HOMÉLIE XLIV

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HOMÉLIE XLIV. QUE SI TIMOTHÉE VOUS VA TROUVER, AYEZ SOIN QU'IL SOIT EN SÛRETÉ PARMI VOUS. (CHAP. XVI, VERS. 10,  JUSQU'À LA FIN.).

 

ANALYSE.

 

1 et 2. Saint Paul recommande Timothée aux Corinthiens, il prévient ainsi avec beaucoup de sagesse les désagréments auxquels ce disciple était exposé de la part de ceux à qui il portait les réprimandes de son maître.

3. Que le faste est la source de grands maux.

4-6. Avec quelle douceur il faut reprendre ceux qui pèchent. — Que nous ne devons pas être indifférents aux maux spirituels de nos frères. — Qu'il vaut mieux faire des remontrances en face que des médisances en secret.

 

1. On trouvera peut-être cette recommandation peu digne du courage de Timothée. Mais c'est moins dans l'intérêt de Timothée qu'elle a été faite que dans celui des Corinthiens; parce que les piégés qu'ils lui eussent peut-être tendus auraient causé leur propre ruine. Quant à Timothée, il était toujours porté à se jeter au milieu des périls. « Il m'a (  603) servi », dit ailleurs l'apôtre, « dans la prédication de l'Evangile , comme un fils servirait son père ». (Phil. II, 22) insolents à l'égard du disciple, ils le fussent devenus à l'égard du maître lui-même , c'est là ce que Paul veut prévenir par ces paroles : « Ayez soin qu'il soit en sûreté parmi vous ». C'est-à-dire, qu'aucun de ces pécheurs désespérés ne s'élève contre lui. Timothée devait probablement ajouter; de vive voix, des réprimandes à celles qui étaient contenues: dans la lettre apostolique et sur les mêmes sujets. C'était du reste la raison pour laquelle l'apôtre annonçait, qu'il l'envoyait. « Je vous envoie Timothée», dit-il, « qui vous fera souvenir de mes voies en Jésus-Christ, et de ce que j'enseigne partout dans toute l'église». (I Cor. IV, 17.) Paul craint donc que ces Corinthiens, fiers de leur noblesse et de leurs richesses, confiants dans l'appui de la multitude et dans leur sagesse selon le monde, n'en viennent à s'insurger contre son disciple; qu'ils ne le méprisent, qu'ils ne lui tendent des embûches, et, qu'exaspérés par les réprimandes du maître et du disciple, ils n'en demandent raison à celui-ci et né s'en vengent sur lui. Voilà pourquoi il leur écrit cette parole : « Ayez soin qu'il soit en sûreté parmi vous ». Ne venez pas m'alléguer les païens et les infidèles. C'est pour vous que j'écris toute cette épître , ainsi j'attends cela de vous: C'étaient eux aussi qu'il avait. effrayés dès le commence ment. Tel est le sens de ce mot : « parmi vous».

Il l’accrédite ensuite en le louant de la manière dont il s'acquitte de son ministère « Parce que », dit-il, « il travaille à l'oeuvre du Seigneur ». Ne considérez pas qu'il n'est pas riche, ni savant, ni âgé, mais considérez sa mission et ses oeuvres. « Parce qu'il travaille à l'oeuvre du Seigneur». Cela seuil lui tient lieu de noblesse, de richesse, d'âge et de science. Saint Paul ne s'en tient pas là, mais il ajoute : « Aussi bien que moi ». Il a déjà dit plus haut : « Il est mon Fils bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous fera souvenir de mes voies en Jésus-Christ ». Or, il était jeune et chargé seul de la correction d'un grand peuple , deux circonstances propres à lui attirer le mépris des Corinthiens , saint Paul le prévient et dit : « Que. personne ne le méprise (11)». Il demande quelque chose de plus , il veut qu'on l'honore : «Mais reconduisez-le en paix », c'est-à-dire en toute tranquillité, saris susciter de disputes ni de querelles, en lui témoignant, non des inimitiés et des haines, mais de la soumission et de l'honneur, en l'écoutant comme un maître. « Afin qu'il vienne me trouver, parce que je l'attends avec nos frères ». Ceci est encore dit pour effrayer les Corinthiens. C'est afin qu'ils sachent que Timothée ne manquera pas de lui rapporter comment il aura été traité par eux, et que cette pensée les rende plus honnêtes à son égard, que l'apôtre ajoute : « Car je l'attends ». Il leur montre aussi par là même la considération dont Timothée est digne, puisque, devant faire un voyage, il l'attendait. pour l’emmener avec lui? de plus, c'était leur témoigner de la charité que de leur envoyer un homme qui lui était si utile. — « Pour ce qui est de mon frère Apollon, je l'ai fort prié devons aller voir avec quelques-uns de nos frères (32) ». Il paraît qu'Apollon était fort instruit et bien plus âgé que Timothée. Les Corinthiens auraient pu dire : Pourquoi donc nous a-t-il envoyé un jeune homme fait? Saint Paul va au-devant de cette plainte en donnant à Apollon le nom de frère, et en leur disant qu'il l'a fort prié de les aller voir. Afin que l'on ne croie pas qu'il a préféré Timothée et que c'est pour cette raison qu'il n'a pas envoyé Apollon, ce qui aurait excité la jalousie, il ajoute : « Je l'ai fort prié d'y aller ». Quoi donc? Apollon n'aurait pas cédé, n'aurait pas consenti? Il aurait contesté, il aurait résisté ? Saint Paul ne dit pas cela ; il veut se disculper sans accuser Apollon, et il dit : « Mais enfin, il n'a pas cru devoir se rendre près de vous présentement ». Ensuite, afin qu'on ne dise pas: Ce n'est là qu'un subterfuge et un. prétexte , il ajoute : « Il ira vous voir, lorsqu'il en trouvera l'occasion favorable ».

