PSAUME CXLIX

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EXPLICATION DU PSAUME CXLIX. 1. « CHANTEZ AU SEIGNEUR UN CANTIQUE NOUVEAU. »

 

ANALYSE.

 

1. La meilleure action de grâces est celle qui résulte d'une vie remplie de bonnes oeuvres.

2. On a cherché un sens anagogique dans l'usage des instruments nommés dans ce psaume; saint Chrysostome, qui en général se défie de toute allégorie non indiquée par le texte même de l'Ecriture, ne voit dans ces instruments qu'un moyen de soutenir la faiblesse des Juifs.

L'attrait de la musique les attachait au culte de Dieu, que, sans cela, leur peu de ferveur leur aurait fait abandonner. Cette même idée se trouve répétée dans le psaume suivant.

 

1. Selon le sens anagogique, c'est le Nouveau Testament que désigne ce cantique nouveau ; car tout alors est devenu nouveau. Le Testament : « Je ferai, » dit le Prophète, « avec vous un testament nouveau (Jérém. XXXI, 31) ; » la créature : « S'il y a dans le Christ,  une nouvelle créature (II Cor. V, 17) ; » l'homme : « Dépouillez-vous du vieil homme et revêtez-vous du nouveau, qui se renouvelle en avançant dans la connaissance et la ressemblance de Celui qui l'a créé. » (Col. III, 9.) C'est donc parce que la vie est nouvelle, parce que tout le reste est renouvelé, que l'on dit Nouveau Testament. Et le Prophète exhorte en ce moment à chanter un nouveau cantique. Dans le sens historique, le nouveau cantique c'est celui que les Israélites devaient faire entendre pour leurs victoires, pour leurs succès, pour leurs triomphes, cantique illustre et glorieux. « Que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. »

Voyez-vous bien comme il demande avant les paroles, la conduite, la reconnaissance exprimée par les actions, comme il exige les bonnes couvres, avant de vous introduire dans le choeur destiné à louer Dieu. C'est qu'il ne suffit pas des paroles pour l'action de grâces; il y faut joindre encore la vertu dans les actions. « Que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. » Ces paroles renferment encore un autre enseignement. Elles montrent la nécessité des louanges unies à d'autres louanges , des hymnes s'élevant d'un choeur qui forme un concert. L'.Eglise en effet, c'est un corps où tout se tient, c'est une assemblée. « Qu'Israël se réjouisse en celui qui l'a créé (2). » Avant les bienfaits particuliers, le Psalmiste montre le bienfait étendu sur tous ; c'est comme s'il adressait aux fidèles cette exhortation : bénissez Dieu, vous n'étiez pas, et il vous a fait naître et il vous a donné une âme; ce n'est pas là un bienfait peu considérable. Le Psalmiste en montre ici d'ailleurs un plus grand. Il ne lui suffit pas en effet de la création, il y joint la familiarité, l'affection étroite qui unit à Dieu, et il engage les Israélites à lui rendre grâces, non-seulement parce que Dieu les a faits, mais parce qu'il a fait d'eux son peuple. Voyez-vous comment il unit, comment il attache ce peuple à Dieu, voulant non-seulement que ce peuple lui rende grâces, mais lui rende grâces avec plaisir, de tout son coeur, avec un amour ardent; voilà, en effet, ce que signifie (308) : « Qu'Israël se réjouisse. » II demande donc, à celui qui rend grâces, l'affection, le désir ardent, l'amour énergique, actif, se consacrant tout entier à ce Dieu qu'on célèbre. C'est ce que le même Psalmiste exprimait dans un autre texte : « Comme le cerf soupire après les eaux avives, ainsi mon coeur soupire après vous, mon Dieu; » et encore : « Mon âme est toute brûlante de soif, pour le Dieu fort et brûlant. (Ps. XLI,1, 2); » et encore : « Mon âme brûle d'une soif ardente pour vous, et en

