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se plut à confectionner un lit inconfortable pour
la chair avec des pierres brutes et au cours des 9 années qui suivirent, il s'étendit à
même les cailloux pour le temps minime de repos qu'il s'accordait; mais il s'employa
encore à se déchirer par un autre supplice de peur qu'il ne restât quelque péché à
l'intérieur de son âme par la contagion de la chair. Chaque jour il se mettait dans les
narines de la cendre tamisée afin que s'il perdait conscience par l'assoupissement de
l'esprit, la cendre en pénétrant dans la cavité des narines fasse se réveiller le
serviteur de Dieu. Outre cela, le serviteur de Dieu est réputé comme ayant pratiqué une
grande mortification dans l'abstinence : 3 jours par semaine, il prenait un seul repas
avec un peu de pain d'orge ; il mangeait ce pain pétri avec de l'eau et de la cendre
autour de l'heure de None. Comme arrivait le temps où une telle vertu devait trouver son
salaire, la douleur de ses membres remonta vers le cur et comme il se rendait compte
que la mort approchait, il ordonna qu'on le transporte à la basilique du confesseur du
Christ, Martin, qu'il avait lui-même construite et dans l'attente de son départ il
chantait avec les clercs des psaumes et des hymnes autant que ses forces le lui
permettaient. Sur ces entrefaites, son âme sainte fut déliée de la chair. Après sa
mort, ses membres brillent de miracles quotidiens.
Dès que saint Himier s'éteint corporellement, les malades viennent et sont guéris, les
lépreux sont purifiés, la marche est rendue aux boiteux, la vue aux aveugles ; la foule
de ceux qui souffrent et s'affligent, car ils sont opprimés par toutes sortes
d'infirmités, cette foule reçoit un remède à la fois pour l'âme et le corps.
Réfléchissez bien, très chers, à la qualité de vie de son âme, au lieu où elle vit
maintenant pour toujours, lui dont même le corps mort vit par tant de miracles par la
grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne pour les siècles des siècles.
Amen.
Ci-finit la vie de saint Himier confesseur.
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