C'est là un mot d'excuse en faveur d'Apollon, qui a aussi pour effet d'adoucir le regret qu'avaient les Corinthiens de ne pas le voir venir, en leur faisant espérer qu'il viendrait bientôt. Puis il leur montre qu'ils doivent mettre l'espoir de leur salut non pas seulement dans leurs maîtres , mais surtout en eux-mêmes, et il dit : « Soyez vigilants, demeurez fermes dans la foi (13) ». Dans la foi, non dans la sagesse humaine; ce né serait plus là se tenir fermes, mais se précipiter. Garder ta foi, c'est rester debout. — « Agissez en hommes de coeur ; armez-vous de force et de vigueur. Faites avec charité tout ce que vous faites (14) ». (604) En parlant ainsi il semble les exhorter, mais dans le fond il leur reproche leur négligence. Leur dire comme il fait, de « veiller, de se retenir fermes, de montrer du courage et de la vigueur », d'agir en tout avec charité, c'est supposer qu'ils sommeillent, qu'ils sont chancelants, qu'ils sont amollis, qu'ils sont divisés. — « Veillez, et tenez-vous termes » est dit pour les mettre en garde contre les trompeurs, « soyez des hommes de coeur », contre ceux qui tendaient des piéges ; « faites avec charité tout ce que vous faites », contre ceux qui tentaient de les diviser, en factions, car la charité est le lien de toute perfection, ainsi que la racine et la source de tous les biens. Mais que veut dire cette. parole : « Faites tout avec charité? » C'est-à-dire : soit que vous repreniez, soit que vous commandiez, soit que vous obéissiez, soit que vous appreniez, soit que vous enseigniez, faites avec charité tout ce que vous faites. Cartons les désordres que l'apôtre combat, ne venaient que de ce qu'on avait négligé la charité. Si les Corinthiens l'eussent pratiquée avec plus de soin , ils n'auraient pas connu l'enflure du coeur et ils n'auraient pas dit : Moi je suis à Paul, moi je suis à Apollon. Avec la charité ils n'auraient point plaidé devant les tribunaux païens , ou plutôt ils n'auraient point plaidé du tout. Avec la charité , l'incestueux n'eût point touché la femme de son père; les frères n'auraient point méprisé leurs frères qui étaient faibles, ils n'auraient point eu d'hérésies parmi eux, ils n'auraient pas tiré vanité des dons spirituels. Telle est la raison de cette parole : « Faites avec charité tout ce que vous faites ».

