FERMIER D'INIQUITÉ
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SERMON SUR LA PARABOLE DU FERMIER D'INIQUITÉ.

Tome VII

AVANT-PROPOS ADRESSÉ MATTIEU ÉVÊQUE D'ALBANO.

A son très-révérend Seigneur Mathieu, par la grâce de Dieu évêque d'Albano, le frère Bernard, qui est tout à lui, offre tout ce qu'un serviteur doit à son maître et un fils à son père.

L'écrit que Votre Grandeur avait fait demander de Rome à ma médiocrité, par le seigneur Servule, notre très-cher abbé de Beauvais, c'est-à-dire la transcription des pensées que le ciel m'avait inspirées sur l'Évangile du fermier d'iniquité, je vous l'adresse enfin, mais bien tard, non pas sans grande crainte qu'il ne s'y trouve quelque obscurité qui vous choque. Je vous supplie donc d'être pour moi plein de bonté et de charité, de me pardonner le retard que j'ai mis à vous satisfaire, et de corriger le travail imparfait que je vous ai offert. Je l'ai réservé pour le soumettre à la correction de votre sagesse, et je le lui présente avec d'humbles instances. Avec ce papier, je vous envoie un petit couteau à manche d'ivoire et à cinq lames, appelé vulgairement canif, afin que, avec mon propre glaive, vous coupiez ce que vous jugerez digne d'être retranché. Du reste, je prie votre piété si grande de ne me point oublier dans vos prières, moi qui, chaque jour, ai souvenir de vous lorsque j'implore plus instamment la miséricorde de Dieu. Portez-vous bien.

Il y avait un homme riche qui avait un fermier ; et celui-ci fut diffamé auprès de son maître, comme s'il avait dissipé ses biens, etc. (Luc. XVI, 1).

1. Tout auditeur attentif, s'il applique l'oreille de son cœur, et s'il est de Dieu, remarquera de quelle grande utilité est ce passage de

a Ce discours est indigne de notre saint. Il est d'un autre Bernard moine de Cluny.

l'Évangile, soit qu'on le prenne à la lettre, soit qu'on l'interprète moralement. La Vérité dit en effet: « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu (Joan. VIII, 47). » Et elle ajoute en s'adressant aux réprouvés: « Vous ne les écoutez point, parce que vous n'êtes pas de Dieu. » Disons donc : « Il y avait un homme riche. » Il ne nous paraît pas utile d'expliquer le sens littéral; la lettre est évidente par elle-même. Son exposition est utile, néanmoins, et il faut l'exposer à ceux qui sont moins instruits et moins capables. « Il y avait un homme riche, etc. etc. » Cet homme, c'est celui dont l'Apôtre dit : « Il s'est rendu semblable aux hommes, et, par son extérieur, il a paru comme l'un des humains (Phil. II, 7). » C'est avec raison qu'on lui donne simplement le titre d'homme, d'une façon spéciale. Aussi le Prophète s'écrie : « Il est homme, et qui le connaît ? » C'est comme si l'on disait : Qui redira son excellence ? Il est écrit ensuite : «Il était riche. » Véritablement riche, comme nous le lisons : « Etant opulent en toutes choses, il est devenu pauvre pour nous, afin de nous enrichir par sa pauvreté ( II Cor. VIII, 9). » Voici ce que nous trouvons encore, par rapport au même Seigneur : «Dans sa droite est la loi de feu, et dans sa gauche sont les richesses et la gloire (Deuter. XXXIII, 2).» «Il était » ce mot lui convient bien, parce que c'est de lui qu'il est dit : « Dans le principe était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu (Joan. I, 1). Il avait un fermier. » Cela est vrai, il eut une ferme et un fermier, parce que, en effet, « la terre appartient au Seigneur dans son entier (Psal. XXIII, 1). » Et le Sauveur dit lui-même : « Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre (Matth. XXVIII, 18).» Il ne voulut cependant rien posséder sur la terre, ainsi qu'il l'assure de lui-même : « Le fils de l'homme, dit-il, n'a pas où reposer sa tête (Luc. IX, 58), nous laissant ainsi un exemple de pauvreté. Et, néanmoins, voyons comment il eut une ferme et un fermier.

