JUGES

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DU LIVRE DES JUGES.

 

Il est dit quelles villes les Israélites ont prises, quelles autres villes ils ont obligées à payer le tribut. Car, leur manque de courage pour endurer les fatigues de la' guerre leur fit transgresser le commandement de Dieu qui ordonnait d'exterminer entièrement les ennemis. Un ange envoyé par le Seigneur vers les Israélites leur reproche cette transgression. Lorsqu'il fallait les détruire, leur dit-il, vous avez fait dés alliances avec eux: c'est pourquoi Dieu n'exterminera point ce qui reste de ces nations. Entendant cela, ils pleurèrent tous ensemble, et ce lieu fut appelé le lieu des pleurs. Et ils deviennent prévaricateurs et idolâtres, et ils sont livrés à leurs ennemis; ils sont délivrés de la servitude et, de nouveau, ils retombent dans les mêmes maux. Ils sont livrés à Chusan-Sathon, roi de Syrie, pendant huit ans, et Dieu les délivre par le juge Othoniel. Ils sont livrés à Eglon, roi de Moab, ils crient vers le Seigneur qui leur suscite Aod, lequel tue par ruse Eglon et les Moabites. Après ceux-ci, Samgar fut juge, puis Débora la prophétesse. Lorsque les Israélites étaient sous le joug du.roi de Chanaan, Débora ordonne à Barac de commencer la guerre; il refuse, à moins qu'elle-même ne vienne avec lui, et Débora l'accompagne. Le combat s'engage ; ils mettent leurs ennemis en fuite. Sisara, chef de l'armée de Jabin, va trouver une femme nommée Jaël et lui demande à boire. Elle lui donne du lait et non de l'eau. Il boit et s'endort. Cette femme prenant alors titi clou l'enfonce dans sa tempe. Ainsi mourut Sisara. Barac le vit lorsqu'il était mort. Débora chante un cantique pour la victoire.

De nouveau les Israélites sont livrés aux mains de Madian, car ils offensaient continuellement le Seigneur. Un ange apparaît à Gédéon et l'exhorte à combattre. Le Seigneur lui commande d'immoler une victime grasse du troupeau de son père, de l'apporter en holocauste et de détruire l'autel de Baal. Il fait ainsi, et il offre un holocauste au Seigneur. Gédéon, appelé aussi Jérobaal, demande un signe, qui lui est donné dans la toison. Dieu lui ordonne de renvoyer toute son armée, en gardant seulement trois cents hommes. Il fait ainsi, et, engageant le combat avec des lampes et des trompettes, il défait les ennemis. Oreb et Zeb, princes de Madian, sont mis à mort, de même que les rois Zebée et Salmana. Or, Gédéon mourant laisse soixante-dix fils et Abimélech, qu'il avait eu d'une concubine. Celui-ci tue ses soixante-dix frères et règne, mais peu de temps après il porte la peine de son fratricide, partant pour la guerre, il est atteint à la tête par un éclat de meule lancé par une femme, et il meurt.

Après Abimélech, Thola fut juge, et après Thola ce fut Jaïr. Les enfants d'Israël irritent Dieu et ils sont livrés aux mains d'Ammon. Alors, les chefs du peuple prennent pour chef de guerre contre les fils d'Ammon, Jephté, fils d'une courtisane, et chassé par ses frères de la maison paternelle; ils lui donnent le commandement. Jephté accède à leurs désirs, et il envoie d'abord un ambassadeur au roi des fils (541) d'Ammon, qui ne se laisse point fléchir. Il promet à Dieu de lui sacrifier celui qu'il rencontrera le premier s'il revient de la guerre. Il combat ses ennemis, il est vainqueur, et il immole sa fille, car elle fut la première qui se présenta devant lui.