2. « Or vous connaissez », mes frères, « la maison de Stéphanas , vous savez qu'elle a  été les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est vouée au service des saints (15) ». Saint Paul avait parlé de Stéphanas dès le commencement de cette épître : « J'ai baptisé », dit-il, « la maison de Stéphanas ». (I Cor. I, 16.) Il dit ici qu'elle est les prémices, non-seulement de Corinthe , mais de toute la Grèce. Et ce n'est pas pour eux une petite gloire qu'ils aient été les premiers â embrasser la foi de Jésus-Christ. Dans l'épître aux Romains, Paul donne à quelques-uns un semblable éloge : « Ils ont été engendrés même avant moi en Jésus-Christ». Il ne dit point ici qu'ils ont cru les premiers , mais qu'ils ont été les prémices, ce qui témoigne qu'après avoir reçu la foi , ils avaient mené une vie très-vertueuse, montrant par leurs actions comme par des fruits excellents qu'ils étaient dignes de louange. Pour être appelés prémices, il leur fallait être meilleurs que les autres dont ils étaient les prémices, tel est donc le témoignage que saint Paul leur rend par cette parole. Car je le répète, ils n'avaient pas seulement cru sincèrement, mais ils avaient montré une très-grande piété, une éminente vertu et beaucoup de zèle dans- la pratique de l'aumône. Il fait encore juger de leur piété d'une autre manière , en donnant à entendre que toute leur maison était remplie de sainteté ; que leur vie fût chargée d'une ample moisson de bonnes oeuvres, la suite l'indique assez: « Ils se sont voués,», dit l'apôtre; « au service des saints ». Vous entendez les louanges données à leur hospitalité. L'apôtre ne dit pas. qu'ils servent mais, « qu'ils se sont voués au service»; ils y ont consacré toute leur vie, ce service est devenu leur occupation, leur profession. « C'est pourquoi je vous supplie d'avoir pour eux la déférence due à des personnes de cette sorte (16) »; c'est-à-dire de les secourir; de les aider, de partager avec; eux la dépense et les soins matériels nécessaires. Car leur peine sera Moins grande lorsqu'ils auront des aides , et l'avantage s'en répandra sur plus de personnes. Il ne dit pas simplement : « Travaillez avec eux », mais « Obéissez-leur en ce qu'ils vous commandent »; et il entend parler d'une soumission profonde. Et pour que ceci ne ressemble pas à une faveur, il ajoute : « Ayez cette même déférence pour tous ceux qui :coopèrent à l'oeuvre de Dieu »,. Que ce soit là , veut-il. dire , Une loi commune , ce n'est pas un privilège que j'établis en leur faveur, mais que toute personne qui leur ressemblera jouisse des mêmes avantages. C'est pourquoi avant de les louer, il prend à témoin les Corinthiens eux-mêmes de ce qu'il va dire : « J'en appelle à vous ; vous connaissez la maison de Stéphanas ». C'est-à-dire : vous savez vous-mêmes comment ils travaillent, et vous n'avez pas besoin de l'apprendre de nous.

« Je me réjouis de l'arrivée de Stéphanas, de Fortunat et d'Achaïque, parce qu'ils ont suppléé ce que vous n'étiez pas à portée de faire par vous-mêmes. Car ils ont consolé mon esprit et le vôtre (17, 18) ». Comme il était naturel de supposer que les Corinthiens étaient irrités contre ceux-là, parce que chargés de (605) consulter saint Paul touchant les vierges et lés personnes mariées, ils lui avaient en même temps donné avis des disputes et des schismes qui les divisaient, l'apôtre fait tout ce qu'il peut pour les adoucir, en leur disant au commencement de cette épître : « J'ai appris par ceux qui sont de la maison de Chloë ». Il cache les autres et ne parle que de ceux-ci apparemment les autres l'avaient renseigné par le moyen de ceux-ci. Lorsqu'il dit : « Ils ont suppléé ce que vous n'étiez pas à portée de faire par vous-mêmes; ils ont consolé mon esprit et le vôtre », il fait comprendre qu'ils étaient venus au lieu de tous, et que c'était dans l'intérêt de toute l'Église qu'ils avaient entrepris un si long voyage. Comment donc rendrez-vous commun à tous ce qui leur est propre? Ce sera si vous compensez ce qui vous a manqué par l'affection que vous aurez pour eux, par l'honneur que vous leur rendrez., et par vos bons offices en les recevant charitablement, et en leur faisant part de vos biens. C'est pourquoi il dit : « Ayez de la considération pour de telles personnes ». En louant ceux qui sont venus, il n'oublie pas ceux qui les ont envoyés, il lés comprend les uns et les autres dans le même éloge, en disant : «Ils ont consolé mon esprit et le vôtre ». Ayez donc une grande considération pour de telles personnes qui ont laissé pour votre service leur patrie et, leur maison. Admirez la prudence de l'apôtre; il a soin de montrer que ces personnes ne l'avaient pas obligé lui seul, mais encore tous les Corinthiens, puisqu'ils s'étaient chargés des intérêts de toute la ville c'était un bon moyen pour les recommander, et pour empêcher les Corinthiens de s'éloigner d'eux, puisqu'en leurs personnes ils avaient tous paru devant saint Paul. « Toutes les Eglises de l'Asie vous saluent (19) ». Saint Paul réunit toujours tous les membres de l'Église les uns avec les autres par le moyen de ces salutations. « Aquilas et Priscille vous saluent avec beaucoup d'affection en Notre-Seigneur ». Il demeurait chez eux étant faiseur de tentes comme eux. « Avec l'église qui est dans leur maison ». Grande gloire pour eux d'avoir fait de leur maison une église. « Tous nos frères vous saluent; saluez-vous les uns les autres par un saint baiser (20) ». Ce n'est qu'en cet endroit que l'apôtre, au mot de salutation, ajoute celui de saint baiser. Pourquoi le fait-il? Parce qu'il y avait chez les Corinthiens de profondes divisions et qu'ils disaient : « Je suis à Paul, je suis à Apollon, je suis à Céphas, je suis à Jésus-Christ » ; parce que l'un mourait de faim pendant que l'autre était ivre, parce qu'ils se livraient. Aux disputes, aux jalousies, aux procès. Ils se jalousaient aussi les uns les autres au sujet des dons spirituels, et ils en tiraient vanité. Ainsi après avoir travaillé à concilier leurs esprits par ses exhortations, il les prie naturellement de s'unir par un saint baiser. Le baiser unit étroitement, et de deux corps n'en fait plus qu'un. Ce mot de « saint » fait voir que le baiser doit être exempt de fraude et d'hypocrisie. « La salutation est de ma main à «moi Paul (21)».Ceci témoigne du soin avec lequel la lettre a été écrite. C'est encore ce qu'indique ceci: « Si quelqu'un n'aime pas Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu'il soit anathème (22)».