2. La ferme est un fonds de terre cultivé par plusieurs colons : c'est notre corps terrestre, orné d'abord d'un certain nombre de vertus, qui sont comme les hommes qui l'habitent. Pour garder sa ferme le Seigneur a placé pour régisseur l'homme intérieur ; il lui a donné tant de santé et de beauté qu'il l'a formé à son image et à sa ressemblance; tant de puissance par le libre arbitre, qu'il lui a accordé de pouvoir se porter à son gré du côté du bien ou du mal. Il a tellement fortifié sa ferme, contre les attaques diverses auxquelles elle est exposée, qu'elle n'a besoin que du secours du Seigneur. En effet, pour garder les murailles, il a placé la prudence ; pour les défendre, la force; pour la pourvoir de vivres, la tempérance; pour protéger ses droits, la justice. Combien ces vertus sont attentives et vaillantes à s'acquitter de leurs emplois, c'est ce qu'on voit d'après leurs propres définitions. La «prudence» est la connaissance oc, ce qu'il faut désirer ou fuir. La force est la fermeté de l'âme contre les ennuis terrestres. La « tempérance » est la retenue de l'appétit par rapport aux délectations charnelles. La « justice » consiste à rendre à chacun ce qui lui appartient.

3. Mais écoutons comment ces vertus, semblables à des hommes vaillants, s'acquittent des charges qui leur sont confiées. Gardienne de la famille, voici comment la « prudence » remplit son office ; elle dit : « Veillez, parce que vous ignorez à quelle heure votre Seigneur viendra, si ce sera le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin, et le reste n'est pas au prix d'un or ou d'un reste (Matth. XII, 35). Sachez que n'est pas au prix d'un or ou d'un argent corruptibles, que vous avez été rachetés de la vaine conduite de vos traditions paternelles, mais par l'Agneau immaculé et sans souillure, Jésus-Christ Notre-Seigneur (Petr. 1, 18). N'ayons point la concupiscence du mal, ne devenons pas idolâtres (I Cor. X, 6). L’avarice, en effet, c'est l'esclavage qui asservit aux idoles. Ne nous livrons point à la fornication comme ceux qui périrent en un jour, au nombre de vingt-trois mille. Ne tentons pas le Seigneur, comme ceux qui moururent piqués par des serpents ; ne murmurons pas non plus, comme ceux qui furent frappés par l'ange exterminateur; tout cela est écrit pour notre correction à nous sur qui sont arrivés les derniers siècles (I Cor. X, 6). » La force anime aussi en ces termes ses soldats au combat ; soyez vaillants clans la lutte, et combattez contre l'antique dragon, et vous recevrez le royaume. éternel. » Et encore: « Ne vous laissez pas effrayer par ceux qui tuent le corps, et qui, cela fait, ne peuvent aller plus loin (Luc. XII, 4). Le Seigneur est fort et puissant, il est redoutable dans les combats (Psal. XXIII, 8). Elevez vos portes, ô princes, ouvrez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire fera son entrée. Car le lion rugissant rôde et cherche à dévorer quelqu'un ; résistez-lui fortifiés par la foi (Petr. V, 8). Lorsque le fort armé garde sa maison, tout ce qu'il possède est en paix (Luc. XI, 31). C'est pourquoi agissez virilement, soyez pleins de courage, et que toutes vos actions s'accomplissent dans la charité (I Cor. XVI, 13). Car vous avez été rachetés à un très-grand prix, glorifiez et portez Dieu dans votre corps (I Cor. VI, 20), » ainsi que l'Apôtre le portait, quand il s'écriait : « Qui nous séparera de l'amour de Jésus- Christ ? Est-ce la tribulation, l'angoisse, la persécution, le péril, le glaive ? Je suis certain que ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l'avenir ne pourront nous détacher de la charité de Dieu qui est en Jésus-Christ (Rom. VIII, 35). » La tempérance montre sa sollicitude de cette manière : « Veillez, dit-elle, à ce que vos cœurs ne s'appesantissent pas dans l'excès des viandes et du vin et par les soucis de ce monde (Luc. XXI, 34) : » car il est écrit : « Malheur à vous qui êtes puissants pour boire le vin, et vigoureux pour mélanger les boissons enivrantes (Isa. V, 22). » Chacun doit s'approcher des mets qui sont sur la table, comme le malade va vers une médecine . Entre autres maux, c'est l'abondance de la table qui fit périr Sodome ; le Seigneur dit en effet à Jérusalem, par la bouche du Prophète « L'iniquité de Sodome ta sœur, fut la trop grande quantité de pain et la satiété Ezech. XVI, 49). » De là vient que l'Apôtre s'écrie : « Plusieurs dont je vous disais souvent, et dont je dis encore en pleurant, qu'ils sont les ennemis de la croix de Jésus-Christ marchent après leurs concupiscences : hommes malheureux dont la fin est la damnation ; dont le ventre est le Dieu, et qui mettent leur gloire dans la confusion de ceux qui goûtent les choses de la terre (Phil. III, 18). Le ventre est pour la nourriture, et les aliments pour. le ventre, Dieu détruira l'un et l'autre (I Cor. VI, 13).» N'y recherchez donc jamais la volupté, mais servez-vous-en pour satisfaire la nécessité. Quant à la justice, voici comment elle défend les droits de sa ferme. «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse (Job. IV, 16); » car Salomon a dit à ce sujet : « Un poids et un poids, une mesure et une mesure, tout cela est abominable devant Dieu (Prov. XX, 10). » Et nous lisons encore: « Ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le-leur pareillement, (Math. VII, 12).» Et, de cette sorte, vous accomplirez ce que Moïse a dit: «Que votre boisseau soit juste, et que votre setier ne soit pas faux (Levit. XIX, 36). » C'est pourquoi, lorsque votre frère vous doit quelque chose, et lorsque vous lui aurez pris quelque objet comme gage, remettez-le-lui, avant le coucher du soleil. « Si votre justice n'est pas plus abondante que celle. des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux (Math. V, 20). » Pour eux, voici leur justice légale; œil pour œil, dent pour dent, vengeance pour vengeance (Exod. XXI, 24). Pour nous, on nous a dit : «Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent, ne rendez point mal pour mal, malédiction pour malédiction, mais au contraire rendez des bénédictions (Math. V, 44). » De là vient que saint Paul dit : « Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer réciproquement (Rom. XIII, 8). Si votre ennemi a faim donnez-lui à manger; s'il a soif donnez-lui à boire : en agissant de cette manière, vous entasserez sur sa tête des charbons de feu (Rom. XII, 20). » Voilà ce que je dis, moi qui suis la justice, et comment je veux qu'on agisse.

