II - CHAPITRE XXII

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II - APPENDICE
II - ADDITION

CHAPITRE XXII : FIN DE L’HISTOIRE DE LA LITURGIE DURANT LA PREMIERE MOITIE DU   XVIII°    SIECLE. — TRAVAUX DES   SOUVERAINS    PONTIFES SUR    LA   LITURGIE   ROMAINE. —    AUTEURS   LITURGISTES    DE CETTE EPOQUE.

 

NOTE DU CHAPITRE XXII

 

 

Dans le cours des quatre chapitres que nous venons de consacrer à l’histoire de la Liturgie, dans la première moitié du XVIII° siècle, nous avons eu à nous occuper que de la France. Ce pays tout seul a été le théâtre de la triste révolution dont nous avons eu a retracer le désolant tableau. Le reste de la catholicité demeurait fidèle aux traditions antiques, a l’unité romaine de la Liturgie. Le siège apostolique y réglait toujours les formes du culte ; ses décrets y étaient reçus avec obéissance, et les livres grégoriens continuaient d'y servir d'expression a la piété du clergé et des fidèles.

Mais, durant les cinquante années de ce demi-siècle, la Liturgie romaine ne fut pas sans recevoir de précieux accroissements. Pendant que l’Eglise gallicane procédait par voie de destruction, les Pontifes romains, si jaloux de conserver l’antique dépôt de saint Grégoire, l’enrichissaient de nouveaux offices et de nouvelles fêtes.

Le grand et pieux Clément XI, dans sa sollicitude pour les besoins temporels du peuple chrétien, remplit une lacune importante dans les livres de la liturgie. Parmi les prières que l’Eglise adresse à Dieu dans les diverses calamités, les siècles précédents n'en avaient point offert pour détourner le redoutable fléau des tremblements de terre.

 

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En l’année 1703, l'Italie ayant été désolée par de nombreuses catastrophes de ce genre, Clément XI composa et plaça dans le missel les trois magnifiques oraisons qui portent en tête cette rubrique : Tempore terrae motus. Au bréviaire, dans les litanies, il prescrivit désormais cette invocation  :  A flagello terrae  motus,  libera nos,

Domine.

Ce fut le même pape qui étendit à l'Église  universelle la solennité du très-saint Rosaire, du rite double majeur, en commémoration de la victoire  de Lépante.   Il donna un nouvel office de saint Joseph, établit doubles la fête de saint Anselme avec le titre de docteur, et celle de  saint Pierre d'Alcantara ; et semi-doubles celles de saint Pie V, de saint Jean de Dieu et de sainte Hedwige. Il créa semi-doubles d'obligation les fêtes de saint Vincent Ferrier, de saint Antonin et de saint Ubalde, dont l'office était précédemment ad libitum. Enfin, il établit la commémoration de saint Liboire, évêque du Mans, au 23 juillet, en reconnaissance du soulagement qu'il avait éprouvé par l’intercession de ce  saint dans une infirmité pour  laquelle on l'invoque dans toute l'Église.

Innocent XIII institua la fête du très-saint Nom de Jésus, du degré double de seconde classe, et celle de saint Isidore de Séville, double mineur avec le titre de docteur. Il éleva au même rang de double mineur, de semi-doubles qu'ils étaient, les offices de saint Paul, ermite, et de saint Jean de Dieu, et créa semi-double d'obligation celui  de sainte Elisabeth de  Portugal, qui auparavant était ad libitum.

Benoît XIII, outre la fête de saint Grégoire VII dont nous avons parlé, institua celle des Sept Douleurs de la sainte Vierge, et celle de Notre-Dame du Mont-Carmel, du rite double majeur, et éleva celle de Notre-Dame de la Merci au même degré. Il établit du rite double mineur les fêtes de saint Pierre Chrysologue, avec le titre de

 

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Docteur; de sainte Scholastique, de saint Jean de Sahagun, et de sainte Rose de Lima. Il éleva au même degré les offices de saint Vincent Ferrier, des saints Jean et Paul et de sainte Brigitte, qui n'étaient que semi-doubles auparavant. Saint Eusèbe de Verceil et saint André d'Avellino, furent admis au bréviaire avec le degré semi-double parle même pontife, qui créa semi-double d'obligation la fête de saint Wenceslas, qui jusque-là jouissait de ce degré seulement ad libitum.

Ces travaux sur le Bréviaire romain ne sont pas les seuls mérites de Benoît XIII à l'égard de la Liturgie. Le Cérémonial des Évêques fut, de sa part, l'objet d'une révision minutieuse et obtint d'importants accroissements, par les soins personnels du pontife et de la commission qu'il institua à cet effet. Le cérémonial, ainsi réformé, fut annoncé à l'Église catholique et promulgué par un bref du 7 mars 1727.

Aucun pape n'a surpassé Benoît XIII, et bien peu l'ont égalé dans son zèle pour les fonctions saintes. On compte par centaines les autels qu'il dédia solennellement, soit à Bénévent, pendant qu'il en était archevêque, soit à Rome, dans le cours de son pontificat: la seule basilique de Saint-Pierre en renferme douze consacrés par lui. Le nombre des églises qu'il dédia n'est pas moins étonnant. On le vit, entre autres, durant son pontificat, se transporter au Mont-Cassin, pour y faire la dédicace de la nouvelle et magnifique église de Saint-Benoît, qu'il érigea en basilique. Désirant honorer la mémoire de Gavanti, il créa pour Tordre des barnabites, à perpétuité, une charge de consulteur de la congrégation des Rites.

Clément XII éleva au rite double majeur la fête de sainte Anne, mère de la sainte Vierge, et transféra celle de saint Joachim au dimanche dans l'Octave de l'Assomption. Il éleva au rite double mineur, les offices de saint André Corsini, à   la  famille duquel il appartenait, de saint

 

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Stanislas de Cracovie et de sainte Monique; et institua avec le même degré ceux de saint Vincent de Paul et de sainte Gertrude. Il établit semi-doubles les fêtes de saint Jean de la Croix et de sainte Julienne de  Falconieri.

Enfin, Benoît XIV monta sur le Siège apostolique. Il dut nécessairement s'occuper du culte divin, lui qui ne fut étranger à aucune des nécessités de l'Église, et que ses doctes écrits ont placé à la tête des liturgistes de son temps. Versé profondément dans la connaissance des usages de l'antiquité, ce pontife ne vit pas avec indifférence la modification grave qu'avait subie le calendrier du Bréviaire romain, depuis l'époque de saint Pie V. Les fériés se trouvaient diminuées dans une proportion énorme, par l'accession de plus de cent offices nouveaux; le rang de doubles, assigné à la plupart de ces offices, entraînait de fait la suppression d'une grande partie des dimanches. Il était bien clair que l'antiquité n'avait pas procédé ainsi. D'autre part, cet inconvénient de la multiplicité des fêtes des saints avait été exploité par les novateurs- français : devait-on continuer à laisser subsister un prétexte à l'aide duquel ils avaient rendu tolérable à bien des gens leur divorce avec les livres romains ?

Le pontife commença par prendre une résolution à laquelle il se montra fidèle dans tout le cours de son Pontificat de dix-huit ans ; ce fut de n'ajouter aucun nouvel office au Bréviaire (1). Seulement, il attribua à saint Léon le Grand le titre de docteur, par une bulle solennelle; mais ce saint Pape était déjà au calendrier romain depuis de longs siècles. On aime à voir cette réclamation en faveur des usages antiques, cette répugnance à entrer dans les voies nouvelles qui  caractérise les opérations   du Saint-Siège.

 

(1) Emmanuel de Azevedo, De Divino Officio exercitationes selectae. Pars. I, pag. 45.

 

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Mais la Providence ne tarda pas à manifester ses volontés sur cette grande question, par l'organe des successeurs de Benoît XIV, qui reprirent tout aussitôt l'usage d'insérer, à chaque pontificat, de nouveaux saints au bréviaire.

Benoît XIV ne chercha pas seulement à garantir l'office du dimanche et celui de la férié contre l'invasion des fêtes nouvelles; if projeta même une réforme du bréviaire. Il croyait, en effet, que si, dans le Bréviaire romain, la partie grégorienne devait être réputée inviolable, la partie mobile, à savoir les leçons introduites par saint Pie V, pouvait être susceptible d'une révision. L'œuvre du seizième siècle était, sans doute, un chef-d'œuvre pour son temps; mais deux siècles après, n'était-il pas possible de remplacer certaines homélies des saints Pères que la science moderne avait démontrées apocryphes ? de retoucher quelques légendes, bien qu'en très-petit nombre (1) qui avaient besoin d'être mises en harmonie avec les exigences d'une critique plus sévère ? En conséquence, il chargea le P. Fabio Danzetta, jésuite de faire un travail sur cet objet. L'ensemble des notes de Danzetta sur la correction du Bréviaire romain, ne formait pas moins de quatre volumes in-4° (2). Nous avons cherché en vain ce

 

(1)  Il ne s'agit ici que de quelques traits seulement; car on doit savoir que le docte Benoît XIV était bien loin de mépriser l'autorité des Légendes du Bréviaire romain." dit même expressément, dans son traité de la Canonisation des Saints, qu'il n'en est pas une qui ne soit susceptible d'être défendue d'après les principes de la science ecclésiastique. Il était donc bien loin d'abonder dans le sens de nos modernes liturgistes, qui ont sacrifié en masse les traditions catholiques sur la plupart des Saints du Calendrier. Nous aurons ailleurs occasion de juger leur travail, jour par jour; comme aussi, nous traiterons spécialement de l'autorité des Légendes du Bréviaire romain, en général et en particulier.