De nouveau, les Israélites irritèrent Dieu, et ils furent livrés aux mains des étrangers. Alors naquit Samson. Il vit une femme de Thamnatha, il l'aima et il voulut la prendre pour épouse ; ses parents l'en détournaient d'abord, parce qu'elle était étrangère ; ensuite voyant qu'il insistait, ils ne refusèrent plus. Tandis qu'il allait pour l'entretenir, un lion vint à sa rencontre et il le tua de ses mains. Lorsqu'arriva le temps du mariage, il se met en marche de nouveau, et il vit un rayon de miel dans la bouche du lion tué par lui; il en prit, il en mangea, il en donna à ses parents et à ceux qui l'accompagnaient, puis il proposa cette énigme: « De celui qui dévore est sortie la nourriture, » c'est-à-dire de la bouche du lion, « et de celui qui était violent, au lieu de l'amertume est sortie la douceur. » (Jug. XIV, 14.) Il promit, si l'on devinait, de donner trente ceintures et trente robes; mais si on ne le pouvait, on lui en donnerait autant. Comme ceux qui s'étaient engagés à deviner étaient dans l'embarras et ne trouvaient point, ils menacèrent sa femme de mort si elle n'apprenait de lui l'énigme; celle-ci l'ayant apprise, la leur découvrit et ils répondirent, de sorte qu'ils reçurent le prix. Mais Samson s'indigna. Le père de cette femme ayant peur, la prit et la donna à un autre, mais Samson fut encore plus contristé. C'est pourquoi, prenant trois cents renards et autant de torches qu'il leur attacha à la queue, il les lâcha au milieu des champs des étrangers. Ceux-ci, lorsque leurs champs furent ravagés par l'incendie, mirent eux-mêmes le feu à la maison de la femme et ils la brûlèrent avec son père. Ceci n'apaisa point la colère de Samson, mais il leur fit encore la guerre. Eux donc, s'étant rangés en bataille contre Samson, demandaient- qu'il leur fût livré; les Israélites le lièrent et le livrèrent aux ennemis.

Samson brisa ses liens, et trouvant une mâchoire d'âne, il s'en servit pour tuer mille d'entre eux. Il eut soif et il pria Dieu, et il sortit de l'eau de cette mâchoire et il but. Il alla voir ensuite une courtisane à Gaza et ses ennemis l'entourèrent; mais au milieu de la nuit il prit les portes de la ville, et les mettant sur ses épaules il s'en alla. Samson aima ensuite une femme du nom de Dalila, et il la prit pour épouse. Les princes des étrangers promirent à cette femme onze cents pièces d'argent s'ils apprenaient d'elle de quelle manière on pouvait lui enlever ses forces. Comme elle essayait de le savoir, d'abord il la trompa ; enfin, parce qu'elle le tourmentait, il lui déclara la vérité, disant que si quelqu'un lui coupait les cheveux il n'aurait plus de forces. Elle appela les princes et, le tenant endormi, elle le fit tondre et il fut affaibli. Les étrangers le prenant lui ôtèrent la vue et le jetèrent dans une prison. Ils se réjouirent et le firent sortir de la prison, afin de se jouer de lui. Mais lui, gémissant amèrement , pria le Seigneur de lui rendre ses forces, puis il saisit les colonnes de l'édifice et les ébranla, et il renversa l'édifice sur les princes, sur lui-même, sur tout le reste du peuple, et il en tua plus qu'il n'en avait fait mourir pendant tout le reste de sa vie.

Après ces jours, ceux de la tribu de Dan firent la guerre et prirent la ville de Lais dont ils changèrent le nom, et ils établirent en ce lieu une statue pour l'adorer. Or, un lévite s'étant mis en colère contre sa concubine et celle-ci étant allée dans la maison de son père, il y alla pour la ramener avec lui. En chemin, il s'arrêta à Gabaa, ville de Benjamin, où il logea chez un vieillard. Les habitants de Gabaa entourant cette maison, en demandaient l'hôte afin de lui faire outrage. Le vieillard était disposé à leur abandonner sa fille encore vierge, mais emmenant la courtisane, ils la gardèrent pour leurs plaisirs pendant toute la nuit. Lorsque le jour vint, ils la quittèrent et s'en allèrent. Celle-ci, après ces outrages, allant vers la maison où était son mari, rendit l'âme. Lors donc qu'il sortait il la trouva morte, il divisa son corps en douze parts et les envoya aux douze tribus. Les Israélites furent indignés ; ils prirent les armes et ils demandaient qu'on leur livrât ceux qui avaient outragé la femme. On refusa de les donner et la guerre s'engagea. Une première et une seconde fois, ils furent vaincus; mais dans la troisième rencontre ils taillèrent en pièces toute la tribu de Benjamin, à l'exception de six cents hommes qui avaient pris la fuite. Il était donc à craindre que la tribu tout entière ne pérît, car ils n'avaient point de femmes, (542) et les enfants d'Israël avaient juré de ne point leur en donner. C'est pourquoi mettant à mort ceux qui ne les avaient point accompagnés contre les Benjaminites, ils leur donnèrent les filles de ceux-ci encore vierges, au nombre de quatre cents. Et parce qu'il y en avait encore qui n'avaient point de femmes, ils leur permirent d'enlever des vierges à l'insu de leurs parents pendant la célébration d'une fête.

 

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