4. Dans cette ferme, le Seigneur a aussi comme des cultivateurs qui lui en paient le revenu au temps voulu : ce sont la bonté, la bénignité, la modestie, la mansuétude, la concorde, la paix, la patience, la miséricorde, la charité. Au dessus d'eux il a établi des préposés pour les surveiller, s'ils venaient à manquer, pour les accuser, pour rendre témoignage d'eux, pour les juger et les punir. C'est la conscience qui accuse, la mémoire qui témoigne, la raison qui juge, la crainte qui châtie. En effet, ce que la conscience reproche, ce que la mémoire atteste, ce que la raison juge, la crainte le fait expier en disant : « Le Seigneur a régné, que les peuples soient saisis de colère; c'est lui qui est assis sur les Chérubins, que la terre s'ébranle (Psalm. XCVIII, 1). Le feu s'est enflammé autour de lui, et, à ses côtés, s'est déchaînée une tempête violente (Psalm. XLIX, 4). » Il dira aux impies : « Allez maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges (Matth. XXV, 41),» dans ce lieu où se trouvent des flammes qui ne s'attiédissent pas, des vers qui ne meurent pas, des bourreaux qui ne se lassent jamais . où nul ordre n'existe, mais où habite une éternelle horreur

5. Le maître livra à ces régisseurs et à d'autres semblables sa ferme pleine d'un nombre considérable de biens, les uns appartenant au corps, les autres se rapportant à l'homme intérieur. Les biens du corps sort au nombre de sept sortes, la beauté, la force, l'agilité, la liberté, la santé, la jouissance, et la longueur de la vie. De même, il y a sept biens de l'âme, la sagesse, l'amitié, la concorde, l'honneur, la piété la puissance et l'agrément. Outre ces richesses particulières, il en est de communes qui ont été distribuées en grande quantité aux agriculteurs, celles-ci aux uns, celles-là aux autres. L'opulence des riches est leur bien, elle empêche les ennuis de la pauvreté de les atteindre; le bien des pauvres c'est leur pénurie, elle les châtie et les empêche de se laisser aller à l'incontinence : la force est le trésor de ceux qui la possèdent; par elle ils sont en état d'accomplir de bonnes œuvres : la faiblesse est le bien de ceux qui en ressentent les atteintes; elle les retient, et ne leur permet point d'accomplir le mal qu'ils voudraient faire : la simplicité est le bonheur de ceux qui n'ont pas de moyens relevés, elle les maintient dans une humilité qui exclut l'orgueil. Tout ce que, dans cette vie, possède notre fragilité, notre excellent créateur (autant qu'il est en sa bonté) nous l'accorde chaque jour pour notre bien, c'est-à-dire ou pour corriger notre méchanceté, ou pour nous faire avancer dans la vertu. Mais, (pour employer les expression du bienheureux pape Grégoire), ce que nous avons reçu pour l'usage de la vie, nous le faisons servir au péché. La santé du corps est consacrée à se livrer au vice, les biens de l'âme sont employés à favoriser la vanité. De là vient que le fermier « fut dénoncé auprès de son maitre, comme s'il avait dissipé ses biens. »

