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Bibliothèque - Saints du Jura  - Chapelle Notre-Dame du Vorbourg - Hagiographie

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Acta Sanctorum

21 février

Les saints martyrs, Germain, Abbé, et son Préposé Randoald, à Grandval au diocèse de Bâle.

 

1. Il y a une vallée dans le pays des Rauraques qui s'étend aux frontières de l'Helvétie et qui est irriguée par le fleuve (sic!) de la Birse, lequel - augmenté de nombreuses rivières - se mêle au Rhin près de Bâle. Ce val dépend de l'évêque de Bâle; on l'appelait autrefois Grandval, nom retenu par les Gaulois. Les Germains l'appellent Grandfel et plus communément Munsterthal, c'est-à-dire Val-du-Monastère, relevant du village appelé encore maintenant Moutier, parce qu'il y eut là un monastère célèbre. Saint Waldebert, Abbé de Luxeuil l'établit au septième siècle de l'ère chrétienne, le duc Gondoin l'ayant pourvu des terres nécessaires. Saint Waldebert mit à sa tête Saint Germain son premier Abbé. Il fleurit ensuite par la faveur de nombreux rois et empereurs, muni de privilèges illustres. Ensuite il échut en possession à l'Evêque de Bâle pour devenir enfin un collège de Chanoines et cela pendant plus de cinq cents ans. Au siècle dernier, la peste de l'hérésie, soufflée par les Bernois du pays des Helvètes proliférant dans tout le Grandval, les chanoines émigrèrent dans la ville de Telsberg ou Delémont.

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Au pied de la chapelle du Vorbourg se rejoignent la Birse et la Sorne.

2. Saint Germain a vécu avant l'an mille. Il fut instruit dans les lettres par Saint Modoald évêque de Trêves, qui participa au Synode de Reims tenu sous Sonnatius en 624 ou au début de l'année suivante. Ensuite, à l'âge de 17 ans, Germain se rendit auprès de saint Arnulphe qui vivait au désert où il s'était retiré en l'a 630. Enfin il mena la vie monastique à Luxeuil sous son troisième Abbé, Waldebert, avec son frère Numérien, celui je pense, qui a succédé à saint Modoald sur son siège et qui est vénéré le 5 juillet.

3. Le prêtre Bobolène écrivit la vie de saint Germain à le demande des moines de Grandval dont certains avaient été témoins oculaires des actions glorieuses accomplies par lui, et qui vivaient encore quand Bobolène composa cette vie. Notre confrère Pierre François Chiffletius nous l'a envoyée telle que racontée dans un vieux codex. Le chartreux Henri Murerus l'a traduite en allemand et l'a publiée dans Helvetia sacra. Le chroniqueur de Bâle Christian Urtisius l'a résumé plus brièvement au Livre I, Chapitre 2, en citant Bobolène. On dit que Sébastien Brantius, au siècle dernier (c.a.d. au 16ème siècle), lui a donné la forme d'un poème élégiaque que nous n'avons pas vu.

4. La mémoire de saint Germain est célébrée au diocèse de Bâle sous le rite double le 21 février en même temps que celle de saint Randoald, Préposé de Grandval qui fut tué avec lui par les impies et remporta la palme du martyre. Nous avons joint à la Vie les lectures propres du nouvel office de ce diocèse. Au même jour, le Manuscrit Florarius en fait ainsi mémoire: Germain Abbé. Nous n'avons encore rien lu à ce sujet dans les autres martyrologes.

5. On dit qu'autrefois des foules de pèlerins affluaient à Soleure pour vénérer leurs reliques. Mais il y a deux cents ans à peu près, comme un doute avait surgi au sujet de ces reliques, et qu'on se demandait si elles se trouvaient encore dans le sarcophage de pierre, en l'an 1477, le mercredi après la fête de sainte Marguerite, le préposé Henri Ampringius et les autres chanoines, avec grande révérence et en chantant des chants religieux, ouvrirent le tombeau, et non sans un sentiment de pieuse satisfaction, y découvrirent les saints ossements. Et il ne semble pas que le tombeau ait jamais été ouvert auparavant pendant 777 ans. C'est pourquoi, Murerus qui semble s'appuyer sur ce fait, pense que le meurtre des martyrs a eu lieu en l'an 700. Nous pensons, nous, que l'événement a eu lieu assez longtemps auparavant. Car, vu l'âge de saint Arnulphe qu'il a rejoint au désert alors qu'il avait lui-même 17 ans, il apparaît assez clairement qu'il est né avant l'an 620, et cette vigueur de l'âme et du corps avec laquelle il est allé à la rencontre du duc impie en portant avec lui des livres et des reliques, montre qu'il n'était pas un vieillard décrépit ayant plus de quatre-vingt ans.

6. Toutefois il n'est pas croyable à nos yeux ce fait rapporté dans une certaine vie de saint Arnulphe racontée par notre frère François Lahérius d'après un antique codex manuscrit de la chancellerie de Vicence et qu'il nous a envoyée à Pont-à-Mousson en l'an 1647; en effet on y lit ceci au dernier paragraphe: "Il apparaît en outre que cet homme bienheureux a pris l'habit monastique dans le désert, qu'il a consacré comme Abbé le bienheureux Germain et l'a envoyé prêcher dans la région de Bâle. Lequel bienheureux Germain rassembla une communauté de religieux dans le lieu appelé Grandval. Mais comme il reprenait les vices des habitants, il encourut leur haine: en persévérant il mérita le martyre et dans ledit Grandval il repose dans le Christ à qui appartient l'honneur et la gloire pour les siècles des sècles. Amen" Mais Bobolène, auteur contemporain, va à l'encontre de cela. Et d'ailleurs serait-il crédible qu'il ait été consacré par saint Arnulphe alors qu'il était encore jeune homme? De quel monastère aurait-il pu être consacré Abbé par un anachorète? Il a seulement été envoyé par lui pour s'initier à la vie monastique au monastère de saint Romaric.

 

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