(2)  Albergotti, Évêque d'Arezzo, La Divina Salmodia, page 231. — Il Breviario Romano difeso e giustificato. Anonyme. 1790, page 82. — Zaccaria, Bibliotheca ritualis. Tome III, page CCCXXVIII.

 

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curieux manuscrit, durant notre séjour à Rome. Zaccaria atteste en avoir vu un exemplaire entre les mains du prélat, depuis cardinal Gabrielli. Quoi qu'il en soit, le travail de Danzetta resta à l'état de Remarques sur le Bréviaire romain, et Benoît XIV, après avoir considéré attentivement les difficultés de plus d'un genre qui s'opposaient à cette réforme du bréviaire, finit par renoncer à son projet ; sans doute, le temps n'était pas venu encore de tenter ce grand œuvre, peut-être parce que les inconvénients qu'on voulait éviter n'étaient pas réels, ou encore que les principes qui auraient présidé à ce travail n'étaient pas de nature à l'amener à une fin heureuse et convenable (1).

Au reste, Benoît XIV, s'il n'opéra pas la réforme du Bréviaire romain, n'en porta pas moins sa sollicitude efficace sur un grand nombre de matières liturgiques qui la réclamaient impérieusement. Le Martyrologe romain dont nous avons raconté ailleurs la réforme par Grégoire XIII, et auquel les pontifes romains avaient successivement ajouté les noms des saints nouvellement canonisés, fut spécialement l'objet des travaux de Benoît XIV. Il en prépara une édition qui parut à Rome, par son autorité, en 1748. Plus tard, il adressa à Jean V,   roi de

 

(1) Nous n'avons rien voulu changer en cet endroit au texte de la première édition; mais nous devons prévenir le lecteur que, dans son troisième voyage à Rome, en 1852, Dom Guéranger retrouva à la bibliothèque Corsini de précieux manuscrits qui contenaient les travaux d'une congrégation spéciale, nommée par Benoît XIV pour la correction du Bréviaire romain. En étudiant ces manuscrits, le savant liturgiste se convainquit qu'il avait conjecturé juste en disant que Benoît XIV avait peut-être renoncé à son projet de réforme du bréviaire, parce que les principes qui avaient présidé à ce travail n'étaient pas de nature à l'amener à une fin heureuse et convenable. Nous ne savons si le travail du P. Danzetta, dont il est question ci-dessus, est distinct de celui de cette congrégation, ou si ce savant jésuite a été simplement le rapporteur, chargé de résumer les études des consulteurs.

 

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Portugal, des lettres apostoliques dans lesquelles il rend compte, avec moins de dignité peut-être que d'érudition, des motifs qu'il a eus d'admettre ou de n'admettre pas certains personnages dans ce martyrologe. Cet immense bref est du 1er juillet 1748.

Le Pontife s'occupa aussi du Cérémonial des Evêques, sur lequel Benoît XIII avait déjà travaillé, ainsi que nous venons de le dire. La   publication  définitive  de ce livre, dans la forme qu'il garde encore aujourd'hui, fut faite par un bref du 25 mars 1752.

Le bullaire de Benoît XIV présente de nombreuses preuves du zèle qui l'animait pour la conservation des rites sacrés, et nous aurons occasion d'y revenir souvent dans ] le cours de cet ouvrage. Nous indiquerons seulement ici en passant les nombreuses constitutions et règlements sur les rites des Grecs et des autres Orientaux unis; les bulles et brefs sur la célébration de l'octave des saints Apôtres, à Rome; sur la défense faite aux évêques de jamais obéir aux princes qui leur enjoignent des prières publiques; contre les images superstitieuses; sur la bénédiction des palliums; pour accorder à tous les prêtres des royaumes d'Espagne et de Portugal la faculté de célébrer trois messes le jour de la Commémoration des Morts ; contre la musique profane dans les églises; sur la rose d'or; contre l'abus des chapelles privées ; pour l'érection de l'église de Saint-François, à Assise, en basilique patriarcale, etc.

Le même pontife, jaloux d'imiter la conduite de Benoît XIII, qui avait voulu, comme nous l'avons rapporté ci-dessus, honorer la mémoire de Gavanti, créa aussi, pour l'ordre des Théatins, à perpétuité, une charge de consulteur dans la congrégation des Rites, en reconnaissance des services rendus à la science liturgique par le B. Joseph-Marie Tommasi et par le savant Gaétan Merati. Peu de temps après, il fit la même chose en  faveur de la

 

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Compagnie   de   Jésus,   et nomma   consulteur  l'illustre P. Emmanuel Azevedo. On trouvera ci-dessous la notice des travaux de Merati et d’Azevedo.

Enfin Benoît XIV, voulant procurer plus efficacement encore l'avancement de la science liturgique, érigea dans le Collège romain, qui est en même temps une université tenue par les Pères de la Compagnie de Jésus, une école spéciale des Rites sacrés, qui a été depuis transférée au Séminaire romain. On ne tarda pas à ouvrir dans différentes villes d'Italie des écoles de liturgie sur le modèle de celle de Rome. Nous croyons faire plaisir à ceux de nos lecteurs qui s'intéressent au progrès de la science ecclésiastique, en insérant, dans une note, à la fin de ce chapitre, les règlements de l'école romaine. Qui sait si quelque jour il ne nous prendra pas fantaisie, à nous autres Français, de nous livrer enfin à l'étude raisonnée des rites sacrés (1) ?

Tels furent les travaux des pontifes romains sur la Liturgie, durant la première moitié du XVIII° siècle. Il n'est pas rare d'entendre des personnes, graves d'ailleurs, témoigner leur étonnement de ce que ces mêmes pontifes, si zélés pour le dépôt des traditions liturgiques, n'aient pas fulminé contre les nouveautés dont les églises de France étaient le théâtre à cette époque. Nous avons même été à portée de nous apercevoir que plusieurs semblaient disposés à regarder ce silence comme une sorte d'approbation.

Cependant, si ces personnes voulaient se donner la peine de parcourir les collections imprimées des décrets des congrégations du concile de Trente et des Rites, elles y trouveraient des preuves multipliées des intentions persévérantes du Saint-Siège sur l'observation des  constitutions de saint Pie V, pour le Bréviaire et le

 

(1) Vid. la note A.

 

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Missel romains. Toutes questions adressées sur ce sujet, à Rome, ont été et seront toujours résolues dans ce sens.

Maintenant, est-il nécessaire que le Siège apostolique entreprenne de faire le procès à toutes les églises qui, n'étant pas dans le cas d'exception admis par saint Pie V, ont, nonobstant ce, abjuré les usages romains ? D'abord, pour cela, il faudrait qu'on eût gardé à Rome une statistique de la Liturgie des Églises d'après les règles fixées dans la bulle Quod a nobis, afin d'être, en mesure de poursuivre celles qui se seraient écartées de leur devoir. Mais cet état, quand a-t-il été dressé ? par qui l'a-t-il été ? Il est visible qu'avant de lancer sa constitution, le saint pape n'avait même pas un rapport exact de la situation des églises, quant à la Liturgie romaine, puisqu'il était contraint d'adopter la moyenne de deux cents ans de possession. De plus, il n'exigeait même pas que les églises instruisissent le Saint-Siège du parti qu'elles auraient pris; il s'en rapportait, comme on l'a vu, à la conscience des évêques et des chapitres. Les archives pontificales ne possèdent donc aucun titre de conviction contre les églises qui auraient violé la bulle. Il est vrai que le défaut de ce titre de conviction ne saurait faire que ce qui, au XVI° siècle, eût constitué un grave délit, soit devenu légitime au XVIII°.

Il y a longtemps que les novateurs ont prétendu s'autoriser du silence du Saint-Siège dans leurs sentiments, ou leurs pratiques audacieuses. On leur a toujours répondu que le silence du Saint-Siège ne devait plus être invoqué par eux comme une approbation, qu'il ne devait non plus être regardé comme la confirmation de certaines sentences rendues dans d'étroites localités. Le Pontife romain a reçu la mission d'enseigner; il est le docteur de tous les chrétiens. Quand il a parlé, la cause est finie. Tant qu'il n'a pas parlé, on doit s'abstenir d'arguer quelque chose

 

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de son silence. Admettons donc, d'une part, qu'il ne s'est pas expliqué sur les nouvelles liturgies françaises ; mais convenons, d'autre part, qu'il n'a pas manqué une occasion pour déclarer que les églises astreintes au Bréviaire et au missel de saint Pie V n'ont point la liberté de se donner un autre bréviaire et un autre missel.

Que si nous voulons chercher les raisons de la grande réserve que le Saint-Siège a gardée dans l'affaire des nouvelles liturgies, il nous suffira de nous rappeler la maxime fondamentale   du gouvernement ecclésiastique,  maxime suggérée par le Dieu fort et miséricordieux : Il n'éteindra pas la mèche qui fume encore; il n'achèvera pas de rompre le roseau déjà brisé (1). Est-ce à dire pour cela que Rome doit approuver l'affaiblissement de la lumière dans cette lampe qui devait toujours luire avec splendeur, ou qu'elle devra se réjouir des fractures imprudentes qui ont compromis la solidité du roseau ?  Autant vaudrait dire que Dieu, qui dissimule les péchés des hommes à cause delà pénitence qu'ils en feront (2), est de connivence avec ces mêmes péchés. Et pour ne parler que des matières contenues dans ce volume, quand Benoît XIV nous dit, en parlant de la Défense  de la Déclaration de 1682, par Bossuet (3), qu'il serait difficile de trouver un   ouvrage aussi opposé à la doctrine reçue partout sur les droits du Pontife romain, et que cependant on s'est abstenu, à Rome, de le censurer; quels motifs donne le pontife pour expliquer cette tolérance ? Il met sans doute en avant les égards dus à la mémoire du grand évoque de Meaux qui à tant d'autres chefs a si bien mérité de la religion, ex tot aliis capitibus de religione bene meriti; mais la raison décisive a été l'espérance d'éviter de nouvelles discordes :  Sed ob justum novorum dissidiorum limorem. Quand les

 

(1)  Is. XLIII, 3. — Matth. XII, 20.