6. Il importe de savoir qui dénonça le fermier et d'où partit cette dénonciation. C'est l'impudence elle-même qui a répandu en tous lieux sa mauvaise renommée ; elle diffame lorsqu'elle ne rougit point de publier sa négligence et ses fautes, comme dans ce passage : «Qu'il n'y ait aucune prairie que ne traverse notre luxure; couronnons-nous de roses, avant qu'elles se flétrissent, laissons de toutes parts des marques de notre joie ( Sap. II. 8). » Assurément, un tel langage est une vraie dénonciation. Elle se fait par la triple voix de la pensée, de la parole et de l'action. La pensée, en effet, a son langage. De là vient que le Seigneur dit à Moïse qui ne faisait que penser en lui même : «Pourquoi cries-tu vers moi (Exod. XIV, 15)? » Et David au Seigneur : « la pensée de l'homme vous chantera des louanges (Psalm. LXXV, 11). » L'action a aussi sa voix. Voilà pourquoi Dieu dit à Caïn: « Le sang de ton frère crie de la terre vers moi (Gen. IV, 10).» Or, notre infamie résulte de ce qui se fait contre la nature, contre la loi, ou contre la coutume. Tout ce que nous faisons en ces trois manières se tourne en péché. Et parce que le fermier avait ainsi dissipé les biens de son maître, on lui dit : « Qu'est-ce que j'entends dire de vous ? Rendez compte de votre administration, car vous ne pourrez plus désormais tenir ma ferme. » Ce n'est pas une fois ou deux, c'est trois fois que le Seigneur fait cette menace à son serviteur, c'est-à-dire avant la loi, sous la loi et sous la grâce, et il la fait par les trois messagers, par le ministère desquels il nous découvre ses desseins, je veux dire par l'homme, par l'esprit, et par un commandement familier. C'est par cette voie que Dieu a coutume de notifier ses secrets, et, par ces intermédiaires, il adresse ses ordres aux autres personnes : la crainte marche d'ordinaire avec eux et se joint à eux, portant ces trois choses qu'elle a toujours avec elle, le bâton noueux de la menace, la règle de la connaissance, la verge de la douleur, afin d'inspirer la terreur, de découvrir l'erreur, et de provoquer le chagrin dans l'âme de ceux qui débutent, qui progressent et qui achèvent l'édifice de leur perfection. Observez que, en ce lieu, éclate l'admirable bonté de ce maître; il ne surprend point son serviteur, mais avant de le juger, il l'avertit de rendre ses comptes. C'est de cette manière qu'il parut parler à Abraham, lorsqu'il s'entretenait avec lui de Sodome: «je descendrai et je verrai par moi-même, si réellement ils ont fait ce dont la rumeur les accuse (Gen. XVIII, 21). » Par là nous apprenons à ne pas ajouter de suite foi à toutes sortes de paroles, mais à examiner prudemment, au préalable, si la chose est réellement telle qu'on le dit.

7. Nous lisons ensuite: « Que ferai-je ? » Cette plainte est provoquée par la menace qui vient d'être faite. Voilà comment, en voyant approcher la mort, certaines personnes qui savent qu'elles ont mal vécu, sont saisies d'épouvante, et examinent avec une grande amertume en leur cœur la conduite qu'elles ont tenue et la manière dont il la faut corriger, en disant: «Que ferai-je ? Je ne puis bêcher la terre, je rougis de mendier. » Ce malheureux profère ces deux paroles en la personne de ceux qui dans la pénitence redoutent ces deux choses, l'affliction du corps et la pauvreté, signifiées l'une par le mot « bêcher, » l'autre par l'expression « mendier. » Car, pour nous en tenir au sens moral, bêcher c'est travailler notre cœur par la componction, comme au moyen d'un sarcloir, et par la confession, comme à l'aide d'une charrue, afin de lui faire produire de bonnes œuvres. C'est là ce que le Prophète nous avertit de pratiquer, quand il dit:« Déchirez vos cœurs, non vos vêtements (Joel. II, 23). » Et de là vient que le gardien de la vigne, en parlant à son maître du figuier stérile, lui donna ce conseil: « Laissez-le encore cette année, afin que je bêche tout autour et que je mette du fumier à ses racines (Luc. XIII, 8). » Mais le personnage dont il s'agit ici, craignant d'en être réduit à en venir là, s'écrie : « Je ne suis pas en état de bêcher. » C'est contre lui que Salomon dit avec raison : « Le paresseux n'a pas voulu labourer à cause du froid; il mendiera donc pendant Pété et on ne lui donnera rien (Prov. XX, 4). » Celui, en effet, qui maintenant, à cause de la crainte ou de l’engourdissement qu'éprouve son âme, néglige de se mortifier et de s'affliger par la pénitence, cherchera le repos, et ne le trouvera nullement, lorsque le soleil de justice brillera au jugement comme dans le fort de l'été, parce qu'il a omis de faire le bien pour l'obtenir.

