VOLUME II

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VOLUME II
Ier DIMANCHE- EPIPHANIE
II° DIMANCHE - EPIPHANIE
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V° DIMANCHE - EPIPHANIE
VI° DIMANCHE - EPIPHANIE
DIMANCHE SEPTUAGESIME
DIMANCHE SEXAGÉSIME
DIMANCHE - QUINQUAGÉSIME
II° DIMANCHE - PAQUES
III° DIMANCHE - PAQUES
II° DIMANCHE - PAQUES
V° DIMANCHE - PAQUES
DIM. OCTAVE L'ASCENSION
DIM. OCTAVE  SAINT-SACREMENT
III° DIMANCHE - PENTECOTE
IV° DIMANCHE - PENTECOTE
V° DIMANCHE - PENTECOTE
VI° DIMANCHE - PENTECOTE
VII° DIMANCHE - PENTECOTE
VIII° DIMANCHE - PENTECOTE
IX° DIMANCHE - PENTECOTE
X° DIMANCHE - PENTECOTE
XI° DIMANCHE - PENTECOTE
XII° DIMANCHE - PENTECOTE
XIII° DIMANCHE - PENTECOTE
XIV° DIMANCHE - PENTECOTE
XV° DIMANCHE - PENTECOTE
XVI° DIMANCHE - PENTECOTE
XVII° DIMANCHE - PENTECOTE
XVIII° DIMANCHE - PENTECOTE
XIX° DIMANCHE - PENTECOTE
XX° DIMANCHE - PENTECOTE
XXI° DIMANCHE - PENTECOTE
XXII° DIMANCHE - PENTECOTE
XXIII° DIMANCHE - PENTECOTE
XXIV° DIMANCHE - PENTECOTE
AVEUGLE-NÉ
ESSAI D'AVENT I
ESSAI D'AVENT II
ESSAI D’AVENT III
ESSAI D’AVENT IV
ESSAI SAINT-SACREMENT

OEUVRES COMPLÈTES DE BOURDALOUE

PUBLIEES

PAR DES PRÊTRES DE L'IMMACULÉE-CONCEPTION DE SAINT-DIZIER (Haute-Marne,)

 

DOMINICALES. — ESSAI   D'AVENT. — ESSAI   D'OCTAVE DU  SAINT SACREMENT.

TOURS,

 

GATTIER LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE DE LA SCELLERIE.

LOUIS GUÉRIN , IMPRIMEUR EDITEUR A BAR-LE-DUC

1864

 

OEUVRES DE BOURDALOUE.

 

DOMINICALES.

 

AVERTISSEMENT.

 

Je ne prétends point, en finissant toute l'édition des Sermons du P. Bourdaloue, rendre un compte exact des soins qu'elle a dû me coûter. J'en laisse le jugement aux personnes intelligentes. Du reste, je n'ai pas cru pouvoir mieux employer mon temps que de le consacrer ainsi à la gloire de Dieu, en le consacrant à l'utilité publique et à l'édification des âmes.

Comme la grande réputation du P. Bourdaloue lui attirait de continuelles occupations au dehors, il n'avait guère eu le loisir de retoucher lui-même ses Sermons, et d'y mettre la dernière main. C'est à quoi j'ai tâché de suppléer; et par une assiduité assez constante au travail, je suis enfin parvenu à faire paraître un cours de Sermons pour toute l'année : Avent, Carême, Mystères de Notre-Seigneur et de la Vierge, Panégyriques des Saints, Vêtures et Professions, Dominicale. Dans cette Dominicale on ne trouvera point les Sermons des dimanches de l'Avent, du Carême, de la Pentecôte et de la Trinité, parce qu'ils sont en leur place dans les volumes qui précèdent.

Il ne fallait rien perdre d'un homme qui pensait si solidement sur les matières de la religion, et qui les traitait avec tant de force et tant de dignité. C'est un des plus excellents modèles, pour ne pas dire le plus excellent, que puissent se proposer ceux qui aspirent à l'éloquence de la chaire. Mais en voulant se former sur un si beau modèle, il y a d'ailleurs des écueils à craindre ; et si le P. Bourdaloue a beaucoup perfectionné le goût de la prédication, il n'est pas moins vrai qu'il a gâté beaucoup de prédicateurs.

En quelque art que ce soit, ce n'est pas une petite science de découvrir au juste, et de prendre dans ceux qui y ont excellé, ce qui nous convient, sans s'attacher à ce qui ne nous convient pas. Pour n'avoir pas su faire ce discernement, des prédicateurs qui n'avaient ni la vivacité et l'imagination, ni le nom et l'autorité, ni les qualités extérieures et la voix du P. Bourdaloue, ont mal réussi à vouloir imiter, ou son style diffus et périodique, ou ses façons de parler dont plusieurs lui étaient particulières, ou cette rapidité dans la prononciation, qui l'emportait de temps en temps, et qui entraînait avec lui ses auditeurs. Ce que nous admirons dans un orateur, et ce qui est le sujet de nos applaudissements, n'est pas toujours, ou ne doit pas être le sujet de notre imitation. Il faut se connaître auparavant soi-même, et ses dispositions naturelles. Car tout doit être proportionné, et c'est cette proportion, cette convenance, qui donne aux choses leur mérite et qui en fait le plus bel agrément.

