à vous aimer, Du palais de la douceur et de la béatitude, d'où je vous crie : Ô mon âme, crois qu'il t'aime, qu'il veut t'aider lui-même dans les luttes que tu as à souteneir; crois à son amour, à son trop grand amour. Amour de Jésus-Christ, consumez mon âme, avide de Vous, |
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