3. Par cette seule parole, il effraye tous ceux qui rendaient leurs membres les membres d'une prostituée, ceux qui scandalisaient leurs frères en mangeant des viandes offertes aux idoles, ceux qui se disaient adeptes de tel ou tel homme, ceux qui ne croyaient pas à la résurrection. Non-seulement il les épouvante, mais il leur montre la voie de la vertu et la source du mal. Car, comme une charité forte et active éteint toutes les espèces de péchés et les détruit, de même une charité faible et languissante les fait tous naître. « Maran Atha ». Pourquoi ce mot? pourquoi se servir d'un mot hébreu? Parce que l'orgueil était le principe de tous les maux qu'il combattait. La sagesse humaine dont ce peuple se piquait était la cause de cet orgueil, d'où venait tout le mal et en particulier les schismes qui déchiraient l'Église de Corinthe. Pour mieux réprimer ce faste, l'apôtre ne veut pas même se servir d'un mot grée, mais il se sert d'un mot hébreu, montrant que loin de rougir de la simplicité et de la rudesse du langage, il s'en faisait gloire et l'affectait. Mais que signifie « Maran Atha? » il signifie, Notre-Seigneur est venu. Et pourquoi dit-il cela? Pour confirmer la foi de l'incarnation, d'où il tirait les preuves de la résurrection. De plus il voulait encore les faire rougir, comme s'il leur disait. Le Seigneur de tous s'est abaissé jusqu'à s'incarner, et vous, vous restez toujours dans le même état, vous persistez toujours dans le péché. Et vous ne tremblez pas à la pensée de la charité excessive de Dieu, principe de tous nos biens ! Songez-y seulement, et cela suffira pour vous (606) faire avancer dans la vertu, et pour supprimer entièrement le péché.

« Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous (23) ». Il est d'un pasteur d'aider les âmes, non-seulement de ses exhortations, mais de ses prières. « Ma charité est avec vous tous en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen. (24) ». Pour n'avoir pas l'air de les flatter en finissant par ce témoignage d'affections, il dit « en Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Son amour n'a rien d'humain, ni de charnel; il est tout spirituel, et par conséquent très-sincère. Le terme dont il se sert témoigne un vif amour. Séparé d'eux par la distance des lieux, il étend les bras de sa charité pour les embrasser de loin. Ma charité, dit-il, « est avec vous tous», c'est comme s'il disait : Je suis avec vous tous. Il ne pouvait mieux leur témoigner qu'il ne leur avait rien écrit par aigreur et par colère, mais uniquement par le zèle qu'il avait de leur salut, puisqu'après une si longue réprimande qu'il leur avait adressée, il ne ressentait contre eux aucune aversion, mais au contraire il les aimait et les embrassait malgré la distance par le moyen de ses lettres qui portaient au milieu d'eux son âme et son coeur. C'est ainsi que doit agir celui qui corrige les autres. Quand on corrige par un mouvement de colère, on satisfait simplement sa, passion. Mais quand après avoir corrigé celui qui pèche, on lui témoigne de la charité, on lui prouve par là que tout ce qu'on a dit pour réprimander, venait d'un sentiment d'affection.