combien de manières ma chair se sent-elle pressée de cette ardeur, dans cette terre déserte, sans chemin et sans eaux ? » (Ps. LXII, 2.) Un autre texte donne : « Comme dans une a terre qui a soif. » Le Psalmiste, pour montrer la disposition de son âme, l'ardeur de son désir, compare son coeur à une terre qui a soif, à un cerf altéré. Il exprime encore, par d'autres paroles, le même désir en disant : « Quand viendrai-je , quand paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Ps. XLI, 3.) Telles sont en effet les âmes des saints; telle était l'âme de Paul, qui gémissait de voir ajourner son départ de cette vie. (II Cor. V, 4.) « Que les enfants de Sion tressaillent de joie en celui qui est leur roi. » Voyez-vous? Il exprime ce que je disais tout à l'heure, la familiarité, l'affection étroite qui a fait de ce peuple un peuple choisi. Voilà pourquoi il a ajouté : « En celui qui est leur roi. » Dieu en effet. n'était pas leur roi seulement par le fait, tic la création, il l'était aussi par cette familiarité étroite , qui l'unissait à ce peuple. « Qu'ils louent son nom en choeur (3). » Voyez encore ici le brillant concert! en effet, les choeurs ont été institués pour que tous, unis d'un même amour. offrent ensemble au Seigneur leurs bénédictions. C'est ce que Paul exprime par ces paroles : « Ne nous retirant point des assemblées des fidèles. » (Hébr. X, 25.) C'est ce qu'exprime encore la prière présentée en même temps par tous : « Notre Père, qui êtes aux cieux (Matth. VI, 9) ; » et : « Remettez-nous nos péchés (Luc, XI, 4); » et « Ne nous induisez pas en tentation ; » et « Délivrez-nous du mal. » Vous y voyez partout le pluriel. C'est ainsi qu'autrefois on instruisait les fidèles à se réunir, pour faire entendre les hymnes et les cantiques en l'honneur de Dieu. Tout les formait à la charité et à la concorde. « Qu'ils célèbrent ses louanges, avec ale tambour et le psaltérion. »