8. Voyons la suite: « j'ai honte de mendier ». Voici donc simplement l'exposition littérale. Il est effectivement des hommes qui voudraient racheter leurs fautes en distribuant leurs biens aux pauvres, et ils y pensent réellement ; mais ensuite, craignant de tomber dans le besoin, ils deviennent avares à l'endroit des indigents et ne donnent plus suite au projet qu'ils avaient conçu : par cette raison surtout qu'ils voient plusieurs personnes qui, après avoir ainsi donné leurs richesses, s'en repentent. Salomon dit avec raison de ces hommes-là : « Quiconque observe le vent, ne sème pas, et celui qui considère les nuages, ne moissonne jamais (Eccle. XI, 4). » Le mot vent exprime le malin esprit qui agite l’âme par les tentations, et le mot nuage désigne le pécheur. Celui donc qui examine le vent ne sème pas, et quiconque regarde les nuages ne récolte jamais : parce que l'homme qui redoute les tentations du démons et les chutes des méchants, ne s'exerce pas dans les bonnes œuvres et ne trouve point dans le jugement de quoi se consoler, mais il devient vil dans le présent. C'est pourquoi, bien que le fermier eût dit un lieu auparavant : « Je ne puis pas bêcher, j'ai honte de mendier, » il ajoute, dans un sentiment de pénitence, les paroles qui suivent : « je vois ce que je ferai. » Voici ce que produit la crainte, car elle est très-utile à son maître. Elle pousse les hommes à exécuter ce que le maître ordonne. Sans nul doute ce régisseur n'aurait point dit aujourd'hui , « je sais ce que je ferai, » s'il n'avait pas craint : mais il eut peur en voyant la crainte se présenter tout-à-coup à lui, et le frapper à coups de menaces, en lui disant : Ecoute, misérable, écoute, éveille-toi enfin, il est temps de sortir de ta paresse. Si ce n'est pas l'amour, que ce soit l'épouvante qui t'arrache au sommeil. On te prépare, en effet, une double et cruelle croix : l'une actuellement pour le corps, l'autre plus tard pour le corps et pour l'âme dans l'enfer. Pense aux tourments que tu éprouveras jusques dans la moëlle des os au moment de la mort. La mort, dis-je, est cette croix horrible vers laquelle tu marches tous les jours sans y prendre garde. Vois comment la mort te crucifie. Tes jambes s'étendent, tes mains et tes bras tombent, ta poitrine est haletante, ta tête se laisse aller languissamment, tes havres écument, ton visage devient hideux, ta face se couvre de sueur et pâlit aux approches du dernier moment. Et ce que nous voyons là au dehors, et ce que nous sentons est chose légère, comparé à ce que l'âme malheureuse éprouve déjà dans l'intérieur. Car le sentiment quitte vite le corps : la mort accompagne l'âme à son départ. Que des tourments vous soient réservés, écoutez ce qu'en dit le Prophète en parlant des damnés : « Ils sont placés comme des brebis dans des l'enfer, la mort en fera sa pâture (Psalm. XLVIII. 15). » Et Job : « Ils passent d'un très-grand froid à une chaleur excessive (Job. XXIV,19). » Ailleurs il est dit au même sujet : « Qui de vous pourra habiter avec un feu dévorant : ou qui d'entre vous demeurera au milieu d'ardeurs éternelles? (Isa. XXXIII, 14) ? »

9. Ne soyez pas surpris si, en entendant ces menaces, le fermier a été saisi de crainte. Or il faut remarquer que la crainte est de quatre sortes, elle est mondaine, servile, initiale et filiale ou chaste. La crainte mondaine est celle qui fait éviter le mal pour échapper au châtiment. La crainte servile fait éviter le mal, pour ne pas subir la peine qu'il attire tout en laissant dans l'âme la volonté de commettre le péché. La crainte initiale est celle de l'enfer, c'est d'elle que le Prophète a dit : « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse (Psal. CX, 9). » Reste la crainte filiale, dont le même Prophète dit encore : « la crainte du Seigneur demeure dans les siècles des siècles (Psal. XVIII, 10). » Sous les deux dernières formes, ce sentiment est toujours utile aux hommes, sous les deux autres il ne l'est nullement; c'est donc sous la forme de crainte initiale, qu'il vient au fermier, comme nous venons de le dire. C'est pourquoi il s'écrie : « Je sais ce que je ferai, afin que lorsque je serai rejeté, etc. » Ce rejet n'est autre chose que la séparation de l'homme intérieur, c'est-à-dire de l'âme et du corps. Et remarquons que nous n'avons pas besoin d'expliquer ce mot « savoir, » parce que le fermier lui-même nous l'explique en. nous disant dans les paroles suivantes ce qu'il veut faire : « Afin que lorsque je serai rejeté de la charge que j'occupe, ils me reçoivent dans leur maisons. » En expliquant cette expression « savoir, » il se souvient de cette pensée du poète.