(2)  Sap. XI,  24.

(3)   Vid. ci-dessus, page 140 et 409.

 

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parlements français et l'assemblée du clergé de 1730 s'entendaient, chacun à sa façon, pour supprimer le culte de saint Grégoire VII, dira-t-on que le silence que garda Benoît XIII signifiait qu'il renonçait à son décret universel pour le culte de ce saint pontife ? qu'il tenait pour abrogés les cinq brefs qu'il avait rendus contre les opposants à ce décret ? Il faut bien convenir qu'il n'en est pas ainsi, puisque la fameuse légende a été maintenue au Bréviaire romain, comme de précepte strict, pour le 25 mai, sub pœna non satisfaciendi (1). Apprenons donc à connaître la raison sublime de cette patience du Siège apostolique, et souvenons-nous que ce n'est pas la sagesse humaine, mais la divine et éternelle sagesse qui a donné ce conseil à ceux qu'elle envoyait au milieu des hommes : Soyez prudents comme le serpent : Estote prudentes sicut serpentes (2).

Il est temps enfin de mettre sous les yeux du lecteur la bibliothèque des auteurs liturgiques de la période que nous avons parcourue.

(1701). Notre liste s'ouvre par Lazare-André Bocquillot, chanoine d'Avallon,qui a laissé un ouvrage assez curieux, mais écrit avec les préjugés de son temps, intitulé : Traité historique de la Liturgie sacrée, ou de la Messe. Paris, 1701, in-8°. Il rédigea aussi le rituel du diocèse d'Autun.

(1701). Alain, chanoine de Saint-Brieuc, a donné un volume in-12, rare et curieux, sous ce titre : Devoirs et Fonctions des aumôniers des évêques.

 

(1) Nous pouvons même attester, de science certaine, que l'évêque de New-York, en 183o, ayant demandé à Rome s'il pouvait, dans son diocèse, omettre l'office de saint Grégoire VII, par ce seul motif de ne pas fournir un prétexte de plus aux continuelles déclamations contre l'Église romaine, dont les journaux protestants des États-Unis retentissent trop souvent, il lui fut répondu qu'il ne devait rien innover, mais célébrer, comme par le passé, la fête du saint pontife.

(2) Matth. X, 16.

 

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(1701). Prosper Tinti, personnage que nous ne connaissons que par Zaccaria, est éditeur du volume intitulé : Series sacrorum Rituum in aperitione portes Basilicae Patriarchalis sancti Pauli. Rome, in-4°.

(1702). François-Antoine Phœbeus publia cette année, à Rome, trois dissertations : De sacris Liturgice Ritibus. 1702, in-8°.

(1702). Jean-Christophe Battelli, bénéficier de la basilique vaticane, et plus tard archevêque d'Amasie, a laissé un savant traité  sous  ce titre : Ritus annuae ablutionis altaris majoris Basilicae Vaticanœ in die Cœnœ Domini, explicatus ac illnstratus. Rome, 1702 et 1707, in-8°. Il a laissé aussi : Brevis enarratio sacrorum Rituum servatorum in aperiendo et claudendo portam sanctam Patriarchalis Basilicae Liberianœ. Cet ouvrage, continué par Antoine-Dominique Norcia, chanoine de Saint-Laurent in Damaso, parut à Rome, in-4°, en 1736...      (1703). Adrien Baillet,critique scandaleux et téméraire, a complété ses Vies des Saints par une Histoire des Fêtes mobiles. Paris, 1703, in-8°.

(1705). R. Vatar, auteur du livre intitulé : Des Processions de l'Église, de leurs antiquités, utilités et des manières d'y bien assister (Paris, 1705, in-8°), ne nous est connu que par son livre.

(1706). Jean Prastricio, professeur de théologie polémique au collège de la Propagande, a publié une dissertation sous ce titre : Patenae argenteae mysticœ, quae Foro-Cornelii in Cathedrali Ecclesia colitur descriptio et explicatio. Rome, 1706, in-4°.

(1708). Dom Benoît Bacchini, abbé bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin, mérite une place distinguée parmi les liturgistes de son temps, pour les savantes notes dont il a enrichi son édition du Liber Pontificalis, sive vitae Pontificum Ravennatum. Modène, 1708, 2 vol. in-4°.

 

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(1708). Joseph Bingham, docteur de l'université d'Oxford et curé   anglican,   ne  saurait être oublié   ici sans injustice, ayant si bien mérité delà science des antiquités ecclésiastiques et liturgiques   en   particulier par  le bel ouvrage dont  il publia le premier volume à Londres, en 1708, sous ce titre : Origines Ecclesiasticae, or the antiquities of the Christian  Church.   Cet ouvrage, grandement utile,   malgré  les   innombrables  erreurs  protestantes dont  il  est souillé,   a   été traduit  en  latin  par J. H. Grichow, et publié à Hall, en onze volumes in-4°, 1724-1738.

(1709). Antoine Baldassari, jésuite italien, a publié les ouvrages suivants :   Il Sacerdote sacrificante a Dio nell' Altare, con la norma delle Rubriche, cioè  il Sacerdote reso esperto nelle Cerimonie della Messa.   Pistoie, 1699. — 2° La sacra Liturgia dilucidata. Forli et Urbin, 1697-1698,  3 vol.  in-12. —   I Pontificii Agnus Dei dilucidati. Rome, 1700, in-12. — 4° La Rosa d’oro, che si benedice  nella   quarta  Domenica di   Qtiaresima dal sommo Pontefice. Venise,   1709,   in-8°. — 5°  Il Pallio Apostolico dilucidato. Venise, 1719, in-8°.

(1709). Dom Thierry Ruinart, savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, a laissé manuscrit l'ouvrage intitulé : Disquisitio historica de Pallio Archiepiscopali, qui a été publié parmi les ouvrages posthumes de Dom Mabillon. 1724, in-4°.

(1710). François Orlendis, dominicain, a laissé un savant traité : De duplici lavacro in Cœna Domini. Florence, 1710, in-4°.

(1710). Jean-Baptiste Frescobaldi, personnage qui ne nous est connu que par Zaccaria, a laissé : Pedilavium sive de numero pauperum quibus lavandi sunt pedes, in feria V Cœnœ Domini. Lucques, 1710, in-4°.

(1713). C'est l'année en laquelle mourut Jean-François de Percin de Montgaillard, évêque de Saint-Pons, prélat

 

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qui a reçu les plus grands éloges de la part des jansénistes et qui les méritait. Nous avons déjà eu l'occasion de mentionner son zèle pour les maximes françaises sur la Liturgie. Il publia un traité du droit et du pouvoir des évêques de régler les offices divins dans leurs diocèses. 1686, in-8°. Benoît XIV flétrit ce livre avec énergie et désapprouve hautement la doctrine qu'il contient, dans son Traité de la Canonisation des Saints, à l'article où il parle du Bréviaire romain.

(1714). Dom Simon Mopinot, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, a composé des hymnes remarquables; on admire surtout celles d'un office de l'Enfant Jésus.

(1715). D. J. Grandet, curé de Sainte-Croix d'Angers, a donné le curieux livre intitulé : Dissertation apologétique sur l'apparition miraculeuse de N.-S. J.-C, arrivée au Saint Sacrement, en la paroisse des Ulmes de Saint-Florent, près de Saumur, le 2 juin de Vannée 1668. Château-Gontier, 1715, in-12. On trouve dans cet ouvrage les plus précieux détails sur la fameuse procession de la Fête-Dieu, dite le Sacre d'Angers.

(1715). Christophe Matthieu Pfaff, chancelier de l'Université de Tubingue, entre plusieurs dissertations qu'il a laissées sur des matières liturgiques, et dans lesquelles il a répandu une érudition qui fait regretter qu'un homme aussi distingué ait dépensé, hors de la vraie Eglise, les trésors de sa science, a composé celle que nous avons citée ailleurs sous ce titre : Disquisitio de Liturgiis, Missalibus, Agendis, etc. Tubingue, 1721.

(1716). Philippe Buonarotti, sénateur de Florence, illustre archéologue, est connu par un ouvrage célèbre, indispensable à ceux qui se livrent à l'étude des antiquités chrétiennes, et intitulé : Osservazioni sopra alcuni frammenti di vasi antichi, ornati di figure, trovati nei Cimiterj di Roma. Florence, 1716, in-4°.

 

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(1716). Eusèbe Renaudot, un des plus savants ecclésiastiques de son temps, appartient à notre bibliothèque liturgique par le magnifique ouvrage qu'il publia sous le titre de: Liturgiarum Orientalium collectio. Paris, 1716, 2 vol. in-4°.

(1717). Jean-Baptiste Halden, jésuite, a laissé cet ouvrage pratique : Ephemerologion Ecclesiastico-Rubricisticum novum. Brescia, 1717, in-4°.

(1717). Honoré de Sainte-Marie, carme déchaussé, dans son célèbre traité sur l’ Usage et les Règles de la Critique, tomes II et III, traite un grand nombre de questions d'antiquité liturgique.

(1718). Le Brun Desmarettes, acolyte, auteur des bréviaires d'Orléans et de Nevers, a laissé, sous le pseudonyme de Sieur de Moléon, d'intéressants Voyages liturgiques de France, ou Recherches faites en diverses villes du royaume. Paris, 1718, in-8°. C'est à cet auteur janséniste que nous devons la dernière édition du livre de Officiis Ecclesiasticis, de Jean d'Avranches.

