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EXPLICATION DE L'ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS.PRÉAMBULE.Ephèse est la métropole de l'Asie : elle était consacrée à Artémis, à qui ses habitants rendaient un culte particulier comme à une divinité du premier ordre. Les adorateurs de cette prétendue déesse poussaient la superstition à ce point que, son temple ayant été brûlé, ils tin rent secret le nom de l'incendiaire. Saint Jean l'Évangéliste passa dans ce pays la plus grande partie de sa vie ; c'est là qu'il fut relégué et qu'il mourut. Paul y laissa Timothée, témoin ces mots de son épître : « Selon que je t'ai recommandé de rester à Ephèse ». Beaucoup de philosophes, et les plus célèbres de ceux qui ont fleuri en Asie, étaient de cette contrée. On dit que Pythagore même en était : le fait est que Samos, sa patrie, était une île Ionienne. On pourrait citer encore d'autres philosophes de ce pays comme Parménide, Zénon, Démocrite, et d'autres qui vivent de nos jours. Ce qui précède n'est point inutile, mais a pour but de montrer que Paul avait besoin de réfléchir beaucoup, lorsqu'il écrivait aux Ephésiens. On dit aussi que s'il n'a pas craint de leur confier des idées profondes, c'est qu'ils étaient déjà catéchisés. Son épître est pleine de pensées et de dogmes sublimes. Il écrivait de Rome où il était prisonnier, comme il le dit lui-même : « Priez pour moi , afin que, lorsque j'ouvrirai ma bouche , des paroles me soient données pour annoncer avec assurance le mystère de l'Évangile, dont j'exerce la légation dans les chaînes ». (Eph. VI, 19.) Elle est toute remplie de pensées élevées et sublimes. En effet, il dit ici des choses qu'il n'a pour ainsi dire jamais dites ailleurs, par exemple : « Afin que les principautés et les puissances qui sont dans les cieux connussent par l'Église la sagesse multiforme de Dieu », et encore : « Il nous a ressuscités avec lui et nous a fait asseoir dans les cieux en Jésus-Christ » ; et ailleurs : « Mystère qui, dans les autres générations, n'a pas été découvert aux enfants des hommes, comme il est maintenant révélé par l'Esprit aux saints apôtres et aux prophètes, que les gentils sont cohéritiers, membres d'un même corps, et participants avec eux de son héritage dans le Christ ». (Eph. III, 10; II, 6; III, 5, 6.) (1) 1. Ce préambule renferme plusieurs inexactitudes qu'il serait assez inutile de relever, attendu que le texte est ici visiblement altéré et interpolé en plusieurs endroits, si l'ensemble est authentique : et nous sommes très-porté, pour notre part, à croire qu'il ne l'est pas. |