Traduction (suite)

Tandis que saint Himier priait, à l'endroit où il avait fiché son bâton, l'eau commença à couler abondamment et jusqu'à ce jour, cette source apporte la santé aux infirmes.

6. Bientôt l'homme de Dieu eût conscience que le labeur de son œuvre trouverait enfin son terme à cet endroit. Sur-le-champ, s'étant dépouillé de son vêtement, il s'employa à couper et à déraciner les épines acérées, les rudes orties, à les faire disparaître en y mettant le feu, à purifier l'endroit pour Dieu et pour lui-même et à préparer un temple. Ses désirs extérieurs étaient bien éteints déjà, car depuis longtemps, il brûlait à l'intérieur de son âme. Avec ardeur, saint Imier construisit une maison dans la forêt voisine, il y donnait très volontiers l'hospitalité à tous ceux qui venaient à lui et il les nourrissait du désir de la vie éternelle. Si par hasard, il décelait en qui que ce soit des fautes, il ne lui épargnait jamais ses reproches, mais enflammé du feu de l'amour, il s'efforçait de leur rendre service par sa langue. Tous ceux qui habitaient au loin, à gauche et à droite, entendant parler du saint, lui faisaient parvenir des présents en offrande. Himier, l'homme célèbre, se construisit un oratoire en l'honneur du très bienheureux Martin confesseur du Christ dont il avait apporté les reliques de sa province et là, pendant la nuit, alors que tout le monde dormait, il s'offrait lui-même à Dieu en pleurant. Tant qu'il fut en bonne forme corporelle et dans sa pleine vigueur, il célébra chaque jour les solennités sacrées de la messe, s'offrant lui-même avec force larmes, non seulement pour ses péchés, mais pour ceux du monde entier. Un certain jour, comme le saint homme consacrait le Corps du Seigneur, un muet se présenta, dont la langue ne s'était jamais déliée pour parler. Le prêtre de Dieu l'appela et confia à sa bouche le Corps du Seigneur offert en libation et aussitôt la langue, si longtemps muette se délia.

7. Après avoir accompli ce miracle, déjà usé par la vieillesse, le religieux Himier résolut dans son coeur de dompter son corps en le martyrisant. Il

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