(1718). Dom Jacques Bouillart, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, fit paraître, cette année, une édition du Martyrologe d'Usuard, sur le manuscrit original de cet auteur, qui fut moine de Saint-Germain-des-Prés. Le volume est intitulé : Usuardi San-Germanensis Monachi Martyrologium sincerum, ad autographi, in San-Germanensi Abbatia servati, fidem editum, et ab observationibus R. P. Sollerii Socielatis Jesu vindicatum. Paris, in-4°.

(1719). Sébastien Paulli, clerc régulier des Écoles pies, a laissé une dissertation curieuse : De Ritu Ecclesiœ Neritinœ exorcisandi aquam in Epiphania. Naples, 1719, in-4°. La traité aussi de la fameuse patène de saint Pierre Chrysologue, sous ce titre : De Palena argentea Foro-Corneliensi. Naples, 1745, in-8°. Il laissa, en manuscrit, deux   ouvrages fort  importants :   Lexicon sacrorum

 

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Rituum Ecclesiœ Graecœ et Latince. Libri duo, in quibus Ritus utriusque Ecclesiœ exponuntur et elucidantur; nec non plura ad eos spectantia, sacra vasa, vestes, libri can-tus, festivitates, mimera  ecclesiastica, officia, sacrorum ordinum collationes, Monachorum antiquorum consuetudines, vestes, et quidquid sacrant Liturgiam spectat, ex probatissimis Auctoribus recensentur.   2 vol. in-fol. — 2° Collectio quarumdam precum,quas insacris Liturgiis, aliisque Ecclesiasticis Officiis quondam adhibitis, partim ex Mss., partim ex editis vetustis Codicibus eruit, notis illustravit Sebastianus Paulli. 2 vol. in-fol.

(1719). Joseph-Simon Assemani, maronite, archevêque de Tyr, a rendu un éminent service aux amateurs de la Liturgie orientale, par la publication de sa fameuse Bibliotheca Orientalis,  où il mentionne un grand nombre de pièces concernant les offices divins.   Elle parut  à Rome, de 1719 a 1728.  Son édition de saint Éphrem   est aussi d'un grand prix, pour les nombreuses hymnes de ce saint moine, qui  jusqu'alors   étaient  demeurées  inédites,  au moins pour la plupart. Enfin Joseph-Simon Assemani a publié les six premiers volumes  d'un  grand  ouvrage, malheureusement resté imparfait, comme tant d'autres, et qui porte ce titre : Kalendaria Ecclesiœ universœ. Rome, 1755-1757, 6 vol. in-4°.

(1720). Philippe Bonanni, jésuite, est auteur du livre intitulé : La Gerarchia Ecclesiastica considerata nelle vesti sacre e civili, usate da quelli quali la compongono, espresse, e spiegate con le immagini di ciascun grado della medesima. Rome, 1720, in-4°.

(1720). Thomas Brett, docteur anglican, fit paraître en cette année, à Londres, une Collection des principales Liturgies de l'Église chrétienne usitées dans la célébration de la sainte Eucharistie. Cette collection, en langue anglaise, se compose: 1° de la Liturgie tirée des constitutions apostoliques;     de celle de saint Jacques; 3° de

 

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celle de saint Marc; 4° de celle de saint Jean-Chrysostome; 5° de celle de saint Basile; 6° de la Liturgie de l'Église éthiopienne; 7° de celle de Nestorius; 8° de celle de Sévère; 9° des fragments du Missel gothique de D. Mabillon; 10° des fragments du Missel gallican, du même; 11° de certaines parties du missel mozarabe; 12° du Missel romain, édition de Rome, 1747; 13° delà Liturgie d'Edouard VI et du Livre de prières communes, édition de Londres, 1749; 14° de la formule de communion de l'Église anglicane; 15° du fragment de la première Apologie de saint Justin, sur l'Eucharistie; 16° de la Catéchèse cinquième de saint Cyrille de Jérusalem.

(1720). François Oudin, jésuite, est connu par des hymnes en l'honneur de saint François-Xavier, qui le mirent en telle réputation, qu'il fut prié d'en composer d'autres pour le Bréviaire d'Autun.

(1720). Le comte Ortensio Zago, de Vicence, l'un de ces savants italiens que l'on voit cultiver les sciences ecclésiastiques conjointement avec les sciences profanes, a laissé deux dissertations, savoir : De veterum Christianorum inscriptionibus et de Liturgiarum in rebus theologicis usu. Padoue, 1720, in-4°.

(1720). Marc-Antoine Boldetti, chanoine de Sainte-Marie Trans Tiberim, et custode des sacrés cimetières, occupe une place distinguée parmi les investigateurs de Rome souterraine, par son bel ouvrage qui enrichit de nouvelles découvertes les mémoires si précieux de Bosio et Aringhi. Il est intitulé : Osservazioni sopra i cimiterj de' Sancti Martiri, ed antichi Cristiani di Roma. Rome, 1720, in-fol.

(1721). Joseph-André Zaluski, évêque de Kiew, fondateur de la fameuse bibliothèque de Varsovie, et l'un des plus généreux défenseurs de la nationalité polonaise, est auteur d'un livre intéressant, intitulé : Analecta historica de sacra, in die Natali Domini, a Romanis Pontificibus

 

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quotannis usitata ceremonia ensem et pileum benedicendi, eaque munera principibus Christianis mittendi. Varsovie, 1721, in-4°.

(1721). Dom Ange-Marie Quirini, bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin, évêque de Brescra et cardinal, ne fut pas moins versé dans la science liturgique que dans les autres branches de l'antiquité ecclésiastique. Il a laissé, entre autres: Officium Quadragesimale Grœcorum, recognitum et castigatum, ad fidem prœstantissimi codicis Barberini in  latinum sermonem conversum, atque diatribis illustratum. Rome, 1721, in-4°. Les dissertations que renferme ce volume, qui n'a pas été suivi du second que l'auteur avait promis, roulent sur les objets suivants: 1° De origine et antiquitate sacrœ Grœcorum Synaxeos ; 2° De  authoribus   Officii   Quadragesimalis Grœcorum; 3° De Dominicis, hebdomadibus Quadragesimalibus Grœcorum; 4° De erroribus quibus édita Officii proprii Quadragesimalis    Grœcorum   exemplaria    conspurcantur, quibusque omnino vacant veteres codices MSS.; 5° De Triodicis et Theotociis Quadragesimalibus ; 6° De veteri Quadragesimali Grœcorum Typico.

En 1743, le même  cardinal adressa une lettre de  cinquante-deux  pages in-folio à Dom Laneau,  supérieur général de   la congrégation de Saint-Maur, De priscis hymnographis Grœcœ Ecclesiœ (Brescia), à l'occasion des travaux que Dom Toustain et Dom Tassin avaient entrepris  sur saint  Théodore   Studite. Les deux bénédictins français répondirent par une  lettre de   cinquante-deux pages in-4°, en date du 19 avril 1744 (Paris), dans laquelle ils proposent des difficultés au savant cardinal sur quelques points de sa dissertation.

Parmi les lettres latines du cardinal Quirini, publiées à Rome, il en est une où il combat sur plusieurs points la célèbre dissertation, en forme de bref, que Benoît XIV a mise en tête de son édition du Martyrologe romain. Dans

 

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le catalogue que le cardinal a dressé lui-même de ses ouvrages, il mentionne une dissertation : De nulla Ecclesiœ N. consecratione ex non rite facta duodecim crucum unctione. Il a donné aussi, sous le titre d'Enchiridion Grœcorum (Bénévent, 1725, in-8°), une collection des décrets des pontifes romains sur les dogmes et les rites des Grecs, depuis le schisme.

(1721). Dom Dominique Fournier, bénédictin delà congrégation de Saint-Maur, est auteur des offices de saint Germain d'Auxerre, saint Anselme, saint Laumer de Blois, saint Phalier et sainte Scholastique, imprimés à Rouen, en 1721. Les hymnes de l'office de sainte Scholastique sont de la composition de D. Gabriel Guérin, confrère de Fournier.

(1721). Pierre Moretti,chanoine de Sainte-Marie Trans Tiberim, a   composé les traités suivants,dans lesquels il a fait preuve du plus rare savoir: 1° De ritu ostensionis sacrarum reliquiarum, dissertatio historico-ritualis. Rome, 1721, in-4°;— 2° De ritu variandi chorale indumentum in solemnitate Paschali. Rome, 172,2. Cet ouvrage renferme un supplément à la Dissertation sur l'ostension des reliques ; —3° Ritus dandi Presbyterium Papœ, Cardinalibus et Clericis nonnullarum Ecclesiarum Urbis, nunc primum investigatus et explanatus. Rome, 1741, in-4°;—Parergon ad lucubrationem de ritu dandi Presbyterium, etc., Sive de festo in honorem Principis Apostolorum Romœ ad diem XXV Aprilis instituts enarratio. Rome, 1742, in-4°.

(1722). François-Marie Galluzi, jésuite, a laissé un ouvrage précieux sous ce titre : Il rito di consecrare le Chiese con la sua antichità, significato, convenienza, prérogative. Rome, 1722.

(1722). L'illustre prélat romain, François gianchini, n'est pas une des moindres gloires de la science liturgique au dix-huitième siècle.   Nous citerons ses deux savantes

 

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dissertations : De Kalendario et cyclo Cœsaris ac de Paschah Canone Sancti Hippoliti Martyris (Rome, 1703, in-folio); mais surtout la magnifique édition du Liber pontificalis attribué à Anastase le Bibliothécaire, dont il publia trois volumes en 1718, 1723 et 1728; ouvrage dont les préfaces, les dissertations et les notes sont du plus haut intérêt pour les amateurs de la science des rites sacrés.

