SERMON CCLXVII
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SERMON CCLXVII. — POUR LE JOUR DE LA PENTECOTE. I. L'ESPRIT-SAINT VIVANT DANS L'ÉGLISE.

 

ANALYSE. — Quand l'Esprit-Saint descendit sur les cent vingt premiers disciples, il leur conféra le don des langues, afin de rendre dès lors son Eglise en quelque sorte universelle. Aujourd'hui que cette universalité est un fait accompli, le don des langues n’est pas nécessaire à qui reçoit le Saint-Esprit ; il vient en nous pour être la vie de notre âme, comme l'âme est la vie de notre corps ; et de même que l'âme, en faisant vivre tous les membres qui ne sont point séparés du corps, laisse à chacun ses spéciales, ainsi l’Esprit-Saint laisse dans sa vocation particulière chacun des membres du corps mystique animé par lui.

 

1. La solennité de ce jour nous rappelle la grandeur du Seigneur notre Dieu et la grandeur de la grâce qu'il a répandue sur nous;  car si on célèbre une solennité, c'est pour empêcher l'oubli d'un événement accompli. Aussi le mot solennité, solemnitas, vient-il de

solet in anno, et signifie par conséquent ce qui se répète chaque année. Quand le lit d'un fleuve ne se dessèche point en été et que ce fleuve coule toute l'année, per annum, on dit que son cours est ininterrompu , en latin perenne; ainsi appelle-t-on solennel, solemne, ce qui se célèbre chaque année, quod solet in celebrari.

Aujourd'hui donc nous célébrons l'avènement du Saint-Esprit: car après avoir promis, sur la terre, le Saint-Esprit, le Seigneur l'a envoyé du haut du ciel. En promettant de l’envoyer du haut du ciel il avait dit : « Si je ne m'en vais, il ne peut venir; mais je vous l'enverrai quand je serai parti » . Voilà pourquoi il souffrit, mourut, ressuscita et monta au ciel, où il devait accomplir sa promesse. Accomplissement, attendu des disciples, c’est-à-dire, comme il est écrit, de cent vingt âmes (1), ou du nombre décuplé des Apôtres, car ils avaient été choisis au nombre de douze, et l'Esprit-Saint descendit sur cent vingt. Donc en l'attendant ils étaient réunis dans une mémé demeure et ils y priaient; car c'était la foi qui dès lors inspirait leur désir, leur prière était animée, d'une ferveur toute spirituelle; c'étaient des outres neuves qui attendaient du ciel un vin nouveau et ce vin y descendit, car le raisin mystérieux avait été foulé et la gloire en rayonnait. Aussi bien lisons-nous dans l'Evangile : « L'Esprit n'avait pas été donné encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié (2) »

2. A leurs supplications, que fut-il répondu? Vous venez de l'entendre; quel prodige ! Tous ceux qui étaient la ne savaient qu'une langue; et le Saint-Esprit étant descendu en eux, les ayant remplis,ils parlèrent plusieurs langues, les langues de tous les peuples, sans les avoir sues auparavant , sans les avoir apprises ; c'est qu'ils avaient pour Maître celui qu'ils venaient de recevoir; en entrant en eux il

 

1. Act. I, 46. — 2. Jean, VII, 39.

 

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les remplit et ils débordèrent; et le signe qu'on avait reçu le Saint-Esprit, c'est qu'aussitôt qu'on en était rempli on parlait toutes les langues (1). Ce phénomène ne, se réalisa pas seulement dans les cent vingt disciples. Le même livre sacré nous apprend qu'une fois devenus' croyants, les hommes ensuite recevaient le baptême, puis l'Esprit-Saint, et qu'alors ils parlaient les langues de tous les peuples. Les témoins de ce fait furent frappés de stupeur, et parmi eux les uns se laissèrent aller à l'admiration, les autres à la dérision, jusqu'à dire : « Ces gens sont ivres, ils ont bu du vin nouveau (2) ». Dans ce qu'ils disaient en riant il y avait quelque chose de vrai, et les fidèles étaient bien des outres remplies d'un vin nouveau. Ne venez-vous pas d'entendre lire dans l'Évangile : « Nul ne met du vin nouveau dans de vieilles outres (3)? » Un homme charnel ne donne pas entrée en lui aux choses spirituelles. L'homme charnel est le vieil homme, mais la grâce fait l'homme nouveau; et plus un homme est renouvelé, amélioré , plus il reçoit abondamment la vérité qu'il goûte. Le vin nouveau bouillonnait en eux, et de ce bouillonnement jaillissaient des discours dans toutes les langues.