Ayons soin, mes frères, de garder cet esprit de douceur en nous reprenant les uns les autres. Que l'on fasse des remontrances sans se fâcher, Autrement ce ne serait plus de la correction, mais de la passion. Que d'un autre côté celui qui est repris, ne se fâche pis; on veut le guérir et non le blesser. Les médecins quelquefois appliquent le fer et le feu, et personne ne les condamne, quoiqu'ils n'arrivent pas toujours au point qu'ils s'étaient proposé; et malgré la douleur que leur fait éprouver ce traitement, les malades reconnaissent pour leurs bienfaiteurs ceux qui les y soumettent; combien celui qui reçoit une réprimande doit-il plus entrer dans ce sentiment, et regarder comme un médecin et non comme un ennemi la personne qui le corrige? Et nous qui reprenons les autres, faisons-le avec beaucoup de douceur, avec beaucoup de tact. Si nous voyons faillir notre frère, suivons le conseil du Sauveur, ne rendons pas publique la réprimande que nous lui adressons, faisons-la seul à seul, sans paroles amères, sans insulter le pauvre malheureux, qui est par terre, mais avec douleur et en nous apitoyant sur son sort. Montrons-nous tout prêts à bien accueillir nous-même la réprimande toutes les fois que nous la mériterons par nos fautes.

Pour rendre plus clair ce que je dis, faisons une supposition. Car Dieu nous garde que ce que nous allons dire pour exemple devienne jamais quelque chose de réel ! Supposons qu'un de nos frères habite avec une vierge, il aura beau être honnête et chaste il n'évitera pas les mauvais bruits. Si donc vous entendez parler. de cette cohabitation dans le monde, ne méprisez pas ce. que l'on en dit. Ne dites point Est-ce que cet homme n'est pas sage, et, ne sait-il pas ce qui. lui est expédient? Fais-toi aimer sans raison , mais sans raison ne te fais pas haïr, dit-on. Qu'ai-je affaire de m'attirer d'es inimitiés lorsque ce n'est point nécessaire?  Ce langage plein de délire conviendrait aux bêtes ou plutôt aux démons. Ce n'est pas s'exposer à l'inimitié sans raison que de s'y exposer pour faire une juste correction, puisqu'on y gagne les plus grands biens et d'ineffables récompenses. Si vous me dites : Mais quoi, cet homme n'a-t-il pas la raison pour se conduire? Je vous répondrai qu'il ne l'a plus, et que l'enivrement de sa passion la lui a ôtée. Si devant les tribunaux civils ceux qui ont souffert une injustice sont incapables de parler pour eux-mêmes à cause de la colère qui les trouble, lorsque cependant ce n'est pas un trimé que de ressentir une injure, combien plus encore sera troublée la raison de ceux qui sont en proie à quelque habitude mauvaise ? Je soutiens donc que, quand même cet homme aurait de la raison autant et plus que vous ne dites, sa raison est au moins endormie maintenant. Quoi de plus sage que David, qui disait à Dieu : « Vous m'avez révélé les secrets de votre sagesse». (Ps. L, 8.) Cependant lorsqu'il eut regardé avec des yeux injustes la femme d'Urie, alors, selon .ce qu'il dit lui-même, il lui arriva ce qui arrive d'ordinaire aux navigateurs lorsque la mer devient furieuse : « Toute sa sagesse fut engloutie». (Ps. CVI, 27.) Et il fallut qu'une main étrangère viril; le, sauver de ce naufrage, car pour lui, il ne s'apercevait pas même qu'il était tombé au fond de l'abîme. C'est pourquoi, en déplorant (607) ses péchés, il disait: «Mes iniquités, comme un lourd fardeau , se sont appesanties sur moi : La pourriture et la corruption sont entrées dans mes plaies à cause de mon ignorance ». (Ps. XXXVII, 5, 6.)

4. Ainsi donc celui, qui pèche n'a point sa raison; il est plongé dans l'ivresse, et dans les ténèbres. Ne dites donc pas qu'il est assez sage pour se conduire; ne dites pas non plus : « Ce  n'est point là mon affaire, chacun portera son fardeau ». (Gal. VI, 5.) C'est un grand , péché pour vous, lorsque voyant quelqu'un qui s'égare, vous ne le remettez pas dans la bonne voie. Si d'après la loi des Juifs il n'était pas permis de laisser périr, sans lui porter secours, la bête de somme de son. ennemi , quel pardon pourra espérer celui qui voit périr sans s'en mettre en peine; non la bête de somme ni même l'âme de son ennemi , mais l'âme de son ami? Il ne suffit pas pour nous excuser que cet homme ait sa raison ; puisque nous qui avons l'habitude d'exhorter les autres,. nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes, de sorte que nous avons besoin de recourir aux lumières, des autres. Lors donc que quelqu'un pèche, considérez qu'il est plus naturel qu'il reçoive de vous que de lui-même le bon conseil dont il a besoin, et ne dites pas : Qu'ai-je besoin de me mêler de cela? Craignez de dire cette parole en vous souvenant de celui qui le premier a osé dire-: « Suis-je le gardien de mon frère ? » Ce dernier mot équivaut à celui-là. Tous nos maux viennent précisément de ce que nous traitons comme étrangers les membres de notre corps. Que dites-vous? Vous n'avez pas à vous occuper de votre frère? Mais qui donc s'en occupera? Sera-ce l'infidèle, lui qui se réjouit de sa chute et y insulte avec outrage? Sera-ce le démon, lui qui le pousse et le fait tomber?