(1722). Michel Amati, prêtre napolitain,est auteur d'une dissertation : De opobalsami specie ad sacrum Chrisma conficiendum requisita. Naples, 1722.

(1723). Jean-Frédéric Bernard, savant libraire d'Amsterdam, n'est  point un personnage assez sérieux sous le rapport liturgique pour avoir droit à une place dans cette bibliothèque: nous l'y admettons cependant à raison de l'importance que les gravures de Bernard Picart ont donnée à son ouvrage sur les Cérémonies  et coutumes religieuses de tous les peuples du monde. Ce grand ouvrage, dans la composition duquel il fut aidé par  Bruzen de la Martinière, et dont l'esprit protestant et superficiel n'a pas entièrement disparu dans l'édition postérieure qu'en ont donnée les abbés Banier et Le Mascrier, se compose de huit tomes, en neuf volumes  in-folio,  dans  la première édition de Jean-Frédéric  Bernard  (Amsterdam,   1723-1743); elle en a onze dans celle de   1739-1743 (Amsterdam).  L'édition  française est  de 1741, et n'a que sept volumes in-fol. La fortune surprenante de cet ouvrage n'est due qu'aux dessins du célèbre graveur, et nous avons eu plus d'une fois l'occasion de nous affliger en voyant l'importance que lui  attribuaient des personnes  graves

d'ailleurs.

(1724). C'est l'année où Benoît XIII monta sur le Siège apostolique : nous y rattacherons aussi ses divers travaux liturgiques. Étant archevêque de Bénévent, il rédigea le Memoriale Rituum majoris hebdomadce pro functionibus

 

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persolvendis, Archiepiscopo celebrante vel assistente, ad usum Beneventanœ Ecclesiae. Bénévent, 1706, in-8°. Après la mort du pontife, on fit paraître à Rome, 1736, in-4°, sous le titre d’Opera Liturgica, plusieurs opuscules qu'il avait laissés inédits.

(1724). Eusèbe du Très-Saint-Sacrement, Espagnol, de l'ordre des Trinitaires déchaussés, est auteur d'un livre : De pertinentibus ad celebrationem jejunii Ecclesiastici Quatuor anni Temporum scilicet Quadragesimce, Pentecostes, Septembris et Decembris (Rome, 1724, in-4°), dans lequel il explique avec beaucoup d'étendue l'office de l'Église pour les jours des Quatre-Temps.

(1724). Jacques de la Baune, jésuite,paraît être l'auteur d'un ouvrage contre les innovations du fameux curé Jubé : Il est intitulé : Réflexions sur la nouvelle Liturgie d'Asnières, 1724, in-12.

(1725). Nicolas Antonelli, cardinal, a laissé sur les matières qui nous occupent les ouvrages suivants, qui méritent leur réputation : 1° De Titulis quos S. Evaristus Presbyteris Romanis distribuit. Rome, 1725, in-8°. — 2° Vetus Missale Romanum Monasticum Lateranense cum Prœfationibus, notis et Appendice. Rome, 1752, in-4°.

(1726). Pierre Lebrun, oratorien, dont nous avons déjà cité plusieurs fois le bel ouvrage sur la Messe, est un des derniers écrivains liturgistes vraiment dignes de ce nom que la France ait produits. Son savoir égala son orthodoxie. L'Explication littérale, historique et dogmatique des prières et cérémonies de la Messe est en quatre volumes in-8°, publiés à Paris, de 1716 à 1726. Cet ouvrage a été traduit en italien, et a paru à Vérone, en 1752, in-4°. Nous avons encore du P. Lebrun: 1° Une lettre touchant la part qu'ont les fidèles à la célébration de la Messe. 1718,in-8°.— 2° Manuel pour assister à la Messe et aux autres Offices de l'Église. 1718, in-16. —

 

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Défense de l’ancien sentiment sur la forme de la Consécration de l'Eucharistie. 1727, in-8°.—Lettre qui découvre l'illusion des journalistes de Trévoux dans le jugement de la Défense de l'ancien sentiment sur la forme de la Consécration de l'Eucharistie. 1728, in-8°. Ces deux derniers écrits sont une réponse à la critique que le P. Bougeant, jésuite, avait faite d'une des dissertations de l'explication de la Messe. Cette controverse qui tient aussi à la théologie sera touchée ailleurs dans cet ouvrage.

(1726). Dom Pierre-Marie Giustiniani, bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin, et successivement évêque de Sagone, en Corse, et de Vintimille, a laissé, au rapport d'Armellini, une dissertation: De variis Gentilium ritibus quos Christiana Ecclesia sanctificavit, atque in suum usum convertit.

(1726). Jean-Baptiste   Memmi, jésuite, est  auteur du livre intitulé : Il rito di   canonizare i  santi spiegato. Rome, 1726, in-8°.

(1727). Juste Fontanini, savant prélat romain, a laissé : 1° Discus argenteus votivus veterum Christianorum Perusiœ repertus, et commentario illustratus. Rome, 1727, in-4°. 2° Codex Constitutionum quas summi Pontifices ediderunt in solemni Canonizatione sanctorum a Joanne XV, ad Benedictum XIII. Rome, 1727, in-folio. 3° Note sopra la Corona Chericale degli Ordini Monastici e de' Vescovi.De vera forma Consecrationis Corporis et Sanguitiis Domini Nostri Jesu Christi. Ces deux opuscules se trouvent dans les mémoires sur la vie de Fontanini, publiés à Venise en 1736.

(1727). Jacques-Joseph Duguet, prêtre de l'Oratoire, dont il sortit plus tard, écrivain janséniste fameux, a composé une Dissertation théologique et dogmatique sur les Exorcismes et autres Cérémonies du Baptême. Paris, 1727, in-12.

 

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(1727). Guillaume-Hyacinthe Bougeant, jésuite, est connu dans la science liturgique par les deux ouvrages suivants : 1° Réfutation de la Dissertation du P. Lebrun sur la forme de la Consécration Eucharistique. Paris, 1727. — 2° Traité théologique de la forme de l'Eucharistie. Lyon, 1729.

(1729). On publia cette année, à Venise, sous le titre de Bibliotheca selecta de ritu Azymi ac Fermentati, les dissertations de Bona, Macedo, Ciampini et Mabillon, sur la question des Azymes, réunies en deux vol. in-8°. La même compilation fut réimprimée à Bologne, en 1750.

(1731). Jérôme Baruffaldi, archiprêtre d'une collégiale d'Italie, s'est rendu célèbre par ses Commentaria ad Rituale Romanum, imprimés pour la première fois à Venise, en 1731, in-fol.

(1731). Joseph-Augustin Orsi, dominicain, puis cardinal, célèbre par son Histoire ecclésiastique, doit être admis dans cette Bibliothèque pour les trois ouvrages suivants :Dissertatio historica, qua ostenditur Catholicam Ecclesiam tribus prioribus sœculis capitalium criminum reis pacem et absolutionem neutiquam denegasse, et plures aliœ incidentes quœstiones ad eorumdem temporum Chronologiam ecclesiasticam pertinentes quibusdam digressionibus data opera examinantur. Milan, 1730, in-8. — 2° Dissertatio theologica de invocatione Spiritus Sancti in Liturgiis Grœcorum et Orientalium. Milan, 1731 , in-4°. — 3° Dissertatio historico-theologica de Chrismate confirmatorio. Milan, 1734, in-4°.

(1731). Dominique Georgi, l'un des chapelains de Benoît XIV, est auteur du rare et précieux traité : De Liturgia Romani Pontificis in solemni celebratione Missarum. Rome, trois volumes in-4°, 1731, 1743, 1744. Il a laissé aussi : Gli abiti sacri del Romano Pontefice paonazzi e neri in alcune solenni Funzioni della Chiesa giustificati. Rome, 1724, in-4°. Enfin, nous avons de lui

 

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une magnifique édition du martyrologe d'Adon.   Rome, 1745, in-folio.

(1729). Jean Pinius, l'un des continuateurs de Bollandus, a donné, en tête du sixième tome de juillet des Acta Sanctorum, l'importante dissertation de Liturgia Mozarabica, que nous avons citée ailleurs. Nous profiterons de l'occasion pour mentionner les divers travaux liturgiques des jésuites d'Anvers. D'abord, leur magnifique compilation, si importante sous tant de rapports, est avant tout une œuvre liturgique. Déplus, il n'est pas rare de rencontrer, en tête des divers volumes, des dissertations spéciales sur les choses du culte divin. Le deuxième tome de mars est remarquable par un traité sur le martyrologe de Bède. Le premier tome de mai offre, sous le titre de : Ephemerides Grœcorum et Moscorum, un curieux travail sur le calendrier de l'Église grecque, par le P. Papebrok. Le deuxième tome de juin est accompagné d'une dissertation non moins utile du P. Nicolas Rayseus : De Acoluthia Officii Canonici Grœcorum. Les tomes VI et VII de juin renferment la célèbre édition du martyrologe d'Usuard, suivie d'un grand nombre d'autres inédits, par le P. du Sollier. Le premier tome de septembre présente une excellente dissertation de Diaconissis, par le Père Pinius, etc.

(1729)- Simon Gourdan, chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Victor, personnage de grande piété et sincère orthodoxie, qui mourut cette année, a composé des hymnes et des proses, dont plusieurs sont employées dans les livres parisiens actuels. Nous regrettons que le défaut de renseignements sur ce point ne nous permette pas de les désigner autrement à nos lecteurs.

