LA TRANSFORMATION EN LE CHRIST-JÉSUS
Quinzième Élévation

O MON CHRIST AIMÉ
Verbum caro factum est et habitavit in nobis : Dieu avait dit :Soyez saints, parce que je suis Saint; mais il restait caché et inaccessible; la création avait besoin qu'il descendît jusqu'à elle, qu'il vécût de sa vie; qu'en mettant ses pas dans la trace des siens, elle pût ainsi remonter jusqu'à Lui, et se faire sainte de sa sainteté.

O mon Christ! Fils consubstantiel au Père,
Oint du Père, Humanité sacrée du Fils!
O Temple adorable du Saint-Esprit!

Mon Christ! Prêtre éternel de mon Dieu, de la Trinité que j'adore!
Hostie sainte, Oblation sans tache de l'autel de Dieu!
Autel consacré de la Trinité dans l'Unité, de l'Unité dans la Trinité!

Mon Christ aimé! aimé au-dessus de tous ceux que j'aime,
aimé de préférence à tout ce qui, dans le ciel et sur la terre,
peut attirer mon coeur et le ravir!
Ravissez-moi pour toujours, car vous êtes vraiment mien, ô mon Christ,
je vous adore, abîmé dans mon néant! et je défaille...

Me voici en présence du Secret caché aux siècles et aux générations, du Mystère qui est le Christ, pour nous, dit saint Paul, l'espérance de la gloire...science qui dépasse toute science, la science de la charité du Christ Jésus.

Si scires donum Dei, si tu savais le don de Dieu, disait un jour le Christ à la Samaritaine. Mais quel est ce don de Dieu, si ce n'est lui-même? Et, nous dit le disciple bien-aimé: Il est venu chez lui et les siens ne l'ont pas reçu. Saint Jean-Baptiste pourrait dire encore à bien des âmes cette parole de reproche: Il y en a un au milieu de vous, en vous, que vous ne connaissez pas...Si tu savais le Don de Dieu!

Ô Jésus-Christ, vous êtes le Secret du Père,
le Secret d'amour que nous avons connu, auquel nous avons cru.
C'est là le grand acte de notre foi, c'est le moyen de rendre à notre Dieu amour pour amour;
c'est là le Secret caché au Coeur du Père, que nous pénétrons enfin, et toute notre âme tressaille...

Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. Si quelqu'un m'aime! Voilà ce qui attire, ce qui entraîne Dieu jusqu'à sa créature; non pas un amour de sensibilité, mais cet amour fort comme la mort et que les grandes eaux ne peuvent éteindre.

O mon Christ aimé, je veux demeurer ainsi en Vous, en votre amour.
Et quand je serai là enraciné dans cet amour, fondé en cet amour,
stabilisé dans cet amour, vous me conduirez,
transformé en Vous, à la Trinité de l'Unité.

La Trinité, voilà notre demeure, notre « chez nous », la maison paternelle d'où nous ne devons jamais sortir...L'esclave ne demeure pas toujours en la maison, mais le Fils y demeure toujours,
vous l'avez dit Seigneur Jésus.
Souvenez-vous que vous m'avez fait, Vous, Fils unique du Père,
vous m'avez fait votre frère, ô mon Christ aimé!...
Restons ensemble en Dieu!

Restons ensemble, mon Christ aimé, en ce Dieu Un et Trine!
N'est-ce pas ainsi que nous nous prouverons surtout notre amour!
Restons ensemble, c'est-à-dire que je me lie à Vous, que je pénètre en Vous,
que je disparaisse en Vous, afin que vous apparaissiez en moi!

Quand l'âme est fixée en Lui à de telles profondeurs que ses racines y sont plongées, la sève divine s'épanche à flots sur elle; et tout ce qui est vie banale, imparfaite, naturelle est détruit: Ce qui est mortel est absorbé par la Vie.

Ainsi dépouillée de soi et revêtue de Jésus-Christ, l'âme n'a plus à craindre les contacts du dehors, ni les difficultés du dedans; ces choses, loin de lui être un osbtacle, ne font que l'enraciner plus profondément en l'amour de son Maître; à travers tout, envers et contre tout, elle est en état de l'adorer toujours à cause de Lui-même, parce qu'elle est libre, délivrée de soi et de tout.

C'est là vous aimer, ô mon Christ, c'est là m'enchaîner à Vous
que j'aime, c'est là rester à vos pieds,
comme Madeleine, et m'appliquer à l'unique nécessaire.

Remplissez mon coeur de votre amour, Seigneur Jésus;
que cet amour soit la source qui le désaltère
et le purifie toujours davantage.

Mon Christ aimé, j'ai soif de Vous,
et ma chair se consume par le désir de vous posséder sur cette terre déserte,
sans chemin, sans eau.

Vous êtes, en effet, Christ aimé, le seul Saint, ;le seul Seigneur, le seul Très-Haut,
ô Jésus-Christ, ô Jésus-Christ, ô Jésus-Christ!

Mon Christ aimé! vous êtes le Très Saint, le Saint des Saints,
avec le Père Saint comme vous, avec l'Esprit de la sainteté même.
je vous adore, abîmé dans mon néant, et je défaille...

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