Mais, dites-vous, je donne les conseils qu'il faut, et ce que je dis ne sert à rien. — Et comment savez-vous que cela ne sert à rien ? N'est-il pas de la dernière folie, lorsque l'événement est incertain, de s'exposer à un péché certain de paresse et de négligence ? Dieu lui-même qui connaît l'avenir, n'a-t-il pas souvent donné des avertissements qui ont été inutiles ? Cependant les a-t-il moins donnés, quoiqu'il sût qu'on ne les écouterait pas? Si donc Dieu ne laisse pas que de donner des avertissements qu'il prévoit devoir rester inutiles, quelle sera votre excuse, vous qui ignores absolument l'avenir et qui néanmoins vous laissez aller à la défaillance et à la torpeur? Beaucoup pour avoir essayé ont réussi; souvent même c'est lorsqu'on a le plus lieu de désespérer que l'on obtient le succès le plus complet. Et quand même vous travailleriez en vain, vous .feriez au moins ce que vous devez. Ne soyez donc point inhumain , sans entrailles, négligent. Car ces excuses que vous donnez sont des marques de votre cruauté et de votre négligence, lugez-en vous-même. Pourquoi, en effet, lorsqu'un membre de votre corps souffre, ne dites-vous pas : Qu'ai-je affaire de m'en occuper? Et qu'est-ce qui me prouve que si je m'en occupais, il guérirait? Même en supposant que vous n'atteindrez pas le but, ne faites vous pas tout au monde pour n'avoir pas à vous reprocher d'avoir rien négligé de ce qui devait être fait? Est-il juste, quand on prend tant de soin des membres de son corps, de négliger les membres de Jésus-Christ? Est-ce même pardonnable? Car si je ne puis vous fléchir en vous disant : Ayez soin de votre propre membre; je rappelle en votre mémoire le corps de Jésus-Christ, afin que la crainte au moins vous fasse rentrer dans votre devoir. Comment ! voir sa propre chair tomber en pourriture et n'en être nullement ému ! N'est-ce pas une nonchalance à faire frémir? Vous auriez un de vos esclaves, vous n'auriez même qu'une bête de somme en cet état, que vous n'auriez pas le coeur d'y. rester indifférent. Et lorsque le corps de Jésus-Christ même est rempli de pourriture, vous. le négligez? Ne vous rendez-vous. pas digne de toutes les foudres du ciel? C'est par là que tout est mis sens dessus dessous dans le monde, je veux dire par cette inhumanité, cette insouciance cruelle.

Je vous conjure donc, rues frères, de renoncer à cette dureté. Allez trouver cet homme qui habite avec une vierge; faites-lui compliment pour ses bonnes qualités ; adoucissez son mal au moyen de la louange, comme vous feriez une tumeur avec de l'eau tiède. Gémissez sur vous-même, faites le procès à tous les fils d'Adam, montrez que nous sommes tous pécheurs ; demandez-lui pardon, dites-lui que vous vous chargez d'une affaire qui est au-dessus de vous, mais que la charité fait tout oser. Ensuite, pour donner votre avis, prenez un ton qui n'ait rien d'impérieux, mais qui soit tout fraternel. Lorsque vous aurez de la sorte  (608) adouci la tumeur enflammée qui est dans son âme et calmé d'avance la douleur que doit causer l'incision de la remontrance que vous avez à lui faire; lorsque vous vous serez plus d'une fois excusé, et que vous l'aurez supplié de ne pas se fâcher, lorsque vous l'aurez comme lié par toutes ces précautions, alors portez le coup, en ayant soin de n'enfoncer ni trop ni trop peu le fer, de peur que d'un côté; si la plaie est peu sensible, il ne la méprise, ou que de l'autre, si elle est trop profonde, il ne se révolte. D'une manière comme de l'autre, ce serait manquer le but.