(1733). Remy Breyer, chanoine de la cathédrale de Troyes, l'un des auteurs du bréviaire de ce diocèse, a laissé une Nouvelle dissertation sur les paroles de la Consécration. Troyes, 1733, in-8, dans laquelle il combat

 

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le sentiment du P. Le Brun. Le lecteur se rappelle sans doute d'avoir vu le nom de Breyer parmi ceux des chanoines opposants au missel de Troyes.

(1734). Le Joucnal des Savants de 1734, page 641, donne l'analyse d'un ouvrage du P. deBoncrueil, intitulé: L'Esprit de l'Église dans la récitation de cette partie de l'Office qu'on appelle Complies. Imprimé à Paris, la même année, in-12.

(1735). Joseph Bianchini,neveu de François Bianchini, de l'Oratoire de Rome, a rendu de grands services à la science liturgique, en publiant le Sacramentaire dit Léonien, qu'il fit paraître d'après un manuscrit de Vérone, en tête du quatrième tome de la superbe édition d'Anastase, commencée par son oncle, et dont le cinquième et dernier volume n'a pas paru. La Préface de l'Ordre Romain publié par François Bianchini, dans son troisième volume d'Anastase, appartient pareillement à Joseph. Nous avons parlé, à l'article du B. Cardinal Tommasi, de l'édition des œuvres de cet illustre Liturgiste, que Joseph Bianchini avait entreprise et qu'il n'acheva pas. Il importe de détailler ici les matières contenues dans le seul tome qui parut de cette collection, à Rome, 1741, en deux parties. Après une préface remplie d'érudition, Bianchini produit les matières suivantes : 1° Johannis Pinii tractatus de Liturgia Hispanica. 2° Notitia Breviarii Mozarabici. 3° Ordo divini Officii Gothici Mozarabici. 4° Libellus orationum Ecclesiasticorum Officiorum Gothico-Hispanus, nunc primum in lucem editus ex incomparabili et plusquam millenario MS. codice. in-fol. majoris formœ, amplissimi Capituli Veronensis. Nous mentionnerons ici, comme tenant à notre sujet, la belle publication projetée par François Bianchini et commencée par son neveu, sous le titre de : Demonstratio Historiœ Ecclesiasticae quadripartitæ, monumentis ad fidem temporum et gestorum. Rome, 1752, grand in-folio.

 

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(1736). Joseph Catalani, de Rome, est un des plus importants liturgistes des temps modernes. Ses divers ouvrages sur les Rites sacrés sont : 1° De Codice Sancti Evangelii atque servatis in ejus lectione et usu partis ritibus. Rome, 1733, in-4°. — 2° Commentaria in Pontificale Romanum. Rome, 1736, trois volumes in-fol. — 3° Cœremoniale Episcoporum commentariis illustratum. Rome, 1744, deux volumes in-fol. — 4° Sacrarum Caeremoniarum sive Rituum Ecclesiasticorum S. R. E. libri tres ab Augustino Patricio ordinaxi et a Marcello Corcyrensi Archiepiscopo primum editi, commentariis aucti. Rome, 1750, deux volumes in-fol. —5° Rituale Romanum Benedicti Papae XIV jussu editum et auctum, perpetuis commentariis exornatum. Rome, 1757, deux volumes in-fol.

(1736). Jean de Johanne, chanoine de la cathédrale de Palerme, a travaillé sur la Liturgie des Eglises de Sicile, antérieure au Bréviaire de S. Pie V, et qui n'était autre que la Liturgie romaine-française, introduite en Sicile par les ducs d'Anjou. Son livre est intitulé : De Divinis Siculorum Officiis. Palerme, 1736, in-4°.

(1736). Gaëtan-Marie Merati, théatin, est fameux par ses nouvelles observations et additions au Thesaurus sacrorum Rituum de Gavanti. Elles parurent d'abord en quatre volumes in-4°, à Rome, en 1736, 1737, 1738, et sont dans les mains de tous ceux qui s'occupent de Liturgie sous le point de vue pratique. Merati entreprit son travail à la sollicitation du cardinal Lambertini, qui, devenu Pape, témoigna la plus grande estime pour les travaux et la personne de ce liturgiste, au point qu'il alla lui rendre visite dans sa dernière maladie. Merati préparait une collection des liturgies occidentales, dont il avait concerté le plan avec le B. Tommasi, son confrère. Il mourut en 1745, laissant une bibliothèque considérable en livres liturgiques, dont Benoît XIV voulut enrichir la sienne.

 

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(1737). C'est l'année où mourut le P. Antoine-Marie Lupi, auteur de la célèbre Dissertation sur l'épitaphe de sainte Sévère, et de tant d'autres travaux archéologiques. Il a traité savamment des baptistères anciens et de plusieurs autres matières liturgiques. Ces divers mémoires ont été recueillis par Zaccaria, sous le titre de : Dissertazioni, lettere ed altre opperette, con giunte ed annotazioni. Faenza, 1755, in-4° en deux parties.

(1737) Agnello Onorato, chanoine d'Aversa, fit paraître à Lucques, en 1737, in-4°, neuf dissertations sur diverses thèses de l'antiquité ecclésiastique, dont plusieurs ont trait à la science liturgique. Nous citerons en particulier la quatrième qui est intitulée : Dell' estrema unzione : dell’ antico osia lodevol rito di santa Chiesa n'ell’ amministrare agl'infermi la sacra unzione prima di dar loro il viatico.

(1737). Dom Léger Mayer, bénédictin de l'abbaye de Muri, en Suisse, est connu par son Explicatio compendiosa litteralis historica cœremoniarum, earum prœcipue quœ ad S. Liturgiam spectant.  Tugii, 1757, in-12.

(1737). Jean Bottari, prélat romain, a complété la série des ouvrages qui traitent des monuments de Rome Souterraine, si importants pour la science liturgique, par son beau travail intitulé : Sculture e pitture sacre estratte da Cimeteri di Roma,publicate gia dagli Autori della Roma Sotterranea nuovamente date in luce colle spiegazioni. Rome, 3 volumes in-folio, 1737, 1746 et 1754.

(1739). Dom Germain Cartier, bénédictin d'Ettenheimunster, au diocèse de Strasbourg, a composé un ouvrage très-utile à ceux que leur vocation appelle à célébrer l'office divin ; il est intitulé : Psalmodiœ Ecclesiasticœ dilucidatio. Strasbourg, 1739, in-8°.

(1741). Jean Lebeuf, sous-chantre de la cathédrale d'Auxerre, personnage grandement érudit, mais qui eut le malheur de fabriquer durant sa vie une trop grande masse

 

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de plain-chant, a laissé un Traité historique et pratique sur le Chant  ecclésiastique.  Paris,   1741, in-8°.  Il est auteur du Martyrologium Autisiodorense.

(1740). Jean-Chrysostome Trombelli, chanoine régulier, l'un des hommes les plus versés dans la science liturgique qu'ait eus l'Italie au XVIII° siècle, a laissé, entre autres ouvrages, trois magnifiques traités : De Cultu sanctorum dissertationes decem quibus accessit appendix de Cruce. Bologne, 1740. Cinq volumes in-4° et six avec les Vindiciœ. — Mariœ Sanctissimœ Vita ac gesta, cultusque illi adhibitus per dissertationes descripta. Bologne, 1761. Six volumes in-4°. — Tractatus de Sacramentis per polemicas et Liturgicas dissertationes dispositi. Bologne, 1775. Douze volumes in-4°. Cet illustre liturgiste a donné une édition de l’Ordo Officiorum Ecclesiae Senensis ab Oderico ejusdem Ecclesiœ Canonico compositus, ouvrage inédit, et dont Muratori avait indiqué l'existence au tome Ve de ses Antiquitates Italicœ. L'édition de Trombelli est de Bologne, in-4°.

(1743). Jacques Merlin, jésuite, a composé un Traité historique et dogmatique sur les paroles ou les formes des sept Sacrements de l’Église. Paris, 1745, in-12.

(1743). Joseph-Michel Cavalieri, augustin, est célèbre parmi les auteurs pratiques sur la Liturgie, par ses savants commentaires sur les décrets de la Congrégation des Rites, dont la meilleure édition parut après la mort de l'auteur, en 1758, Venise, cinq tomes in-folio, sous ce titre : Cavalieri opera omnia Liturgica, seu commentaria in authentica S. R. C. Decreta. Cavalieri se montre, en beaucoup d'endroits, hostile à Merati, et le combat avec affectation ; ce qui lui attira une réplique assez énergique de la part d'un certain Charles de Ponivalle, qui publia des Mémoires en italien sur la vie et les écrits de Merati, à Venise, 1755, in-4°.

(1743). Dom Bennon Lobel, bénédictin allemand, abbé

 

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de Sainte-Marguerite de Prague, a composé une savante dissertation sur la fameuse médaille de saint Benoît, qui a été l'objet des sarcasmes de J.-B. Thiers, comme aussi des naïvetés de plusieurs personnes contemporaines. Elle est intitulée : Disquisitio sacra numismatica de origine, quidditate, virtute, pioque usu Numismatum, seu Crucillarum Sancti Benedicti Abbatis, per SS. D. N. Benedictum XIV. P. M. instaurato. Vienne, 1743, in-8°.

(1744). Jean Marangoni, adjoint à Boldetti dans la garde des sacrés cimetières, a laissé un ouvrage d'une valeur inappréciable pour l'archéologue et le liturgiste. Il porte ce titre : Delle cose gentilesche e profane transportate ad uso e ad ornamento delle chiese. Rome, 1744, in-4°. Il y a aussi des choses très-importantes pour la science liturgique, dans le savant ouvrage du même auteur sur la chronologie des Papes, intitulé : Chronologia Romanorum Pontificum superstes in pariete australi Basilicœ S. Pauli viœ Ostiensis. Rome, 1751, in-folio.