Votre savoir n'est rien, si un autre ne le connaît point.

Il semble ne s'être pas suffisamment expliqué, et n'avoir pas dit quels sont ceux qui le doivent accueillir : il paraît cependant avoir marqué un peu par ces mots : « dans leurs maisons. » Il y a, en effet, des personnes qui reçoivent les hommes, et à qui appartiennent la maison du ciel et les tabernacles éternels : quelles sont-elles ? Le Seigneur l'indique clairement par ces paroles qu'il adresse à ses disciples: « Laissez venir à moi les petits enfants, le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent (Matth. XIX, 14). » Et, dans un autre endroit. « Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient (Ibid. V, 3). » Pour acheter le royaume des cieux, il faut donc s'adresser à ceux qui l'ont en propriété ; c'est une nécessité de nous adresser à eux, car nous n'avons point ici-bas (ainsi que le dit l'Apôtre), de demeure permanente, mais nous allons à la recherche de la cité future (Hebr. XIII,14). Le même Apôtre exprimait ainsi sa confiance au sujet des siens : « Nous savons que si la maison terrestre de ce séjour vient à se détruire, nous tenons de Dieu, dans les cieux, une maison éternelle qui n'est point faite de main d'homme (II Cor. V, 1). » Le Seigneur nous apprend à l'acheter quand il nous dit : « Faites-vous des amis avec les trésors d'iniquité, afin que lorsque vous mourrez, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. » Nous expliquerons cette pensée en son lieu, mais non présentement.

10. Mais voyons la suite. «Ayant convoqué chaque débiteur, etc.» J'ai dit plus haut, s'il m'en souvient bien, que la miséricorde, la vérité et la charité, avec plusieurs autres vertus, étaient comme les agriculteurs et devaient donner à ce maître si riche leurs produits, comme les fruits de leurs œuvres, par les mains de ce fermier. Conséquemment, dire que le fermier réunit les débiteurs de son maître, c'est dire que chacun, selon ses forces, a examiné, en son cœur, ce qu'il a fait ou ce qu'il a cru faire. Toutes les fois que nous pratiquons cet examen, nous nous trouvons coupables en toutes choses, surtout en ce que nous aurions dû plus largement donner selon la charité, et en ce que nous étions tenus de pardonner d'une manière plus parfaite selon la pénitence, à ceux qui nous avaient offensés. C'est ce que l'on nous donne à entendre, lorsqu'à cette question, « combien devez-vous à mon maître ? » on répond : « Cent mesures d'huile. » Le nombre cent signifie la perfection, et l'huile représente la miséricorde. Voici donc le sens de ce passage : « je dois cent mesures d'huile, » c'est-à-dire, je n'ai point pardonné parfaitement, ainsi que je le devais, à ceux qui m'ont fait injure. On réplique ensuite : « assieds-toi vite, écris cinquante. » Nous savons que «s'asseoir » indique l'humiliation ; « vite,» la promptitude ; « écrire, » la fermeté ; « cinquante, » la pénitence. Et sur tout ceci, nous avons des exemples analogues : mais parce que c'est chose connue, nous ne les rapporterons pas ici; seulement nous expliquerons ce que signifient ces paroles. Lors donc que nous disons, « assieds-toi vite et écris cinquante, » c'est absolument comme si quelqu'un se disait ou disait à son prochain : Puisque tu avoues que tu as péché, en fait de miséricorde, humilie-toi vite, et persévère fermement dans la pénitence.