C'est pourquoi après avoir donné le coup, mêlez encore les louanges avec les réprimandes que vous faites. Et parce que. son action ne peut être louée pour elle-même, puisqu'on ne peut approuver qu'un homme vive ainsi avec une jeune fille, louez-le au moins de l'intention qu'il dit avoir eu en cela. Je sais bien, lui direz-vous, que c'est en vue de Dieu que vous agissez, que l'état d'abandon et le manque de protection où vous avez. vu cette pauvre créature vous ont déterminé à lui tendre une main secourable. Bien que vous soyez convaincu que son intention est tout autre, parlez-lui néanmoins de la sorte; après cela recommencez encore à vous excuser , dites : Ce n'est point pour vous rien commander que je parle ainsi, c'est pour vous représenter simplement les choses. C'est en vue de Dieu que vous agissez, je n'en doute pas; mais prenons garde qu'il n'en résulte un autre mal. S'il n'en peut résulter aucun, rien de mieux, retenez-la chez vous, continuez une charité si louable, personne ne s'y opposera. Mais s'il en devait sortir plus de mal que de bien, pardons-nous, je vous prie, en voulant soulager une âme, d'en scandaliser mille. Ne lui mettez pas néanmoins brusquement devant lés yeux les châtiments réservés à ceux par qui le scandale arrive; mais prenez-le à témoin lui-même, et dites-lui par exemple : Vous n'avez pas besoin que je vous apprenne ces choses, vous savez vous-même quelle terrible menace a été lancée contre celui qui aura scandalisé un de ces petits. Après tous ces ménagements de paroles, ces précautions pour prévenir la colère, appliquez la remontrance et la correction. S'il alléguait encore l'abandon où se trouve la jeune fille, ne lui prouvez pas encore que ce n'est là qu'un prétexte, mais dites-lui : Ne craignez rien, vous aurez une justification suffisante dans le scandale que cela cause. Car ce n'est point parce que votre charité s'est refroidie, c'est par égard pour les autres que vous vous serez séparé de cette jeune fille.

5. Du reste, sur le chapitre des conseils, soyez bref ; il n'a pas besoin d'une longue instruction, mais ne craignez pas d'accumuler les excuses. Rejetez-vous souvent sur la charité, adoucissez ce que la remontrance a de naturellement dur, faites-le juge lui-même de la question, dites : Quant à moi, voilà le conseil que je vous donnerais, mais c'est à vous de décider, vous êtes le maître. Je ne veux pas gêner votre liberté, mais je m'en rapporte. à votre sentiment. — Si nous savions user de ces ménagements dans nos réprimandes, nous pourrions aisément corriger ceux qui pèchent, mais notre manière d'agir en ces circonstances est plus digne des brutes que des hommes. Quand quelques-uns ont remarqué un péché de ce genre, ils se gardent bien d'en souffler mot à celui qui s'en rend coupable, mais ils en chuchotent entre eux comme des vieilles femmes ivres. Alors le proverbe Faites-vous aimer sans raison, mais sans raison ne vous faites point haïr, n'est plus de mise. On veut contenter sa passion de médire, et alors on ne se met plus en peine de se faire haïr sans raison, on va plus loin, on brave le châtiment qu'encourt la médisance. Est-il question de corriger, alors on n'a plus à la bouche que le proverbe ci-dessus, et mille autres prétextes aussi vains: C'était lorsque vous médisiez, lorsque vous. calomniiez qu'il fallait dire et « ne vous faites pas haïr sans raison », et « cela ne sert à rien », et « que m'importe ». Mais au contraire, c'est alors que vous êtes curieux à l'excès, et que vous vous mêlez de mille choses. qui ne vous regardent point; alors vous ne craignez plus ni la haine ni tous les maux possibles. Quand il faut s'occuper du salut de son frère, on se pique de n'être ni indiscret, ni importun. Cependant la médisance produit la haine de Dieu et des hommes, mais on ne s'en inquiète guère; tandis que les conseils donnés en particulier, et que les remontrances présentées charitablement vous procureraient l'amitié et des hommes et de Dieu. Que si celui que vous avertissez vous prend en, haine, Dieu vous en aimera davantage. Et même celui que vous aurez repris ne vous haïra pas autant que si (609) vous le déchiriez en secret; au contraire, s'il s'aperçoit que vous le décriez en cachette, il vous détestera comme son ennemi mortel , mais après vos remontrances, il vous respectera comme un père. Il pourra même arriver qu'il s'irrite ouvertement, et que dans le fond de son âme il vous sache gré de ce que vous lui aurez dit.