3. Est-ce qu'aujourd'hui, mes frères, on ne reçoit plus le Saint-Esprit ? Le croire serait se montrer indigne de le recevoir. Oui , il se donne encore. Pourquoi donc ne parie-t-on pas toutes les langues comme on les parlait alors en recevant l'Esprit-Saint? Pourquoi? Parce que nous voyons réalisé ce que figurait ce don des langues. Que figurait-il ? Recueillez vos souvenirs; lorsque nous célébrions le quarantième jour après Pâques, nous vous avons rappelé que Jésus-Christ Notre-Seigneur avait recommandé son Eglise à notre piété immédiatement avant de monter au ciel (4). Les disciples lui ayant demandé quand arriverait la fin des siècles, il leur répondit: « Ce n'est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a réservés en son pouvoir» ; puis leur promettant ce qui s'accomplit aujourd'hui. « Vous recevrez, leur dit-il, la vertu de l'Esprit-Saint survenant en vous; et vous rue servirez de témoins a Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre (5) ». Réunie. à cette époque dans une seule habitation, l'Église

 

1. Act. X, 46. — 2. Act. II, 1-13. — 3. Matt. IX, 17. — 4. Voir ci-dev. serm. CCIXV. — 5. Act. I, 7, 8.

 

reçut le Saint-Esprit; elle ne comptait que peu de membres, et elle était répandue au milieu de toutes les langues de l'univers entier. Or ne voyons-nous pas aujourd'hui ce qu'annonçait ce prodige ? Pourquoi cette petite Église parlait-elle dès lors les langues de toutes les nations? N'est-ce point parce que du levant au couchant notre grande Eglise se fait entendre aujourd'hui à tous les peuples? Mais voilà tout accompli ce que promettait ce fait. Nous l'avons appris, et nous le voyons de nos leur. « Écoute, ma fille, et vois (1) », a-t-il été dit à cette Reine : « écoute , ma fille, et vois »; écoute ma promesse, vois-en l'accomplissement. Ton Dieu ne t'a pas trompée; tu nus pas été déçue par ton Époux, tu n'es point dupe de Celui qui t'a donné son sang pour dot, ni abusée par Celui qui de laide t'a rendue si belle et qui a fait de toi une vierge, de prostituée que tu étais. C'est toi qu'il te promettait alors, qu'il te promettait quand tu étais peu nombreuse ; et dans quelle multitude immense ne te vois-tu pas répandue conformément à sa promesse ?

4. Qu'on ne dise donc plus. Puisque j'ai reçu le Saint-Esprit, pourquoi ne parlé-je pas toutes les langues ? Si vous voulez recevoir l'Esprit-Saint, écoutez-moi, mes frères. On appelle âme l'esprit qui fait vivre tous les hommes; on appelle âme l'esprit dont vit chacun d'eux. Or, vous voyez ce que fait l'âme dans le corps : c'est elle qui donne la vie à tous les membres; elle voit dans les yeux, entend par les oreilles, flaire par le nez, parle avec la langue, travaille avec les mains et marche dans les pieds; elle est dans toutes membres pour leur communiquer la vie, et en communiquant la vie à tous, elle donne à chacun d'accomplir sa fonction particulière. Aussi n'est-ce pas l'oeil qui entend, ni l'oreille ou la langue qui voit, ni l'oreille encore ou l’oeil qui parle ; tous ces organes vivent néanmoins ; l'oreille vit comme la langue; les fonctions sont différentes, la vie est commune. Ainsi en est-il dans l'Église de Dieu. Il est des saints en qui elle fait des miracles, il en est d'autres par qui elle annonce la vérité; dans ceux-ci elle garde la virginité, dans ceux-là la pudeur conjugale; chacun d'eux a son don, sa fonction spéciale, mais tous ont la même vie. Ce que l'âme est pour le corps humain, l'Esprit-Saint

 

1. Ps. XLIV, 11.

 

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l'est pour le corps du Christ ou l’Eglise; l'Esprit-Saint fait dans toute l'Eglise ce que fait l'âme dans tous les membres d'un même corps.

Soyez donc ce que vous avez à redouter, ce que vous avez à faire, ce que vous aurez à éviter. Quand on retranche dans le corps humain ou plutôt du corps humain un.membre quelconque, la main, le doigt, le pied , l’âme reste-t-elle dans ce membre coupé ? Pendant qu'il restait uni au corps, il avait là vie; une, fois retranché, il ne l'a plus. Ainsi vit le chrétien catholique, tant qu'il puise la vie dans le corps de l'Eglise ; une fois qu'il en est séparé , c'est un hérétique, un membre amputé et sans vie. Si donc vous voulez la vie du Saint-Esprit, conservez la charité, aimez la vérité, et tenez à l'unité pour parvenir à l'éternité. Ainsi soit-il.

 

 

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