2. Quelques personnes appliquant l'interprétation anagogique à ces instruments, prétendent que le tambour réclame de nous la mortification de la chair, tandis que le psaltérion nous avertit d'élever nos renards vers le ciel. En effet, cet instrument se touche par la partie supérieure , non pas par l'inférieure comme la cythare. Pour moi, je dirai que ces peuples se servaient anciennement de ces instruments, parce qu'ils avaient l'esprit lourd, qu'il y avait peu de temps qu'on les avait arrachés aux idoles; et, de même que Dieu leur permit les sacrifices, de même il leur laissa ces instruments, pour s'accommoder à leur faiblesse. Donc, ce qu'il réclame d'eux ici , c'est de chanter avec joie ; voilà en effet ce que signifient ces paroles : « Qu'ils louent son nom par des concerts. » L'harmonie, c'est ici la pureté de la vie. Le Psalmiste, pour raviver leur ardeur, parle ensuite de la bonté du Pieu qu'il faut chanter : « Car le Seigneur a mis sa complaisance dans son peuple (4). » Quelle prospérité se pourrait comparer à la faveur d'un Dieu clément ? « Et il élèvera ceux qui sont doux, et les sauvera. » Voyez encore ici, comme il expose ce qu'il faut attendre de Dieu, ce que Dieu attend des hommes. De même que, tout à l'heure, en réclamant les actions de grâces, il a montré ce qui vient de Dieu, par ces paroles . « Car le Seigneur a mis sa complaisance dans son peuple; » de même, ici encore, en promettant les bienfaits de Dieu, il exige en même temps ce qui dépend des hommes : « Et il élèvera ceux qui sont doux., et les sauvera. » Elever , voilà la part de Dieu ; être doux, voilà la part de l'homme. Ce qui vient de Dieu, ne se montre qu'après ce qui vient de l'homme. Et maintenant voyez la grandeur du don. Il ne dit pas, sauvera n'importe comment, mais : « Il élèvera et sauvera, » c'est-à-dire, non-seulement il délivrera des maux, mais il accordera de plus l'éclat et l'illustration ; avec le salut, il donnera aussi la gloire. Le Psalmiste, développant cette pensée, ajoute : « Les saints seront dans la joie, se voyant comblés de gloire (5). » De même que, plus haut, il réclame fa douceur du coeur, de même ici il demande la sainteté. Partout en effet Dieu se montre avec ses miracles, c'est ainsi qu'il a affranchi les Israélites de la servitude des Egypliens; c'est ainsi qu'il les a ramenés de Babylone, et ce n'est pas seulement en les affranchissant, mais c'est (309) par les prodiges accomplis qu'il a surtout glorifié son peuple. « Ils se réjouiront dans le lieu de leur repos. » Ces paroles expriment la plénitude de la sécurité, la plénitude de la paix, la plénitude de la joie, la plénitude de la félicité. Et ce que dit le Palmiste, c'est pour faire savoir aux Israélites qu'ils ne doivent rien à leurs armes, rien à leur force particulière; qu'ils doivent tout au secours de Dieu et qu'il importe de le conquérir par l'humilité et par la douceur. « Les louanges de Dieu seront toujours dans leur bouche, et ils auront, dans leurs mains, des épées à deux tranchants, pour exercer la vengeance du Seigneur sur les nations et ses châtiments sur les peuples (6, 7). » Il s'agit ici d'une guerre à faire par les cantiques chantés en choeur; s'ils chantent, s'ils font entendre leurs hymnes, ils s'assureront la victoire. « Les louanges de Dieu, » ce sont les hymnes, les psaumes, les actions de grâces ; voilà pourquoi, au lieu de louanges, un autre interprète dit : « Les hymnes. « Pour exercer la vengeance du Seigneur sur les nations et ses châtiments sur les peuples. » Qu'est-ce à dire ? C'est que leurs vainqueurs ne cessaient de les outrager; or le Seigneur promet à son peuple de repousser, par la force des événements, les outrages de ces ennemis ; de leur montrer, par les événements mènes, que ce n'est pas à la faiblesse du Dieu des Israélites, mais aux péchés de son peuple , qu'ils ont dû leurs victoires. Quand tes Israélites eurent été suffisamment punis, il suffit d'un signe du Dieu de bonté, pour opérer, en faveur de son peuple, un admirable changement. Et maintenant, voyez l'insigne victoire ! le Psalmiste ajoute en effet : « Pour mettre leurs rois à la chaîne, et les plus nobles d'entre eux, dans les fers (8). » Voyezvous l'excès de la puissance ? Ils n'ont pas seulement chassé, repoussé les ennemis loin d'eux; mais ils les ont faits prisonniers, ils les ont traînés à leur suite, manifestant par tous ces événements la puissance de Dieu. « Pour exécuter sur eux le jugement qui est inscrit (9). » Qu'est-ce à dire : « Le jugement qui est inscrit? » Cela veut dire, à découvert, manifeste, avéré, qu'il est impossible d'oublier. Tel est en effet le caractère des oeuvres de Dieu, la grandeur; l'excellence de ses miracles s'étend dans toute la durée des siècles. Telle sera donc, dit le Psalmiste, la victoire, tel sera le trophée, qu'il sera pour tous manifeste, à découvert, comme l'inscription d'une colonne, indestructible à jamais. Telle est la gloire réservée à tous ses saints. Quelle est cette gloire? D'avoir vaincu, ou plutôt, ce n'est pas simplement d'avoir vaincu, mais d'avoir vaincu de cette manière, par le bras de Dieu, par le secours d'en-haut. Et maintenant, voyez comme ici encore, il ne se lasse pas de parler des saints, excitant ainsi les fidèles à la pratique et au zèle de la vertu. Quant à moi, je ne crois pas qu'il entende par gloire, la victoire seulement, mais les louanges, les hymnes, les cantiques; il rappelle dans toutes ces paroles, que ceux qui louent le Seigneur recevront un grand accroissement de gloire et deviendront plus illustres, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l'empire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

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