6. Pensons à ces vérités , mes frères , ayons soin de nos propres membres. N'aiguisons point nos langues les uns contre les autres. Ne disons point de paroles de perdition. Ne minons pas sourdement la réputation du prochain, ne faisons pas du monde un- champ de bataille où sans cesse les uns blessent et les. autres sont blessés. A quoi servent les jeûnes et les veilles , si la langue est toujours ivre , si elle mange à une table plus immonde que si l'on y servait de la chair de chien , si elle ne se rassasie que de sang, si elle verse la corruption, si elle fait de la bouche comme le conduit d'un cloaque, et même quelque chose de plus abominable? La puanteur matérielle nuirait seulement au corps, mais celle qui s'exhale de la médisance, est capable de suffoquer l'âme. Je ne dis pas ceci dans l'intérêt de ceux qui , souffrant la calomnie avec courage, méritent-la couronne céleste, je le dis dans l'intérêt des médisants et des calomniateurs. Les saintes Ecritures déclarent bienheureux le juste qui est en butte a la calomnie; mais elles excluent des saints mystères et même dé l'enceinte de l'église celui qui dit du mal des autres. « Celui qui médisait en secret de son prochain », est-il dit, « je le persécutais ». (Ps. C, 5.) Elles le déclarent indigne de lire les livres sacrés : « Pourquoi racontes-tu mes justices, pourquoi ta bouche ose-t-elle. redire mon alliance? » (Ps. XLIX, 16.) Ecoutez le motif de cette exclusion : « Tu t'asseyais à l'écart pour parler cou« tre top frère ». (Id. 20.) Les saintes Ecritures ne distinguent pas si le mal que l'on dit est vrai ou faux; ailleurs, elles défendent expressément de dire du mal, quand même on dirait vrai. « Ne jugez point », dit Jésus-Christ, afin « que vous ne soyez point jugés ». (Matth. VII, 1.) Il condamna aussi le pharisien qui médisait du publicain, bien qu'il ne dît que la vérité.

Quoi donc, dira-t-on, si quelqu'un se montre aussi audacieux que pervers, il nous sera interdit de le redresser, de l'accuser? Accusez-le, corrigez-le , mais que ce soit comme j'ai dit plus haut. Si vous le faites avec des reproches ou des injures, prenez garde, en imitant le pharisien , d'avoir le même sort que lui. Ce genre de réprimande n'est utile à personne , ni à vous qui la faites , ni à celui qui en est l'objet. Celui-ci en devient au contraire plus effronté. Tant que ces désordres restent secrets, il sait au moins rougir, mais dès qu'il se voit démasqué, il secoue ce dernier frein. Celui devant qui vous décriez votre frère , en éprouvera lui aussi. un grave préjudice. S'il a conscience d'avoir fait de bonnes actions, il s'enfle, il s'élève aux dépens de l'autre. S'il est pécheur, il se jette dorénavant plus résolûment dans le vice. A son tour, le médisant donne une mauvaise opinion de lui-même à celui qu'il prend pour confident, et il attire sur sa tête la colère de Dieu.

C'est pourquoi, je vous en conjure , abstenons-nous de toute parole mal sonnante. Ne prononçons que des paroles bonnes pour l'édification. — Mais, dites-vous, il faut que je rue venge de cet homme? — Vengez-vous plutôt de vous-même. Vous voulez vous venger de ceux qui vous font de la peine, vengez-vous selon- la manière que conseille saint Paul : « Si ton ennemi a faim , donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui à boire ». (Rom. XII, 20.) Si vous ne faites pas ainsi, si vous ne voulez que tendre des embûches , c'est contre vous-même que vous tournez l’épée. Si l'on médit de vous, donnez des éloges en retour de cette manière vous vous vengerez, et vous vous mettrez à l'abri de tout mauvais soupçon. Celui que la médisance afflige, donne lieu de croire que son affliction vient de sa mauvaise conscience. Celui qui se rit de tout ce qu'on peut dire, donne la plus grande preuve de l'intégrité de sa conscience. Puis donc gaie par vos médisances vous n'êtes utile ni à celui qui les écoute, ni à vous-même, ni à celui qui en est l'objet, puisque vous tirez l'épée contre vous-même , songez-y du moins et soyez plus réservé. La considération du royaume céleste et de la volonté de Dieu devrait suffire pour volis déterminer, mais puisque vous êtes si grossier dans vos sentiments, puisque vous mordez comme une bête féroce, que ceci au moins vous instruise et vous corrige, afin que, amendé par ces motifs, le seul désir de plaire à Dieu vous retienne ensuite dans le devoir. Et. quand vous serez ainsi au-dessus de toutes les passions, vous (610) obtiendrez le royaume des cieux, que je prie Dieu de nous accorder à tous, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit la gloire, la puissance, et l'honneur, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Traduit par M. JEANNIN.

 

 

 

 

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FIN DE NEUVIÈME VOLUME.

 

 

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