11. Il dit ensuite à un autre : «Et toi, combien dois-tu? cent boisseaux de froment. » Cette demande et cette réponse sont presque les mêmes que celles qui précédent: avec cette exception que celle-ci se rapporte à la charité, tandis que l'autre était relative à la miséricorde. Ici, en effet, le froment désigne la charité, de même que plus haut, comme nous l'avons dit, l'huile représente l'indulgence. Cette réponse nous insinue, que nous qui possédons les biens de ce monde, nous devons les distribuer aux indigents : si nous avons manqué de le faire lorsque nous le pouvions, nous sommes devenus débiteurs envers le souverain Père de famille, comme il est écrit : « Celui qui possède les trésors de la terre, et en voyant son frère dans le besoin, ferme ses entrailles, véritablement la charité du Père n'est point en lui (I Joan. III, 17). Cependant, le noeud de cette obligation est bientôt rompu, si on accomplit la parole qui suit.. « Assieds-toi vite et écris quatre-vingts: » c'est-à-dire humilie-toi (selon l'explication que nous avons donnée) dans l'observation des commandements de Dieu, et dans l'espérance assurée de l'héritage éternel. Que d'autre expriment ce qu'ils pensent au sujet de cette mesure et de ce boisseau, pour moi, je n'en dis point autre chose, sinon que ce sont là des vaisseaux destinés à mesurer, selon leur genre : et, en ce lieu, ils peuvent indiquer que les pénitents doivent agir avec mesure, avec discrétion : c'est-à-dire immoler l'ennemi de manière à ne point frapper le citoyen, car il est écrit : « si vous offrez bien , mais si vous ne divisez pas bien, vous avez péché (Gen. IV selon les septante).» Nous offrons donc bien, lorsque nous faisons de bonnes œuvres avec de bonnes intentions: mais nous ne divisons pas bien, si nous négligeons d'employer la discrétion dans les bonnes œuvres : qui ne l'a point pèche; bien qu'il offre comme il convient, (ainsi que s'exprime le bienheureux pape Grégoire).

12. Le texte continue. « Et le maître loua le fermier d'iniquité, parce qu'il s'était conduit avec prudence.» Il en est qui s'étonnent et demandent d'où vient cette louange, puisque, à la lettre, il ne paya pas ses dettes, mais s'en montra seulement inquiet. Si quelqu'un a ce sentiment, il doit considérer qu'il faut plutôt imiter le fermier que l'admirer. Selon le siècle il agit avec prudence, parce que, ne pouvant acquitter ses dettes, et rie voulant point être accusé, de vol à ce sujet, il les cacha avec précaution, et, pour employer les expressions d'un certain personnage, s'il ne lit point chastement, du moins il fit sagement : (il y a moins de faute, en effet, à se livrer seul à la mort qu'à communiquer à d'autres la contagion de son péché), et il montre une souveraine prudence à chercher ce qui lui était utile, car il se ménage une retraite chez les créanciers, s'il venait à être éloigné de sa ferme. Mais je donnerai une explication plus élevée. Au sens moral, il est digne de louanges, celui qui abandonne l'égarement de sa conduite première, satisfait à Dieu qui est riche , et rentre dans sa grâce. Voilà pourquoi son maître le loua, c'est parce que, de quelque manière qu'il ait agi, il se conduisit avec prudence. Que personne ne se trouble de ce qu'il est appelé « fermier d'iniquité. » On ne le cite point ici parce qu'il opère d'une manière digne de louanges, mais pour enlever le désespoir de l'âme de ceux qui entendent son histoire, ainsi que le Seigneur l'atteste au Prophète en ces termes : « leurs infirmités ont été multipliées, c'est pourquoi ils se sont hâtés. Je ne rassemblerai point leurs réunions de sang, je ne rappellerai jamais leurs noms sur mes lèvres (Psalm. XV, 4).» C'est dans ce but que saint Matthieu retient son nom de « Publicain. » Les paroles qui viennent ensuite: « Parce que les enfants de ce siècle sont plus prudents en leur race que les enfants de lumière, » nous ont été adressées pour nous faire imiter la prudence inutile des gens du monde, ainsi que Moïse nous en donne symboliquement la leçon par ce langage : « Lorsque vous serez sortis pour combattre, si vous apercevez une femme belle et que vous l'aimiez, vous lui raserez la chevelure, et elle sera votre épouse (Deut. XX, 11). » Cette parole a été prononcée pour notre grande confusion, c'est comme si on nous avait adressé ce mot du Prophète : « rougis, Sidon, s'écrie la mer (Isa. XXIII, 4). » Ce doit être pour nous une honte extrême, que les enfants de perdition soient plus prompts à désirer le mal, que nous à souhaiter les joies célestes dont le bienheureux Grégoire a dit : quiconque a parfaitement connu, autant qu'il lui était possible, la douceur de la vie céleste, abandonne de grand cœur tout ce qu'il avait aimé sur la terre.