(1744). Dom Charles-François Toustain et Dom Rene-Prosper Tassin, bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique, appartiennent à notre bibliothèque, non seulement par la lettre au Cardinal Quirini dont nous avons parlé plus haut, mais aussi par leurs grands travaux, malheureusement restés manuscrits, pour l'édition de saint Théodore Studite, l'un des principaux hymnographes de l'Église grecque. Dans la Lettre au cardinal Quirini, ils démontrent qu'il y a une véritable poésie imitée des anciens poètes dramatiques, dans les tropaires, stichères, odes et cantiques du saint abbé de Stude. Il est fâcheux qu'ils n'aient pas étendu cette observation aux autres monuments du même genre, tant de l'Église grecque que de l'Église latine. Dom Toustain a laissé manuscrit un ouvrage intitulé : Recherches sur la manière de prononcer les paroles de la Liturgie chez les Grecs et les Orientaux,

 

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l'on prétend réfuter la dissertation du P. Le Brun sur le même sujet. Nous n'avons pas besoin de signaler l'esprit qui a présidé à la composition de cet ouvrage.

(1745). Antoine Martinetti a laissé un livre important sous ce titre : De Psalterio Romano. Rome, 1745, in-folio.

(1745). Dom Charles Chardon, bénédictin de la Congrégation de Saint-Vannes, est connu avantageusement par un ouvrage plein de recherches, intitulé : Histoire des Sacrements, ou de la manière dont ils ont été célébrés et administrés dans l'Église, et de l'usage qu'on en a fait depuis le temps des Apôtres jusqu'à présent. Paris, 1745. Six volumes in-12. Cette histoire a été traduite en italien.

(1746). Jean-Baptiste Gattico, chanoine régulier de Latran, est connu par les ouvrages suivants: 1° De Oratoriis domesticis et de usu Altaris portatilis, juxta veterem ac recentem Ecclesiœ disciplinant.. Rome, 1746, in-fol. — 2° Epistola Apologetica ad amicum, dans laquelle l'auteur défend ce qu'il a avancé au chapitre XXIX du précédent ouvrage, au sujet de l'administration du sacrement de l'Eucharistie dans les oratoires privés. Bergame, 1751. —3° Acta selecta Cœremonialia sanctœ romanœ Ecclesiœ ex variis MSS.Codicibus et Diariis sœculi XV.XVI.XVII. Rome, 1753, in-folio; un volume et demi, l'impression du second n'ayant point été achevée. Cet ouvrage renferme des détails du plus grand prix pour l'histoire domestique de la Cour de Rome, autant que pour la Liturgie.

(1747). C'est l'année où parurent à Rome, en douze volumes in-folio, les œuvres dû grand Pontife Benoît XIV, dont le nom seul rappelle la plus vaste science liturgique dont jamais un homme ait été orné. Il suffira sans doute de désigner ici en abrégé les divers ouvrages de ce grand homme, puisqu'ils sont entre les mains de tout le monde.

 

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De servorum Dei Beatificatione et de Beatorum Canonizatione. — 2° De Sacrosancto Missœ Sacrificio. — 3° De Festis D. N. J. C. et B. M. V. Le Bullaire et les Institutiones Ecclesiasticœ renferment une infinité de questions liturgiques que l'illustre auteur discute et approfondit toujours. Nous avons parlé de son édition du Martyrologe.

(1747). Robert Sala, cistercien de la congrégation des Feuillans d'Italie, personnage dont nous avons déjà parlé à propos du cardinal Bona, son confrère, a enrichi de notes précieuses les deux livres Rerum Liturgicarum du pieux et docte cardinal. Cette édition, dédiée à Benoît XIV, est en trois volumes in-folio. Turin, 1747. Ils ont été suivis d'un quatrième, contenant les lettres de Bona.

(1748). L'illustre Louis-Antoine Muratori, dont le nom seul rappelle les prodiges de la science la plus colossale, ne dédaigna pas les études liturgiques, et s'est acquis le droit de figurer dans notre bibliothèque par sa Liturgia Romana vetus tria Sacramentaria complectens. Venise, 1748. Deux volumes in-folio. On dit cependant que le fond de ce travail appartient au savant Dom Benoît Bacchini, bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin.

(1749). Thomas-Marie Mamachi, dominicain fameux, mérite aussi une place dans ce catalogue, pour le magnifique ouvrage qu'il voulut opposer aux Origines Christianœ de Bingham. Il est intitulé : Originum et Antiquitatum Christianarum libri viginti. Rome, 1749-1755, cinq volumes in-4°. Malheureusement, cet ouvrage, quelque peu gâté par certains traits échappés à un esprit de corps injuste, est resté incomplet. Nous citerons encore, parmi les écrits de Mamachi : De' costumi de' primitivi Cristiani. Rome, 1753-1757, trois volumes in-8°.

(1749). Léonard Cecconi, évêque de Montalte, est connu par sa Dissertazione sopra  l'origine, significato, uso e

 

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moraliammaestramentiper la divota recita dell’ Alleluia. Velletri, 1749,10-8°.

(1749). Joseph-Aloyse Assemani, neveu de Joseph-Simon, est à jamais illustre par sa magnifique collection liturgique, intitulée : Codex Liturgicus Ecclesice universœ inXV Libros distributus, in quo continentur Libri Rituales, Missales, Pontificales, Officia, Diptycha, etc., Ecclesiarum Occidentis et Orientis. Le premier volume parut à Rome, en 1749, in-4°. Cette œuvre, comme tant d'autres, est demeurée inachevée, neuf volumes seulement ayant paru. Vingt auraient à peine suffi à remplir le plan de l'auteur. Il a laissé, en outre, une dissertation De Sacns Ritibus. Rome, 1757, in-4°; et un Traité De Ecclesiis, earum reverentia et asylo. Rome, 1756, in-fol. (1749). Cousin de Contamine, séculier, employé dans les fermes royales, fit paraître, sous le voile de l'anonyme, une brochure intitulée : Traité critique du plain-chant usité aujourd'hui dans l’Église, contenant les principes qui en montrent les défauts et qui peuvent conduire à le rendre meilleur. Paris, 1749, in-12 de 69 pages. On remarque, en tête du volume, une vignette sur laquelle est représenté un bœuf piqué par un cousin ; ce qui signifie assez que l'auteur, en faisant allusion à son propre nom, a eu en vue d'attaquer l'abbé Lebeuf.

(175o). Poisson, curé de Marchangis, a laissé, sur le chant ecclésiastique, un intéressant ouvrage dont nous avons cité quelque chose ailleurs, et qui porte ce titre : Traité théorique et pratique du Plain-chant appelé Grégorien. Paris, 1760, in-8°. Il est également auteur d'un livre sur les Règles de la composition du Plain-chant, que nous n'avons pu nous procurer. La brochure de Cousin, dont il est question au précédent article, est adressée à Poisson.

(1750). Dominique-Marie Manni, célèbre imprimeur de Florence, a publié : 1° L'Istoria degli anni santi dal loro

 

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principio sino al présente del MDCCL.   Florence.   — 2° Della disciplina del Canto Ecclesiastico antico ragionamento. Florence, 1756, in-4°.

(1750). Paul-Marie Paciaudi, théatin, antiquaire distingué, a laissé sur les matières liturgiques les ouvrages suivants : 1° De sacris Christianorum Balneis. Venise, 1750, in-4°. — 2° De cultu S. Joannis Baptistœ. Rome, 1755, in-4°.

(1750). Antoine-François Gori, prévôt du baptistère de Florence, antiquaire non moins illustre, appartient à notre bibliothèque par une grande partie de ses travaux archéologiques. Nous citerons en première ligne le Thesaurus veterum Diptycorum Consularium et Ecclesiasticorum que la mort l'empêcha d'achever, et qui ne parut qu'en 1759 par les soins de J.-B. Passeri. Florence, 1759, trois vol. in-fol. On trouve plusieurs dissertations curieuses sur les matières liturgiques dans un recueil d'opuscules de divers auteurs que Gori fit paraître en 1748 à Florence et à Rome, sous le titre de Symbolae Literariœ. On a encore de Gori une dissertation de Antiquis Codicibus Mss. quatuor Evangeliorum, deque internis externisque eorumdem Codicum ornamentis. Ce savant homme, lorsqu'il fut atteint par la mort, préparait des travaux importants sur les matières suivantes : De antiquis Ecclesiarum Hierothesis ; 2° Vetusti Ambonis Ecclesiae Florentinœ Sancti Petri sacra emblemata nunc primum prolata et illustrata;Liturgia antiqua Sanctae Ecclesiae Florentinœ cum observationibus ; 4° De forma, cultu, ornatuque veterum Baptisteriorum apud Christianos ; 5° Vetusta monumenta Liturgica, ad Basilicam reconciliandam ; 6° De Ritu attollendi faces in sacris Ecclesicae Mysteriis.

(1750). Emmanuel de Azevedo, jésuite portugais, ami particulier de Benoît XIV, dont il publia les œuvres, sur lesquelles il exécuta des travaux analytiques du plus haut

 

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mérite, fut pendant plusieurs années professeur à l'école liturgique du Collège romain. C'est au zèle d'Azevedo à remplir les fonctions de sa charge, que nous sommes redevables de ses précieuses Exercitationes Liturgicœ de Divino Officio et Sacrosancto Missae Sacrificio, dont quelques-unes parurent à Rome, en 1750, in-4°, et qui ont toutes été recueillies dans l'édition de Venise, in-folio en deux parties, 1783. Cette dernière édition renferme aussi un ouvrage inédit du même auteur, intitulé : De Catholicœ Ecclesiœ pietate erga animas in Purgatorio retentas. Azevedo avait projeté la publication d'une collection liturgique, dont il lança le Prospectus dans le public, en 1749. Elle devait être intitulée: Thesaurus Liturgicus, et atteindre au moins le nombre de douze volumes, bien qu'Azevedo n'eût dessein d'y renfermer que les livres liturgiques de l'Église latine.