Il n'y a point, après tout, de prédicateur à qui la lecture des Sermons du P. Bourdaloue ne puisse être très-utile, pour peu qu'on en sache user avec connaissance et avec précaution. S'il y a diversité de talents, et s'il est bon que chacun se renferme dans le sien propre, il y a aussi des règles communes et des préceptes qui s'étendent à tous les talents et à tous les genres de l'éloquence chrétienne. Par exemple, bien choisir la matière d'un discours, et la tirer naturellement de l'Evangile. L'envisager moins par ce qu'elle peut avoir de nouveau, de singulier, de brillant, que par ce qu'elle a de vrai, d'instructif, de touchant, et qui est plus à la portée de tout le monde. La diviser, et en faire tellement le partage, que les points, sans se confondre, aient toutefois entre eux assez de rapport pour se réduire à une première vérité et à une proposition générale. Ne rien avancer dont on ne produise les preuves : et non de ces preuves abstraites et subtiles, plus académiques, pour ainsi dire, qu'évangéliques; mais des preuves sensibles, prises du fond de la religion et des maximes les plus certaines de la théologie. Entrer d'abord dans son sujet, et ne s'en écarter jamais, soit par de longs et d'inutiles préludes, soit par des réflexions hors d'œuvre et d'ennuyeuses digressions. Eclaircir les doutes, prévenir les objections, les questions qui peuvent naître, se les faire à soi-même, et y répondre. De là, passer aux mœurs, et, dans un fidèle tableau, les représenter telles qu'elles sont, évitant l'un el l'autre excès d'un détail trop populaire et trop familier, et d'une peinture trop vague et trop superficielle. Exposer tout avec méthode, avec ordre, et ne se pas contenter d'un amas informe de pensées, qu'on entasse selon qu'elles se présentent, et sans nulle

 

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liaison que le hasard qui les place indifféremment les unes auprès des autres. Enfin, en venir à des conclusions pratiques, qui suivent des vérités qu'on a expliquées, et qui en comprennent tout le fruit : voilà à quoi tout prédicateur doit s'étudier, et ce qu'il apprendra du P. Bourdaloue.

Il n'est point précisément nécessaire de s'exprimer comme cet habile maître; d'avoir son feu, son action, son élévation. Ce sont des dons que le ciel départ à qui il lui plaît ; et sans ces dons, on peut, avec d'autres qualités, annoncer utilement la parole de Dieu. Mais, de quelque manière qu'on l'annonce, il est toujours nécessaire de faire un bon choix du sujet qu'on entreprend de traiter; de l'accommoder, comme le P. Bourdaloue, à l'Evangile, et de ne vouloir pas que l'Evangile, par des applications forcées, s'y accommode ; d'y chercher à instruire et à toucher, plutôt qu'à paraître et à briller; d'en bien distribuer toutes les parties, d'en bien appuyer toutes les propositions, et de les établir sur les solides fondements de la foi et de la raison. Il est toujours d'une égale nécessité de ne se point éloigner de son dessein, et de ne le pas perdre un moment de vue; de satisfaire aux difficultés qu'on peut opposer, et de les résoudre ; après avoir développé les principes et la doctrine, de descendre à la morale; et par des inductions fortes, mais sages, de peindre les vices sans noter les personnes ni faire connaître les vicieux; de donner à chaque chose le rang, l'étendue, tout le jour qu'elle demande; de n'affecter rien dans les expressions, et de ne rien outrer dans les décisions; de lier le discours, et de conduire par degrés l'auditeur à de salutaires conséquences, et aux saintes résolutions qu'il doit remporter pour la réformation de sa vie. Tout cela, encore une fois, est de tous les caractères de prédicateurs; et en vain, pour disculper un prédicateur qui voudrait s'affranchir de ces règles, et pour l'autoriser, dirait-on ce qu'en effet on dit en quelques rencontres, qu'il prêche de talent : dès que ces conditions essentielles lui manqueraient, ce talent prétendu ne serait qu'un faux talent. Des auditeurs peu pénétrants, et qui ne jugent que par les yeux, en pourraient être éblouis; mais les esprits d'un certain goût ne s'y tromperaient pas.

Quoi qu'il en soit, le P. Bourdaloue eut dans un point éminent toutes ces perfections de la vraie éloquence, et c'est ce qu'on doit surtout observer dans ses Sermons. Mais l'erreur est de ne les lire que pour en extraire des passages, des divisions, des figures, des termes, que souvent on applique mal, et à qui l'on ôte, en les déplaçant, toute leur grâce. Au lieu donc d'être disciple et imitateur du P. Bourdaloue, on n'en est que mauvais copiste et que plagiaire.

Cependant, s'il ne sert pas toujours à former de parfaits prédicateurs, il servira, par ses enseignements pleins de vérité et de piété, à édifier les fidèles, et à former de parfaits chrétiens. On peut s'égarer en le prenant pour modèle dans le ministère de la prédication; mais on ne s'égarera jamais en le prenant pour guide dans le chemin du salut. C'est ce que tant de personnes ont éprouvé, et ce qu'elles éprouvent tous les jours. Il a plu à Dieu de donner aux Sermons de ce célèbre prédicateur une bénédiction toute nouvelle après sa mort ; et je puis dire, en lui appliquant l'expression de l'Ecriture, que, tout mort qu'il est, il ne cesse point de prêcher aussi efficacement, et aussi utilement sur le papier, qu'il prêchait autrefois dans la chaire.

 

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