13. C'est à quoi nous sommes excités lorsqu on nous dit : « Faites-vous des amis du trésor d'iniquité, afin que lorsque vous viendrez à mourir, ils vous accueillent dans les tabernacles éternels. » Excellente doctrine et digne d'être parfaitement reçue, qui nous apprend à faire amitié avec ceux qui peuvent nous placer avec eux dans les tabernacles éternels. Quels sont ces personnages, sinon ceux que j'ai indiqués plus haut en peu de mots, les petits et les pauvres du Christ ? Le Seigneur les aime, puisqu'il l'assure lui-même par ces paroles : « Vous êtes mes amis (Joan. XV, 14): » Par leur entremise, faisons-nous aimer, en employant à cette fin le trésor d'iniquité comme Dieu nous l'a appris lui-même. Il est le prix, mais l'emplette est considérable. On appelle les richesses « mammone, » on leur donne la qualification d'iniquité, non en elles-mêmes, mais à cause du résultat de péché qu'elles peuvent produire, comme cet arbre qui fut appelé arbre de la science du bien et du mal, non qu'il renfermât quelque science, mais parce que ceux qui y portaient la main connaissaient par là même le bien et le mal. Cet endroit montre qu'on peut facilement avoir pour amis les citoyens des cieux. Quel fruit nous rapporte leur amitié ; la Vérité nous l'apprend lorsqu'elle dit : « Afin qu'ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. » Une question se présente ici ; on dit que ce sont les pauvres qui accueillent et récompensent ceux qui leur ont fait du bien, tandis que c'est là un don de Dieu seul, résultant de sa miséricorde et de sa bonté qui sont grandes. Elle est très-facilement résolue, si on considère que le Fils de Dieu, en prenant notre chair, est devenu pauvre pour nous, et qu'il assure que l'on fait à lui-même ce que l'on fait pour les pauvres, et que c'est lui qui en donne la récompense. C'est là ce qu'il atteste à l'endroit où, parlant des petits enfants, il s'exprime en ces termes : « Tout ce que vous avez fait à l'un de ces petits, vous me l'avez fait. J'ai en faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, etc. Venez donc et recevez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde (Matth. XXV, 40). »

14. Attachons-nous donc, mes frères, attachons-nous à donner aux pauvres d'après le conseil du Seigneur. Mais parce qu'il y a pauvre et pauvre, distinction que le Seigneur paraît avoir signalée lorsqu'il disait: « Bienheureux les pauvres d'esprit: » il faut, en matière de pauvreté, établir une démarcation qui désigne les indigents à qui nous devons surtout donner. Il y a donc une. pauvreté naturelle, une pauvreté riche, une pauvreté spirituelle. Et chaque membre de cette classification se subdivise en deux, opération que nous laissons à faire à ceux qui savent tirer de grandes choses des plus petites : nous disons seulement que, selon l'avis de l'Apôtre, nous devons tendre la main surtout aux pauvres selon la nature et selon l'esprit « Quiconque ne pourvoit point aux besoins des siens et surtout de ceux de sa maison, renie la foi, est pire qu'un infidèle (I. Tim. V, 8). » Mais comme nous ne savons point aujourd'hui qui, aux yeux de Dieu, est digne d'amour ou de haine, donnons aux uns et aux autres, selon l'oracle prononcé par le même Apôtre : «faisons le bien envers tous, surtout envers ceux qui partagent la même foi. » Et, parce qu'il y en a qui demandent et d'autres qui rougissent de demander, quand il nous reste de quoi distribuer encore, donnons aux uns et aux autres. Le Seigneur a dit en parlant de ceux qui sollicitent des secours: «Donnez à quiconque vous demande (Luc. VI, 30).» Quant à ceux qui ont honte de mendier, voici comment s'exprime le bienheureux Augustin à propos de ce verset du Psaume : « Il produit le foin pour les bestiaux et l'herbe pour l'usage des hommes (Psalm. CIII, 114): » Heureux l'homme qui prévient la demande de celui qui est sur le point d'implorer sa charité. Le Seigneur a prononcé indifféremment au sujet de tous : « Donnez et l'on vous donnera (Luc. VI, 38). » Il a dit encore: « Donnez l'aumône et voici que tout est pur pour vous (Ibid. XI , 41). » L'Ecriture dit aussi: « L'eau éteint le feu qui brûle et l'aumône résiste aux péchés (Ecclé. III, 33). » De ce principe découle encore cette sentence : « Enfermez votre aumône dans le sein du pauvre et elle priera pour vous (Ibid. XXIX, 15). » Un excellent père disait à son fils: « Si tu as beaucoup, donne avec abondance : si tu as peu, donne ce peu avec plaisir (Tob. IV, 9). » Appliquons-nous à pratiquer avec empressement cette doctrine, afin d'être reçus dans les tentes éternelles, par Jésus-Christ notre Sauveur qui, avec le Père et le Saint-Esprit, règne, Dieu dans tous les siècles des siècles. Amen.

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