Notre bibliothèque liturgique, tout incomplète qu'elle est, le serait encore davantage si nous omettions de mentionner ici, en terminant cette période, divers recueils qui renferment un grand nombre de mémoires sur les matières liturgiques, mais d'une dimension trop restreinte pour qu'on ait pu songer à les imprimer à part. Nous conseillerons donc à nos lecteurs de feuilleter le Journal des Savants, les Mémoires de Trévoux et surtout le Mercure de France. Ils y trouveront de véritables richesses, et souvent des éclaircissements précieux sur les questions les plus difficiles et les plus inattendues. Ils feront bien aussi de consulter les diverses publications de ce genre qui ont paru en Italie, et, en particulier, l'immense collection du P. Ange Calogera, camaldule, dans laquelle ce savant a recueilli sous le titre de Raccolta d'opuscoli scientifici e filologici (cinquante-un volumes in-12, 1729 et années suivantes) une grande quantité de dissertations des savants italiens sur les questions les plus curieuses de l'archéologie liturgique. Calogera commença en 1755, une

 

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Nuova Raccolta qui fut continuée après  sa   mort par le P. Fortuné Mandelli, camaldule.

Passons maintenant aux conclusions des faits contenus dans ce chapitre.

La marche de la Liturgie romaine continue de s'opérer avec majesté. En même temps que l'antique fonds de saint Grégoire est maintenu, le culte des Saints  continue  de ( prendre de nouveaux accroissements.

Si, un moment, Benoît XIV semble hésiter, comme préoccupé du désir d'arrêter un développement inconnu aux siècles précédents, la lenteur avec laquelle il procède, les précautions dont il s'entoure, la résolution de ne traiter qu'avec toute sorte d'égards l'œuvre séculaire de la liturgie, tout, jusqu'à l'abandon de ce projet de réforme, atteste avec quelle gravité l'Église entend procéder dans les améliorations de ce qui touche au culte divin.

Pourtant, cette Italie, si lente à prendre un parti dans l'amélioration du bréviaire, ne fut jamais plus richement pourvue d'hommes versés dans l'érudition liturgique. Une seule période de cinquante ans nous donne, entre autres, Buonarotti, Boldetti, Bottari, les Assemani, Quirini, Moretti, Georgi, les Bianchini, Benoît XIV, Catalani, Merati, Cavalieri, Trombelli, Marangoni, Gattico, Sala, Muratori, Mamachi, Paciaudi, Gori, Azevedo, etc.

En France, si l'on excepte Renaudot et Le Brun, les noms que nous avons cités n'appartiennent, pour la plupart, qu'à des liturgistes du second ou du troisième ordre, et encore nous a-t-il fallu un zèle tout patriotique j pour les découvrir. Cependant, à cette époque, de toutes parts en France, on voyait éclore bréviaires et missels, sur un plan perfectionné : comment, au milieu d'une si prodigieuse fécondité, la science liturgique se montrait-elle ainsi aux abois ? Par une raison toute simple : c'est que la science liturgique, comme toutes les branches de la science ecclésiastique, est avant tout une science de tradition ;

 

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d'où il suit que nous avons encore huit ou neuf cents ans a patienter, d'ici que les Breviaires et Missels de Vigier, Mesenguy, Le Brun des Marettes, Robinet et les autres, soient de nature a devenir l’objet d'une science véritablement liturgique.

 

 

NOTE DU CHAPITRE XXII

 

METHODUS IN  SCHOLA  SACRORUM  RITUUM SERVANDA

 

I.  Singulis annis typis edetur volumen ducentas ad minimum com-plectens paginas, in quo sequentia contineantur : nimirum 1. Titulus materiae, de qua agendum eo anno erit et ipsius operis dedicatio. 2. Syllabus Auditorum, qui Scholae nomen dederint usque ad Kalendas Janoarias. 3. Materia eo anno propositfc, et vrginti aliae questiones, vel de eodem argumento, vel potius de aliis in Sacra Rituum Congregatione agitari solitis. 4. Epistola Summo Pontifici quotannis exhibenda. 5. Demum, duplex libellus pro totidem publicis disputationibus.

II.  Quoniam vero volumen hoc ducentas circiter paginas complectens in Auditorum praesertim utilitatem cedere debet, hinc plura illius edentur exemplaria, quas divisa per folia, ita dispertientur, ut exacto annuo Schola? curriculo, ducenti ex Auditoribus, qui Scholae assidui interfuerint, totum singuli volumen gratis obtineant.

III.  Porro ex 200 iis paginis satis erit, si Professor 100 quot annis repleat lucubrationibus a se de novo elaboratis ; reliquas vero vel suis, vel aliorum iterum curis, prout utilius judicaverit, supplere poterit; imo Auditorum laboribus uti, si qui fortasse sui ingenii, atque studii specimen praebere meruerint.

IV.  Quotannis igitup duas exhibebit disputationes publicas; quarum altera versetur circa materiam, de qua illo anno actum in Schola fuerit, vel totam comprehendendo, vel aliquam illius partem elucidando, altera vero circa materiam aliquam ex iis quae in Sacra Rituum Congregatione agitari solent, quae plerumque ex 20 ultimis Exercitationibus primo anno propositis desumetur. Et huic duplici materiae duplex respondebit libellus, quem supra innuimus.

V.  Si quando occasio tulerit, ut inter privatas Scholas exercitationes agendum sit de peculiari aliqua re, ut ita dicam, extra ordinem; non id fiet, nisi aliquot diebus ante Auditores prasmoneantur, ut nempe tractari pro dignitate possit.

VI.   Viginti illae quaestiones, sive exercitationes, quas addendas duxi-mus aliis octoginta circa materiam in titulo quotannis propositam discutiendis, tractabuntur privatim, cum iis scilicet Auditoribus, quibus major erit sui progressus cura, quibus etiam folia in ordinaria Sacrorum Rituum Congregatione imprimi solita communicabuntur, et negotia ibidem contenta, atque Sacrae Congregationis decreta.

VII.  Tempus integrum octoginta propositis quaestionibus tribuendum

 

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totidem dies  complectitur, numerandos a festo  Praesentationis  beatissimae Virginis ; usque ad festum S. Aloysii Gonzagae.

VIII.  Scholas vero exercitium incipit hora 22 cum dimidio, usque ad 23, in primo quadrante fiet explicatio, in secundo unus ex Auditoribus aliquid ex proposita quaestione deducet, et argumenta ab alio Auditore objecta confutabit ; ex qualitate vero quaestionum decade una pro disputatione semipublica, sive, ut aiunt, menstrua seligetur, quam aliquis ex Auditoribus in primo quadrante elucidabit, et in secundo objectionibus tum Praeceptoris, tum alicujus Auditoris satisfaciet.

IX.   Ante S. Aloysii Gonzagae festum, ut supra innuimus, Epistola Summo Pontifici exhibebitur, in qua Scholae ratio reddatur, designeturque, quos eo anno progressus fecerint Auditores.

X.   Denique Sacrorum Rituum Professor, in rebus ad Scholam pertinentibus, non tam propriae eruditionis et doctrinae laudem, quam Auditorum utilitatem prae oculis habebit. Cum praesertim in Thesauri Liturgici collectione, quam curare debet, magnam sit habiturus materiam, in qua ingenium tum suum, tum amicorum exerceatur; si qui forte erunt, qui operi utilissimo adjutrices manus praestare velint.

XI.   Materia singulis annis discutienda : 1. De Sacrosancto Missae Sacrificio. 2. De Divino Officio. 3. De Sacramentorum administratione. 4. De Benedictionibus, et Precibus; vel potius, de Missali Romano : de Breviario Romano : de Rituali Romano : de Pontificali Romano. In primis duobus argumentis non solum Missale et Breviarium, sed etiam Cosremoniale Episcoporum, et Martyrologium Romanum elucidari possunt ; siquidem praefixus Scholae finis est, virum Ecclesiasticum optime instructum reddere in intelligentia librorum Liturgicorum, quibus Ecclesia Romana nunc utitur. Hujusmodi vero argumenta Exercitationes nostrae Liturgicae pertractant, ad quas magno praesidio nobis sunt Opera Benedicti XIV, in quibus de Missa, de Festis, et de omnibus fere rebus ad Ecclesiasticam disciplinam pertinentibus fuse disseritur. Pro viginti tamen Lxercitationibus de rebus in Congregatione S. Rituum agitari solitis, peculiares Scholae nostrae facimus octo tomos De Canonizatione Sanctorum, quos unico volumine in synopsim redactos complexi sumus.

XII.  Thesaurus Liturgicus, et peculiares in eo Dissertationes de rebus, quas Ecclesiastica, vel profana historia, Conciliaresque Sanctiones ad Sacrorum Rituum illustrationem suppeditabunt, non ad Scholae exercitium, neque ad ejusdem Auditores spectant, sed eas peculiari titulo dedicamus Sacrorum Rituum Academicis dignitate et scientia clarissimis, quorum plurimos vel Codices et Dissertationes nobis transmittendo, vel protectione sua studia nostra provehendo, benevolentissimos nobis magno litterariae reipublicae bono experti sumus.

 

 

 

 

 

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